oh, il savait pertinemment que son acharnement était un vilain défaut.
que cette obstination à poursuivre son entreprise alors que les enjeux n'en valaient peut-être pas la chandelle allait un jour lui revenir en pleine figure.
en l'occurence, extérioriser sa frustration jusqu'à l'épuisement, puis être en agacé car les résultats, à force d'user de la magie, n'étaient plus à la hauteur de ses espérances. et, dans un dernier excès de colère, la foudre qui s'échappe du bout de ses doigts fait finalement éclater la pierre.
la satisfaction est coupée court, quand les débris volent dans tous les sens, éraflent son visage et se fichent dans son flanc.
instinctivement, rhysand porte une main à celui-ci, observe le sang qui macule ses doigts quand ils ramènent ceux-ci vers son visage avec surprise.
oh.
puisant dans le peu d'énergie qu'il lui reste, grimaçant quand il doit lever les bras, il conjure un portail vers grandvent.
la seconde suivante, quand les lieues sont franchies en un claquement de doigts, c'est saintecure qui l'accueille en ses murs.
la fatigue vient toutefois à bout de sa persistance à tenir debout, le fait vaciller alors que sa vision devient de plus en plus floue.
le mage n'a même pas conscience d'être tombé, la douleur engourdissant tout le reste jusqu'à finalement le faire sombrer dans l'inconscience, quand ça devient trop pénible de batailler pour garder les yeux ouverts.
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lentement, ses sens lui reviennent, alors qu'il soulève difficilement les paupières.
ce n'est pas le ciel qu'il observe, mais un plafond, et la surface sur laquelle il repose est définitivement plus douce que le sol — pas qu'il s'en plaigne, loin de là.
rhysand s'avoue seulement perplexe, désorienté, et soudainement très exempt de douleur. ça lui prend quelques secondes, mais son regard tombe finalement sur l'autre personne qui se trouve dans la pièce et, par réflexe, il s'empresse de se redresser.
ou du moins, tente de le faire, mais ses muscles protestent violemment à cette demande, le force à s'appuyer sur l'un de ses coudes, à défaut de réellement pouvoir se relever.
— je- où-inspirant pour chasser la nervosité qui l'habite, et l'ennui d'être vu dans un état aussi lamentable, il tente d'esquisser un sourire qui doit plutôt s'apparenter à une grimace.
vu l'endroit, il ose présumer que c'est elle qui lui a porté secours dans sa... mésaventure.
— je vous remercie ?sa fierté a beau être abîmée, il ne peut que lui être reconnaissant pour son aide.