Éveillé à la magie ? Oui.
Si oui, quel élément ? Ombres.
Si oui, pourquoi les mages ont-ils accepté de l'éveiller ? Il portait en lui énormément de bienveillance et de désirs altruistes... au commencement.
Depuis combien de temps est-il éveillé ? De longues années...
Quel degré de maîtrise a-t-il atteint (justifiez) ? Incroyablement précis. Un entraînement acharné à la limite de l'indécence, faisant fi de sa santé et des problèmes que son imprudence pourrait lui apporter. Des années à concentrer sa seule existence sur la magie noire, au point d'en devenir sujet aux rumeurs et à la terreur.
Si particularité, expliquez comment il est entré en contact avec le Void : Au rituel de l'éveil.

« Qu'ai-je fait, plaida-t-il pitoyablement. Qu'ai-je fait pour mériter une telle fin ?
- Retenez vos larmes et redressez la tête, car vous avez bien agi. Par votre geste, vos enfants survivront, et le monde sera débarrassé de l'abjecte entité qui s'est liée à vous. »

Sa voix résonnait dans les ténèbres de ce modeste habitat, s'exprimant avec une patience irréelle ; les mots s'alliaient naturellement à cette sonorité, pour n'en laisser qu'un délicat écho. Ses paroles n'étaient plus les déblatérations immondes d'un traqueur venu pourfendre, mais la tendresse d'un cœur aimant : ainsi, alors que ses prunelles vermeilles flanchaient sous le poids de sa propre pitié, l'impatience en raviva la noirceur. Son visage s'accapara les lettres de noblesse d'une impassibilité nécessaire, alors que le spectacle commençait—et aussi éphémère que la douleur de l'homme, le rideau se ferma : brutale et inflexible, la lame lui transperça le cœur, dans une netteté invoquée par son inquiétude. Sans un mot, dans un silence misérable qu'on ne souhaite à personne, l'homme avait connu la mort. Nul être n'était capable d'une telle détermination lors d'un geste tourné contre lui-même, sinon sous le poids des menaces—profilées par l'être abject que Neriah était officieusement devenu.

D'un geste négligent, il rassembla les ombres au creux de sa main, condensant la noirceur infinie de cette sphère frétillante : sa magie, une fois encore, avait survécu.

Parfait—il n'en fallait pas moins.

La traque continuait.

La traque, intense et nocturne, était aussi ancienne qu'elle était nécessaire.
Sa traque, coupable et infinie, prenait ses racines il y a plus de deux décennies.
La traque, avant lui, dépendait de ces innombrables acteurs au pouvoir limité. Le traque se poursuivait déjà, inflexible, alors même qu'il n'était que bambin : amoureusement éduqué par la famille qui l'avait recueilli, Neriah ne connut jamais ses parents. C'est à Belorge qu'il fit ses premiers pas, n'en gardant à présent que le souvenir d'un voisinage aimant. Encadré par la responsabilité du jeune frère qui vit le jour deux ans après son arrivée, il adopta les valeurs altruistes de ces personnes candides : le monde, sous la bienveillance de leur regard, se rapprochait de l'utopie.

En dépit des conflits récurrents, leur vie en restait inchangée, non sans constater l'horreur des victimes collatérales du monde—et si son cadet, épris d'une inégalable affection pour ses parents, jura de protéger sa famille, Neriah ne s'attarda pas sur cette modeste ambition. Maintes fois, il supplia ses parents de le laisser aller à Sombrelune, désireux de gagner le pouvoir d'agir : il n'y avait pas que son prochain, mais le monde entier qu'il voulait soutenir. Le voyage, quant à lui, une trentaine d'heures : sa famille l'amena à Sombrelune pour son rituel de l’éveil, cédant face à la détermination de cet enfant têtu.

« Sauve le monde, Neriah. Je m'occupe de protéger notre famille. »

Il se voyait manier la terre, suivant les préceptes d'un Ordre qu'on disait souvent juste. Il s'imaginait assidu, doué et acharné à n'en plus finir, faisant taire les autres par sa volonté sans pareille. Il s'imaginait lambda, au milieu de ces innombrables rêveurs qui se disaient apprentis, certainement pas prisonnier des attentions maléfiques. Il s'imaginait rêveur, pas un croque-mitaine venant écourter les nuits.
Il s'imaginait mage, et jamais traqueur,
Il s'imaginait sauver le monde, plutôt que de se contenter d'un ennemi
Il s'imaginait spécial, mais sûrement avait-il tort de penser ainsi.

