Let’s make a toast to the damned | ft. Kara

Un fracas singulier s’enchaînant, la chaleur s’immisçant au travers de ton imposante tenue, sous le métal autrefois glacial auprès des ports de ta peau. Tes pupilles balayant chacun des hommes en action en ces forges autrefois perpétuellement amplis de vie. Votre périple vers Brave touché à sa fin alors que les troupes du Griffon se procuraient leurs nouvelles armes. Tu n’avais tardé à quitter les lieux concédant un unique ordre à tes soldats.

« - Je reviendrais à la tombé de la nuit, je vous fais confiance pour que tout se passe bien. »

T’extirpant de la salle de la fournaise, tu avais dès lors commencé à déambuler en ces rues autrefois vivantes où la chaleur humaine, la fourrure et les braséros luttaient contre les crocs de l’hiver. Eternellement, tu l’aurais ce sentiment de nostalgie en chacun de tes déplacements en la ville qui fut ton berceau, la ville qui avait connu ton mariage, la ville qui avait chuté sans que tu puisses la défendre face à cette rébellion. La ville qui avait été le tombeau de ton propre sang, de ta propre chair.

Un deuil fait alors que tu t’étais nimbé de ton nouveau manteau de responsabilité en Malronce afin que plus jamais une telle chose ne puisse se reproduire. Tu poursuivais ton existence pour les vivants, ayant toujours compris que chérir les morts n’était une bonne chose, que leur accorder plus de valeur ne ferait que ressasser une douleur qui ne devait avoir lieu d’être, guère plus que le temps de l’acceptation de la perte. Il fallait se battre pour la vie, ce pourquoi tu t’étais toujours dévoué mais cela ne voulait dire pour autant que les défunts ne méritaient leurs honneurs.

Ce n’est que bien plus tard que tu finis par arriver devant une bâtisse que tu n’avais que trop côtoyé, une bâtisse autrefois habitée par la vigueur d’un enfant que tu avais vu grandir jusqu’à l’âge de le marier. Ton enfant qui avait partagé ce toit avec ta défunte épouse et toi. Seul lieu de pèlerinage que tu connaissais en ces terres désolées là où tu n’avais su ce qu’il était advenu de leurs dépouilles ni des circonstances de leur décès. Tu avais passé le seuil de l’imposante porte pour déambuler dans les couloirs qui trouvaient naissance en l’humble hall qui avait accueil tant d’individus. Ton pas se faisant lourd sous ta cuirasse, la poussière et le givre se soulevant, se fissurant sous tes actions. Il y avait toujours ce léger pincement au cœur entre ces murs, une émotion malgré tout parfaitement contrôlée alors que tu avançais vers le salon.

Un lieu en lequel tu pénétras, un autel des plus modestes érigé au cœur de l’antichambre. Une petite sacoche à tes côtés en laquelle se trouvaient quelques honnêtes offrandes. Tout aurait pu être si simple jusqu’au moment où ta main vint se poser sur la garde de ton épée alors qu’une sonorité inconnue se faufilait non loin de toi.

BRISERUNE

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Son souffle formait de la buée dans l’air alors qu’elle avançait, emmitouflée dans ses nombreux manteaux qui la protégeait du froid, une écharpe lui couvrant le visage jusqu’aux yeux. Le froid était plus rude au fur et à mesure que la fin de l’année approchait mais cela ne l’empêchait pas d’avancer, de vouloir connaître tous les recoins de Brave. Ville qui l’inspirait de par sa splendeur passée et de ses ruines relevant ces faits, elle était toujours en quête d’histoire, de rêves qu’elle aurait pu posséder et amener les gens à avoir. C’était clairement le genre de ville auquel Kara aurait souhaitée vivre. Parfois, elle se demandait même si elle n’avait pas un parent Briseruniens quelque part car ce climat n’attirait pas tout le monde.

Et même si elle n’aimait pas le froid, cela restait un lieu de vie pour certains. Même si pour d’autre, c’était plus un rappel douloureux d’un passé récent et d’une guerre qui aurait emportée beaucoup trop de personne. Brave avait été le théâtre d’une scène bien trop destructrice, ayant emportée son futur et son train de vie avec elle. Kara, comme une voleuse, s’immisçait dans les ruines à la conquête de traces d’existence, passionnée par ce qu’elle pouvait découvrir. On en apprenait souvent beaucoup sur les gens rien qu’en regardant leur poubelle, mais quand il y avait possibilité de voir directement comment ils vivaient, il y avait tout un monde qui s’ouvrait à nous.

Cette fois, elle s’aventura dans une maison un peu plus loin qui semblait ne pas avoir été touchée par la folie meurtrière des catapultes ou autres engin de siège visant à détruire les murs. Du moins, en apparence, car une fois entrée à l’intérieur, la froideur de l’endroit ne laissait place à aucun doute. C’était abandonnée depuis un moment et la chaleur humaine n’était plus présente. Ses pas parcouraient le sol alors qu’elle regardait les décorations restantes avant de tomber dans une pièce où un autel était érigé. Fronçant les sourcils, ne s’attendant pas à voir une chose pareille, elle s’approcha pour mieux voir ce qu’il en était et son air s’attrista en contemplant la peinture de chevet. Elle montrait une famille mais qui devait être aussi morte que les fleurs à côté du tableau. Encore une que cette guerre a prise… Mais qui avait donc mis ça ici ? Et dans quel but ?

Elle n’eut le temps d’y réfléchir plus qu’elle entendit des pas, lourds, craqueler le sol en direction de cette pièce. Regardant tout autour d’elle, l’adolescente se planqua derrière un meuble et retint son souffle quand un homme en armure entra. Il se dirigeait vers l’autel et elle remarqua alors sa sacoche quand il la saisit. Cependant en se penchant un peu trop en avant, elle fit grincer le sol à son tour et grimaça sous le bruit. L’homme réagit tout aussi vite et elle le fixa alors qu’il avait sa main sur son épée.

« Je n’ai rien fait ! »

Levant les mains, elle fronça les sourcils et sortit de sa cachette pour se mettre face à lui. Hormis le fait qu’elle avait tout un tas de couche de vêtements pour se protéger du froid, on pouvait clairement voir qu’elle avait l’air inoffensive. À première vue du moins.

« Je cherchais juste quelque chose… Mais je n’ai rien prit. »

On pouvait très facilement la prendre pour une voleuse, mais elle ne possédait rien qui appartenait aux vivants. Juste des restes d’ouvrages qu’elle avait trouvés, des affiches à moitié déchirés, juste des choses qui étaient certes sans valeurs mais qui avaient leur propre histoire.

KARA FT. HECTOR || faut pas trop pleurer svp

(c) feu follet

Une voix ne tardant à raisonner, ce fut non sans une certaine surprise que tu pus constater la présence d’une seconde personne en cette pièce. Une salle qui n’avait plus depuis longtemps eu l’habitude en quelque sorte d’accueillir deux êtres entre ces murs, seulement la mort et son sillage de glace. Tu la décrivis d’un regard un tant soit peu inquisiteur mais curieux, ton visage rude n’aidant pas l’expression que tu renvoyais. Cela aurait pu être comique dans un tout autre contexte de voir une si jeune femme en ces terres givrées pourtant un nombre incalculable de vêtements.

Il ne restait plus qu’à connaître pour toi la raison de sa présence, les vivants qui arpentaient Brave pouvaient facilement se catégoriser. Il y avait ceux de Malronce, les hommes d’armes en mission pour la couronne puis de l’autre côté les vagabonds ou les survivants de ton peuple d’autrefois. Parfois de rares exceptions se dessinaient bien plus singulières mais guère plus. Il était plus ou moins facile de porter un jugement et de la faire rentrer en l’une de ces boîtes mais toi tu avais toujours préféré le travail bien fait. Tu avais le goût de la qualité et sans doute les traits d’un individu trop consciencieux ce que tu savais qui te vaudra un jour bien des malheurs, une malchance bien plus opposante que celle de ton passé.

