❝ hail to the king

Clovis & Conseil & Sybille

hail to the king

La fête de la magie approchait à grands pas.
Nathanael venait à peine de rentrer, et en piteux état. Le fait qu'il n'avait pas été là pendant ton absence - et en danger quelque part dans la nature - t'avait conforté sur ta prise de conscience récente. Tu ne pouvais plus compter sur les autres pour te couvrir, tu ne pouvais plus agir à ta guise sans te soucier des potentielles conséquences.
Elles étaient bien là, dessinées sur les cicatrices de ton conseiller. S'il refusait de parler, alors tu irais au devant d'une autorité qui lui était peut-être inférieure mais supérieure en nombre : le conseil des cinq.

Tu avais également convoqué l'Oracle à cette réunion. Il était venu temps d'arrêter de les fuir et de leur demander conseil. Après tout, ils étaient là pour ça.
Depuis des mois ils s'affairaient tous à faire tenir le royaume sans toi, et tu les savais efficaces - peut-être même un peu trop.

Installé à une chaise en face d'eux cinq, Nathanael se présidait la séance au bout de la table, juste en face de toi. Sybille se trouvait naturellement à ta droite et les cinq autres vous entouraient sur les côtés de la table.

— « Je vous remercie d'avoir répondu à mon appel. Il était nécessaire que nous nous entretenions. »

Ton regard incertain vint immédiatement se braquer dans ceux de ton conseiller. Tu le percevais comme nerveux, peut-être parce que ta propre anxiété le contaminait. Tu tentas d'être un peu plus ferme.

— « Je sais ce que vous pensez, et ce que vous intérioriser depuis des mois. Je ne compte plus repartir. Je tenais à être clair avec vous, j'ai la ferme intention de prendre mes responsabilités quand à la régence de ce royaume. »

Peut-être que tu ne sentais pas complètement légitime, comparé à eux. Eux qui tenaient les rênes tous les six. Eux qui s'y connaissaient d'avantage en politique que toi. Tu ne pouvais pas les défier sur leur propre terrain et pourtant c'était ce que tu t'étais résolu à faire.

— « Je suis prêt à être Roi. »

Avec vous, à mes côtés.
Et pas juste moi, derrière vous.

Hail to the King

w/ Le Conseil, Nathanael & Sybille

Une convocation. C’est inattendu.
Ses prunelles se perdent dans le vide, elle réfléchit. À cette période de l’année, il est possible que ça concerne la fête de la magie. Que ce ne soit rien de trop surprenant, une tâche de plus à accomplir sur la longue liste qu’elle a déjà. Il se peut que ce soit ça, mais il se peut aussi que ce soit autre chose. L’ordre vient du Roi directement. L’ombre qu’ils portent sur leur dos depuis quelques temps. L’ombre silencieuse, qu’elle admire du coin de l’œil, sans trop oser s’en approcher.
Oui, ça peut être pour n’importe quelle raison.
Ça peut être insignifiant, ou d’une importance capitale.
En tous les cas, elle s’y rendra sans faute.

Cyrielle se met en route, fait tout exactement de la même manière que d’habitude. Sa routine lui permet de ne pas stresser, de ne pas imaginer dix mille scénarios qui n’auraient aucun sens. Elle ne doit pas y penser. Ne pas mettre la charrue avant les bœufs pour ne pas commencer à paniquer. Ce serait mauvais.
Alors elle y va, machinalement, sans se laisser l’opportunité de réfléchir.

Quand elle s’installe sur son fauteuil, pose ses prunelles sur chacun des conseillers, elle a l’impression que quelque chose est différent. Tout est pareil, sans être pareil. Ça l’embête.
Elle se tient droite, silencieuse.
Attend les ordres.

Le Roi prend la parole. Il y a quelque chose de changé, en lui. Cette fois, elle en est certaine. Il y a un détail, peut-être plus encore, qui n’est pas pareil.
Nathanael, au loin, est couvert de blessures. Ça a peut-être un lien. Peut-être s’est-il passé quelque chose d’important, qui nécessite la présence de Magnus III.

Quelque chose que Cyrielle ne pouvait pas anticiper.
Quelque chose qui lui échappe. Qui manque de la laisser bouche-bée.
Ça crée une grande chaleur au creux de son ventre, qui monte, l’emplit toute entière. Elle ne sait pas si c’est de la fierté, de l’impatience, de l’anxiété ou encore autre chose. Elle a l’impression d’assister à l’éveil d’un phénix, qui revient de loin. De si loin.

