séraphin x azazel

we're meet again

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Les journées n’étaient jamais les même aux côtés d’Euterpe qui, chaque jour, en inventer de nouvelles pour faire sortir de ses gonds sa garde rapprochée. Usant de son génie pour essayer de la fuir, toujours en vain. Elle avait toujours cette peur de reproduire le même schéma, celui de la perte de ses frères avec Euterpe, ne pas réussir à savoir où il est, ce qu’il fait, avec qui, quand. Alors elle fait son travail à la quasi perfection, armure dorée sur le corps et son épée à son épée accrochée à sa hanche.  Azazel le suit comme son ombre. Là ou il est, elle le traque. Qu’elle soit à ses côtés, où dans l’ombre la jeune rousse ne le laisse jamais seul bien longtemps. Et même lorsqu’il arrive à braver ses sens aiguisés, elle arrive toujours par on ne sait quel moyen par le retrouver, pour le plus grand désarroi du jeune homme qui aimerait sans doute plus de liberté.  « Sire... » alors qu’elle s’apprêtait à annoncer un rendez-vous important à Euterpe, elle croisa le regard au loin d’un homme dès plus séduisant.

Un sourire se dessina tout naturellement sur son visage, il contraster particulièrement avec son visage froid et sérieux qui allait avec la tenue. Mais le voir au loin, hochant la tête en sa direction alors que leurs regards se croisèrent lui fit un plaisir presque coupable. Pourquoi ? Elle n’aurait su dire pourquoi, mais elle avait ce sentiment pesant de vouloir le voir en dehors d’un rendez-vous professionnel.  

« Vous allez finir par être en retard à votre prochain rendez-vous. » Avait-elle fini par souffler à son Prince avant d’apercevoir Séraphin lui indiquer d’un geste presque involontaire une auberge juste derrière lui. Elle avait peut-être mal compris. Peut-être qu’il ne lui avait pas envoyer de signe direct, peut-être était-ce une mauvaise interprétation d’un hochement de tête voulant lui dire au revoir ? Azazel ne le saurais qu’en se rendant sur les lieux le soir-même lors d’une pause de garde.

Un dernier regard et les voilà à nouveau perdu de vu dans la foule. Le soleil reflétant sur ses cheveux elle accompagne le Prince dans ses obligations royale jusqu’à la fin de journée. Laissant la lumière du monde se coucher doucement, éclairant une dernière fois derrière lui son peuple. Sans sa tenue de fer, et les cheveux détachés tombant jusqu’à ses reins, vêtue d’une robe élégante cachée par un manteau tombant aussi bas que cette dernière, elle se rendit rapidement à cette auberge qu’elle connaissait relativement bien. Azazel s’y était rendu quelques fois pour oublier, lors de ses nuits d’insomnies, de cauchemars.

Passant le pas de la porte, elle laissa tomber sur ses épaules la capuche en fourrure pour balancer son regard de gauche à droite, et reconnaître facilement de dos Séraphin. Accoudé au comptoir, comme s’il l’attendait. Azazel s’approcha de lui, pris place à ses côtés comme il lui avait indiqué d’un geste de la main et lui offrit son plus doux sourire.  « Sire Desrosiers, bonsoir. » Laissant tomber son lourd manteau sur le dossier de la chaise, elle souffla un instant comme pour signifier qu’elle allait enfin pouvoir se détendre.  « Vous êtes bien trop généreux. Il n’y a rien à se faire pardonner. » Bien qu’elle se rappelle avoir attendue quelques temps sous la pluie, trempée jusqu’aux os, elle se souviens aussi du travail parfait qu’ils avaient réalisés pour ses armes : et toute rancœur ou colère avait disparue.  « Le simple fait de vous revoir ici est déjà plus qu’agréable, mais le verre n’est pas de refus cela-dit. » Le maître de l’auberge se rapprocha de la jeune femme.  « Je voudrais la même chose, s’il vous plaît. »
 

