(end) howled a promise of murder

" howled a promise of murder "clovis + antigone

(MARAIS :: FRONTIÈRE AVEC AMBRIVE)

Elle s'était aventurée au-delà des chemins sinueux pour finir entre les saules pleureurs, les pieds dans la boue et les branches en cascade qui s'accrochaient à ses cheveux et caressaient ses joues. Dans ces milieux humides où la chaleur semblait s'échapper du sol pour étouffer sous une couche d'odeurs nauséabondes tous les voyageurs, Antigone se sentait en terres étrangères. Elle avait arpenté les marais péniblement, les poumons asphyxiés par l'air vicié qui semblait plus propice aux moustiques qu'à l'Homme.

Elle maugréait depuis au moins dix minutes, non pas de la chaleur et elle était loin de s'attarder sur les insectes qui parasitaient son air, mais bien sur le seul parasite qui aurait du effectivement être là - et ne l'était pas. Elle ne s'inquiétait pas le moins du monde et ne ressentait pas particulièrement le besoin qu'il se présente à elle ; en revanche, elle avait pris l'habitude de râler sur quelconque comportement qu'il aurait et qu'il soit présent ou absent c'était devenu d'usage d'être insatisfaite à cause de lui. Quoique ceci n'était, pour ne pas dire la stricte vérité, pas complètement faux.

En entendant le craquèlement de branches plus loin, elle avait haussé sa voix avec dédain, témoignant d'une nonchalance que, si elle se la permettait effectivement avec n'importe qui, caractérisait pourtant ses échanges avec Le Duc.

« Cesse de faire l'imbécile trente secondes on dirait que- »

Elle se retrouva face à l'archétype opposé du démon auquel elle pensait avoir affaire. Elle se retrouva devant le faciès d'un ange.

Elle papillonna des yeux, de trois battements exactement, avant de reprendre sa mine sévère, plus ou moins sur ses gardes.

« Je vous ai pris pour quelqu'un d'autre. »

Ainsi elle jeta un coup d’œil autour d'eux, inspectant tout mouvement suspect qui pourrait provenir de celui à qui elle s'adressait à la base. Elle reposa son attention sur le blond qui se dressait devant elle et parut songeuse.

« Il est bien tôt pour se balader dans ces marais. Vous êtes perdu ? »

C'était l'heure où même le soleil était encore timide à l'horizon.

Clovis & Antigone

howled a promise of murder

Dans tes souvenirs les marais étaient plus cauchemardesques. A chaque fois que tu t'obligeais à les traverser, les chroniques maudites de ton exil forcé resurgissaient et te provoquaient des frissons. Tu te revoyais, il y a deux ans, apeuré et encore hébété des événements dont tu avais été témoin, les deux pieds dans la vase, deux trous dans la tête, une seule boule qui enserrait le coeur.

C'était plus confiant désormais que tu traversais les marécages, sur tes gardes - afin de rentrer a château. Tu revenais tout droit d'Ambrive, après y avoir passé un séjour des plus mouvementés. Et si tu aspirais à un retour serein, tu t'étais lourdement trompé.

Tes yeux se levèrent sur une silhouette féminine, presque familière dans cette chevelure blanche trop singulière. Pourtant, le déni t'aveugla un instant, le temps d'un sourire discret à son égard.
Elle justifia son agressivité latente d'une erreur sur la personne, et c'est naturellement que tu haussas les épaules comme pour lui faire comprendre qu'il n'y avait aucun mal à cela.

— « Ah oui ? Pourtant j'étais bien en train de faire l'imbécile alors je me suis senti visé pendant quelques instants. »

Etait-elle un de tes sujets, ou une habitante d'Ambrive ?
La question t'effleura l'esprit seulement quelques secondes car elle s'empressa de te questionner sur tes intentions, sur les raisons de ta présence. Des bonnes réponses ou des mensonges.. l'un ou l'autre se confondait et tu sentais qu'elle était sujette à discerner le baratin. Un peu hésitant, tu fronças les sourcils et articulas finalement :

— « Je rentre chez moi. J'ai opté pour ce chemin, certes plus difficile d'accès mais tout de même plus rapide. »

Tu penchas la tête sur le côté, un sourire doux et séducteur au coin des lèvres.
Tu avanças ensuite de quelques pas lourds dans sa direction, levant haut les genoux pour ne pas t'ensiler dans la stupre qui te grignotait déjà jusqu'aux chevilles.

