play it fool

" play it fool "le duc + antigone

(LAC AUX JOYAUX :: FRONTIÈRE AVEC MALRONCE)

Il n'y avait aucune solitude plus terrible que celle qu'elle vivait avec Lui ; aucune solitude plus intense que celle d'être affamée de tout par un être si vide. Le vertige prenait un autre sens quand elle regardait dans ses yeux et que son propre reflet l'y faisait peur. Pourtant, Antigone, lorsqu'il ne parlait pas - ne l'ensevelissait pas de ses insupportables tirades -, lorsqu'il ne l'oppressait plus, se sentait tout à coup plus vide encore, et la gorge serrée, regardait autour s'il n'avait pas disparu, à contre-cœur cependant car dire qu'il manquait (et non pas lui manquait) était un aveu que jamais elle ne se permettrait.

Alors lorsqu'il apparut non-loin d'elle, avec ses éternelles mimiques aussi agaçantes que déconcertantes, Antigone feignit l'indifférence, un sourcil haussé en guise de salutation pour ne pas lui dire qu'elle avait perdu pieds qu'il se soit éloigné.

« Tu en as mis, du temps. Est-ce que les ducs ça met toujours une plombe à chier ? »

Elle haussa les épaules, signifiant de la sorte qu'elle n'attendait pas de réponse particulière - quoiqu'elle mentirait si elle disait ne pas être curieuse de savoir ce qu'il faisait vraiment.

Antigone était assise près de la rive, ses cheveux lâchés dans son dos trempaient sa tunique noire et il ruisselait dans sa nuque de lourdes gouttes d'eau dans une sensation qui lui était inconfortable, mais dont elle s'accommoda bien vite. Ses pieds étaient encore humides, bien qu'ils n'étaient plus immergés dans l'eau depuis plusieurs minutes, et elle s'était relevée sur ceux-ci en tendant les bras vers l'avant pour accompagner son mouvement. Elle passa ses mains dans ses cheveux qu'elle secoua pour en éliminer le plus gros de l'eau dont ils restaient gorgés, et leva sa voix avec une force condescendante qui caractérisait la plupart de ses échanges avec Lui.

« On va à Trois-Rivières. J'ai besoin d'un allié plus fiable que toi. On part dès que j'ai fini de m'habiller. »

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Le Duc & Antigone

Le lien que pouvait entretenir un démon et son humain pactisé pouvait parfois se révéler déconcertant, tout particulièrement lorsque les deux entités avaient un mal fou à se comprendre.
S'étant lié à la première déjection de Valdore afin de s'évader de son infernale prison, Le Duc n'avait pas vraiment pris le temps de s'attarder sur la personnalité de celle avec qui il partageait désormais ce lien si particulier.
Dieu (s'il existe vraiment) savait qu'il se demandait parfois s'il n'aurait pas mieux fait d'attendre un candidat avec lequel il se serait retrouvé plus en phase.
Antigone n'avait aucune manière, parlait de manière vulgaire et se comportait plus comme un chef de guerre barbare qu'en véritable conquérante.
Toutefois, s'il ne lui reconnaissait aucune classe, sa force - pour une humaine - était indéniable et presque terrifiante, même pour un démon.
Il s'accommodait donc - sans vraiment avoir le choix - de cette extravagante alliance.
Faisait en sorte d'agir comme un conseiller, de temporiser les ardeurs de la guerrière.
Non pas pour mener à bien son projet de conquête, mais bon pour éviter qu'elle n'entraîne le démon dans une situation incommodante et/ou dangereuse.

A l'aide de ses capacités inhérentes à sa condition démoniaque, Le Duc avait tendance à disparaître de manière plus ou moins aléatoire, vaquait à ses occupations sans jamais vraiment s'éloigner ou la quitter du regard.

De toute façon, le lien muet et symbiotique qu'ils entretenaient lui permettait de sentir si elle se confrontait au moindre danger.
Si tant est que ce mot existait dans le vocabulaire de la conquérante.
Il intervenait sans un bruit, s'asseyait sur quelques rochers en superposant ses jambes.
Ses mains jointes vinrent se déposer sur ses genoux alors qu'il agitait la tête de gauche à droite, l'air satisfait, un rictus éternel ornant ses lèvres.
Son trait d'humour - s'il s'agissait bien de cela - était à la hauteur de ce qu'il pouvait déjà penser d'elle.
Selon lui, elle n'avait rien d'une intellectuelle.
Ne lui en tenait pas rigueur, cela ne faisait de toute façon pas parti de ses prétentions.
Elle ordonnait, comme à son habitude.
Pour ça non plus, il ne lui en tenait pas rigueur.
S'il ne lui accordait aucune forme de soumission de sa part, il avait bien comprit qu'il était peine perdue d'attendre d'elle quelque finesse que ce soit.
Se contentait de hausser les épaules, l'air distant et la voix chantante.