Pour lui qui habitait trop loin de Sombrelune, son maître lui confia l'une des chambres de son immense maison et le prit sous son aile—et si l'intention était louable, il ne fallut plus de quelques jours pour que sa famille lui manque atrocement.

Agissant dans les ombres, privé des regards admiratifs, cette solitude devint force : plus qu'une vocation médiocre, cette situation le laissait libre d'actions.
La traque, intense et nocturne, commençait ici.
La traque, pour un bien commun, quitte à devenir impuissant,
Sa première traque, qu'il mena si jeune, gouverné par la justice.
Sa première traque, cuisant échec qui le frustra autant que sa possible inaptitude.

Plus jamais il n'échouerait.
Plus jamais, quitte à sacrifier ses valeurs.
Tue le démon, pensa-t-il alors, dans cette soif d'équilibre.

Mais la fois suivante, lors de sa seconde traque, c'est l'homme lié qu'il trouva en premier. Imprudent et prélassé, indiqué par la ferveur de ce radar ambulant, inconscient de la mort qui rôdait, incarné par un traqueur fébrile.
Il suffirait d'un geste—et, déterminé, le jeune traqueur s'avança.
« Neriah, dit alors son jeune frère en se retournant. Tu es finalement là. »

Des déchirements intérieurs dont fut victime son esprit en cet instant, il serait difficile d'en décrire les détails—et lui-même, si déterminé à l'origine, ne put soutenir le poids de cet injuste coup du destin. Cette nuit ne laissa en son esprit que le souvenir d'un deuil inoubliable, poussé par l'ingratitude d'un monde impartial ; entre les larmes et la culpabilité, nul affrontement n'avait eu lieu. Plutôt que de mourir de sa main, le rendant coupable d'une telle atrocité, son cadet s'était donné la mort, laissant à Neriah le soin du monde—car de sa famille, il ne restait personne.
Il y a quelques semaines, un démon avait massacré ses parents, ne laissant que son frère, témoin caché lors de telles horreurs, se lier à un autre démon—dans l'espoir de mener sa vengeance.
Si épris de haine, lui aussi, qu'il n'avait pas répandu la nouvelle de leur mort.
La traque, intense et nocturne, s'arrêtait là pour lui.
Mais pour Neriah, la traque, qui l'avait privé de tout, débutait finalement.

La traque dura des années, sous le joug de cette justice corrompue.
Traquer, jusqu'à n'en plus pouvoir.
Traquer, jusqu'à noyer ses quelques regrets.
Chaque mort, poussée par la terreur de ses menaces, d'une famille massacrée comme le fut la sienne, car chacun avait une raison de subsister ; et car sa force, acquise au prix d'un entraînement inhumain, le rendait intouchable : juger, châtier, quelle que soit l'horreur—et nul n'aurait rien à en redire.
Mourrez sans que je n'ai à agir, afin que je puisse subsister.
Mourrez, car vous avez fait le choix du mal, sans pouvoir l'assumer.
Ces innombrables victimes
Ces inqualifiables démons
Sa réputation se forgea, bâtie sur tout ce qu'il avait en horreur.

Il y a trois mois, une nouvelle cible remonta des limbes.

Ce démon abject, liée par l'ambition d'une guerrière inflexible.

La traque, à nouveau, pouvait commencer.

- Adopté par une famille, il avait un petit frère.
- Il veut aider les autres et demande à faire son rituel de l'Eveil, ses parents acceptent.
- Il devient traqueur et vit à Sombrelune, loin de sa famille.
- Sa première traque est un échec.
- Lors de sa seconde traque, il apprend qu'un démon a massacré ses parents et que sa cible est en réalité son frère, lié à un autre démon pour se venger du coupable. De culpabilité, son cadet se suicide, mettant fin à la traque.
- Ces événements en tête, il décide de poursuivre son métier de traqueur à vie. Il s'entraîne de façon démesurée et devient un expert dans la magie noire.
- Il pousse ses victimes au suicide afin de garder ses pouvoirs, persuadé que nul ne fera mieux que lui pour le salut du monde.
- Il s'est forgé une triste réputation durant ses années de traqueur, et son titre est souvent invoqué pour faire obéir les enfants ou comme une mauvaise blague.
- Il traque actuellement Antigone et le Duc.