— « Vous, vous n'êtes pas d'ici par contre. »

Et cette constatation se voulait pourtant moins arrogante que tu ne laissas le paraitre, agacé de patauger.
A aucun moment tu ne te serais méfié d'elle comme une ennemie, mais pourtant les poils se hérissèrent au fur et à mesure que tu te rapprochais d'elle.

" howled a promise of murder "clovis + antigone

Si l'absence du démon avait de quoi l'irriter, elle était plus mal à l'aise encore à l'idée qu'il soit remplacé par un ange. A cette pensée elle avait levé le visage vers le ciel, dans un questionnement silencieux envers La Maison-Dieu qui, si elle n'en remettait pas en cause ni les intentions ni les voies, ne semblait pas vouloir lui donner de réponse. Sa réflexion se fit interrompre par la réponse enfantine qu'il lui offrit ; elle baissa les yeux vers lui et son faciès fut secoué d'un sourire léger qui sembla glousser mais il ne se dégagea de lui aucun bruit.

« Ça vous arrive souvent de vous faire insulter par des inconnus ? »

La remarque était lancée dans un rire à demi-son qui s'étiola rapidement. Le visage de Antigone, d'habitude habité par des expressions sévères, semblait s'être adouci. En repensant à son peuple - son Royaume - elle songea que Briserune ne voulait sûrement plus rien dire pour les gens d'aujourd'hui et que d'origine elle n'en avait plus. Elle secoua la tête, légèrement.

« En effet, je ne suis pas née dans les marais. »

Ainsi elle avait évité le sujet en riant, et elle inclina la tête en avant en guise de salutation, dans un geste sobre, dénué de toute forme d'excès.

« Je viens d'une ville plus au Nord, mais je ne peux vous en dire plus. Je me rends à Trois-Rivières pour y trouver de l'aide. »

Évidemment, elle ne pouvait se permettre de donner son nom. Antigone Bathory était un patronyme suffisamment craint ou moqué - cela dépendait des tempéraments - que pour ne pas le clamer haut et fort. Une pensée pour sa vie de reine la décida sur le nom qu'elle emprunta.

« Je m'appelle Iphigénie. Enchantée, Monsieur.. ? »

Clovis & Antigone

howled a promise of murder

Si les traits de son visage paraissaient de loin emprunt à des cicatrices invisibles, ils semblèrent plus doux à mesure que tu t'approchais - et à mesure qu'elle souriait.
D'abord sur tes gardes, tu l'avais baissé lorsqu'elle sembla glousser.
Il n'y avait pas de mépris alors tu te détendis un peu, souriant à ton tour avec de la dérision. Elle avait tapé dans le mille et cette idée te fit rire.

— « Haha, si vous saviez. Tous les jours, en vrai. »

Car être le Roi de Malronce faisait porter des fardeaux qu'on ne soupçonnait pas. Sans mettre ton visage sous la couronne, ceux en proie à la colère déversaient leur haine sur cet inconnu - sur ce qu'il avait osé commanditer concernant le sort des habitants du Nord, ou ils se moquaient, vexés d'être forcés de respecter un fantôme.

Elle n'eut pas l'air de vouloir être précise dans sa réponse, se contentant d'une évidence qui te fit hausser d'un sourcil. Elle te faisait un peu penser à Nathanael, dans sa manière d'éviter de parler d'elle.

— « Oh ? Vous vous rendez à Trois-Rivières. Je vois, on se croise alors. Je repars de là-bas. J'espère que vous trouverez votre aide... »

Tu attendais un prénom, et ton coeur se serra à la mention d'Iphigénie. Ton visage tremblait, l'expression oscillant entre rage et tristesse. Tu ne pus contenir un déglutirent alors que tu serrais les poings.

— « Je... C'est un très beau prénom. »

Tu intériorisas toutes tes émotions pour ne pas paraitre suspect ou déplacé. Tu remercias la Maison-Dieu pour cet honneur qu'il lui faisait pour cette coincidence. Cette femme ne pouvait qu'être aussi douce que l'était ta soeur décédée.