Magnus III, prêt à endosser la cape de Roi. Prêt à reprendre les rênes. Prêt à travailler de concert avec eux, pour s’occuper de Malronce. Prêt à être là.
Pour de vrai.

Elle hoche la tête, peu certaine de savoir quoi dire.
Pour la première fois depuis des lustres, Cyrielle reste silencieuse. Parce que, pour la première fois depuis des lustres, quelqu’un a réussi à la faire taire.
Qui de mieux que le Roi pour faire ça, après tout ?

longtemps Asharim avait attendu ce moment, celui de l'avancée de son pays, de la vision d'un avenir plus radieux et certains pour les siens. L'homme ne pouvait supporter d'avantage de courber l'échine, de garder un genou au sol face aux autres nations. Il avait manqué à son devoir une fois, à lui de prouver que cela ne se reproduirait pas. Cette fois, il offrira son corps et son âme à la couronne.
Cette convocation sonna comme le glas de cette situation dans laquelle ils étaient tous embourbés. Au fond il espérait, priait pour que la royauté de Malronce brille une nouvelle fois. Peu serein malgré tout, c'était pensif que le général avait retrouvé les autres, prenant place une fois les avoir tous salué d'une légère inclinaison de buste.

Son regard pris néanmoins la peine de se figer sur le roi, ravi de le voir de retour — et pour de bon il l'espérait, comme ce dernier l'avait promis ainsi que sur Nathanael, surpris de le voir dans un tel état. Espérons que la déception ne viendrait pas ronger son esprit. Une fois en place il croisa les jambes sous la table puis focalisa son attention sur le souverain. Qu'allait il bien pouvoir annoncer ?
L'écarlate resta de marbre face aux premières paroles de politesse, préférant user du mutisme bien que la suite le fît sourire en coin, un léger rictus synonyme de bien des choses. Clovis allait donc tenir sa parole, un soupir de soulagement se fît dans ses pensées à cette écoute puis le bonheur se permis même une visite.
« — quelle joie de vous l'entendre dire, mon roi. » Il prend le soin de bien accentuer le dernier terme, comme pour appuyer l'annonce pour lui même mais aussi et surtout pour ses collègues.
« — vous savez choisir le bon moment. » Asharim le regarda, faisant allusion à la Fête de la Magie approchant, sous entendu qu'il comprendrait certainement.

Le château bourdonnait comme une ruche en effervescence. Tout le monde s’affairait aux préparatifs de la fête, s’empressant dans les couloirs avec précipitation. L’ambiance frisait l’enthousiasme, traçant des risettes sur les faciès épars. On en oubliait les politiques venimeuses et les craquelures qui fragmentaient le royaume. Une énergie solaire éclipsait le revers sombre des choses.

Sybille n’oubliait pas les responsabilités qui pesaient sur ses épaules. La fête de la magie était un soulagement passager. Elle projetait une lumière aveuglante sur des problèmes bien enfouis. Une fois l’émiettement de ces apparats, ils referaient surface comme un déluge de mauvais souvenirs.

Mais quelque chose semblait différent. Sybille pressentait un changement de grande envergure. C’était une impression vissée entre ses côtes, un sentiment qui s’amplifiait à mesure des heures. Et lorsque son souverain la convoqua, elle savait que son instinct visait juste. Il ne la trahissait jamais.

L’Oracle pénétra dans la salle, un air solennel inscrit sur le visage. Son regard longea les différent personnages, fixant un instant le général, avant de se poser sur son roi. Elle prit place à ses côtés quelques secondes plus tard.

Clovis s’exprima finalement. Ses paroles sonnèrent comme un serment inviolable. Chaque syllabe suintait d’une autorité impérieuse, chaque mot véhiculait une signification capitale. Et dans le bleu confiant de ses prunelles, Sybille entrevit la fierté d'un griffon.

Chaque pièce s’emboitait dans sa juste place. Il s’agissait maintenant d’enclencher l’embrayage et d’ériger une nation plus forte que jamais.

Je partage le sentiment de Sir Caterna, mon roi. C’est un grand moment pour notre nation.

Malronce renaitrait de ses cendres.