« - Je ne vois pas vraiment ce que vous pourriez trouver dans une ville morte. Il n’y a rien qui aidera votre corps à survivre ici au mieux de quoi soulager l’esprit. »

La nourriture n’était plus trouvable en la capitale, peut-être d’autres vêtements, la seule utilité de ces murs était de s’abriter des tempêtes de neige. Les autres biens eux étaient devenu des plus inutiles tel que les meubles là où la littérature devait avoir pris un coup, le papier n’appréciant sans doute lui aussi ce climat.

« - Vous ne trouverez rien ici alors qu’est-ce que vous faites là justement ? Et avant tout qui êtes-vous ? Une survivante de Briserune ? Une vagabonde d’un autre royaume ? »

Tu avais de base écarté l’option d’une mage, jamais un mage se serait retrouvé en cette situation, du moins tu le supposais. Sombrelune ne mettait son nez en ces terres maudites par le trépas et la désolation. Elle te paressait relativement jeune, encore plus jeune que d’autres individus avec lesquels tu collaborais tel qu’Asteria.

Ta main se détendit quelque peu, glissant un peu plus moins, évitant au final ton arme. Tu vins conclure par une ultime question qui te paressais être une autres solution à ces interrogations.

« - Ou attendez, vous cherchiez un toi où dormir éventuellement ? »

Les possibilités être trop nombreuses mais même si elle paressait inoffensive tu préférais pour l’instant maintenir ton attention.

BRISERUNE

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Il avait un air sévère et Kara eut une moue sur le visage tout en gardant un air méfiant, ce qui donna un curieux mélange sur ses traits. Son regard planté dans celui de l’homme, il n’avait pas l’air de vouloir l’attaquer cependant. Non pas qu’elle ait franchement l’air dangereuse. Il lui demanda ce qu’elle pouvait bien chercher ici et elle haussa simplement les épaules.

« Je ne cherche personne. Donc que la ville soit morte ne m’importe pas réellement. »

Non, ce qu’elle voulait surtout c’était de découvrir. Baissant les bras le long de son corps, elle pencha la tête quand il la mitrailla ensuite de questions. Normal, elle devait être… Chez lui ? Ou bien chez un de ses proches ? Après tout, il y avait l’autel, la peinture… C’était certainement lié à cet homme d’une manière ou d’une autre. Il écarta tout danger avec son épée quand il décida de détendre sa poigne qui était sur le manche de son arme et elle soupira. S’apprêtant à répondre, il lui coupa dans son élan en lui posant une ultime question (pour le moment) et elle se mit à réfléchir.

« Oui je suis une vagabonde. »

Inutile de mentir sur ce point, elle n’avait clairement pas l’air d’une noble sortit d’un palais.

« Je cherche un endroit où dormir oui histoire de ne pas mourir de froid, mais avant tout je veux découvrir l’histoire de ces lieux avant que la guerre de ravage tout. Avant que cela ne soit détruit, il y avait de la vie dans cette ville et… Je sais pas, j’ai envie de chercher à savoir comment c’était. Car non, je ne viens pas d’ici non plus.»

Haussant de nouveau les épaules, elle reprit de nouveau la parole pour répondre à l’une de ses questions.

« Je voyage pour découvrir le monde, mes origines ne sont pas importantes. »

Elle ne les connaissait surtout pas. Mais ça, c’était un détail qu’elle se gardait bien de préciser.

« C’est votre maison ? »

Autant demander vu que les interrogations étaient de mises.

KARA FT. HECTOR || non je suis pas une voleuse ok

(c) feu follet

Finalement tu n’étais point étonné par ses réponses. Tout ce qu’il y avait de plus banal et sans le moindre doute de plus plausible. Tu fus étonné cependant que quelqu’un souhaite connaître l’histoire d’une ville morte, d’un pays mort et d’un peuple brisé. Une histoire sans doute triste là où sa finalité était connue de tous. On disait que le voyage pouvait être souvent bien plus beau que la finalité, la destination. Peut être que l’histoire de ton peuple, de ta nation était fidèle à cette logique aux yeux d’autres. Tu fis donc quelques pas en la salle alors qu’elle avait fini de répondre à tes interrogations, venant t’asseoir sur ce qu’il restait d’un canapé.

« - Les origines sont toujours importantes, une fois liées au vécu il est plus facile de comprendre une personne ou alors de se connaître soi-même. »

L’introspection étant une chose qui n’était pas donnée à tout le monde mais tu allais laisser la philosophie de côté et te consacrer plus précisément à ce qu’elle avait ajouté.

« - C’était. »

Une simple réponse qui reprenait la temporalité qu’elle avait utilisé. Cela n’avait plus rien d’un foyer pour toi, le passé appartenait au passé même s’il était toujours nécessaire de l’honorer. Si on t’avait dit que tu allais en quelque sorte donner un cours d’histoire en ce moment précis tu n’y aurais pas cru là où à l’opposé tu avais autrefois été réticent face à la prophétie d’un oracle te concernant. La prophétie qui avait prédit la mort de tes proches.

« - Brave était autrefois une capitale des plus normales à défaut que la population avait tendance à être bien plus habillée qu’ailleurs. La ville vivait au travers de ses mines mais aussi de ses forges dont la chaleur irradiait les environs. Cela avait son charme même si au fond les rues étaient quelque peu monotones, la pierre et la neige c’était notre quotidien. »

Un récit qui représentait ta perception, un récit éventuellement biaisé.

« - Comme je vous l’ai dit c’était ma maison. J’y vivais avec mon épouse et mon fils, une histoire assez générique mais qui doit se retrouver en d’autres bâtisses. »

Tu n’avais guère précisé plus, inutile de trop remuer les eaux troubles du passé. Tu n’avais peur de t’y replonger, peur d’éventuellement trop ressentir, il était normal d’avoir des moments de fragilité. Allais-tu céder face à tes doutes aujourd’hui alors que la simple existence de ces lieux, cette simple conversation te remémorait que tu avais failli. Failli à protéger ce qui t’était chère, failli à être aux côtés des tiens jusqu’au dernier moment. Le portrait de ta femme ainsi que de ton enfant trônant toujours sur l’autel, tu savais qu’il n’était nécessaire de dire plus, le lien était aisé à faire.

BRISERUNE

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Il avait peut-être raison concernant les origines, mais Kara avait passée ça outre depuis longtemps. Elle n’était pas définie par sa provenance pour la simple et bonne raison qu’elle n’en parlait jamais. Et si jamais elle découvrait cette vérité longtemps cachée, elle ne saurait même pas comment réagir. Aussi elle ne répondit pas à cette remarque, haussant simplement les épaules. Il parla ensuite au passée avec un seul mot et l’adolescente eut un moment de silence. Ainsi, c’était un survivant mais… Il n’avait plus sa famille.

Cela ne l’empêcha pas de décrire Brave selon sa vision à lui, avec ses mines, ses habitants trop habillés et la neige constante qui tombait. Les forges aussi devaient être extraordinaire à voir, elle en avait entendue parlée Kara et les récits à leurs sujets étaient tous empreint d’émerveillement, entre les armes faites spécialement pour le combats, le temps passé à les faire, les chasseurs et leurs demandes concernant des monstres plus gros qu’une dizaine d’arbre… C’était exagérée, mais ça faisait rêver. Oui, l’aventure et le risque qu’elle avait trouvée dans les livres concernant cette région avaient maintes fois eut l’occasion de faire travailler l’imagination de la jeune fille.

Elle remarqua son vouvoiement quand il lui adressa de nouveau la parole, parlant de sa femme et son fils, pas très originale mais commune à beaucoup de ruines.

