Sujet: storm and fire ♦ stolas vellpher Dim 18 Oct - 14:01
storm and fire;
feat stolas vellpher
Alaric n'aimait pas cet endroit. Il le détestait, même. S'il avait pu, il l'aurait évité en passant ailleurs ; mais il n'avait pas tellement eu le choix. Alors il se contentait de grincer des dents en silence, de garder pour lui ses pensées agressives, escortant celui qu'il devait protéger ─ parce qu'il l'avait engagé. Cet homme l'avait engagé parce qu'après tout, il avait besoin de quelqu'un pour assurer ses arrières et sa marchandise, qu'on avait déjà tenté de piller une fois, et qu'il avait besoin d'un mercenaire comme lui pour ça. Il lui avait dit qu'il était aussi poursuivi, mais ça, le mercenaire n'en savait pas plus ─ et il s'en fichait comme de l'an quarante. Et pour avoir la paix et être à peu près sûr de ne pas être suivi, l'autre avait préféré l'ombre des forêts à la lumière des grands chemins.
Alors Alaric était là, accompagnant un client bien trop bavard à son goût : seul un silence glaçant venait répondre à chacune de ses répliques, quand ce n'était pas une réponse courte et sèche comme il avait le secret. Mais ça ne semblait pas déranger plus que ça l'autre, qui continuait à déblatérer son monologue, comme s'il avait encore espoir de briser la glace ─ ou bien parce que cet imbécile était un ermite qui n'avait pas causé à quelqu'un depuis des années et que voir un autre être humain lui donnait l'irrépressible envie de raconter l'entièreté de son insignifiante vie à son congénère nouvellement rencontré, qu'est-ce qu'Alaric en savait, après tout. Et le mercenaire en faisait abstraction, bien trop occupé à ruminer, comme il savait si bien le faire, là aussi. Son venin était caché, n'apparaissant pas à la vue de tous, mais il était bien présent, se déversant sans interruption contre l'endroit où il était.
Il n'avait accepté que parce qu'il en avait besoin, en ce moment. Il haïssait Malronce, il haïssait ses habitants, et il haïssait ce bois à l'aura étrange et malsaine. Et l'autre, véritable moulin à parole, refusait de fermer sa putain de gueule, et à vrai dire, le mercenaire lui en aurait bien collé une dans sa jolie face d'ange pour qu'il la ferme enfin ─ mais il n'en fit rien, se contentant de l'ignorer royalement, comme il savait si bien le faire, une fois encore. En bref, Alaric était énervé et avait envie d'en finir vite, histoire de dégager fissa et de ne plus jamais remettre les pieds dans ce pays qui lui donnait des envies de meurtre ─ et la tête à claques qu'il escortait n'arrangeait rien, bien au contraire. Fort heureusement, son visage était dissimulé sous la capuche, alors on ne pouvait pas vraiment voir à quel point le Briserunien était d'humeur massacrante.
Dans un monde parallèle, tout aurait pu bien se passer : Alaric aurait amené ce crétin fini à bon port et se serait barré sans plus de cérémonie, histoire de ne pas avoir à reposer un pied sur ce maudit pays avant un bon moment. Mais ça, c'était dans un monde parallèle. Dans la réalité, le mercenaire entendit un bruit. Un bruit suspect. Il s'arrêta.
▬ Arrête-toi, qu'il ordonne à l'autre abruti.
Alaric est sur ses gardes. Il écoute. Un silence tout aussi suspect lui répond. Mais il est sûr d'avoir entendu quelque chose. Alors il écoute mieux. Toujours rien, si ce n'est ce silence pesant. L'autre ne comprend pas, et commence à l'ouvrir. Le mercenaire l'ignore, pose sa main sur son épée, prêt à dégainer. Il se place non loin de celui qu'il doit protéger. Il n'aimait pas ça du tout. On les aurait donc suivis, malgré les précautions prises ?