« Tu devrais peut-être prendre le temps, avant ça, d'apprendre une forme de diplomatie avant d'espérer ne serait-ce que communiquer avec un autre être de ton espèce. Non pas que j'attende de toi autre chose qu'un aboiement bruyant. »

Joueur, il ne se gardait pas lui non plus de jouir d'un trait d'humour.
Il était pourtant intrigué.
Antigone n'était pas une femme qui considérait l'aide d'une personne extérieure à son cercle proche comme quelque chose de nécessaire.
Diable, c'est à peine si elle daignait lui demander quoi que ce soit à lui.
Qui donc pouvait éveiller suffisamment d'intérêt en cette guerrière indestructible pour être considéré comme un potentiel allié ?

« Et qui as-tu l'intention de séduire, reine des ruines ? Tu n'es pas du genre à demander de l'aide. »

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Aussitôt que sa voix avait repris ses échos au sein d'elle, toutes ses insécurités, aussi insignifiantes étaient-elles, devenaient risibles. Croire un instant que ça lui avait manqué était aussi absurde que c'en était agaçant. Elle avait levé les yeux au ciel dans une mine de dédain prononcée et attrapa ses chaussures abandonnées dans l'herbe pour les enfiler une à une, en équilibre sur une jambe et puis l'autre.

« La diplomatie n'est qu'un autre moyen de faire la guerre, Duc. Et puisque ce n'est pas le terrain où je gagne, tu comprendras que ça ne m'attire pas plus que ça. »

Cependant, elle était bien forcée d'admettre qu'en ces temps, elle ne pouvait se permettre d'enfoncer des portes et d'assassiner des rois. Antigone était seule où, avant, elle avait une armée de guerriers qui, en elle, avaient placé leur foi. Elle sembla contrariée.

« Mais pour une fois je dois admettre que tu as raison. »

Il n'y avait pas de mots plus terribles à prononcer en sa présence que ceux-là, mais Antigone avait oublié d'être malhonnête et quoiqu'elle était loin d'être humble, sa fierté n'avait jamais été un frein à sa sincérité.

« Celui que nous allons rencontrer se fait appeler Le Diplomate, si tu veux tout savoir. Tu n'aurais pas pu mieux choisir tes mots. »

Elle semblait irritée rien qu'à prononcer son titre. Du temps où Antigone était reine, les relations entre Ambrive et Malronce étaient pour le moins compliquées. Ils se savaient menacés ; ils savaient qu'ils étaient les prochains ; et la diplomatie n'aurait jamais eu raison de la volonté d'Antigone d'accomplir ses desseins.

Elle resta en silence un instant, le regard planté sur lui, sévère.

« Je t'arrête tout de suite. Je refuse que tu prennes la parole. »

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Le Duc & Antigone

La sincerité était un trait de caractère important chez Antigone.
En seulement quelques mois de vie commune, il s'était rendu compte que malgré son inébranlable fierté, elle ne dissimulait ses intentions derrière aucun faux-semblant ou ronds de jambe.
Une partie de lui ne pouvait s'empêcher de penser que cela était une faille dans son armure et sûrement l'une des principales raison de sa chute dans le gouffre.
L'air dédaigneux, il répondait d'un mouvement de la tête avant de porter son regard sur le lac.
Redécouvrait le monde depuis sa renaissance, comme un enfant munis de pouvoir phénoménaux, il s'amusait du chaos qu'il pouvait provoquer selon ses envies.
S'il devait malgré tout rester discret en raison de la condition d'Antigone, il n'aurait pas dit non au fait de pouvoir s'exercer un peu plus à cette magie inné chez lui.
Se savait talentueux sans avoir vraiment pratiqué.
C'était dans sa nature, dans l'essence même de ce qu'il était devenu en s'évadant du void.
Une forme de vie supérieure à tout ce que son regard souillé avait pu croiser depuis son retour en ces terres.

Le Diplomate sonnait comme une douce poésie à ses oreilles, l'idée même de pouvoir entretenir une conversation avec une créature capable de raffinement avait de quoi séduire.
Qui plus est, s'il s'agissait bien là d'une personne aussi importante que son appellation pouvait laisser à penser, il est probable qu'il soit capable de lui fournir des informations précises sur la situation politique et les conflits qui régissent Valdore.
Plus encore, peut-être était-il en mesure de lui en apprendre plus sur les membres de son espèce et à en localiser l'un d'entre eux.
Curieux de sa propre existence, cette rencontre s'annonçait donc prometteuse et il ne laisserait pas Antigone se mettre en travers de lui et Le Diplomate.
Aussi, lorsqu'elle lui réclamait le silence une fois en sa présence, le démon apparu à quelques centimètres d'elle, afin de lui faire face.
Se penchait en avant, les yeux baignaient dans une lueur rougeâtre similaire à sa chevelure et son sourire s'élargissait pour prendre des proportions monstrueuses, déformé par la corruption du void.
Sa voix était inhumaine, emprunte d'un écho venu d'un autre monde.