« Vous avez de la chance, selon moi, de vivre encore. »

Kara et sa trop grand bouche seront sa perte, mais elle voulait au moins s’exprimer là-dessus avant d’être jetée dehors.

« C’est certes pas très original ce que je vais dire, mais tant que vous serez là, ils vivront encore quelque part. Parce que vous portez leurs souvenirs. »

Et une personne mourrait une deuxième fois à partir du moment où son souvenir n’était plus.

« Enfin, ce n’est que mon avis. Parce que dans les autres bâtisses, il n’y a rien d’autre que des ruines, parfois des peintures mais elles sont déchirées ou impossible à déchiffrer. Mais vous avez pris le temps d’honorer leur mémoire et de les garder en vous, ce n’est pas rien. »

Certains voudraient oublier et ne reviendrait jamais pour ne plus souffrir. Quelque part, c’était courageux aussi d’affronter son passé. Il ne fallait juste pas en dépendre.

KARA FT. HECTOR || non je suis pas une voleuse ok

(c) feu follet

Très positive, c’était un trait que tu avais toujours apprécié en d’autres lorsque tu n’étais occupé à le distiller auprès de ceux qui te faisaient confiance. On te disait juste, honorable, bienveillant et plein d’espoir mais comme tout humain toi aussi tu avais tes faiblesses. Des faiblesses que tu cachais, des doutes que tu enfouissais car il n’était pas nécessaire de le présenter à tes semblables alors que tu voulais perpétuellement les invités à se surpasser, à être de meilleures personnes. Tu avais toi-même présenté tout ce qu’elle te reflétait en ses propos à Jasper, lui ayant fait comprendre qu’on ne devait être esclave de son passé. Tu inspiras longuement à sa dernière phrase, non pas par médisance ou autre mais plutôt en quelque sorte par bravoure car ce n’était pas l’étreinte glaciale de l’hiver qui te choyait présentement mais celle des fantômes et d’un vécu morose.

« - Je le sais, on meurt deux fois disent-ils néanmoins je ne crois pas à la chance. »

Tu n’étais rentré dans les détails de cette conception commune, une conception en laquelle tu croyais au final. Tu ne savais ce que ton interlocutrice avait pu traverser elle mais contrairement à certains jeunes elle avait un soupçon de clairvoyance, du moins c’est ce que tu trouvais.

« - Mais ce n’est pas le fait de les avoir perdus qui me travaille le plus, c’est le fait de n’avoir rien pu y faire. »

Le fait de n’avoir même pas pu les protéger alors que tu n’étais à Brave lors de la rébellion, le fait de n’avoir pu défendre Roseraie de surcroît. Tu avais échoué en chacun de tes objectifs et tu le savais, sans doute pour cela te consacrais tu aujourd’hui plus que ton à ton devoir envers Malronce et la couronne. Chacun était éventuellement brisé à sa façon, toi tu faisais passer ceci par un désintéressement total. Baissant la tête, mordant l’intérieur d’une de tes joues, tu rajoutas ce détail qui tu le pensais était commun à tous vivants à un certain stade de leur vie.

« - Si un jour vous deveniez parent vous comprendrez une chose, une chose qui deviendra très claire. Vous voudrez juste que votre enfant soit sain et sauf même quand il sera en âge de comprendre, j'ai échoué. »

Et tu n’y étais arrivé en plus d’avoir qui sait trahi la confiance de ton épouse qui pensait que tu le pourrais à ses côtés. Tout ceci à cause de la soif de pouvoir d’une femme et d’autres individus de ton propre peuple.

« - Aucun père ne devrait avoir à enterrer son fils. »

Une goutte, légèrement salée touchant le sol sur ce dernier propos.

BRISERUNE

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Il avait saisi ce qu’elle avait voulue dire de par l’importance des souvenirs cependant la tristesse se faisait de plus en plus lourde dans ce salon qui n’abritait plus une once de vie en dehors de la leur. Il expliqua que cela avait été le fait de n’avoir rien pu faire qui le travaillait le plus et Kara eut une moue désolée. Cela devait être certainement le pire, d’être impuissant face à la mort de ses proches. Elle n’osait imaginer pareil scénario pour elle, alors ce qu’avait vécue ce père de famille… Oui, cela n’avait pas été facile, pas du tout.

Osant s’asseoir sur un des fauteuils, elle regarda en silence l’homme qui parla d’être parent, de vouloir surtout la sureté de son enfant. Kara était trop jeune pour comprendre ou pour imaginer être mère mais elle le croyait. Même si elle avait été abandonnée. Mais ça encore, c’était une fable des mages. Qui sait ce qui s’est réellement passé.

« Je mentirais en disant que je comprends votre peine… Je ne suis pas maman ou parent mais pour ce que ça vaut, je suis vraiment désolée. »

Elle ne pouvait rien offrir de plus dans ces mots, rien qui pourrait le soulager ou qui enlèverait sa peine. C’était une chose que lui seul pouvait apaiser avec le temps.

« Mais vous ne devriez pas penser à eux en pensant avoir échoué dans votre tâche. Je veux dire, vous les aimez et ils vous aimaient. Cela serait étonnant qu’ils aient pensés que c’était votre faute non ? … Je sais pas ce qu’il s’est passé et c’est peut-être présomptueux de ma part mais… Vous pensez qu’ils vous en voudraient ? »

La rose en doutait. Elle ne savait pas ce qu’était l’amour, de vouloir se marier ou avoir des enfants avec quelqu’un mais cet homme, il tenait à sa famille. Surtout à son fils. Cela devait être difficile d’enterrer la chair de sa chair et elle n’osait imaginer la douleur d’un tel moment. Mais peut-être qu’il se rongeait lui-même en se sentant coupable ? Si sa famille l’aimait vraiment, elle ne lui en voudrait pas non ?

KARA FT. HECTOR || la vie c de la merde

(c) feu follet

Bien sur qu’elle n’était apte à exactement comprendre mais elle était humaine, éventuellement et non pas névrosée comme certains rares individus. Elle avait raison sur toute la ligne, en chacun des points et tu le savais. Tu étais toujours tourmenté de n’avoir pu être à leurs côtés à la fin. Un au revoir avant de partir pour Roseraie quelques jours avant la révolte qui en réalité était un adieu que tu ne connaissais point. Ta vertu venait elle au final de ce que tu avais perdu, de ce destin farceur que les Arcanes t’avaient imposé ? Personne ne pouvait le savoir mais tu finirais par le découvrir sûrement au fil du temps. Tu te redressas dès lors pour t’approcher de l’autel, t’accroupissant dès lors pour doucement agripper les fleurs mortes. Les retirant avant d’en extirper de nouvelle de ta besace un substitut quasiment identique, des fleurs un peu plus enclins à supporter un climat hivernal. Un climat inhospitalier comme les sentiments, les émotions que renvoyaient Brave maintenant.

« - Non, ils ne m’en voudraient pas mais pourquoi la Maison-Dieu m’a épargné tout ce temps. »

Déposant les fleurs dans leur nouveau réceptacle, tu ne tardas à te relever le regard toujours porté sur l’autel.

« - C’était des civils alors que je menais des hommes au combat, à quel moment les Arcanes peuvent justifier un échange si peu équitable. »

Te retournant dès lors vers la rose, une couleur capillaire peu commune il fallait l’avouer. Il y avait le chagrin mais aussi l’incompréhension face à un tel destin même si tu voulais faire tout ce que tu pouvais pour découvrir la raison de ton existence.

« - J’étais à Roseraie lors de la bataille, je n’ai pas arrêté de me battre dans les années qui suivirent, de même bien avant. Gravement blessé à maintes reprises et pourtant j’ai toujours survécu. »

Même au détriment d’une princesse, même au détriment de Diane que tu avais tenté de protéger mais qui ne voulait avoir un mort de plus sur sa conscience à cause simplement de son sang royal.