Sujet: Re: storm and fire ♦ stolas vellpher Ven 23 Oct - 15:06
You're still deaf to the thunders rolling
feat. Alaric J. Kriegice
Cette fois-ci ─et comme beaucoup d'autres occasions auparavant─ Stolas avait décliné l'affaire d'un couple bien trop borné. Malgré leur apparente richesse, cette aisance et ce confort de vie dont ils jouissaient, leur avarice avait le don de faire fuir le mercenaire; ne disait-on pas que le temps était de l'argent ? En conséquence, le Malronçois n'avait nullement l'intention de s'attarder, à tenter de négocier vainement avec de potentiels clients bien trop récalcitrants, trop égoïstes et visiblement trop proches de leur fortune. Tous les mêmes, décidément. C'en était si désolant.
« Dans ce cas, je suppose que votre fils arrivera à ses fins sans encombre… À moins, bien sûr, que vous ne trouviez quelqu'un d'autre prompt à vous aider, avant qu'il ne soit trop tard » les avait-il prévenus, tout en s'apprêtant à quitter leur austère demeure. Le temps était, toutefois, un luxe qu'aucun d'eux ne pouvait se permettre; le compte à rebours était déjà lancé et si les marchandises dérobées par leur propre descendance trouvaient preneur sur un marché qu'eux-mêmes n'approuvaient guère, leur fierté de marchands en ressortirait tarie et souillée. Alors leur prise de conscience fut sans appel, aussi vive qu'un éclair foudroyant, les poussant ainsi à approuver les conditions du mercenaire; un sourire empreint d'assurance témoignait de la satisfaction de ce dernier, la main posée sur la poignée de la porte.
─ Vous voyez, ce n'était pas si difficile
, lâche-t-il tout en jetant un regard par-dessus son épaule.
۞۞۞
Paré de son armure, la capuche tirée en avant, Stolas fit finalement halte au cœur des bois sombres de sa région natale. Les quelques marques qu'il pouvait distinguer, creusées au sein de cette terre meuble, lui apparaissaient encore fraîches; si sa cible se voulait discrète ─un tel choix de parcours en était la preuve indéniable─, elle avait néanmoins fait l'erreur de négliger ses traces, lesquelles trahissaient également la présence d'un second individu. Posant le pied à terre, le Malronçois caressa l'encolure de son cheval, avant d'effleurer délicatement son chanfrein. « Ne bouge pas » tentait-il de lui faire comprendre par la gestuelle, tout en s'enfonçant davantage dans ces bois d'apparence peu hospitalière.
Quelques centaines de mètres le séparaient de son objectif, lequel se dessinait finalement au loin, sous les yeux du mercenaire qui tenta alors de s'effacer davantage; ainsi, il se fondrait dans ce décor lugubre, d'où les bienfaits de la lumière du soleil semblaient avoir tristement été bannis. Pourtant, malgré son approche circonspecte, la caravane se figea soudainement sur place, poussant ainsi Stolas à redoubler de prudence. L'homme qui accompagnait ce marchand trop insouciant ne semblait nullement partager la crédulité de celui-ci. Sous cet attirail mystérieux se trouvait assurément un obstacle pour le Malronçois; de taille, ou bien médiocre, impossible de le déterminer clairement en cet instant. Ce qui lui semblait, toutefois, évident, n'était autre que la priorité absolue de la situation présente. L'escorte que ce fils de bonne famille avait embauchée se devait d'être mise hors d'état de nuire, à défaut de disparaître par une magie inexistante ─parfois à regret.
Si certains se voyaient suffisamment sots, à s'imaginer qu'une approche diplomatique, faite de paroles aussi belles que futiles, suffirait amplement à adoucir l'inimitié qui poignait à l'horizon, Stolas méprisait ces absurdes jobarderies et savait que le fer faisait, ici, l'objet d'une communication plus efficace que toute autre forme de langage; un fait qui se dépeignait également dans la posture de son adversaire du jour, à en juger par sa garde. Le souffle réduit à un état minimal, comme pour se concentrer davantage sur son objectif ─pareil à un prédateur guettant sa proie─, le Malronçois se glissa parmi les ombres forestières, de façon à écourter cette distance et trouver une position d'attaque. Lorsque finalement le moment le plus opportun se présenta, son arme prête à en découdre, il s'élança et fondit sur sa cible avec une vitesse couplée à une force qui ne ferait qu'une bouchée de son opposant ─pour autant que ce dernier ne sache nullement réagir à temps─ ou qui l'inciterait, l'espérait-il, à prendre ses distances avec son employeur; loin de lui l'idée de mettre à mal celui-là-même qu'il se devait de ramener à ses chers géniteurs, en un seul morceau. Le seul qui tâterait de sa lame n'était autre que le malheureux qui lui servait d'escorte.