« C'est à moi de t'arrêter, humaine. Qu'est-ce qui te fait croire que tu possèdes la moindre autorité sur moi ? Au cours de ta vie tu as rencontré des serviteurs, des guerriers, des rois. Mais je suis bien plus que tout ça. Ton unique mission est de rester en vie. »

Car il savait son sort lié à l'existence de son réceptacle.
C'est bien de ça qu'il s'agissait.
Un réceptacle.
En cela, elle avait son importance.
Et il ne lui autoriserait pas de mettre sa vie en danger par simple péché d'orgueil, plus encore lorsqu'elle avait l'intention de se confronter aussi vite à un membre important de ce monde pathétique.
Antigone ne ressentait pas la peur et de ce fait, représentait un danger pour Le Duc.
Son visage s'adoucis finalement, il reprend, d'une voix suave.

« Par ailleurs, je pense être le plus qualifié de nous deux lorsqu'il s'agit d'un échange social avec une personne d'un certain statut. Nous ne désirons pas qu'un verre de trop vienne de nouveau t'envoyer arpenter les affres du monde blanc, n'est-ce pas ? Tu seras au centre de l'attention si c'est là ce que tu désires, mais j'interviendrais si bon me semble. »

Lui non plus, n'était pas du genre à négocier dans leur relation.

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Si elle n'était pas du genre à demander la permission ou à consulter l'avis de son vis-à-vis, le temps passé avec Le Duc lui avait appris que lui non plus. Ainsi, elle ne fut pas surprise lorsqu'en une seconde il avait adopté le visage de l'âme pourrie qui respirait en son sein, oppressant de son souffle mort à quelques pauvres centimètres d'elle qui n'avait pas sourcillé. Son regard était dur et toisait l'immondice qu'il était ; entendait sa voix qui rappelait les échos du vide d'avant ; et c'était bien la seule chose qui serra sa gorge à ce moment : les souvenirs manquants n'effaçaient pas le sentiment, et la voix caverneuse (démoniaque) le rappelait à elle comme si son corps y était retourné. Elle fit craquer sa nuque lorsqu'il s'éloigna, dispersant la sensation de malaise qui avait imprégné sa chair.

« Que tu le veuilles ou non, mon unique mission ne te concerne pas. Et si je dois mourir pour la mener à bien, alors soit. »

Il n'y avait pas de mort plus honorable, selon son propre jugement en tous cas, que celle de mourir en emmenant son adversaire avec soi. Si par sa mort elle avait pu faire tomber l'Ordre et Sombrelune, alors elle n'aurait pas hésité ; ceci était moins vrai depuis qu'elle était revenue sur Valdore.

« Mais la mort ne fait présentement pas partie de mes plans, si ça peut te satisfaire. »

Lorsqu'il poursuivit, elle haussa un sourcil circonspect. Elle ne doutait nullement des compétences de négoce du démon, encore moins de sa pertinence en tant qu'orateur (elle était mal placée pour en être le juge) mais elle savait que leurs objectifs, s'ils avaient quelques détails en commun (comme le fait de rester en vie) étaient pour le moins différents. Peu importe les talents dont il était pourvu, il ne les mettait pas au profit de son destin à elle mais bien de son destin à lui.

« Tu as une idée derrière la tête. Je veux savoir. »

Elle leva une main sur son épaule, faisant craquer cette dernière pour faire s'échapper la dernière sensation qui la dérangeait.

L'odorat, avant tout autre sens, se ranima : au milieu d'un paysage à la verdure éblouissante, le parfum putride de cette sépulcrale entité se mêlait aux bienfaits d'une généreuse nature. Le démon était proche. D'impatience, et sous l’œil incrédule des fragiles animaux dont je traversais le territoire sans la moindre incertitude, l'herbe perdait de son éclatante teinture. Flétrie par la caresse d'une sombre magie, la nature en sortait rarement grandie, m'exhortant, lors de mes traques, à profiter du couvert de la nuit.

D'incertitude ou d'une fébrilité absurde, ma chasse avait débuté de jour, m'alliant d'une assommante discrétion pour assiéger les coupables ; cette fois, l'observation, dont mon expérience me dispensait souvent, semblait nécessaire. Quelques lieues suffisaient à me tenir en respect de leurs perceptions respectives, gardant mon instinct en alerte—turpidement affolé au seul éveil de la créature, mon esprit en réclamait l'exécution.
Durant le court instant qui me maintint reclus dans mes pensées, l'entité démoniaque avait repris sa forme : à pareille distance, un simple fourmillement m'alarmait de ces agaçants pressentiments.