Don't you know you've lost control?
Forget about the things you think I know. No secrets;

Tu fermes les yeux, mains sur la poignée, avant d’entrer dans la salle du Conseil. tu ne sais que trop bien de quoi il s’agit et pourquoi Clovis vous a convoqué ici – l’heure est venu pour lui de prendre la tête du pays
et pour toi de l’accepter.
tu l’as pressenti lorsque tu es revenu au palais, son regard qui parcourait inquiet tes cicatrices, courtoisie d’Antigone, Clovis a eu une prise de conscience et tu ne peux que te blâmer de l’avoir instiguée. tant pis, si tu n’as pas su le retenir encore un peu dans sa cage dorée et si le jeune roi prend son envol ; les évènements récents t’ont suffisamment drainé pour t’ôter l’envie de contester
((pour l’instant))

tu prends place sur ton siège, agacé, quoique tu peux toujours prétendre que tes plaies sont la cause de ta mine renfermée ; un regard sur la salle – Asharim qui semble bien trop heureux d’être ici – et tes yeux se posent sur le Vaudreuil ; tu es – il te coûte de l’avouer – fasciné par le naturel avec lequel il exsude la royauté.
Clovis braque son regard sur toi – en tant que Conseiller, tu es fier de le voir prendre en assurance, certainement par volonté de prouver qu’il est légitime,
en tant que toi, en revanche, simplement Nathanael, c’est le réflexe de mettre une main devant ta bouche pour cacher ton air circonspect ; une seconde de concentration pour finalement feindre un sourire satisfait –
— Je vois que votre décision semble plus mûrie que la dernière fois. Vous m’excuserez d’être peut-être moins assuré que mes compères, c’est que je préfère les actions aux paroles. Néanmoins…
et tu te lèves, yeux rivés sur Clovis – sur le roi ;
— C’est fiers que nous vous suivrons, votre Majesté.
tu inclines ainsi le buste en signe de déférence – à ses côtés,
pour mieux l’empêcher de prendre trop de liberté.

ft. la crème de Malronce

Clovis & Conseil & Sybille

hail to the king

Tu avais guetté leur réaction. Entre silence et approbation, tu t'étais attendu à encaisser des doutes et des craintes. Mais ils ne te remettaient pas en cause - au contraire. Seule la conseillère diplomatique n'avait rien dit, mais qui se taisait consentait. La flagornerie presque trop subtile de Nathanael t'avait arraché un sourire un peu nerveux. Il te noyait bien assez dans la culpabilité pour savoir que tu tiendrais tes engagements. Mais tu avais cette impression bizarre : il t'avait assuré que le conseil des cinq serait réfractaire à te voir reprendre les commandes et les voilà qui courbaient tous un à un l'échine.

— « Je suis plutôt surpris de votre réaction, je dois l'avouer. »

Tu étiras un sourire confiant, les poings posés sur la table devant toi.

— « Mais pas moins honoré de votre enthousiasme. Je vous admire tous, et je sais que les plus anciens ont su tenir le royaume aux côtés de mon père lorsqu'il était Roi. Antigone Bathory a fait l'erreur de se passer de vous, et l'a payé de sa vie. »

Tu jetas un regard appuyé vers Asharim. Il était le protagoniste principal du sort que vous aviez réservé aux Briseruniens - et c'était justement d'eux dont tu voulais parler. Les rumeurs d'une reine revenue à la vie te montaient à la tête, mais ce fut le retour de Jasper Riegel à Malronce qui acheva de nourrir des préoccupations.

— « Ma démarche va vous paraitre étrange.. cependant je me pose des questions. Briserune n'est plus et avec ce vassal en moins, nous perdons un avantage de territoire considérable. Si nous détenions une information capitale, comme par exemple, celle d'un Riegel bien vivant. Ne devrions-nous pas envisager de restaurer une colonie sur les terres désolées de Briserune ? »

Tu entrais dans le vif du sujet, certes. Mais si tu n'étais pas à l'aise avec les flatteries ou les servilités, tu l'étais encore moins à amener sur la table toutes les révélations d'un coup. Tu voulais être sûr de leurs intentions avant de lâcher Jasper dans la fosse.

— « J'ai bien peur que des soulèvements infimes aujourd'hui deviennent des rebellions de demain. »

Et cela, plus jamais.

Hail to the King

w/ Le Conseil, Nathanael & Sybille

Il semble que tous, ici, soient heureux de revoir leur monarque.
Longtemps tapi dans l’ombre, le revoilà sous toutes les lumières, à briller faiblement. Mais cette faible lueur, aussi fugace soit-elle, est suffisante pour reprendre espoir. Cyrielle les observe un à un, silencieuse. Ses lèvres ne se sont pas descellées depuis le début : elle n’a pas plus de choses à dire, pour le moment.

