I'm not one to break promises

" I'm not one to break promises "lux + roman

Elle porte son visage et sa voix, dans un corps à peine plus âgé que celui qui a chuté dans le vide. Elle porte le poids de ses caprices et les mêmes larmes hypocrites qui coulaient jadis. Elle porte les vices mais ne porte plus les lumières, Lucrecia autrefois était certes terrible mais n'était pas si démunie d'âme. L'Arcane Sans Nom ne me trompera pas, elle n'est pas Lucrecia, et ce vil démon - cet être lugubre - ne pourrait être impuni plus longtemps pour l'affront qu'il fait à sa mémoire.

Maître, plus que jamais, j'ai besoin de votre savoir. Plus que jamais, je vous choisis comme ma lumière dans ce tunnel noir. Aussi sombre soit-il, grâce à vous je peux y voir clair. J'ai confiance en votre sagesse et si vous avez décidé de croire en moi alors à mon tour je ne me permettrai pas de douter davantage. S'il y a un temps pour le doute et le questionnement, en ce moment je sais que trembler me fera échouer.

Prêtez-moi de votre seconde maîtrise.
Car je ne pourrai faire sans pour arracher la vie à ce corps qui lui ressemble tant.

Dans une tempête glaciale, assis en tailleur au sommet d'une montagne enneigée, déshabillé de tous artifices, Roman priait. Une flamme au creux de ses paumes, les paupières closes, le froid ne mordait jamais sa peau car il avait assez de chaleur pour s'en protéger. Cela faisait partie des enseignements de Jeremiah, et cela faisait partie de ses rituels lorsqu'il se sentait acculé, démuni, troublé ou égaré. Il restait là, des heures durant, les yeux fermés et le souffle presque mort. Il restait là, seul et en silence.

L'heure était venue.

Il se leva, créa un portail devant lui et le traversa pour arriver sur les terres arides de Malronce, à quelques pas de Roseraie où aucune végétation ne poussait. Le Canyon avait ce quelque chose de vertigineux qu'il avait l'air immense et vide sans vraiment l'être. Chaque crevasse avait son propre écho, chaque bourrasque qui le traversait avait sa propre mélodie.

Roman la cherchait du regard, marchait pour couvrir la zone. Il était calme - ou en avait l'air en tous cas.
A sa ceinture, sous sa longue cape, il avait dissimulé un couteau - héritage familial, le seul qu'il ait gardé. Une lame superbe et au manche décoré de dorures, qu'il avait faite forger à l'époque pour l'offrir à Lucrecia lorsqu'elle aurait été en âge d'en porter une.
Une rose gravée sur la lame.

« Lucrecia, j'ai parlé avec les Mages. Tu peux te montrer, je ne suis pas suivi, je m'en suis assuré. »

Lux & Roman

I'm not one to break promises

Tu avais guetté depuis la fenêtre de la chambre de Nathanael Mayor une ombre fugace qui se dessinerait dans les couleurs chaudes dans le canyon - qui s'éteignait progressivement. Accoudée au rebord du balcon, tu n'avais cessé de ressasser en boucle les paroles de cet imposteur. Tout paraissait si réel que sa dévotion à ton égard t'avait touché plus que tu n'aurais jamais voulu l'admettre.

Qui étais-tu réellement Lux ?
Pourrait-il t'aider à te souvenir de ce que cette nouvelle vie avait arraché à l'ancienne
Lucrecia, Lucrecia, Lucrecia. Ils n'avaient tous que ce prénom là aux lèvres, scellées d'un espoir déplacé. Tu avais deviné leur pitié (à tous) et ça n'avait fait que déchainer tes impiétés.
Qui était Lucrecia ? Serais-tu capable d'embrasser son rôle à la perfection, afin de convaincre ce Roman Harcourt que tu étais bien celle qu'il attendait ?
A défaut d'être celle qu'il chérirait.

Un point lumineux se dessina enfin et sans regarder en arrière, tu disparus pour le rejoindre.
Dissimulée derrière une paroi, c'était le dos collé et le souffle court que tu attendais son signal. Guidée par un instinct chaotique, tes pas t'expirèrent de ta cachette et tu avanças lentement vers lui.