« - Qu’est ce que les Arcanes peuvent attendre de moi là où d’autres trouvent la mort. »

Tu ne cessais de dire aux autres qu’ils devaient avancer, grandir et savoir reconstruire mais même si tu avais fait ton deuil il n’était pas possible de totalement tout mettre de côté. Pensif en le regard que tu lui accordais, il y avait malgré tout d’autres émotions qui te brûlaient. Des questionnements qui s’éveillaient subtilement.

« - Et vous si vous êtes vagabonde, quelle est la raison de cette mauvaise situation même si celle-ci peut être appréciable. »

BRISERUNE

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Pourquoi la Maison-dieu l’avait laissé en vie ? Une question qui restera malheureusement sans réponse. Kara le fixait sans rien oser dire, voyant qu’il remettait toute sa vie en question. Son existence même était une interrogation. Pourquoi vivait-il encore ? Pourquoi n’avait-il pas rejoint sa famille malgré les dangers qu’il passait ? Il avait mené des hommes, il connaissait la guerre et les combats. L’adolescente eut presque une moue quand il évoqua le fait que ce n’était pas équitable. Mais rien ne l’est, tout est questionnement et les réponses ne viennent que plus tard. Si elles viennent.

Il raconta qu’il était à Roseraie pendant une bataille, qu’il n’a fait que se battre et pourtant, il était encore là. Et de ce fait, il aurait été plus à même de mourir que sa famille.

« Je ne peux pas répondre à cette question. L’existence même est un mystère que nous devons résoudre nous-même je pense. Après tout, si nous savions tout déjà, quel aurait été l’intérêt de vivre ? »

Cela la concernait tout autant. Car elle-même cherchait des réponses à son existence, à ses origines. À ce qu’elle était vraiment.

« Vous vivez maintenant, vous portez les souvenirs de votre famille. Certes, ils auraient dû vivre plus longtemps mais on ne peut plus retourner en arrière… Alors au lieu de vous demander pourquoi en sachant que vous ne trouverez jamais la réponse, vous devriez arrêter de vous tourmenter. Ça ne fera que vous hanter tout le reste de votre vie. »

C’étaient de bien sages paroles pour une personne aussi jeune vous me direz, elle avait parfois ces éclairs de sagesses qui étaient tout aussi surprenant pour elle que pour ses interlocuteurs. Aussi, elle pencha la tête face à sa dernière question et eut un petit sourire.

« J’ai choisis ce mode de vie. Ma vocation est la liberté, et je ne suis jamais plus libre de mes mouvements qu’en étant vagabonde. Je fais ce que je veux, je travaille pour avoir de quoi manger et un endroit chaud où dormir, mais je peux passer mes journées à faire des découvertes ou à explorer les ruines sans rien devoir à personne. »

Ce n’était pas une mauvaise situation pour Kara, bien au contraire. Être sans abris était certes triste mais elle survivait, elle avait cette flamme qui brûlait en elle et qui ne pourrait s’éteindre qu’une fois morte.

KARA FT. HECTOR || la vie c de la merde

(c) feu follet

Tu espérais qu’un jour les Arcanes te révèlent pourquoi tu es encore là pour te battre, pourquoi tu es encore là à tenté de porter sur tes épaules le monde qui t’entour. Sans doute au fond aimes tu aussi ce rôle ? Cette tâche de pilier dans un monde décadent, un homme décent en des temps indécents, mademoiselle n’avait pas tort et tu le savais mais il t’était impossible de ne pas avoir ces moments de faiblesse. La faiblesse était le lot de tous, à chacun la sienne, à chacun une manifestation spécifique de cette chose. Une chose dévoreuse de courage, dévoreuse de rêves. Des rêves et des objectifs qui étaient la raison de vivre de tout humain normalement constitué. Aussi sage soient ses propos, toute personne réfléchie pouvait arriver à la même constatation mais plus le temps passait plus il était complexe de converser avec une personne dont on ne connaissait rien. L’absence de lien amplifiant néanmoins le fait que tu n’étais pas travaillé par l’image que tu pouvais renvoyer. Il était venu le moment de lui répondre à ton tour.

« - J’ai l’impression de m’entendre en certains de vos propos. C’est naturel d’avoir de la faiblesse, d’être travaillé par moments mais merci de me rappeler les propres leçons que je donne parfois à d’autres. »

En l’occurrence à Jasper, tu n’y avais pas été aller de main morte avec lui en le confrontant à ses démons. Tu pus d’ailleurs par la suite catégoriser quelque peu ton interlocutrice de par les précieux détails qu’elle te donna. Une idéaliste vagabonde qui ne voulait avoir de compte à rendre, juste vivre pour elle-même si elle n’en était pour autant asociale. Elle avait choisi un mode de vie simple, un mode de vie qui manquait par moments. N’avoir que sa seule personne comme responsabilité, tu avais troqué ta liberté contre le fardeau du devoir en ton cas. Tu ne l’enviais pas spécialement mais tu savais déjà qu’elle ne gâchait guère son existence.

« - Certains trouveraient que vous vivez égoïstement à vagabonder mais je ne doute pas du fait que vous aidez votre prochain quand c’est dans vos moyens. »

Et c’est ce qu’elle faisait présentement, inutile de le préciser. Tu ne doutais point du fait qu’elle était apte à percevoir ceci.

« - Je suppose que malgré tout votre vie est assez tumultueuse et que vous devez tomber sur des personnes douteuses. Vous n’avez jamais eu envie de vous poser quelques temps ? De profiter éventuellement du confort non pas nécessairement d’un foyer mais d’un lieu accueillant ? »

Tu ne savais si elle avait une famille mais il y avait un vieux adage qui disait que notre maison était là où on était aimé, où on se sentait sain et sauf.

BRISERUNE

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Ainsi, il était du genre à dire ce genre de choses aux autres ? Quelle ironie de ne pas écouter ses propres conseils, surtout quand il en avait le plus besoin apparemment. Oui, la faiblesse était naturelle chez eux, humains. Et parfois, ils avaient besoin de s’écrouler pour mieux se redresser car on avait beau se montrer fort, le besoin de juste être faible, de pouvoir pleurer et laisser les émotions les envahir était nécessaire à une bonne santé mentale. Aussi, Kara se contenta de hocher la tête quand il en fit la remarque. Elle aussi, elle avait beau essayer de se montrer forte, elle se laisser aller. Mais seule, trop fière pour se montre vulnérable face aux autres.

Il parla ensuite de son mode de vie et Kara pencha la tête sur le côté tout en réfléchissant à la chose. Vivre égoïstement… Non, enfin elle n’en avait pas l’impression. Elle vivait au contraire au gré du vent et du temps, se laissant porter par le courant et surtout le plus loin possible de Sombrelune. Mais oui, elle aidait quand elle pouvait. Et quand elle le voulait aussi.

Ce qu’il énonça ensuite lui évoqua un lieu familial et elle fit une moue en faisant un signe négatif de la tête.

« Non, je n’ai pas envie de me poser. J’ai… J’ai juste ma personne. Je n’ai pas ce genre d’endroit chaleureux où l’on m’attend et où je peux me reposer. »

Sa voix n’avait pas tremblée, elle était habituée depuis longtemps à être juste Kara. Kara sans aucune famille. Elle haussa ensuite les épaules en reprenant la parole.