L'heure était venue, estimais-je enfin, de passer à l'acte.
Sous l’œil solaire, le noir de mon vêtement n'en était que plus évident, aussi décidais-je de m'approcher dans un silence mortuaire, supprimant, dans le même temps, toute émission de magie. Le paysage défilait, diablement similaire, sans parvenir à m'éveiller aux angoisses ; ma respiration gardait son imperturbable teneur, invoquant une expérience inégalée.

Au loin, la monstrueuse silhouette se dessina enfin, adjacente aux courbes féminines de son humaine associée—et cette vue impie faillit me soustraire à mon calme. Il en fallait davantage pour m'affecter, et la proximité m'assura du danger d'une telle association—si le démon débordait de malveillance, son alliance avec Antigone Bathory en était toute aussi inquiétante.
Un instant durant, ma détermination vacilla—scepticisme, non pas, de l'efficacité de l'acte, mais de l'impartialité du jugement réservé : le peuple Briserune, tout hermétique qu'il demeurait aux enseignements de magie, ne méritait pas de subir ma haine.

La vengeance se réservait aux égoïstes ; quant à moi, je ne traquais pas pour le bon plaisir d'une satisfaction malsaine.
Soucieux de mon équilibre, et cherchant à apaiser mes fortuits questionnements, ma main trouva le rassurant contact de mon instrument et la porta à mes lèvres. La traque d'aujourd'hui n'avait, sans nul doute, rien d'ordinaire, et le sombre morceau, oracle d'un imminent cataclysme, résonna à leurs répugnantes oreilles.

La flûte tue, ma silhouette s'avança, sereine, enveloppée de cette sombre magie qui survivait à mes actes ; mon instinct, plus que jamais, me dictait de supprimer ces deux fléaux.

Quel endroit magnifique. Vous n'avez pas autant de bon sens quant à votre compagnie, Votre Déchue Majesté. Vous seriez avisée de vous suicider et de nous débarrasser de cette immondice avant que je ne décide vous tuer tous les deux.

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Le Duc & Antigone

N'avait pas grande considération pour les objectifs de l'ex-souveraine.
Comme toujours depuis sa renaissance le conflit des hommes apportait au mieux de l'amusement au démon, sinon du dépit.
Le Duc n'était pas une entité guerrière.
Plus maléfique d’honorable, il ne tirait aucun plaisir d'une bataille et si cela avait l'avantage d'assouvir de temps à autre son besoin de domination, prouver sa supériorité au commun des mortels ne constituait aucunement une croisade à laquelle le démon désirait s'adonner.
Qu'elle s'en tienne donc au fait de ne pas mourir était déjà un bon début.
Et si la convaincre de faire preuve de prudence pouvait sembler une tâche ardue, elle était vraisemblablement douée d'une réflexion suffisamment poussée pour assimiler que l'endroit où ils atterriraient tous deux n'avait rien de similaire avec le sublime paysage ici présent.
Lorsqu'elle évoquait l'idée qu'il pourrait bien avoir derrière la tête et son envie d'en prendre connaissance, il ouvrait la bouche un instant avant de finalement se rétracter.
Non pas qu'il eut l'espace d'un instant le désir de partager ses objectifs avec son réceptacle.
Il était simplement du genre théâtrale et estimait qu'il était plus amusant de mettre en scène son refus.

Habillé d'un sourire toujours aussi provocateur, Le Duc relevait les épaules et agitait la tête de gauche à droite.
Pas question de parler de ses plans à qui que ce soit.
Ce n'est pas comme s'il avait déjà confiance en elle.
Forte tête.

« Ne t'encombre pas de mes manigances. Essaye de déceler les fomentations de tes ennemis avant de t'intéresser à tes alliés, quand bien même peuvent-ils être de circonstance. »

N'avait pas pour habitude de se présenter comme un allié de l'ancienne reine des ronces.
Mais l'ironie de ses propos pouvait de nouveau soulever la colère de sa comparse, chose avec laquelle il avait bien l'intention de se distraire.
Cependant, avant même qu'il ne puisse profiter de la réaction que ses dires pouvaient susciter chez Antigone, une âme presque aussi sombre vint faire irruption sur scène.
La représentation prenait une tournure bien plus palpitante que la petite journée au lac prévue jusqu'ici.