Sujet: Re: storm and fire ♦ stolas vellpher Ven 23 Oct - 17:25
storm and fire;
feat stolas vellpher
Le silence. Seul le silence l'entourait. Silence pesant des ombres, silence pesant de l'inconnu. Silence infini, insoutenable, seulement brisé par l'impatient qui lui servait de client ; Alaric se faisait une joie de l'ignorer.
Sa main se posa sur la garde de son arme, ses doigts se resserrèrent autour. Quelque chose clochait, le calme ambiant était bien trop suspect. Puis se fut des bruissements étranges qui l’inquiétèrent ; bruissements qui se rapprochaient de plus en plus. Tout s'enchaîna : l'ombre qui fondit sur lui, prête à le tuer, puis le choc des lames, Alaric parant de justesse le coup censé être mortel ; son client sursauta, poussant un cri ridicule, semblant effrayé ─ peut-être ne s'attendait-il pas à ce qu'un affrontement éclate ici. C'est dans ces moments-là qu'Alaric était bien content d'avoir un rude entraînement militaire derrière lui, lui ayant permis d'affûter ses sens en même temps que son corps.
▬ Dis-donc, toi, on ne t'a jamais dit que ça ne se faisait pas, d'attaquer les gens par surprise ?
Il tenta de te repousser, toi, son adversaire du jour, prenant ensuite ses distances. Il te jauge : il ne peut voir ton visage, protégé par les ombres de la capuches et de la forêt, mais il peut en déduire, par ta carrure ─ et ton attaque bien trop précise ─, que tu n'es pas là pour discuter de la pluie et du beau temps ; peut-être même étais-tu envoyé par quelqu'un pour assassiner son client ? Ou simplement un bandit attiré par les marchandises ? Alaric jeta un œil à son client, qui était terrifié ; ou peut-être étais-tu l'un des poursuivants dont il lui avait parlé, ou à défaut, un envoyé. Puis il reporta son attention sur toi.
▬ T'es un voleur pas très doué en manque d'argent ou quelqu'un t'envoie ?
Une question d'apparence anodine, mais qui était là pour te faire cracher le morceau ─ et dans tous les cas, Alaric était prêt à se battre, parce qu'il avait une mission à assurer.
Sujet: Re: storm and fire ♦ stolas vellpher Lun 9 Nov - 5:45
Raise your eyes and together we will set this world in flames
feat. Alaric J. Kriegice
Un réflexe parfait, en dépit de son timing presque trop juste. À défaut d'avoir pu éliminer cette gêne d'un simple coup d'épée, le Malronçois restait néanmoins satisfait de sa manœuvre, lorsque son opposant prit ses distances en le repoussant. Mieux encore, les quelques paroles qui lui furent adressées lui arrachèrent un sourire mutin ; une telle absurdité doublée d'une crédulité sans nom lui provoquèrent presque un fou rire qu'il s'efforça d'étouffer au fond de sa gorge. L'heure n'était pas aux gausseries, quand bien même Stolas réprimait cette envie tant bien que mal.
─ Espérer trouver une quelconque forme de diplomatie ou de courtoisie sur ces routes peu hospitalières… C'est beau de rêver
, lâche-t-il sur un ton caustique.