« Et de toute façon, j’ai trop envie d’aventure pour profiter d’un confort. Peut-être que je suis trop jeune pour ça encore, qui sait. Mais découvrir le monde me semble plus palpitant. »

Elle se mit à fixer le plafond, combien de fois elle avait enviée ses livres d’aventures quand elle était plus jeune ? Bien trop de fois. Les récits sur des aventuriers en quête de gloire et de force, ceux qui combattaient pour le bien des autres avec un bon sens moral… Ceux qu’elle appréciait n’étaient pas forcément les clichés des héros juste et valeureux, mais ceux qui avaient conscience que tout ne pouvait pas être sauvés. Qu’il y aurait toujours une part d’ombre dans le monde et que rien ne pourrait la détruire.

« Vous n’avez jamais eu envie de partir à l’aventure quand vous étiez plus jeune ? Juste de découvrir, de faire pleins de rencontre, peut-être devoir se battre aussi mais… Goûter à une vie autre que de devoir travailler pour avoir son pain et un toit. »

Certes, c’était ce qu’elle faisait aussi, mais seulement quand elle en avait besoin. Sinon, elle passait son temps sur les routes et ça ne lui déplaisait pas du tout.

KARA FT. HECTOR || la vie c de la merde

(c) feu follet

Ah l’aventure, le lot de bien des jeunes et tu mentirais si tu disais que cela ne t’avait jamais intéressé. Tout le monde rêvait de liberté, de faire ce qui lui chante quand cela lui chante. Tout le monde rêvait de n’avoir à supporter le poids de ses origines, de l’attente de ses parents. La noblesse avait bien trop d’obligations qui lui ôtaient sa liberté et tu n’y faisais exception. Ses propos eurent cependant la capacité de faire naître en toi un soupçon de compassion, n’avoir aucun lieu chaleureux comme elle le disait, juste sa personne… Ca devait être complexe là où l’Homme était fait pour vivre en société. Découvrir le monde était néanmoins un bien beau objectif, risqué mais louable. Ce monde était aussi beau que dangereux et ton vécu te l’avait prouvé à maintes reprises. Elle devait être débrouillarde si elle était encore en vie, du moins tu l’espérais pour elle là où tu te demandais si elle avait déjà failli trépasser face à un danger.

« - Faites attention à vous, l’aventure est intimement liée au danger et je ne veux pas vous sous-estimer mais bien des dangers pourraient avoir raison de vous. »

Une parole non pas des plus réconfortantes mais relativement pragmatique. Elle avait raison de vouloir profiter de sa jeunesse au final et de son existence. Sa perception sur la vie te faisait doucement sourire alors qu’elle voyait bien des choses comme un fardeau.

« - Par rapport à ta dernière question… On dit que si on fait un métier qu’on aime on ne travaillera pas une seule journée. Je suis né de famille noble et j’avais une tâche, une tâche que j’ai toujours et qui me plait. Un devoir de dévotion envers les autres que je ne regrette point. »

Tu fis un peu d’introspection pour répondre à la suite de son interrogation, il n’y avait lieu de mentir et cela te faisait remonter un peu de nostalgie. Une bonne nostalgie malgré tout, une émotion sur laquelle on ne pouvait cracher.

« - Bien sûr que j’aurai aimé partir à l’aventure, découvrir chaque région l’une après l’autre, ses traditions en dehors des histoires des livres. En temps normal on a peur de ce qui nous est inconnu mais dans le cadre de l’aventure quasiment tout est différent néanmoins je ne me serais vu voyager seul. Être bien accompagné est une chose bien plaisante. »

Il te restait une question à lui poser en retour, une question délicate.

« - Tu es une Frost ? »

BRISERUNE

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Oui, elle était consciente du danger Kara, elle avait même bien failli mourir plusieurs fois mais il semblait que, tout comme son interlocuteur, les Arcanes ne voulaient pas la voir morte de suite. Cela l’arrangeait, clairement, elle n’était pas prête à rendre l’âme avant d’avoir pu déceler le mystère de son existence. La jeune fille ne répondit donc pas à cette remarque, haussant juste les épaules avec un sourire pour lui confirmer qu’elle en était consciente.

Il expliqua qu’il venait d’une famille noble, qu’il aimait son devoir et que pour lui ce n’était pas un travail. Un noble de Briserune donc ? Vu que sa famille avait vécu ici, cela semblait logique d’après elle. Une tâche, une dévotion envers les autres… S’il avait combattu avant en menant des hommes, il était donc chef de… soldat ? Il avait clairement des allures de combattant en tout cas.

« Oui c’est vrai que quand on aime faire quelque chose, cela ne devient pas une corvée de la répéter tous les jours. »

Il parla de voyager accompagné et elle fut pensive un instant. Oui, elle était accompagnée depuis peu mais à la base, elle était bien seule Kara. Elle s’était enfuie seule et avait commencée ce périple seule. Elle espérait au fond d’elle qu’elle ne le finisse pas non plus dans la solitude mais ça, elle ne pourra pas le savoir avant que cela n’arrive.

« C’est vrai que voyager seul ça peut être ennuyant parfois, mais je ne laisse pas ce genre de détail m’arrêter. »

Sinon elle ne serait jamais sortie de l’académie. Et heureusement qu’elle était assez courageuse pour ce genre de chose. Courageuse ou stupide, à voir. En tout cas, elle ne regrettait rien. Sa dernière question eut pour effet de la surprendre et elle fit simplement un non de la tête.

« Non non, je ne suis pas une Frost. Mais j’en connais justement, ce sont des orphelins c’est ça ? »

Valerian était un Frost, Neah aussi. Et pourtant, ils n’avaient rien en commun hormis leur nom. Kara n’était pas si différente d’eux au vu de sa situation familiale, mais elle avait héritée d’un nom de famille dont elle ignorait tout. Quelque part, cela pourrait être un début de piste mais… Par où commencer ?

« Quelque part ma situation n’est pas différente des Frosts, j’ai juste un nom et pas eux. »

Et encore, était-ce vraiment son nom de famille ou bien un donné par les mages pour lui faire croire qu’elle en avait une ?

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Elle n’était donc pas une Frost, elle devait avoir connu ses parents. Tu le supposais jusqu’au moment où elle évoqua une situation similaire. Il existait de nombreuses possibilités, peut être que son père ou sa mère l’avaient élevé seule. Peut être qu’elle avait perdu ses géniteurs avant qu’elle soit en âge de pouvoir conserver des souvenirs plus élaborés que ceux d’un bambin. Tu ne savais même pas son pays d’origine au final même s’il était tentant de dire qu’elle faisait parti de ton peuple, de ce peuple maudit, de ce peuple de malchanceux. Tu te relevas avant de quelque peu t’étirer, frictionnant parfois la fourrure de ta cape contre certaines parcelles de ton être non couvertes par l’armure. Rester immobile n’était jamais une bonne idée dans ce froid et tu en avais même fini par avoir quelques fourmis dans les jambes.

« - Oui c’est le nom qu’on donne aux orphelins à Briserune, il y a d’autres déclinaisons pour ceux de Malronce, Belorge et j’en passe. »

Une marque qui exposait aux yeux de tous son vécu. Il y avait une part d’injustice mais ne fallait-il pas au final pouvoir dénommer ces personnes ? Ne pas les laisser sans noms ? Cela était une façon de leur offrir une histoire, injuste mais ils en avaient une à compter sans le facteur des parents.

« - Tu viens de quel pays ? Si tu te dis aventurière, vagabonde cela m’étonnerait fort qu’une Briserune revienne à Brave pour visiter une ville qu’elle aurait déjà connu. »

Remuer les blessures du passé était une chose que tout humain évitait. Parfois on devait se confronter à celui-ci mais il n’était nécessaire de forcer le destin. Le vouvoiement ayant laissé place au tutoiement là où tu tenais à ton titre de noblesse alors que malgré tout tu n’en faisais étalage. Tu rajoutas une chose qui t’était venu à l’esprit la concernant, une chose plaisante.