Confortablement installée dans son siège, la Diplomate se contente de porter une oreille attentive à tout ce qui se dit. Elle écoute, enregistre, traite les informations aussi efficacement que possible. Un sourire timide apparaît sur ses lèvres lorsqu’il leur témoigne son admiration. La mimique se fige sur son visage quand il mentionne Antigone Bathory. Avancer sans conseil aura causer sa perte.
Un bien juste retour de bâton quand on voit ce qu’elle a causé dans ce pays.

Comme depuis le début de cette réunion, Cyrielle se contente de garder le silence. Son Roi parle. Tant qu’il s’exprime, elle s’emmure dans un mutisme parfait, respectueux.
Il pose dans la balance l’existence possible d’un Riegel, qui serait bel et bien vivant. Un être dont le sang n’est pas aussi impur que celui de la Bathory, mais qui vient tout de même de Briserune. Elle se mordille la lèvre. Alors qu’il serait légitime de tous les penser éteints, cette révélation amène un nouveau poids dans l’équation. Cyrielle reconsidère les choses, change d’angle de vue.

Faut-il relancer un processus de colonisation sur ces terres ?
Faire taire les soulèvements silencieux, qui s’élèvent dans l’ombre, pour s’assurer que tout cela fonctionnera ? Que leur prospérité relative perdurera ?
Elle hésite.

Constatant que son monarque ne parle plus, la blonde décide de se jeter à l’eau. Ce domaine est probablement le plus à-même de la concerner, non ?

« Que nous nous mettions en quête de ces terres ou non est un enjeu d’une importance capitale. Néanmoins, si je puis me permettre, j’aimerais que nous travaillions à ce que cette restauration se fasse de la manière la plus douce possible. »

Cyrielle se tord doucement les doigts, d’amers souvenirs polluant sa réflexion.

« Nous ne pouvons nous permettre d’engendrer une deuxième ère Antigone Bathory, le coût humain dépasserait largement ce que notre peuple pourrait encaisser. »

Pas d’autre ère Bathory. Pas d’autre massacre. Pas d’autre génocide.
Pas de cercle infernal qui recommence. Il faut briser cette boucle.

Cyrielle soupire.

« Pardonnez mon audace, Majesté, mais je pense que la manière dont nous placerons nos pions aujourd’hui influera grandement sur le résultat de demain. Si nous allons à Briserune avec des intentions hostiles, voire belliqueuses, peut-être causerons-nous d’autant plus de rebellions. »

Elle inspire longuement, constate que la suite n’est plus réellement de son ressort. Il lui faut s’en remettre à quelqu’un de plus compétent. Ses prunelles glacées se déposent sur Asharim.

« Je n’ai pas la prétention de vous donner la bonne méthode à suivre, je souhaitais seulement attirer votre attention à ce sujet. »

La blonde plonge de nouveau dans un silence profond, imperturbable. Peut-être faudra-t-il débattre de ce qu’elle vient d’expliquer, peut-être lui donneront-ils tort, peut-être pas. Mais n’est-ce pas là tout l’intérêt de leur rencontre ? Pour une fois, Cyrielle est plutôt confiante. Elle appréhende moins la suite des événements, curieuse de voir comment tous choisiront de poser leurs pièces.

Le général ne parvint pas à retenir un haussement des yeux à certains propos de Nathanael, le fixant quelques secondes avant de déposer son attention sur le roi. Il voulait des actions, qu'il lui en donne l'occasion à présent. Asharim savait en son fond intérieur qu'il pouvait avoir confiance en Clovis. Il avait eu besoin de vagabonder — cela l'Ecarlate avait bien eu du mal à le tolérer mais à présent qu'il se tenait là, sûr de lui et prêt à empoigner le pouvoir ils devaient tous lui donner sa chance. Il avait les catyes en main.
Tandis qu'il offrit attention, le général ne détourna pas le regard. Briserune. Il savait que le sujet reviendrait sur le tapie mais il ne pensait pas que cela arriverait aussi rapidement. Une question de territoire, une interrogation pour l'avenir ; cette terre n'engendrait dans l'esprit de Malronce que doute et agacement.