— « Croyance. Je m'appelle Croyance. »

Tes yeux mentaient à la perfection.

— « Si je peux me permettre, quel genre d'aide recherchez-vous ? Et si je peux vous aiguiller, si vous désirez contourner le Lac Aux Joyaux correctement, je vous conseille de vous dirigez vers l'Est durant dix lieux à la sortie de ces bois, puis vous tomberez sur une route de campagne qui vous protégera des regards indiscrets. »

Tu lui fis un clin d'oeil.
Son visage t'était inconnu mais sa silhouette sortait tout droit d'un rêve.

" howled a promise of murder "clovis + antigone

Confondue en politesses, Antigone pouvait sentir l'acide grimper dans ses veines, profondément agacée des banalités, profondément impatiente lors de discussions aseptisées. A ça s'ajoutait l'acrobatie des mensonges, et Antigone n'était pas bonne équilibriste. En elle pulsaient ses instincts, l'ardeur de son âme combative ; les mots l'ennuyaient, c'était un terrain où elle n'avait pas d'armes. Jouer l'innocence fragile et des sourires idiots la tendait plus que ça n'aurait du.

« J'en prends note, merci. »

En silence, fumait d'agacement ; comme si on pouvait lui apprendre, à elle, les chemins à emprunter en ses propres terres ; car ils l'étaient - tous ses territoires étaient à elle, elle se l'était promis comme cadeau de noces ; s'offrirait elle-même la bague et la dote pour se présenter seule à l'église.

« Je cherche des alliés pour me venger de ceux qui ont tué ma famille. Seule, je suis impuissante. Et ils doivent payer au nom de La Maison-Dieu. »

Asservi son peuple, rasé son Royaume.
Renié leur identité même ; sa famille avait été assassinée ; mais pas au sens où il l'entendrait.
Elle n'avait pas tant besoin de mentir, finalement. Le message se suffisait à lui-même, les interprétations feraient le reste.

« Je ne devrais pas vous importuner avec cette histoire, de toutes façons. »

Elle supposait parler à un voyageur ; pas à un allié potentiel ; encore moins à son adversaire direct.

Clovis & Antigone

howled a promise of murder

Tu sentis l'agacement monter entre vos échanges et c'est en homme sage que tu préféras ne pas t'imposer. Sans attendre ton reste, tu rehaussas ton sac de voyage sur l'épaule prêt à lui souhaiter bon voyage et repartir vers la capitale.
Au premier pas dans la boue, elle délia sa langue pour aborder ses motivations, pour arborer l'étendard de la vengeance - un état d'esprit que tu partageais malgré toi.

Tu l'observais par dessus ton épaule, sourcils froncés. Tu étouffas tes idéaux de sauveur car elle n'avait rien de princesse en danger, et tu pouvais au moins respecter sa détermination. Si le fait était que vous partagiez un point commun fatal, tu n'avais pas envie de lui exposer ta réciproque.
C'était le feu brulant qui asséchait ton coeur et incendiait ton souffle.

— « J'espère que vous n'aurez aucune pitié. » Et la sagesse s'évapora au profit de la rage, tu serrais les dents, contractant la mâchoire et les poings. « Des alliés vous trouverez. »

Il te suffit d'un geste discret de la main pour lui signifier qu'elle ne t'importunait pas. Et tu hésitas à vraiment partir, pour ne pas lui souffler par mégarde un avis qu'elle ne souhaitait pas entendre, surement adressé à toi-même.

Et finalement, le dos tourné.

— « Les tuer ne la fera pas revenir. »

Et pourtant tu cultivais ce rêve un peu fou chaque jour.

" howled a promise of murder "clovis + antigone

D'émotions contraires, en son sein, Antigone était divisée. De pitié elle n'en avait jamais eue, la clémence n'était certainement pas son mot d'ordre ; mais les objectifs derrière lesquels elle courait désormais étaient si loin de ses aspirations du temps de sa vie qu'elle n'était plus sûre d'être si juste à les poursuivre. Elle qui n'avait jamais désiré le pouvoir convoitait désormais un trône qu'elle prétendait ne pas être le sien. Elle qui n'avait cherché que la justice pour les Hommes ne cherchait que la justice pour elle-même. Elle était devenue égoïste où avant elle était l'outil d'une autre volonté que la sienne. Avare de tout même de sentiments.

