Peut-être que la Maison-Dieu punissait Hermès de ne jamais l’avoir suffisamment priée, voire même de l’avoir blâmée pour avoir bousculé son destin tout tracé ; c’était un étrange cercle vicieux de ressentiments coupables qui animait la foi du jeune homme qui une fois de plus se senti délaissé par la volonté divine lorsqu’il en avait le plus besoin.
Sa magie le trahit, affectant ses alliés plutôt que sa cible et les empêchant de fuir correctement l’assaut de la bête d’ombre dont les mouvement furent heureusement ralentis eux aussi par l’action de la démone –Hermès, en laissant tomber ses ombres capricieuses, serra les dents, frustré, déjà terrassé à l’idée d’être un fardeau plus qu’un soutien pour venir à bout de leur ennemi.
Malédiction pour eux tous ou bénédiction pour lui, il n’eut pas le loisir d’y songer trop longtemps ; à nouveau les flammes de Yekun s’emballèrent et embrasèrent les lieux tout entiers.

Au plus la colère montait en Hermès, au plus sa lucidité lui échappait ; il ne parvenait plus qu’à marmonner juron sur juron en s’agitant, n’osant plus user de ses pouvoirs sur qui que ce soit de peur d’affecter ses compagnons de fortune, et il lui fallu voir le corps de Yekun être soulevé de terre et jeté au sol par le monstre pour réagir de nouveau.

« Yek— ! Merde. »

Rapidement, il rejoignit le jeune homme pour constater les dégâts, s’assurer qu’il respirait encore, et une fois rassuré au moins sur ce point il releva la tête vers la bête.
Fit l’inventaire de ce qu’il n’avait pas encore essayé.
Les portails.
S’il se rapprochait de l’ennemi, peut-être arriverait-il à mieux l’atteindre ?
Il baissa le regard vers le jeune homme à terre.

« Débrouille-toi pour pas te faire amocher plus que ça, fit-il d’une voix rendue rauque par l’air brûlant. »

Et d’un geste circulaire des bras, il ouvrit un portail, visant un point juste derrière leur adversaire comme point de sortie.


RÉSUMÉ ×
— Hermès panique pendant un instant, submergé par sa colère de s'être foiré ; il lâche la magie des ombres aussi vite que possible quand il voit que ça touche les autres.
— Voir Yekun se faire éclater le ramène un peu à lui et il se rend à ses côtés pour vérifier qu'il est pas mort.
— Il ouvre un portail pour se rapprocher stratégiquement du monstre (je laisse au MJ de choisir si ça marche ou non ofc !)
— Si ça marche éventuellement vous pouvez partir du principe qu'il essaye d'immobiliser le monstre à nouveau.

L’assaut d’Hermès porta cette fois ses fruits ; combinée aux pouvoir de la démone, sa magie de l’ombre parvint à immobiliser la créature cauchemardesque assez longtemps pour permettre à l’un des guerriers de lui asséner le coup final. Non sans satisfaction, il observa un instant le monstre se répandre un un épais liquide noir avant de lever le regard autour de lui, constatant avec dépit les flammes qui brûlaient tout autour –lui-même en avait fais les frais, en témoignaient ses vêtements grignotés de part et d’autres par le feu, ainsi que sa peau rouge et cloquée en certains endroits ; l’adrénaline qui pulsait encore dans ses veine l’empêchait de ressentir l’entièreté de la douleur mais il grimaça à l’idée du calvaire qu’il aura à endurer plus tard.
Le goût de la victoire lui passa bien vite ; déjà le voilà qui se remettait à pester enter ses dents contre les magiciens de feu et leurs ardeurs flamboyantes dont il se serait bien passé pour cette fois. Il se sentait bouillir dans cette chaleur, et la fumée rendait sa gorge rêche et sa respiration pénible. Mais avant qu’il ne trouve le courage d’élever la voix pour leur demander de réparer leurs dégâts avant qu’ils ne partent tous en cendre, les flammes noires de la créatures s’évanouirent pour révéler les silhouettes familières de Jeremiah Astor
et de Clovis.
Le temps qu’il fallut au mage de feu pour éteindre l’incendie et s’éclipser fut suffisant à Hermès pour remettre ses idées en ordre. La panique du jeune roi faisait sens, mais il en avait un peu trop marre de cette maudite fête pour prendre des pincettes, même avec lui.

« Clovis, fit-il, le souffle court, la voix rauque et éraillée en s’approchant de son ami et du conseiller. Plus tard, ok ? »

D’un geste de la main il invita le jeune homme à mieux observer les ruines du combat.

« Je sais pas d’où tu sors mais je suis pas sûr qu’on ait le luxe de tout s’expliquer là, maintenant. »

Ils avaient tous, ou presque, besoin de soins rapidement, et il fallait vite s’enquérir de l’état du reste de la ville et de ses habitants.

« Fais ce que tu as à faire, vous parlerez après, il conclu en s’éloignant pour rejoindre Yekun, toujours à terre et inconscient, pour le charger sur son dos en grimaçant sous la douleur lancinante du frottement contre sa peau brûlée. Je vais chercher un guérisseur pour cet abruti. »

Et la pointe piquante de la culpabilité vint le gêner quand il réalisa avec combien de facilité il demandait à son ami de prendre ses responsabilités
et combien il fuyait les siennes aujourd'hui encore.