« — oh mais faites, attirez mon attention. » A son tour, il figea son intérêt sur elle, Cyrielle et son jeune âge. Faisant mine de réfléchir en menant sa main à son menton il finit par reprendre la parole.
« — pour commencer, je voudrais soulever que nos troupes ont effectivement été impactées mais il en va de même pour Briserune - ce qu'il en reste, ils ne sont plus qu'une ombre cherchant à se reconstituer. En cela, je vous rejoins. » Il usa d'un ton calme, sans une once d'animosité pour ses collègues et son souverain.
« — de toute évidence, ne soyons pas naïfs sur le sujet. Peu importe la façon de faire ; se montrer agressif ou bien user de diplomatie, à l'heure actuelle ils détestent notre pays. Ce qu'à bien pu faire Antigone ne compte pas pour eux, tout n'est que question de vengeance, de rancœur. Nous serions mal placés pour les juger. » Petit et rapide haussement d'épaules teinté de nonchalance.
« — malgré tout - et je vais sans aucun doute vous surprendre, je pense qu'il faut briser ce cercle. Il va falloir user d'autre chose que la force pour les points que le roi à précisé. Perdre Briserune affaiblit grandement notre territoire, nous ne pouvons l'accepter. »

Briserune. Un nom aux échos contradictoires. Certains l’abhorraient, d’autres le pleuraient. Un peuple autrefois fière et vainqueur, maintenant dispersé et décimé. Orphelins de leurs propres terres, condamnés à l’errance. Un destin que Sybille trouvait funeste. Mais comment qualifier ce sort d’injuste après cette guerre barbare ? Elle se souvenait des sillons sanglants et des vies fauchées. Un tableau de pourpre et de détresse qui se peignait avec précision dans son esprit. Et pourtant, Sybille n’était pas de ceux qui avait le plus perdu.

Mais un peuple déchu ne pouvait endosser toutes les conséquences. Antigone Barthory avait choisi pour eux. Il serait insensé de les tenir responsable.

Cyrielle prit la parole, éloquente dans ses propos. Sybille acquiesça d’un hochement de tête, visiblement satisfaite par sa proposition. Elle se demanda toutefois si cela relevait de l'idéalisme. Beaucoup portaient en leur cœur des plaies encore suintantes. Les deux peuples avaient souffert de cette lutte, empilant carcasse sur carcasse. Un traitement indulgent n'effacerait jamais la ténacité des rancœurs.

Asharim sembla partager le point de vue de sa comparse. Ses prunelles ambrées le fixèrent discrètement. Les échos d’une prédiction lugubre ricochèrent entre les parois de son crâne. Ta propre chute permettra l’ascension de l’enfant. Un sentiment inconfortable se logea au creux de ses entrailles. Elle craignait d'en comprendre la signification.

Deux arcanes. Un homme au futur incertain. Quel était le dessein de la Maison-Dieu ? Elle tenta de masquer son agitation, éclipsant ses inquiétudes sous un sourire doucereux.

Spoiler:

Don't you know you've lost control?
Forget about the things you think I know. No secrets;

— Quoi ?
s’échappe de ta gorge et tu ne peux rien faire pour le retenir. non content d’annoncer une première mauvaise nouvelle, le Roi t’apprend à présent qu’un Riegel vit – que cette lignée maudite ne s’est pas éteinte avec votre assaut sur Brave, il y a de cela des années –
et enchaîne sur l’idée d’une colonie.
ton visage se rembrunit, contrarié, mais tu prends le temps d’écouter l’avis de chacun, yeux rivés sur Asharim au cas où l’idée lui reprendrait de raser tout une contrée par haine déplacée.

coude sur la table et index sur la tempe, tu écoutes attentivement Cyrielle, quoique certains propos te dérangent, elle est globalement sur la bonne voie pour résoudre ce conflit – s’ensuit Asharim et tu ne caches pas ton agacement. des mots pertinents, comme toujours, mais ça te coûte de rejoindre son avis.
— Aviez-vous une idée en tête, votre Majesté ? Mettre le Riegel à la tête de cette colonie ?
tu fais l’effort d’ôter tout scepticisme de ta phrase pour n’y garder que la curiosité.
— L’idéal serait de savoir s’il existe un mouvement se démarquant des autres sur leurs terres désolées, et d’utiliser le survivant Riegel pour ouvrir la discussion.
l’envoyer mourir au royaume qu’il a dû fuir ; tu n’imagines pas un instant que les Briseruniens pourraient attendre le retour de cette famille maudite – cependant, tu concèdes, leur rancœur pour Malronce est si forte qu’ils pourraient bien suivre même un Riegel. enfer !
— Du reste, je rejoins tout à fait mes collègues et insistes sur un point. Mater des soulèvements avec violence ne fait que retarder l’échéance.

ft. la crème de Malronce

Clovis & Conseil & Sybille

hail to the king

Tu les avais écouté attentivement un à un, tes prunelles enflammées se braquant avant l'échange dans ceux de Nathanael.
Cette nouvelle le surprenait et toi c'était sa surprise si prononcée, qui te rendait méfiant. Mais tu n'avais rien dit, seulement hoché la tête pour confirmer. Tu rentrerais dans des détails un peu plus tard.