Et l'humain - s'il s'agissait bien d'un autre membre de cette espèce, il ne saurait vraiment discerner toutes leurs nuances - se voulait menaçant à leur égard.
Lorsqu'il qualifiait l'un d'entre eux "d'immondice", Le Duc s'avançait vers l'oreille d'Antigone pour lui chuchoter Je crois qu'il parle de toi.
Qui d'autre ?
En tout cas, le fait qu'une créature inférieur puisse se considérer suffisamment puissant pour se débarrasser de eux deux en même temps représentait une distraction que le démon n'avait nullement l'intention de se refuser.
Replaçait ses cheveux d'un rapide mouvement de la main, il se tournait dans la direction du nouveau venu, le même sourire toujours marqué sur ses lèvres.
Sa voix était légère, il ne ressentait pas la moindre angoisse face à cet humain présomptueux.

« Mon brave, je veux bien vous accorder que sa présence peut se révéler on ne peut plus gênante de temps à autre mais l'acte de mettre fin à ses jours ne peut nullement être justifié par son simple manque de finesse. Qui plus est, vous devriez envisager d'exprimer vos menaces dans un vocabulaire plus accessible à sa personne. Sans quoi j'ai l'impression qu'elle ne risque pas de vous prendre très au sérieux. Essayez donc le grognement, pardi ! HAH. Vous êtes ? »

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Elle songea que c'était la première fois qu'il se présentait lui-même comme son allié ; liés ils l'étaient, mais jamais il n'y avait eu la moindre notion d'entente imprégnée dans la relation particulière qu'ils entretenaient depuis des mois. On ne pouvait parler d'ennemi lorsqu'on était parasité ; et on ne pouvait parler de parasite quand celui-ci nous avait sauvé la vie ; il n'y avait jamais eu de terme adéquat pour qualifier Le Duc ; "démon" était encore trop faible...

« Immondice, exactement ! »

Elle s'était exclamée avec une nonchalance à peine feinte, ignorant complètement la remarque de son allié - ce terme convenait effectivement mieux face à un ennemi commun. L'audace dont leur nouvel opposant faisait preuve avait au moins de quoi impressionner. Mais Antigone avait oublié la subtilité avant même de naître et s'il présentait quelconques signes de menace, elle ne les avait pas retenus.

Un rire gras grogna dans sa gorge - et donna raison une fois de plus au Duc que les mots percutaient moins que les instincts animaux pour Antigone.

« Tu es culotté, te présenter devant moi en sachant qui je suis et prétendre pouvoir m'abattre. »

Il savait ce qu'était Le Duc, également, et cette information aurait du être hautement plus menaçante que son identité à elle. Elle fit un signe de tête en direction de son démon.

« Réponds à sa question. Que je sache de qui je vais arracher la tête aujourd'hui. »

Des multiples réactions qui régissaient le visage de mes victimes, la nonchalance ne se dressait que rarement en tête de liste : des proies que j'avais abattu, je constatais une certaine forme de clairvoyance. Un instinct, éveillé aux abords d'une mort imminente, alertait les pores d'une peau désormais suintant de sueurs froides lorsque la Mort, drapée de noir, sous sa forme la plus iconique, se présentait à eux. Avec le temps, et cette grossière réputation précédant mes actes, l'effet s'en trouvait démultiplié, rendant ma tâche atrocement aisée. Face à un désespoir écrasant, la fierté s'effritait, calfeutrant les voix dans une gorge nouée—c'est dans cet inconfort propre aux lâches qu'ils se devait de mourir. Pour autant, ces êtres divergeaient de la misère à laquelle leurs compères m'avaient habitué, et à la lueur de telles constations, il me parut évident que la lueur solaire nullifiait mon entrée en scène. Une silhouette badant, lorgnant sa propre impuissance ; la situation me renvoya au souvenir de mes premières traques—une maladresse palpable, déposée sur le compte de mon inexpérience.
Mon hypothèse faisait écho à ses paroles, leur calme demeurait,
Confiants en leurs capacités, aveugles à la menace ;
Une assurance partagée, faisant frémir mes sens d'impatience.
Si cette politesse n'était pas feinte, démon, nous pourrions nous entendre.
Voguant entre en mes mains, mon instrument retrouva sa place en ma poche intérieure. Face à un tel ennemi, nul besoin de profiler des menaces : avec patience, je m'étirais, conscient de l'envergure de mes capacités—et, à présent, de leur immense fierté. Aucun ne comptait fuir, pas davantage que moi ; et ce bref échange, à l'image du scepticisme que ma vue imposait, confirmait leur ignorance au sujet des traqueurs. L'Ordre des Mages, une fois encore, prouvait la rigidité de son système, tout autant que sa puissance : une fugitive, toute reine qu'elle fut, n'échappait pas à son influence.
Je viens de Sombrelune.
D'un geste las, mes deux bras se levèrent à hauteur de mon visage et mes paumes se joignirent en un claquement délicat : les ombres trépignèrent, sous l'effet de cette soudaine commande, jaillissant de la plante de mes pieds pour s'étendre jusqu'aux leurs. Cette impulsion brutale, ponctuée d'un soupir théâtral, suffit à restreindre les mouvements de mes proies.
Il y a tant de choses que vous ignorez, Altesse. Votre maigre force n'est pas une menace, pas davantage que celle de votre amant.
Sans l'ombre d'un sourire, la pointe d'humour fit écho à la leur, appuyant la sérénité de mes réflexions : cette traque n'était que l'infime partie d'un tout, innombrable et infini, dont aucun ne saurait se démarquer. Ma main empoigna le manche de l'épée attachée à ma hanche, dégainant la sombre lame d'un geste fluide ; et, sans nul autre forme de procès, sa pointe vint s'enfoncer dans l'épaule de la guerrière captive. Un premier assaut, mené sans réelle conviction, et mon regard se planta dans celui du Duc :
J'espère m'être fait plus accessible, car vous suivrez bientôt.

