|	i tried to be nice séraphin, lance & callum

C'est perplexe qu'il avait ouvert la lettre - ce n'est pas tous les jours qu'on en reçoit d'inconnus - et effaré par son contenu qu'il avait précipitamment préparé son départ.

Ravagé par l'inquiétude, il avait immédiatement créé un portail vers Ambrive, bien conscient de la distance qui séparait les deux royaumes et des heures qui s'étaient écoulées le temps que l'oiseau parvienne à lui remettre le message. En quelques minutes, il s'était retrouvé à Trois-Rivières, et chercha avec un empressement désespéré la bonne habitation.

Enfin il trouva la demeure ; il n'avait pas réfléchi, et s'était empressé d'entrer sans prendre la peine de toquer à la porte en attendant qu'on vienne le chercher. Callum épuisé et anxieux avait déboulé dans l'entrée, sans trop savoir où il allait
- parvint enfin à trouver la pièce où se trouvaient les êtres recherchés.

Il aperçut près du divan ce qui semblait être le propriétaire des lieux, mais ce qui le frappa en premier fut la présence du sang, partout : Callum pendant un instant s'attendit au pire, persuadé de ne pas être arrivé à temps malgré ses efforts.

Mais il vit ensuite Séraphin étendu sur le divan, en piteux état mais l'air toujours vivant ; le mage se précipita à son chevet, se tournant vers l'homme déjà près de lui.

— Je suis infiniment navré pour l'attente. Je suis venu dès que j'ai reçu votre lettre.

Si mille questions se bousculaient dans son esprit, il ne put en poser qu'une seule :

— Que s'est-il passé ?

Et tandis qu'il attendait une explication, le jeune prit les mains ensanglantées de son ami, lui prodiguant les soins qu'il pouvait lui apporter grâce à sa magie de guérison - qui était correcte, mais pas exceptionnelle. Il pourrait au moins soulager ses douleurs un temps, et améliorer son état désastreux. Les premiers soins lui avaient été donnés, mais les blessures du traqueur nécessitaient plus que des bandages et la pathétique magie qui tentait tant bien que mal de soulager ses souffrances – le mage regrettait amèrement son manque d’expérience.

— Séraphin ? Reste avec nous.

Il vint doucement soulever une mèche de cheveux en travers de son front – il ne demandait qu’à ce que ses yeux clos s’ouvrent à un moment ou l’autre ; rien que pour le rassurer, lui prouver qu'il n'était pas encore à l'article de la mort et qu'il avait la détermination nécessaire pour s'en sortir.

Angoissé, il craignait plus que tout de ne pas être à la hauteur - d'assister, impuissant, à la mort lente et douloureuse de son ami.