Cyrielle Valladon avait prononcé des mots justes et pertinents. Sa diplomatie te rassurait dans un sens, mais tu n'avais de base contracté aucune crainte quant à sa réaction. Tu demeurais sur tes gardes vis à vis des conseillers économique et... militaire. Ce fut lui qui te surprit dans un sens, à proclamer la paix alors qu'il avait volontairement déclenché la guerre.

— « Bien. En un sens, je vois que nous sommes sur la même longueur. La violence nous décridibilisera encore plus, si nous souhaitons porter un message de paix. »

Tes yeux furent soudainement attirés par celle qui n'avait prononcé un seul mot depuis le début de votre entrevue.

— « Lady Valcourt. Auriez-vous l'amabilité de nous partager votre avis sur la question, ou peut-être votre clairvoyance ? »

Tu croisas les bras sur la table. C'était que tu prenais presque tes aises, Clovis. Comme si cette salle t'appartenait depuis toujours et pourtant tu t'y érigeais encore imposteur, devant eux - les vrais penseurs à la tête de ce royaume.

— « Nathanael Mayor. Vous avez vu juste. Je pense que l'héritier Riegel » (mais lequel ?) « saura guider son peuple car il a au moins l'avantage d'être des leurs. »

Si tu savais.

Hail to the King

w/ Le Conseil, Nathanael & Sybille

La prise de parole de Asharim ferait sens, s’il n’était pas à l’origine du massacre. Si Briserune déteste Malronce, c’est parce que Malronce a mis à mort bon nombre de ses citoyens. Certes, du point de vue malronçois, cela se tient, dans la mesure où c’est une vendetta. Mais, finalement, il est aisé de comprendre d’où viennent leurs griefs.
Et il serait bien hypocrite de faire le blanc sur cette histoire.

Cyrielle fait la moue, satisfaite que le général des armées arrive à la même conclusion qu’elle, bien qu’elle ne partage pas totalement son raisonnement. Le contexte est nécessaire, ici plus que jamais.
Surtout quand on sait ce qu’ils s’apprêtent à faire.

Nathanael la rejoint, à croire que tout le monde est contre le fait de mener une politique répressive ou violente. Jusque-là, Cyrielle est plus que satisfaite.
Reste à voir quelle tournure prendra la suite des choses.

Elle reste silencieuse, attend de voir ce que va dire le monarque.

Pour le moment, tous sont d’accord. Un accord qui, il faut bien l’avouer, laisse Cyrielle assez surprise. Alors, tout le monde est contre une attaque de masse ?
Alors, comment reprendre le pouvoir ? Comment étendre leur influence ?
Le roi semble se tourner vers une nouvelle méthode, qui est de faire confiance à l’héritier Riegel dont ils parlent depuis tout ce temps.

Quelque chose chiffonne la Diplomate.
Elle se mord instinctivement la lèvre inférieure. Quelque chose cloche, ici. Quelque chose de trop gros pour l’ignorer.
Incapable de se taire, Cyrielle décide de se lancer.

« Pardonnez-moi de ressurgir ainsi, mais. J’aimerais savoir quelles informations nous détenons sur ce fameux héritier. »

Un voile passe sur son regard.

« Qu’il fasse partie du peuple briserunien est un avantage que je ne peux nier, néanmoins, comment pouvons-nous être certains que cela ne se retournera pas contre nous ? Souhaitons-nous réellement mettre l’avenir de cette colonie et, à plus large échelle, l’avenir de notre peuple, entre les mains de cet héritier ? »

Sommes-nous prêts à prendre ce risque ?
Si la réponse ne tenait qu’à Cyrielle, ce serait un non. Simple, clair, définitif.
Parce qu’on ne peut pas faire confiance à Briserune.

We create our own fate

Every human being is a puzzle of need.
You must become the missing piece.