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Le Duc & Antigone

Il proférait des menaces et peut-être n'avait-il jamais eu de réaction similaire à ce que le duo pouvait bien avoir à offrir.
S'ils ne s'entendaient pas particulièrement bien, il était indéniable qu'ils se rejoignaient sur un point : ils n'étaient pas du genre à s'abandonner à la peur ou à l'intimidation.
Pourtant cet humain semblait le plus sérieux du monde et s'il n'avait pas la certitude qu'il n'appartenait pas à son espèce, l'énergie qu'il dégageait ressemblait pourtant à s'y méprendre à celle de la créature.
C'est d'ailleurs avec le terme de "démon" qu'il s'adressait au Duc.
C'était donc ça, la manière dont les humains percevaient les membres de son engeance ?
A défaut d'éveiller en lui un quelconque sentiment de peur, le Duc ne pouvait s'empêcher de ressentir une forme d'intérêt et de méfiance pour celui qui leur faisait face, l'air plus vindicatif que jamais.
Et Antigone ne mâchait pas ses mots, chose à laquelle le démon n'aurait su apporter son approbation.
Sous-estimer un inconnu qui semblait bien plus au courant de leur existence qu'eux-même et l'affronter sans plus de stratégie relevait d'une forme de suicide dont Antigone avait le secret.
Si elle trouvait une quelconque forme d'honneur dans la mort, particulièrement dans un champ de bataille, Le Duc n'en était pas client et préférait une retraite stratégique à la petite fantaisie qu'elle voulait s'accorder.
Trop tard car l'assassin passait à l'action en premier, accompagné des ombres dont il pensait jusqu'à présent être le seul représentant.
Prit de stupeur, le démon en perdit son sourire habituel pour constater sans grande fierté qu'il avait été prit au piège par l'étreinte ténébreuse.

Confus, il dévisageait leur opposant.
Sans autre réaction, pas même lorsqu'il vint empaler l'épaule de l'ancienne souveraine des ronces et qu'il réitérait ses menaces à son encontre.
Il n'avait que faire d'un combat, encore plus d'être pris pour cible par un psychopathe.
Mais il possédait des explications sur ses origines et plus encore, il maniait les énergies dont il était imprégné.

« L'épaule ? Quel manque de goût. »

Sans plus de palabre, le démon éveillait à son tour ses propres ombres pour lutter contre celles de l'opposant, puisant dans la force de son réceptacle sans demi-mesure afin de libérer les deux comparses de l'étreinte.
D'un geste violent du coude il repoussait Antigone pour lui imposer une distance nécessaire et faisait de même le concernant, cette fois-ci à l'aide d'une téléportation.
Avoir sous-estimé l'humain aurait pu coûter la vie de son réceptacle et par conséquent mettre fin à son existence sur Valdore, chose contre laquelle il pestait encore intérieurement.
La personne en face d'eux n'avait rien d'un soldat lambda et si la prudence était de mise, c'est un sentiment qu'il doutait partager avec Antigone.
Le Duc prit de nouveau sa voix rieuse - uniquement en apparence car il restait cette fois-ci sur ses gardes - alors qu'il s'adressait de nouveau au guerrier.

« Écoutes, monsieur l'assassin taciturne. On est parti du mauvais pied, toi et moi. Je sais pas vraiment ce que tu nous veut et si ça se limitait à nous faire tous les deux disparaître de cette déchetterie que tu appelles ton monde, j'imagine que ça serait déjà chose faite et que tu n'aurais pas simplement offert à ma compagne de voyage un nouveau système d'aération. Mais tu as des informations sur ma nature et ça, mon petit pote, ça m'intéresse. Voilà le deal : tu m'expliques ce que je veux savoir et je ferais en sorte de te trouver un traitement pour tes problèmes de violence. Emporte l'autre avec toi, ça m'arrangera. »

C'est maintenant par télépathie qu'il s'exprimait envers Antigone.