Désormais c'était sa colère, sa vengeance, son trône et son territoire.

Alors Antigone qui rêvait de son propre désintérêt, de sa propre grandeur d'âme, était tiraillée par les sentiments profondément humains qui la prenaient ; elle était devenue ce qui la rebutait ; ce qu'elle accusait.

« Rien ne les fera revenir. Et ça n'a jamais fait partie de mes prétentions. »

Elle secoua la tête. Antigone était trop lucide et surtout trop honnête.

« Je ne le fais pas pour eux. Je le fais pour moi. J'ai espoir que cela apaise ma colère. Que cela la fasse taire ; que je puisse enfin dormir la nuit sans avoir peur du noir. »

Il était plus facile d'avouer ces choses-là lorsqu'on ne portait pas son propre nom ; plus facile de témoigner de ces vérités égoïstes quand on se glissait dans la peau d'un humain et plus d'une figure.

« Et si je ne les tue pas, j'ai peur que ce soient eux qui me poignardent. »

Le mettait en garde sans savoir ; "si vous ne me tuez pas, je vous tuerai".

Clovis & Antigone

howled a promise of murder

Elle ne comptait pas le faire pour eux, mais pour elle - qu'elle disait. Tu ne savais pas si pour sa lucidité tu la respectais ou si tu avais pitié. A jamais désormais elle serait enfermée dans cette spirale entre vengeance et honneur. L'un serait le sauveur de l'autre, l'autre pouvait aussi condamner l'un. Tu vivais depuis des années, chancelant entre la raison et les serments fais à toi-même. Qui d'autre que toi pour mieux la comprendre ? C'est ce que tu avais pensé sur le coup, un peu présomptueux.

Parce que tu pensais parler à une inconnue et que parfois tu te comparais un peu trop à la foule, à n'importe qui. Oubliant le poids de la couronne qui trônait poussiéreuse sur ta table de nuit.
Elle avait la carrure d'une reine, c'était drôle.

— « Alors nous en sommes arrivés là ? Tuer avant d'être tué. »

Tu fermas les yeux un instant pour imaginer la scène.

— « Tu portes le nom d'une femme que je respecte énormément. J'aurai fait beaucoup pour elle. » Ça n'avançait à rien de dire des banalités, tu aurais du sauter à la conclusion dès le début. « Tu sembles plus courageuse qu'elle, et je ne pensais pas ça possible. »

Tu avouas, décidé à partir au plus vite - espérant secrètement que peut-être elle allait t'ignorer.

— « J'ai perdu toute ma famille. On les a froidement assassiné pour des raisons que je n'arrive pas à pardonner. Quand tu les tueras, venge-moi aussi Iphigénie. »

Venge Iphigénie.

" howled a promise of murder "clovis + antigone

L'allure pressée, les muscles sous tension, l'ange avait adopté un visage qui ne disait à Antigone rien de bon. Aux lueurs de ses yeux qui avaient l'air d'habiter autant de rage que de démons, elle songea que le sien n'était plus réapparu depuis trop longtemps et que l'ange qui l'avait remplacé commençait à avoir un visage inquiétant. Ce n'était pas tant qu'elle sentait une menace mais son instinct, qui la trompait rarement, avait creusé un malaise latent dont elle ne connaissait rien.

Le nom d'Iphigénie retentit comme les dernières notes d'un Requiem et elle sentit sa gorge se serrer. Antigone croyait au destin et à tout ce qui fut promis par la Maison-Dieu et ses serviteurs. Elle croyait aux funestes prédictions et aux signes avant-coureurs mais elle refusait d'admettre que cette Iphigénie-là était aussi la sienne ;
Iphigénie Vaudreuil avait-elle péri ? Et si c'était le cas, qui était-il, lui ?

Elle pinça les lèvres dans une mine amère.