☾☾ Une réunion ? Clifford hausse un sourcil, intrigué. Un rapport avec la fête de la magie, sans doute. Ou bien, le jeune roi s'est enfin décidé à agir en leader. Après tout, le Grand Argentier lui sert de mentor dans le monde de la cour. Le roi lui fera bientôt suffisamment confiance pour que son influence croître, erreur critique. Oh, ce n'est pas de la faute de Clovis. C'est ainsi qu'on danse la valse du pouvoir.

Se trouvant dans la salle du Conseil, Clifford écoute ainsi les paroles du roi. Roi qui se dit prêt à gouverner, il ne peut empêcher un sourire hypocrite d'étirer ses lèvres. Hochant discrètement de la tête, indication qu'il est - faussement - prêt à le suivre et qu'il approuve ce choix. Bien sûr, les autres conseillers lui lèchent les bottes. Aveuglés par leur patriotisme et leurs confiances, cela sera leurs pertes.

Lui, il reste silencieux pour le moment, attendant l'occasion de prendre la parole.

Détaillant les réactions de ses confrères, du roi, de l'Oracle. Il devrait se méfier de cette femme, elle pourrait se révéler dangereuse.

Puis, vient la mention de Briserune. Un dommage collatéral, rien de plus à ses yeux concernant le massacre. Mais, il doit avouer que cela affaiblit Malronce. Clifford sent le regard du roi sur lui, souriant de plus bel. Néanmoins, Cyrielle parle avant lui. Elle dit juste, très juste. C'est donc tout naturellement qu'il prend - pour la première fois depuis le début - la parole d'une voix mielleuse et concernée.

<< Je pense que nous voulons tous la paix et la prospérité de notre royaume, néanmoins, nous devrons faire face à des choix ardus. >> Je ne souhaite que ma propre prospérité. << Il est vrai que, privé de Briserune, le royaume est affaibli. Si nous usons de la violence pour le reconquérir, nous risquons de voir surgir une nouvelle Usurpatrice. Ainsi, je pense que le meilleur choix est d'user de cet héritier. Connaissons-nous son emplacement ? Son but ? Ses motivations profondes ? Est-il aisément influençable ? Voilà, des questions que nous devons nous poser. >>

Il pose son regard sur le roi, un rictus rassurant aux lèvres.

<< Avec Briserune sous notre botte, la stabilité économique de notre royaume reviendrait de plus bel. >>

CODAGE PAR AMATIS

Hail to the king

clovis, le conseil & sybille

— Eh bien il était temps, mon Roi.
Il n'a pas pu s'empêcher.

Un demi-sourire étiré à ses lèvres et le regard posé droit dans celui de son souverain, Kleos ose lancer sa pensée sans le moindre tact, paraît désagréable sans réellement l'être car ce sont malgré tout deux sentiments contradictoires qui se battent à l'intérieur : la joie d'enfin le voir s'élever et la déception néanmoins de le voir se mettre en avant. Tous semblent ravis, et si tout est relatif, il observe Nathanaël lorsqu'il prend la parole. Ses blessures récentes l'avaient interpellé mais c'est à sa courbette peu (r)assurée (ça se remarque, lorsqu'on est sur le siège d'à côté) qui lui arrache un sourire moqueur. Aujourd'hui il mettra l'humeur grincheuse de son supérieur (pardon ?) sur la honte de son passage à tabac. Voilà qui entame plutôt bien la journée, en tout cas.

D'excellente humeur et tranquillement posé sur sa chaise, la position est moins formelle que certains, les bras souplement croisés contre son torse, Kleos observe et écoute. Chaque mot, chaque geste jusque l'annonce surprenante d'un Riegel encore en vie.

— Quoi ?
C'est Nathanaël, encore, qui arrache le sourire.

Chacun prend la parole, chacun annonce son avis. Majoritairement contres une nouvelle vague de violence, la mine de Kleos se renfrogne légèrement. Il perd son sourire. Ça, fallait y penser avant qu'on se venge en massacrant tout le monde, ne dit rien pour cette fois car il imagine bien qu'ils y pensent, eux tous. Vous n'étiez pas là pour vous battre par rapport aux erreurs du passé mais bien là pour avancer, après tout. Les remarques d'Asharim sont avisées et finalement il ne peut que rejoindre l'opinion générale sans n'avoir rien d'autre à ajouter sur l'instant.