« Là on vient de tomber sur un os et quand bien même je suis sûr que tu aimerais tester tes crocs sur lui, tu dois comprendre tout aussi bien que moi que pour l'instant, c'est un trop gros morceau pour nous. Il en sait trop et nous pas suffisamment. Alors tu vas agiter tes charmantes petites fesses et prendre la fuite sans demander ton reste si tu veux avoir un jour la chance de pouvoir les déposer sur le trône de malronce. Je vais faire un petit effort pour qu'il te tranche pas la tête dans les prochaines minutes. »

Agrippait sa canne pour en faire sortir sa fine lame, faisait des tourbillons.
S'il n'avait nullement l'intention de se battre avec l'homme en face de lui, il se refusait aussi toute forme de soumission.

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Brûlante morsure que celle de l'acier et du sang, la chair transpercée dans un bruit rebutant, la stupeur se dessina bientôt sur le faciès, le choc suspendu aux lèvres entre-ouvertes. Quand bien même ses réflexes avaient été suffisants pour éviter son assaut, ses membres avaient répondu au ralenti, l'avaient prise en traître ; et Antigone du reconnaître ; elle ne pouvait vaincre dans ces conditions ; pas alors qu'elle ignorait l'étendue de ses pouvoirs à lui ; et qu'ils ignoraient l'étendue de leurs pouvoirs à eux.

Sous l'impulsion de son démon, elle fut éloignée, et le tableau de la situation l’écœura aussitôt.
Prendre la fuite ; tourner le dos à l'ennemi ; courber l'échine et admettre la défaite sans rien lui avoir pris en retour.
C'était lui dire "tu me domines" et accepter cet état de fait.
La voix du Duc ; la voix de la raison ; ou peu importe qui ou quoi aurait motivé son action ; rien n'aurait pu faire renoncer Antigone à un combat.

Rien.
Mais le goût de la lame dans la chair, l'odeur de son sang et le vertige qui la prenait lui rappelait ; lentement ; à un sentiment - le seul qui l'ait jamais terrifiée.

Elle perdit pieds.
si tu veux avoir un jour la chance de pouvoir les déposer sur le trône de Malronce. Tu te trompes.
Un rire morbide écarta les lèvres de Antigone. Un rire amer ; de défaite.
Un rire qui riait d'elle plus que de tout. A l'intérieur d'elle-même, elle refusait de voir.

Elle n'était plus Antigone.
Elle était lâche.
Elle serra les mâchoires.
Elle tenait à la vie plus qu'à son honneur ; elle ne voulait pas retourner dans le noir.
Elle avait peur.

Et face à l'ennemi, adressant à son démon plus qu'un regard,
Elle détala.

Sa fierté fut soufflée sous une superficielle démonstration, presque anecdotique ; les ombres scindées sous l'impulsion magique d'un démon à l'étonnante vivacité, j'en perdis mon emprise. Cet abrupt revirement n'en abolit pas mon sang-froid, cantonnant mes traits à leur froide impassibilité—car de tels sursauts d'adrénaline ne suffisaient à surplomber l'expérience. De cet abîme qui séparait nos puissances, j'en savourais l'amplitude, me délectant de la résolution paniquée d'un monstre acculé. Ses mots à l'accélération palpable, s’empreignaient de ce doucereux amusement dont je n'avais cure : imperméable à ses flatteries, en dernier recours d'un combat perdu d'avance, je poursuivais mon avancée.
Les Hommes, au bout du compte, étaient tous les mêmes.
Et si la bête se rendait coupable de cette lâcheté qui ne me surprit guère, Antigone ravala ses principes sans davantage de réflexion : ravagée l'idée d'une défaite imposée, son visage se décomposait ; un honneur détruit, à la lueur de ma seule présence, témoignant de son enfantine fierté.
Dépucelée de cette honte dont le monde était ainsi fait,
Une enfant gâtée, dont les dons n'étaient pas au sommet du monde
Son prédateur, dans une absolue confiance, lui imposait le silence.
Vous courez ? Comme si vous aviez d'autre choix, votre Oubliée Majesté. Comme si le monde pouvait vous sauver, après s'être épris de votre désespoir : comme si ce paradis terrestre, tout souillé qu'il était, suffirait à cacher votre présence. Nulle cachette n'existait, pas davantage sous mon regard omniscient—car la traque, aujourd'hui, se vantait d'avoir instauré la peur.
En un élan à la terrifiante vivacité, je m'élançais à sa poursuite, abandonnant l'idée d'attaquer ce démon aux compétences évasives. Son réceptacle, toute reine qu'elle fut, faisait une cible idéale ; et mon épée, dans un dernier saut à la spectaculaire allonge, scinda l'air pour fendre l'extrémité de son tendre visage. De ce geste sans réel espoir, une maigre entaille sur sa joue fut la seule conséquence—et aiderait certainement, sous l'éclat de ses royaux iris, à lui imposer mon éphémère souvenir. Déséquilibrées par l'assaut, mes jambes ralentirent doucement, pour s'adonner à l'immobilité, non sans un dernier message :
Restons-en là pour aujourd'hui, Votre Altesse. Après tout, il ne me sera pas bien difficile de vous retrouver.
La nouvelle menace, doucereusement avouée, intensifia mes propos, sous la juridiction d'un sourire amusé.
Toutefois, ne considérez pas la victoire en qualité d'issue—car elle vous demeura impossible—et prenez les devants. Délivrez-vous par la mort : la vôtre, bien que vous ne soyez pas ma cible première, ou celle de ce démon que j'entends bien traquer.