(c) oxymort

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Le sourire de Séraphin était délicieux, tout ce qu’il pouvait y avoir de doux et de délicat dans ce bas monde. Il n’était pas réellement dans ses habitudes d’avoir ce genre de pensé, et pourtant les soirs d’insomnies étaient parfois assez long pour qu’elle puisse s’attarder sur ce genre de chose. Azazel repris rapidement ses esprits lorsqu’il évoqua ses lames. « Mes lames ? Parfaitement bien. Il faut dire que vous, et votre collègue, avaient effectués un travail remarquable dessus. Malgré leur âge, elles restent indemne, et ce je pense pour quelques années à venir encore. »

C’était vrai. Elle y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Cadeau de son père, ancien garde rapprochée lui aussi de la famille Cascabel. Il était évidemment important pour elle d’en prendre soin, et de les brandir fièrement lorsque l’occasion s’y offrait.

« J’y tient énormément, c’est vrai. Elles appartenaient à ma famille, mon père plus précisément. Une histoire de famille en soit.  » Regardant d’un œil vide son verre qui arrivait au loin, elle pensa un moment à ses défunts parents, à la maladie qui les emporta, à l’absence qu’ils avaient laissés derrière eux.

Azazel secoua rapidement sa tête et bu une gorgée de ce délicieux breuvage avant d’offrir à Séraphin un doux sourire. Il était hors de question d’être d’humeur mélancolique dans un instant pareil, devant lui qui plus est. « Et vous, Sire Desrosiers, d’où vous vient cette vocation ? Je suis certaine que c’est une belle histoire. »
 

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Azazel était friande des histoires douloureuses. Celles qui laissent un goût amer entre les lèvres, parsèment de cicatrices plus ou moins profondes votre peau. Celles qui écrivent sur vous et forgent votre esprit. La jeune femme avait elle aussi été confronté à ce genre de passage douloureux et marquant dans une vie, cependant elle avait essayé – continue encore d’ailleurs – à trouver du positif dans les coins les plus sombres de ces histoires. « Même les histoires les plus tristes, on souvent un brin de lumière en elle. » C’était du moins ce dont elle essayait de se persuadé.

Passant ses fins doigts autour de son verre, elle remercia d’un geste de la tête le serveur et porta à nouveau toute son attention sur Séraphin et ses histoires à déchirer le cœur. « C’est tout à fait louable vous savez. Quand vous êtes bon à quelque chose, il faut persévérer et continuer dans cette voie. C’est une bonne chose que vous avez décidé de faire ce métier. Vous redonnez vie à ce qui, dans un sens, est mort. » Là ou elle, ne semer que la mort sur son passage et n’éprouvait à la longue plus aucun sentiment en ôtant la vie de ce qui essayerait de s’en prendre à Belorge et ses dirigeants.

Il était plus facile pour elle d’écouter les autres parler d’eux, que de dévoiler ce passé qui la hante encore chaque nuit, à chaque battement de cils. Ses deux mains posaient sur son verre, les yeux perdus dans le vide, Azazel tremble légèrement et serre plus fort encore ses doigts entre eux. « Mon histoire à moi ? » Il était difficile pour la jeune soldat de le regarder sans avoir les larmes aux yeux, cette histoire est beaucoup trop dure, tragique et tranchante. « Là non plus malheureusement, ce n’est pas une si belle histoire, vous savez. »

Elle marqua un silence, suivit d’un sourire en coin avant de venir mordre l’intérieur de sa joue. Il avait fait l’effort de partager un bout de son histoire avec elle, sans rechigner. Alors il était hors de question qu’elle n’en fasse pas de même. Buvant une, puis deux gorgées de cet alcool relativement fort, Azazel reprit. « Ma famille a toujours été loyale à Belorge et ses dirigeants, et ce depuis quelques générations. Je n’ai fais que reprendre le flambeau qui était soudé à mon nom. » Lui a t-on demandé son avis ? Certainement pas. Aurait-elle voulu faire autre chose de ses dix doigts ? Probablement que oui. « L’odeur du sang est toujours difficile à enlever vous savez. Elle persiste, elle s’incruste dans les vêtements, sous vos ongles, dans vos cheveux ... » L’alcool et la fatigue ne faisait décidément pas bon ménage. « Je suis désolée, j’en ai peut-être un peu trop dis. »
 

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