— L’idéal serait de savoir s’il existe un mouvement se démarquant des autres sur leurs terres désolées, et d’utiliser le survivant Riegel pour ouvrir la discussion.

— Si ce garçon est encore en vie il est aisé d'imaginer que certains de ses partisans le soient aussi. Seulement il en va de même pour les sujets d'Antigone Bathory. Les rumeurs courent et nous manquons cruellement d'informations tangibles.

Une façon de dire qu'il doute fortement de l'utilité du jeune Riegel dans l'immédiat. Le débat suit son cour et les questions se posent alors. Qui ? Comment ? Est-ce bien sûr ? Le Roi demande les lumières de son Oracle, Cyrielle doute. Alors Clifford prend la parole, et c'est instinctivement les poils de tout son corps qui se hérissent, discrètement. Kleos se sait fourbe, mais Clifford est d'un naturel à réveiller ses violences tant il ne peut pas le voir. C'est physique, c'est comme ça. Néanmoins il écoute docilement, le regard rivé sur lui.

— J'imagine qu'il ne se trouve pas très loin.

En sécurité, pour un secret si bien gardé jusqu'à maintenant.
Il détourne les yeux pour regarder Clovis, laisse Clifford terminer avant d'enchaîner lui-même.

— Vous avez l'air bien sûr de vous. Cependant je doute. Comment un Riegel détesté par ses pairs parviendrait-il à les réunir ? Supposons qu'il y parvienne, car je ne doute pas de sa loyauté si vous l'amenez avec autant de prudence, dans tous les cas cela prendra du temps. Des années, au minimum. L'avons-nous, ce temps ?

Pas sûr.

— Je concède néanmoins que ce soit actuellement notre meilleure option, si tant est qu'on ne lui coupe pas la tête à peine de retour en Briserune.

Il ne se répètera pas, mais vous manquiez d'informations.
Tous ces plans sont beaucoup trop hasardeux.

HRP ; le passage à tabac, il en sait rien. c'est juste l'idée qui le fait marrer.

Les esprits s’agitaient pour trouver une solution. Certains étaient sincères, d’autres oeuvraient pour leurs propres intérêts. Sybille le sentait. Cette réunion avait des allures de mascarade. Qui d’entre eux cachait le mieux son jeux ? Quel sourire éclipsait un dessein sordide ?

Ses prunelles voyagèrent entre les différents personnages, analysant leurs faits et gestes. Des paroles censées, des significations masquées. Seule Cyrielle lui inspirait véritablement confiance.

L’interpellation de son souverain la tira de ses réflexions. Se redressant légèrement, Sybille jeta un regard à l’assemblée.

Oui, mon roi.

Sa visage ne reflétait que sérieux et calme.

Comme mes comparses, je n’en sais pas plus sur la situation de l’héritier Riegel. Néanmoins, je tenais à rebondir sur les remarques faites. Bien que le peuple de Briserune cultive une rancoeur amer à l’égard de Malronce, c’est aussi un peuple brisé et dispersé. Beaucoup sont ruinés et doivent penser à leur survie. La guerre n’est pas une option viable pour l’instant, ils ont trop perdus. Si un héritier Riegel se présente avec l’intention d’unifier le territoire, certains n’auront pas d’autres choix que de le suivre.

Un dilemme profondément humiliant pour ce peuple massacré. La dignité, ou la survie ?

Voici mon avis sur la question. Toutefois, je suis certaine que vous prendrez la juste décision, votre Majesté.

Respect ponctuant ses palabres, politesse enrobant les syllabes. L’Oracle soutenait tacitement son roi. Son ascension était nécessaire à la survie du royaume, une conviction qui guidait ses mots.

Silencieusement, elle se tourna vers Asharim. Il était de son devoir de lui révéler son destin.

Sir Caterna. Il y a peu, les Arcanes ont murmuré votre nom.

Ses prunelles le fixèrent, ne cillant pas.

Asharim, prends garde à ton propre sang, il perdra de son goût lorsqu’il aura coulé. Ta propre chute permettra l’ascension de l’enfant, orchestrée par celui dont l’honneur fut mutilé.

Les mots s'abattirent comme une sentence irrévocable, peignant un tableau funeste.

» (end) ❝ you don't even have to do too much — Nathanael
» abs jusqu’au 23/10 (sybille & proserpine)
» porcelain skin,, (sybille)
» Fragilità bianco e nero forza || Sybille
» the moon will lose her way as the skies cascade,, (sybille)