" play it fool "
Le Duc & Antigone

Même si cela pouvait sembler inavouable pour l'ancienne reine des ronces, le démon avait raison sur la situation.
Elle ne s'attardait pas à nier une situation déjà correctement analysée et prenait, comme selon les directives du Duc, la fuite.
Une fuite pourtant désamorcée par l'agilité dans l'assassin avait fait preuve afin de, en quelques secondes seulement, briser la distance entre eux et asséner un coup d'épée rapide qui manquait sa cible de peu.
Avait-il agit dans la précipitation, justifiant l'échec de sa tentative de meurtre ?
Le démon observait d'un œil intrigué.
S'il avait ressenti de manière presque palpable l'hostilité dégagé par le guerrier inconnu, il n'en était pas de même pour sa volonté de tuer.
Car si l'homme avait véritablement voulu se débarrasser d'elle et du démon par extension, cela aurait été chose faite deux fois.
Plus encore.
Au vu de ses insinuations concernant sa capacité à traquer les deux parties, il n'était pas improbable d'imaginer qu'il eut l'occasion de mettre fin aux jours d'Antigone plusieurs fois depuis leur arrivée à Ambrive.
Revenait son idéologie suicidaire, de quoi étayer sa théorie selon laquelle il n'avait nullement l'intention de prendre leur vie aujourd'hui.
Peut-être même pas demain.

Acte miséricordieux ou simple stratégie ?
L'aura qui se dégageait de l'assassin n'incitait pas à l'imaginer comme un humain doué de compassion.
Pas plus que sa voix monocorde et froide ne laissait à l'entendre.
Finalement, le guerrier parlait beaucoup et laissait entendre bien des choses par son discours.
Et si le démon avait bien l'intention d'en apprendre plus sur ce curieux personnage, il n'allait pas demander son reste concernant la suite du combat.
Bien conscient qu'ils étaient dans une position fâcheuse, notamment avec le poids que représentait la présence de son réceptacle dans l'affrontement, Le Duc acceptait volontiers d'en rester là pour le moment.
Cette défaite ferait beaucoup de bien à Antigone.
En tout cas, elle fera beaucoup de bien à l'emprise que Le Duc pouvait espérer obtenir sur elle.
De manière aussi instantanée que pouvait le permettre une téléportation, la créature intervenait entre la proie et le prédateur, les lèvres écartés dans un sourire carnassier.

« J'ai l'impression qu'il m'adore. Nous allons donc accepter votre clémence et prendre congé. Je suis sûr quelle saura faire preuve de gratitude lors de notre prochaine rencontre. »

Déposait ses mains sur les épaules d'Antigone pour indiquer à sa partenaire d'avancer sans poser plus de question.
S'il était convaincu de sa théorie concernant les actions de l'assassin, il n'avait pas pour autant envie d'en vérifier la véracité maintenant.
Pas avec leur manque évident de préparation.
Pourtant, son instinct lui dictait ses prochains mots.

« Cependant soyez assuré, monsieur, que nous serons prêt lors de notre prochaine entrevue et que je me montrerais bien moins inactif qu'aujourd'hui. Voyez-vous, vous avez porté préjudice à quelque chose qui m'appartient. Et je ne suis pas du genre partageur. »

Vraisemblablement, leur adversaire commun vivait son apparente supériorité au combat comme une forme d’orgueil et comme pour tout prédateur, cela le conduirait inéluctablement à une chute douloureuse.
Le Duc prendrait donc son mal en patience, préparant soigneusement les représailles.
Tous les coups sont permis dans une lutte à mort, raison pour laquelle il n'aurait pas l'audace d'assimiler ses attaques sur Antigone à de la lâcheté.
Mais il ne pardonnerait pas qu'on s'en prenne à elle.
Parce qu'elle lui appartenait depuis qu'ils avaient liés leurs destins.
Pour sa vengeance, il n'aura besoin que d'un seul coup.
Mais il ne visera pas l'épaule.
Sans plus de palabre, il disparut.

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