D'orge et de blé

Une vie de campagne bien doucereuse.

Observant les flamme dansantes du four, une odeur alléchante de pain en fournaise emplissait la petite salle de pierre. Essuyant son front de la première perle de sueur, Lezaleth observait d'une intensité grandissante le boulanger pétrir la prochaine fournée. Ne perdant pas une once du savoir faire étendu à ses pieds, il passa des heures durant à comprendre et imiter afin de produire un semblant de viennoiserie...

Fermant la porte derrière lui, le jeune cuisinier s'accorda le moment de répit qui suivait sa première journée instructive. N'ayant pas de grand banquet dans l'immédiat, il s'était autorisé un petit aparté dans les plaines de Belorge afin de parfaire son art. Et quoi de plus raffiné que le final du sucre dessert ?

Cette petite maison de campagne, quoiqu'un peu rustique pour ses habitudes n'en gardait pas moins un certain charme. Comme un échappatoire à la vie de château et de l'opulence, il offrait une tranquillité d'esprit for agréable.

en correspondance avec @Kara Luces

BELORGE

Something has been taken from deep inside of me a secret I've kept locked away no one can ever see wounds so deep they never show they never go away like moving pictures in my head for years and years they've played

Épuisée. La jeune fille l’était, dans un stade qu’elle avait malheureusement l’habitude d’atteindre pour les journées les plus rudes qu’elle passait. La veille avait été épuisant à vivre, ayant rencontrée cette Lady Arpada qui avait bien failli avoir sa peau avant de la laisser filer, Kara avait donc passée la nuit à fuir. Mais dans le noir, se repérer n’était pas une mince affaire. Les yeux encore un peu aveuglés par le soleil qui s’était levée, ses pieds la guidaient à travers les champs dorés alors que sa tête ne faisait que réfléchir à comment rentrer à Briserune. Elle ne pouvait pas rester ici, il y avait des risques trop importants pour elle et même si visiter était en soit un danger, plus le temps passait, plus cela posait problème. Bon sang… Tout ça à cause de cette folle… Si cette femme n’était pas intervenue, elle serait en train de découvrir pleins de chose.

Au lieu de ça, elle était perdue, affamée et fatiguée.

Heureusement, elle avait réussie à conserver da gourde d’eau donc ce n’était pas non plus la fin du monde, mais cela ne remplaçait pas un bon bout de pain. Ah… du pain… Je pourrais le sentir d’ici. Elle leva le visage et ce fut une odeur plus qu’alléchante qui venait remplir son nez, faisant au passage gronder son ventre. Se demandant une seconde si elle rêvait, si ce n’était pas un mirage que son cerveau inventait pour la torturer encore plus, ses yeux se posaient alors sur une petite maison un peu plus loin. Et il ne faisait aucun doute que cela venait de là-bas. Il n’y eut alors aucune hésitation dans le pas de l’adolescente et ce fut presque timidement qu’elle ouvrit la porte, regardant ce qu’il y avait à l’intérieur en mettant une main sur son estomac. Comme si cela pouvait taire les cris de faim qu’il faisait entendre à tout le monde.

Les yeux clairs de Kara furent attirés par une silhouette qui semblait travailler près d’un four et nul doute que l’odeur provenait de là.

« Excusez-moi… »

Elle entra, les bras croisés sur son ventre tout en essayant de ne pas paraître aussi affamée qu’elle en avait l’air.

« … Pourrais-je avoir un morceau de pain s’il-vous plaît ? »

Avait-elle seulement assez pour acheter ce qu’elle voulait ? Il lui restait quelques pièces, mais tout le reste avait été volée. Par cette maudite Arpada. Du coup, autant vous dire qu’elle ne pourra pas prendre autre chose que de quoi survivre à cette journée.

KARA FT. LEZALETH || j'ai faim.

(c) feu follet

Une vie de campagne bien doucereuse.

Le grincement de porte ne pouvait que prendre par surprise le jeune cuisinier, ne s'attendant pas à une visite aussi impromptue. Elevé un sourcil, il dévisagea avec curiosité la présence inopinée qui venait de s'inviter. C'était une bien jeune fille, possiblement adolescente, à l'expression hagard et dont les reflets mauves dansaient sous la chaleur du fourneau. Ses vêtements suggéraient une personne de modeste naissance mais comprenant de multiples éraflures qui laissaient à interprétation quant à ses nombreuses péripéties.