L'idéalisme, au même titre que l'utopisme, aucune de ces notions abstraites n'avait de place en ces terres désolées, en ce monde impitoyable régi par la bêtise humaine face à laquelle le Malronçois ne baissait pas sa garde, jamais. Son opposant semblait, toutefois, s'imaginer être tombé sur un simplet naïf, à en juger par les nouvelles paroles qu'il lui cracha à la figure, ne manquant pas de lui décocher un énième sourire. Le voilà qui tentait maintenant de lui soutirer des informations quant aux raisons de ses actions empreintes d'hostilités. Un voleur en manque d'argent, lui ? C'en était presque offensant.
─ Tu m'as l'air bien bavard et trop curieux. Je tâcherai de te couper la langue une fois que j'en aurai fini, t'en fais pas pour ça
, rétorque-t-il, esquivant la question de son adversaire.
Pour le reste, j'aviserai.
Des mots qu'il seconda d'un geste de la main, au creux de laquelle une flamme vint s'embraser avec ardence, avant d'habiller sa lame de cette chaleur d'intensité modérée ; rien ne servait de se précipiter, ni de sortir le grand jeu à la préface d'un affrontement qui promettait d'être intéressant. Et si les mots de son ennemi suintaient d'inepties, Stolas avait de plus grandes attentes envers ses capacités d'épéiste.
─ Quitte à user de mon temps, montre-moi que tu n'es pas aussi hébété en combat que tu ne l'es avec les mots
, déclare-t-il enfin, tout en se mettant de nouveau en garde, comme pour inciter son opposant à en faire de même.
Peut-être qu'à travers ces piques mésavenantes se terrait une pointe de plaisir ; Stolas avait le goût de la confrontation et du défi, il se délectait de l'adrénaline que lui procurait son titre de mercenaire et plus encore s'il se faisait témoin des comportements absurdes de ses pairs, comme en l'instant présent. Le fer parlerait pour ces deux hommes, autant qu'il trancherait l'issue de ce duel.
Sujet: Re: storm and fire ♦ stolas vellpher Lun 9 Nov - 16:42
storm and fire;
feat stolas vellpher
Le morceau, tu ne l'avais pas craché et ça l'agaçait, Alaric, le ton caustique que tu t'amusais à employer ─ et qui n'était pas à son goût. Tes remarques acerbes le titillent, le provoquent, mais le mercenaire n'en laisse rien transparaître ─ du moins, il essaie.
▬ Vu comment t'es bavard, c'est plutôt ta langue qu'on devrait couper.
Tu prenais bien trop tes aises à son goût, tu prenais ouvertement le Briserunien pour un con, un bleu presque, en plus de parler bien trop, et c'était insultant ; sa seule envie était celle de te débarrasser de toi pour qu'il puisse continuer tranquillement sa mission sans être emmerdé ─ et s'en aller au plus vite. Et l'envie s'attisa lorsqu'il vit les flammes sortir de creux de ta main pour s'enrouler autour de ton arme et le regard s'assombrit et les traits se crispent et toute envie de discuter s'en va
Et l'envie de faire taire qui se transforme en envie de tuer, l'agacement qui se transforme en rage qui coule dans ses veines, qui bouillonne et qui corromps entièrement son esprit en l'espace de quelques secondes ((la raison s'éteint là où commence la haine))
Ton air satisfait le débecte, ta vue entière l’insupporte ; les souvenirs reviennent, et il vois en toi tout ce que Malronce a fait à son pays. Que tu ais participé ou non au conflit, cela lui importe bien peu, Alaric : lui, tout ce qu'il voit, c'est le résultat, et ce résultat, il ne l'aime pas. Ah, il n'avait plus envie de jouer, Alaric, il ne supportera pas plus longtemps la moindre de tes paroles, nuisances sonores qu'il convenait de supprimer au plus vite (c'est une ardente haine calme et profonde qui hante son être)
▬ Je ne t'en ferais pas perdre plus, de temps, il ne t'en reste plus beaucoup de toute façon.
Et sur ces mots brefs il s'élance, déterminé à t'éliminer c'est sa haine qui le guide : elle engourdi les mots mais elle affute ses sens ses réflexes sa lame et dans le même temps on ressent ce profond frisson (celui du combat celui duquel on ne ressort pas vivant) frisson décuplé par ses sentiments et qu'il savoure en cet instant comme un met délicat