« - Au final j’y songe, tu n’as pas de responsabilités. Un fait qui ne doit pas être déplaisant… »

La jaugeant une nouvelle fois en son amas de gilets, tissus et autres laines afin de ne point geler en ce climat meurtrier. Tu observas furtivement l’autel avant de sans doute lui offrir un bien maigre cadeau.

« - Tu pourras dormir ici si tu veux cette nuit, le mobilier restant doit être un peu plus confortable qu’ailleurs peut être. Tu n’as pas l’air d’être quelqu’un de mauvais du peu que tu renvois. »

Tu espérais qu’elle reste ainsi néanmoins même si tu n’étais capable de totalement savoir qui elle était, ce qui se cachait derrières ces traits et cette chevelure rose. Tu avais connu des gens qui cachaient bien leur jeu mais après tout qu’aurait elle à gagner à faire cela avec toi.

BRISERUNE

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Kara pencha la tête à sa question, se demandant bien pourquoi il voulait tant savoir d’où elle venait. Certes, sa logique concernant Brave était fondée, mais tout de même.

« Je vous l’ai dit, mon origine n’a pas d’importance. Je ne vous demande pas d’où vous venez parce que ça m’est égal. Et même si tout indique que vous pouvez venir de Briserune, qui me dit que vous ne venez pas de Grandvent ou Sombrelune ? »

Kara haussait les épaules, regardant tout de même sa réaction quant à l’évocation de Sombrelune. S’il était réellement Briserunien, ce nom le ferait au minimum grimacer.

« D’ailleurs, avant de demander à une personne d’où elle vient, ce n’est pas son nom que l’on veut connaître avant ? »

Parce que dans tout ça, ils se parlaient mais ne connaissaient même pas leur nom. Elle eut un drôle d’air en y pensant et se tourna vers l’homme. Elle se demanda alors s’il était réellement ce qu’il prétendait ou bien si ce n’était pas un mage. Non… Un mage ne viendrait jamais ici. C’était pour cette raison qu’elle avait décidée de s’enfuir à Briserune d’ailleurs, parce que les probabilités d’être retrouvée étaient minces. Pas inexistante non plus, mais assez faible pour ne pas en croiser tous les jours.

« Oui, je n’ai pas de responsabilité hormis de manger et de dormir. Et de me laver aussi quand je peux. »

Sentir bon et être propre était un luxe qu’elle avait eu pendant des années à l’Académie. Maintenant qu’elle avait fui, ce n’était pas aussi souvent qu’elle pouvait se permettre d’en avoir.

« … Merci pour votre hospitalité. Ne vous en faites pas, je ne vais toucher à rien. Après, non je ne suis pas quelqu’un de mauvais comparée à d’autres. »

Ces foutus mages par exemple. Mais elle tut cette remarque et s’installa plus confortablement sur le canapé.

« Vous allez rester pour la nuit aussi ? »

Question stupide, c’était chez lui après tout.

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Tu ne savais pas si tu venais de mettre le doigt sur un sujet épineux ou non mais tu ne comptais pousser plus. Il était inutile d’amener des thématiques déplaisantes et tu n’étais là pour chercher l’affrontement. Elle te rappela même que tu avais oublié en tout ceci de lui demander son nom, une absence de décence qui n’était pas de ton genre. Tu ne pus retenir un sourire lorsqu’elle évoqua les difficultés de la vie de vagabond. L’hygiène, tu avais rencontré bien des gens au mode de vie itinèrent chez qui il aurait été possible de deviner la robe de leur cheval de par leur odeur. Tu avais doucement rigolé lorsqu’elle parla d’hospitalité, peut être était sur le papier toujours le maître, le propriétaire de ces lieux mais il ne s’agissait que d’une bâtisse en ruine. Cela n’était grand-chose à tes yeux, voir rien juste un geste des plus logiques là où tu connaissais que trop bien la rudesse de l’hiver de Briserune.

« - Je ne vais pas rester pour la nuit, il n’est pas nécessaire de s’attacher plus que nécessaire au passé et j’ai des soldats à surveiller. Si ce n’est pas la première fois que tu erres dans Brave tu as déjà sûrement remarqué que les forges sont parfois occupées. »

Tu estimais qu’il ne fallait pas lui faire un dessin, elle avait dû faire le rapprochement alors qu’en parallèle tu avais décliné ton allégeance à mademoiselle. Il manquait quelques détails que tu devais toujours lui concéder.

« - Je m’appelle Hector et toi cheveux roses ? »

Un tant soit peu taquin pour peut être détendre l’atmosphère même si tu te demandais si elle n’était pas une Briserune qui avait perdu ses parents durant la guerre. Tu avais peut-être remué le couteau dans la plaie en évoquant Malronce indirectement en ta première réplique sur les forges mais ce qui était fait, était fait.

« - D’ailleurs concernant ton soupçon sur mes origines… »

Tu agitas dès lors les bras en diverses sens, tentant de faire de même après avec ta tête puis tes jambes. Tu mimais les gestes que les mages faisaient pour invoquer leur élément mais il n’y avait rien. Il n’y avait que le son de l’air fendue sous tes gesticulations alors que ton armure se faisait ouïr de par tes actes.

« - Pas de feu, d’eau, de vent ou de réaction de la terre, cela te convient comme réponse sur mes origines ? »

BRISERUNE

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Il ne comptait pas rester, parlant de soldats à surveiller et d’une forge qui parfois était active. Kara en avait entendue parler mais sans plus, sachant juste qu’il y avait des Malronçois qui y allaient mais sans qu’elle n’en sache la raison.

« Ah oui, on m’en a parlé. Mais pourquoi il y a des gens là-bas ? »

Autant demander vu qu’il avait lancé le sujet. Quand il l’appela cheveux roses, elle eut un moment de silence avant de faire une moue et de lâcher un petit rire finalement.

« Je suis Kara, mais cheveux roses j’aime bien ! »

Après tout, elle prenait soin de sa chevelure malgré les temps difficiles qu’elle traversait. Pour eux du moins. Il évoqua ses origines et elle le fixa avec une drôle de tête en le voyant faire des gestes bizarres. Interloquée, sans réellement comprendre ce qu’il faisait, il expliqua ensuite qu’il n’avait pas d’élément ou de magie donc qu’il n’était certainement pas mage. Elle comprit alors qu’il avait essayé de les imiter et elle fit une grimace pour retenir son rire.

« … Ah, d’accord. »

Mais elle se repassait la scène en boucle et… Elle craqua en explosant de rire. Jamais elle n’avait vu une imitation si médiocre et pourtant, elle s’amusait parfois à en faire. Son rire faisait écho aux murs et elle mit un moment avant de se calmer, essuyant au passage une de ses larmes qui perlait dans ses yeux.

« … Désolée, mais c’était vraiment drôle pour le coup. »

Et elle n’allait pas l’oublier de sitôt. Il sera donc Hector, le mauvais imitateur de mage.

« Après, je sais pas s’ils font mieux, mais clairement j’oublierais pas ça. »

C’était une enfant au fond, il ne fallait pas lui en vouloir d’avoir un comportement immature.

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Fronçant un peu les sourcils en un premier temps alors que tu ne lui tenais rigueur de son fou rire au final. Tu n’étais pas du genre susceptible et au final tant mieux si elle était amusée par tout ceci. Tu venais sans doute d’un peu dédramatiser la situation, le contexte en lequel vous vous trouviez. Rien de bien important mais toujours plaisant afin de tuer la morosité, tu avais tendu qu’elle s’arrête un peu de rigoler pour songer à lui répondre. Tu doutais de sa capacité à se concentrer sur de quelconques propos en plein état d’euphorie, d’amusement. Tu étais néanmoins malgré tout convaincu d’avoir réalisé des gestes semblables aux mages que tu avais pu voir. La magie naissait des mouvements généralement et tu étais convaincu que ton imitation à défaut d’être fidèle n’était pas si grossière. Au final étais tu impartial sur cette question ? Cela était autre chose clairement concernant la qualité de ton interprétation.