« Pardonnez mon indiscrétion. »

Serra les poings, et la colère était atroce à contenir pour elle.
Elle maudissait le nom de Merlin.
Qu'as-tu fait aux filles Vaudreuil, après m'avoir tuée moi ?

« J'ai connu jadis une personne qui portait le même nom que le mien. Mais cela fait plusieurs années et... »

Et si Iphigénie était morte ; si c'était le cas ;
Alors Merlin ne paierait pas une mais deux fois.

« Votre Iphigénie... Avait les cheveux blonds, comme vous les avez, j'imagine ? »

Dis-moi qu'elle était rousse ou hideuse ;
Dis-moi qu'elle avait le ventre gras et les dents de travers ;
Mais par pitié ne me dis pas qu'elle avait l'air tout droit tombée du ciel.

Clovis & Antigone

howled a promise of murder

Tu avais pressenti que le ciel s'assombrirait, et les premiers nuages vinrent se caler au dessus de vos têtes. Tu avais jugé qu'il était temps de partir, et pourtant tu t'étais livré à des confessions dangereuses, qui pouvaient remettre ton identité en cause. Tu n'étais pas bon menteur d'ordinaire, et devoir broder autour d'un sujet aussi sensible comme la mort de ta soeur te rendait mal à l'aise.
Mais tu devais t'enfoncer un peu plus dans un semblant de vérité - du passé - pour ne pas sacrifier ce présent, l'idéal que tu avais mis du temps à fortifier.

Tu restas interdit quelques secondes, forçant sur tes traits pour demeurer le plus inexpressif possible. Parlait-elle de ta soeur, l'avait-elle connu ? C'était probable. Rien ne pouvait te mettre la puce à l'oreille sur la véritable identité de ton interlocutrice car tu ne pensais pas que les morts pouvaient revenir te hanter.

— « Elle était blonde, oui. »

A quoi cela servait-il de nier davantage ?

— « Une fille trop bien pour moi, pauvre roturier. Si le destin me l'avait permis, je lui aurais demandé de m'épouser. Mais elle a péri alors que j'étais loin d'ici et désormais mon coeur m'interdit d'aimer une autre femme. »

Il était temps de fuir.

— « Iphigénie, je ne sais pas si vous êtes la réincarnation de son âme en ce Monde mais il est temps pour moi de vous quitter avant que vous ne me fassiez vous aussi tourner la tête. »

La colère, la rage. Toutes ces émotions amères étaient dissimulées en un sourire bienveillant - gerbant tant il était forcé.
Et tu lui avais tourné le dos, une fois de plus.

" howled a promise of murder "clovis + antigone

Peu importait les mensonges qu'il peignait en ces marais ; l'homme n'aurait ni de nom ni de visage et Antigone en oublierait la voix et les traits car de leur échange elle ne retiendrait qu'une chose.

Iphigénie était morte.

C'était la gorge serrée et les mâchoires qui grinçaient, son regard s'était gorgé d'une haine profonde. Elle voulait savoir autant qu'elle voulait ignorer, et en son coeur Antigone était habitée d'une colère qu'elle aurait préféré réprimée.

Elle pouvait bien être en colère contre Merlin, ça ne regardait qu'elle.
En colère contre elle-même, grand bien lui fasse.
Mais en colère contre rien ni personne ; en colère contre un anonyme qui aurait fait courir la princesse à sa perte ; en colère contre ce qu'elle ne pouvait combattre ; en colère pour éviter de pleurer car le cœur se réveillait seulement en ces faits ; ça elle ne pouvait l'accepter.

Sa voix sèche s'éleva.

« Très bien. »

Et le regard noir figé dans le vide, pendant des secondes interminables, elle laissa l'inconnu quitter la scène et fermer les rideaux ;
Sur sa peine immense, sa douleur dénuée, pour une fois, d'ego.

« Au revoir, Monsieur. »

Et Antigone se promit que la tête de Merlin ne tomberait pas ; avant qu'il lui ai dit ce qu'il avait fait d'elle.
En la mémoire de Iphigénie,
Elle vaincrait.

» tomorrow is a hope, never a promise
» entracte | Le Duc + Antigone
» (end) réminiscences × (clovis)
» act like a king || ft Clovis. [over]
» (fb) let me down slowly ☽ ft. duc & antigone