Il avait parlé aux mages.
Qu'avait-il dit ?
Assurerait-il la sécurité de Nathanael Mayor, avait-il seulement un plan en tête ?
Tes propensions au chaos t'inspiraient une destruction totale de cet Ordre malveillant.
Ta voix cassée était plus rauque que votre échange de la matinée.
Presque possédée par une présence plus démoniaque encore.

— « Que tes maitres t'ont-ils dit Roman ? »

La tête se pencha lentement sur le côté, dans un mouvement désarticulé. Un large sourire mielleux s'étira. La folie t'avait gagné, et tu te jetas à son col pour le serrer dans tes bras

— « Enfuyons-nous ! »

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« Ils n'ont rien dit. »

Sa voix n'était qu'un murmure, flottant à ses lèvres lasses, son faciès ne s'était plus recouvert que de sentiments froids. Les mages n'avaient rien dit, car Roman ne leur avait pas parlé. Jeremiah, ce matin, avant que Roman ne parte pour Malronce la première fois, lui avait dit Va, j'ai confiance en toi et Roman eut confiance en lui.

Le bras de Roman avait grimpé dans le dos de Lux, une main entre ses omoplates pour l'accueillir contre lui.
Non, les mages n'avaient rien dit.
Roman était resté en silence pendant des heures dans une tempête qui aurait pu lui arracher la vie.

« Ils ont acquiescé, vaguement. Ils avaient l'air pensifs. Avec la disparition de notre chef, ils devaient être soulagés d'avoir autre chose à penser que la convocation de Nathanael Mayor. »

Il leva une main vers le visage de Lux, qu'il obligea à reculer légèrement, pour pouvoir la regarder.

« Ils ne te feront rien. »

Affichait un sentiment paisible, l'esquisse d'un sourire au coin des lèvres. Une pointe de tristesse se dessina au fond de son regard faussement serein.

« Lucrecia. »

Le sourire s'amenuisa. Et d'une main justicière, en une fraction de seconde, il attrapa la lame qu'il avait cachée à sa ceinture, la dégaina pour trancher la gorge de sa petite sœur, son sang - illusion rouge à ses yeux d'inconscients qui ne peuvent le voir noir - coulant dans un flot abondant sur ses mains.

Son corps, déjà, commençait à faiblir, tituber, et il était là pour la rattraper. Là pour voir la vie quitter ses yeux. A mesure que son corps tombait dans ses bras, il mit un genou à terre.

Sa voix était pleine de haine, d'une colère froide qui grondait. Ses bras accueillaient son agonie et ses mains se refermaient en une prise nette et forte sur son corps chancelant, s'abandonnant.

« Tu n'aurais jamais du emprunter ni son nom ni son visage. Mais le pire que tu ais fait était d'usurper sa mémoire. »

Il serrait les mâchoires. La voir le quitter une deuxième fois était insoutenable, mais il était incapable de détourner le regard. Il devait la voir, regarder dans ses yeux, jusqu'au bout : être sûr qu'il avait tué un démon et pas sa sœur - devait être certain qu'il avait honoré sa mémoire et lui avait fait trouver la paix, là haut quelque part parmi les étoiles sous la Lune Mère. Qu'il avait rendu justice à celle qu'elle était.

« Tu ne seras jamais Lucrecia. »

Se mordit la lèvre, dans un mouvement de colère, et des larmes lourdes se mirent à couler sur ses joues où tendait la fièvre. La gorge serrée, la voix tremblait. Il se recroquevillait sur elle.

« Je suis désolé. »

Son sang peignait sa peau. Imprégnait ses vêtements. Et il n'y avait pas assez de larmes pour laver ce qu'il venait de faire. Un hoquet dans la gorge. Il se sentait vide et plein à la fois. Habité d'un gouffre comme celui qui l'avait hanté toute sa vie.

» [END]Obedience is my fault, my promises are my chains ♜ Valerian
» (FB)Take a break ♠ Bonnibell
» wild hearts never break ─ alani
» (end) (flashback) ❝ let your warm hands break right through it — Callisto
» Break a piece of your heart and sell it for me — Renard Bellay