« - Je ne fais que retranscrire ce que j’ai pu voir ici et là, ce n’est pas ma faute si les mages que j’ai pu voir ressemblaient à des pitres. »

Une gentille moquerie digne d’un Briserune, tu avais déjà prouvé de par le passé à bien des mages que la chair et le fer pouvaient être plus efficaces que l’appel des éléments. Tu dévias quelque peu de sujets pour répondre à sa question de façon succincte, considérant qu’il n’était pas nécessaire de plus s’y pencher que ça.

« - Pour revenir brièvement sur les forges, il y a des gens car il faut bien forger des armes et armures et il est vrai que la matériel et l’environnement des forges de Brave est indétrônable sûrement. »

Tu ne trouvais pas intéressant de s’attarder plus que nécessaire sur ce sujet dès lors. Tu préférais revenir sur la raison de ce fou rire et un peu plus te moquer des mages, cela ne faisait de mal à personne à l’opposé d’une lame qui traversait les tendons. Tu la fixas dès lors la provoquant du regard, tes paroles étant accentuée par une touche de taquinerie.

« - Sinon cheveux roses tu ferais comment toi pour imiter les mages de Sombrelune ? »

Une question qui appelait à l’action, tu avais fait exprès de l’appeler une nouvelle fois par ce surnom même si tu avais parfaitement mémorisé son nom. Tu étais quelque peu fière de ce qualificatif la concernant. Tu ne comptais pas la manquer si elle venait à faire une prestation de piètre qualité, une prestation inférieure à la tienne.

BRISERUNE

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Il s’excusait en expliquant que les mages étaient simplement des pitres pour le peu qu’il avait vu, mais elle n’allait pas lui en vouloir bien au contraire. C’était ce qu’ils étaient après tout, des clowns. Avec de la magie. Manipulateur. Kara haussa les épaules, toujours avec un air amusé sur le visage.

« C’est ce qu’ils sont, ne vous excusez pas. Juste que je m’attendais pas à voir ça. »

Mais ça faisait toujours plaisir de voir des gens qui n’appréciaient pas les mages comme elle. Il revint sur le sujet des forges et elle fronça les sourcils en penchant la tête. Mais pourquoi les Malronçois forgeaient des armures et des armes à Briserune ? Cela n’avait aucun sens non ? Ne posant cependant pas la question, elle garda sa réflexion pour elle-même. Il devait bien y avoir une raison mais s’il la connaissait, Hector ne souhaitait pas en parler.

« Oh ! Je sais attends j’vais te montrer. »

Enthousiaste à l’idée de lui montrer son imitation des mages, elle ramena ses deux mains devant elle et plia les doigts de façon à montrer une personne qui parlait.

« Gna gna gna, je suis un mage, je suis tout puissant, vous n’êtes rien comparé à nous bande de péon sans but. Bla bla bla nous sommes les plus forts ! »

Ayant prit une intonation de voix plus grave que la sienne, elle montrait clairement la moquerie dans l’expression de son visage et surtout un certain dégoût.

« Vous pensez être plus fort ? Idiot, sans nous vous ne serez rien, bla bla bla. »

Elle arrêta sur ces mots et fixa ensuite l’homme avec un petit rire.

« Bon c’est pas terrible, mais c’est comme ça que je les imite personnellement ! »

Parce qu’elle connaissait que trop bien les gestes pour faire de la magie et qu’il n’avait pas l’air idiot Hector. S’il avait vu des mages à l’action, il reconnaîtrait certainement les gestes s’il les revoyait.

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Curieux de voir comment elle allait procéder pour imiter les mages si celle-ci acceptait de le faire. Tu eus bien rapidement ta réponse et il fallait avouer que sur le fond tout était convainquant. Tu ne croyais point au fait que les habitants de Sombrelune se faisaient passer pour des personnes humbles. Il devait y en avoir mais une bonne partie se pensaient sans doute élus d’avoir pu recevoir leur éveille à l’opposé de la majorité des mortels. La fierté d’avoir appris à utiliser la magie se changeant en un défaut pour bien d’autres. Il n’y avait qu’une chose que tu trouvais louable chez les mages, ou deux à la rigueur. La première était leur culture du monde et de la magie, de comment elle peut l’affecter, à savoir que celle-ci pouvait être partout, à l’apprécier ou non il était bon de la connaître. Il était bon de savoir ses réactions, son fonctionnement non pas nécessairement pour l’utiliser mais l’affronter. Dans le second cas ils évitaient au moins que celle-ci ne soit donnée à tout le monde même si des personnes horribles en ont sûrement hérités.

Tu ne pus néanmoins t’empêché de rigoler en la voyant faire, l’intonation étant presque parfaite. Tu aurais rajouté en ton cas qui sait une petite touche sournoise en ta façon de parler ou tes gesticulations si tu avais choisi de faire comme elle.

« - On doit toucher quelque chose qui se rapproche de la réalité dans des cas. Après il y en a sûrement qui sont très mielleux mais qui ont la même réflexion aussi. D’ailleurs je ne vais pas être plus médisant, manquerait plus qu’un jour par un quelconque miracle j’hérite de la magie alors qu’elle est inconnue à mon peuple d’origine, je n’aurai pas l’air bête. »

Un léger sourire alors que tu ne connaissais que trop bien la nature humaine avec le temps. Le pouvoir attire le pouvoir, tu l’avais parfaitement vu en politique et en le domaine militaire. Il n’y avait d’exception à Sombrelune, il y a des constantes et des variables, le lieu en était la seule variable.

« - Au moins la seule chose que je pourrai apprécier chez un mage est le fait qu’il soit normalement des plus pieux concernant la Maison-Dieu et les Arcanes. »

Toi-même tu l’étais, croyant fermement que tout ce qui arrivait était orchestré par ces entités en des objectifs qui leurs étaient propres.

« - Toi tu y crois ou c’est quelque chose trop éloigné de ton quotidien ? »

Tout le monde quasiment ne niait l’existence de la Maison-Dieu et de ses Arcanes mais ils étaient plus rares à réellement l’honorer en leur vie hormis lorsque les fêtes les rappelaient à l’ordre.

BRISERUNE

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Il n’avait pas l’air de savoir comment la magie apparaissait dans la vie des gens, sinon il ne dirait pas que c’était un hasard. Kara haussa les épaules en souriant, ne pouvant s’empêcher tout de même de faire une petite réflexion sur le sujet.

« J’ai entendue dire que c’était à cause du Gouffre que la magie s’éveillait aux gens. Il suffit de pas s’en approcher pour ne pas en avoir du coup ! »

Si on ne m’avait pas fait ça, je n’aurais pas de magie non plus.
Il évoqua ensuite la foi que les mages avaient pour la Maison-Dieu, que c’était une chose appréciable pour quelqu’un de pieu comme lui. Lui posant ensuite la question par rapport à ses croyances, Kara leva les yeux au plafond en faisant mine de réfléchir.

« Oui, je crois en la Maison-Dieu et aux Arcanes même si leurs plans restent un mystère pour nous autres. Je crois en leur bienveillance même si parfois, c’est dur. »

Combien de fois les avait-elle questionnée sur sa vie, son identité sans avoir de réponse ? Elle ne comptait plus mais les enseignements des mages là-dessus était resté et Kara priait oui, pas très souvent, mais elle restait croyante.

« Nous faisons nos choix, nous décidons de nos vies et ce n’est qu’à la fin de celle-ci que nous pouvons constater le fruit de nos peines, de nos souffrances… Il ne faut juste pas avoir de regrets je pense. »

Kara elle, ne regrettait pas sa fuite de l’Académie. Bien au contraire, elle ne s’était jamais sentie aussi vivante que dans ces terres désolées et en ruines.

« Que pensez-vous de tout ça Hector ? »

Son regard se posa sur l’homme, curieux mais déjà plus calme qu’elle ne l’était auparavant.

KARA FT. HECTOR || la vie c de la merde

(c) feu follet

Tu doutais de ce qu’elle avançait même si tu savais que les mages avaient la source qui permettait d’éveiller quelqu’un à la magie. Tu ne t’étais jamais réellement prononcé sur le sujet, on disait que ton peuple n’avait hérité d’aucun élément alors tu n’avais jamais cherché à affirmer ou non ces propos. Tu n’étais de plus pas nécessairement totalement d’accord avec ses nouveaux propos. Votre croyance envers la Maison-Dieu et ses Arcanes était différente même si la finalité était la même. Toi tu étais convaincu que les choix que vous faisiez n’étaient qu’une illusion, pas totalement les votre même si vous pesiez le pour et le contre. Chacun avait sa destinée tracée par la Maison-Dieu, par les Arcanes et tôt ou tard on finissait par être rattrapé par la destinée.

« - Mes choix j’ai appris à ne pas les remettre en question plus que nécessaire. Je sais reconnaître une erreur mais il faut avancer avec et tenté de faire du mieux qu’on peut. Après tout on ne chute que pour apprendre à se relever. »

Quittant ta place pour un tant soit peu te dégourdir et te réchauffer en cette pièce où seulement deux sources de chaleur humaine se trouvaient. Tu frictionnais tes avants bras ou tes mains par intermittence en dessous de la plaque de ta cuirasse.

« - Je suis convaincu que nous avons tous une destinée tracée, petite ou grande. On ne peut pas échapper à sa destinée surtout lorsque cela est la volonté de la Maison-Dieu et des Arcanes. »

Tu te demandais juste à quel point les Arcanes pouvaient être joueuses… Est-ce que ta destinée et son accomplissement allait correspondre à un moment clé de ta vie ou plutôt à un moment clé de ta mort lorsqu’elle arrivera pour une quelconque raison.

« - Pour cette histoire de gouffre on va dire que je ne suis pas pressé de m’en approcher. De ce que je sais c’est à Sombrelune que l’on peut s’éveiller à la magie pour le commun des mortels, du moins pour tout ceux en dehors des Briserunes. Toute personne sait que le peuple du nord n’a pas hérité d’un élément. Sans doute une mauvaise farce des Arcanes et cela pourrait expliquer aussi grandement l’histoire de mon peuple. »

Il commençait sans doute à se faire tard, tu allais devoir bientôt retourner aux forges rejoindre tes hommes et surtout chapoter les idiots du groupe.

« - Je pense que notre aversion de la magie est une forme de jalousie aussi en quelque sorte… »

Tu te demandais si elle avait clairement suivi en parallèle. Malronce, Briserune, tes origines n’étant des plus claires tu le concédais.

Let's make a toast to the damned

feat Hector

On ne chute que pour apprendre à se relever. Cette phrase donnait presque tout le sens de l’existence à elle seule. Une chute qu’ils ne faisaient qu’enchaîner au cours de leur vie et pourtant, ils se relevaient inlassablement. Le choix n’était pas présent, si l’on restait à terre, c’était la fin. La vie n’était qu’une bataille qui devait nous forger pour tout encaisser, pour nous préparer aux pires guerres et tragédies. Mais combien arrêtait en cours de route ? Kara n’en savait rien, mais une chose était sûre. Elle ne s’arrêtera pas de se battre tant qu’elle n’aura pas trouvée un but à son existence.

L’idée d’avoir une destinée toute tracée ne plaisait pas à la jeune fille, même si elle avait plusieurs fois eu cette idée en tête. Et si tout était déjà prévue ? Et si mon combat n’était pas de mon propre fait ? Serait-ce la volonté de la Maison-Dieu et non la mienne ? Ces interrogations prenaient toute la place dans sa tête jusqu’à lui en faire perdre le sommeil. Son expression restait calme alors qu’elle chassait ces pensées, ne voulant pas se tourmenter alors qu’elle était en pleine conversation.

Il parla ensuite de la magie et elle fronça les sourcils. Ce sujet la titillait mais elle avait elle-même amenée le sujet quelque part. Non, les mages ont simplement menti. Comme une punition à votre refus de magie.

- Vous avez tort. Les mages ont simplement décidés de ne pas vous révéler votre élément.

Le silence s’installa pendant quelques secondes alors qu’elle le fixait droit dans les yeux.

- … Vous êtes au courant qu’il y a des mages primordiaux n’est-ce pas ? J’ai appris lors de mes périples qu’il y en avait un de foudre.

Pourquoi cachait-ils ce fait ? Pourquoi ne pas révéler à Briserune leur élément ? Est-ce à cause de la guerre ? … Non, c’est forcément autre chose.

- … Et il viendrait d’ici, de Briserune. Donc vous avez un élément, les mages ont simplement choisis de ne pas vous le dire.

Les Briseruniens sont fort de base, cela ne les rendrait que plus menaçant si jamais ils se retournaient contre les mages… Est-ce une mesure de sécurité ?

- C’est tout ce que je peux vous dévoiler. Mais sachez que les mages sont remplis de secrets et ce n’est pas pour rien qu’il faut s’en méfier.

Kara s’étira ensuite, sentant son corps fatiguer et elle se mit en boule dans le fauteuil.

- Si jamais vous vous éveillez à la magie un jour, vous verrez bien.

Même si j’espère sincèrement que ça n’arrivera jamais.

Myrddin pour Bazzart

Tu le croyais que rien n’était lié au hasard, que si une chose devait arrivée tout était calculé par les Arcanes et la Maison-Dieu. Une parole en un premier temps des plus curieuses franchissant les lèvres de ton interlocutrice recroquevillée dans son fauteuil. Tu t’étais contenté d’arquer un sourcil en guise de première réponse. Tu lui laissas présenter son argumentation sans l’interrompre. Décortiquant doucement mais sûrement le tout, tu forgeais doucement ta propre idée de tout ceci, ta propre perception de ce qu’elle t’annonçait. Tu ne savais quel crédit donner à cette personne et à ses propos mais le tout ne volait pas haut. Tu ne savais rien d’elle hormis le minimum alors comment croire une vagabonde. Une vagabonde qui te mit malgré tout un léger doute de par son ultime parole. Tu aurais ta réponse un jour de façon empirique mais tu n’étais pas des plus pressés à l’idée que cela arrive. Tu avais beau avoir rejoins Malronce et accepté au fil de tes années d’être plus tolérant envers la magie, acceptant son utilité en certains cas… On ne pouvait t’en demander plus pour l’instant.

« - Tu as l’air bien sûr de toi mais je ne sais rien de qui tu es au final, je ne connais ton passé même si je ne verrais pas pourquoi tu mentirais sur un sujet comme ça. »

Te rapprochant de la porte afin de quitter ces lieux tu te retournas une dernière fois vers elle, gardant tes convictions.

« - Nous verrons ce que l’avenir nous réservera à ce sujet même si je doute fortement. »

Tu ne pouvais attribuer de réelle véracité à ses propos alors que l’heure ne cessait d’avancer.

« - Je vais te laisser, bonne continuation et peut être que les Arcanes nous inviterons à nous croiser de nouveau. »

Lui tournant enfin le dos tu quittas les lieux convaincus qu’elle respecterait les lieux. Une demeure qui avait était délaissée depuis longtemps de toute vie mais qui pour le temps d’une journée avait pu retrouver de la chaleur et surtout de la vie. Pour une fois la Maison-Dieu fut bienveillante en cette rencontre qu’elle avait apporté.

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