Sa première pensée était celle d'une bandit de grand chemin, mais certaines choses ne collaient guère à une telle impression. Sa prestance, bien que fort désordonnée était bien loin des ramassis de haillons qu'il avait eu le loisir de rencontrer aux frontières de Briserune, dans sa ville natale. Au contraire, elle lui semblait fragile et désarçonnée. Bien qu'il puisse s'agir d'une ruse, Lezaleth ne pouvait desceller aucun danger imminent, aussi l'invita-t-il à prendre les quelques restants de son travail.

Et bien après tout le mal que vous semblez vous donner quel droit pourrais-je avoir de refuser ? Et ne prenez guère la peine de sortir votre bourse, l'infortune vous aura assez courtisé pour aujourd'hui.

Sans bouger de sa chaise, le jeune cuisinier lui indiqua les quelques morceaux de pain encore laissés sur la table et d'un aquiescement lui fit comprendre qu'il faille manger à sa table

Puisque vous êtes-ici, pourquoi ne pas me raconter votre histoire ? Je suis Lezaleth Hoberault de Vilnore, un modeste cuisinier à la solde de sa majesté Magnus III de Malronce. Ma présence ici est une longue histoire qui pourrait se résumer à une quête de perfection du savoir de pâtissier, et qui mieux que Belorge pour une telle entreprise n'est-ce pas ?

Echappant un petit rire enjôleur, sa main droite s'empara d'une coupe de vin et la leva en direction de sa soudaine invitée.

en correspondance avec @Kara Luces

BELORGE

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Quand le jeune homme prit la parole après l’avoir invité à prendre quelques restes, elle fut surprise un instant de la gentillesse de son geste. Rares étaient les personnes qui acceptaient d’offrir de la nourriture gratuitement ainsi, elle lui offrit un sourire en faisant un signe de tête tout en avançant vers la table qu’il avait au préalable désigné.

« Je vous remercie. »

Elle s’assit donc sans faire de bruit et prit un morceau de pain entre ses doigts avant de lever la tête quand il reprit la parole. Se présentant sous le nom de Lezaleth Hoberault, un cuisiner… Du roi de Malronce ? Ses yeux clignaient un instant sous la surprise de cette annonce, mais quelque part au vu de sa manière de parler, il était clair qu’il côtoyait le monde d’en haut, des riches et des nobles. Curieuse de voir ce que valait sa cuisine, elle mangea donc un bout du pain offert et ce fut sans réelle surprise qu’elle trouva ça excellent.

Après, était-ce la faim qui se contentait d’un rien ou bien était-ce réellement bon… Son jugement ne pouvait pas être équilibré au vu de son estomac qui criait. Elle avala la première bouchée avant de prendre la parole à son tour, un sourire aux lèvres.

« En tout cas c’est vraiment succulent ! … Je m’appelle Kara. Et je voyage pour découvrir toutes les contrées. »

Lui il était là pour peaufiner son art pâtissier, elle se demanda alors quel genre de chose il préparait dans sa cuisine.

« Je suis ici parce que je me suis un peu perdue cependant. J’ai eu… Quelques soucis lors de mon dernier trajet et j’ai été obligée de fuir. L’odeur qui se dégage de cette maison m’a attirée et me voici. »

Elle prit une seconde bouchée, qu’elle apprécia sans aucun doute, puis reprit la parole.

« Puis-je vous demander ce que vous préparez si cela n’est pas trop indiscret ? Je suis consciente que certains cuisiniers préfèrent garder le secret de leur préparation mais au vu du parfum alléchant qui se dégage de votre four, je ne peux m’empêcher de me poser cette question. »

Elle nota alors qu’il avait un verre de vin rouge mais elle ne fit aucune remarque. Kara ne buvait pas de telles choses, préférant de loin l’eau fraîche et revigorante qu’une gorgée d’alcool qui rendait saoul. Ses leçons de politesses refaisaient surface pourtant, il fallait être un minimum aimable envers une personne qui lui offrait de quoi survivre après tout.

KARA FT. LEZALETH || j'ai faim.

(c) feu follet

Contez moi donc votre histoire.

Arpentant le visage de la dénommée Kara, il ne lui donnait guère plus que son âge... peut être même moins. Bien qu'un voyageur juvénile soit monnaie courante, il était d'usage qu'à défaut d'argent leurs histoires fassent office de paiement. S'agissant de la seule raison de son accueil, Lezaleth pensait déjà regretter son geste devant la discréation apparente de la jeune femme.

Le regard lourd mais silencieux, il reprit une gorgée du breuvage belorgien sans la quitter du regard, avide d'y découvrir quelque chose un tant soit peu d'intérêt. De façon général, les filles de fermiers ou de modeste maisonnée ne cessaient de geindre leur malheur dans l'espoir d'attiser une quelconque sympathie. Ses réponses évasives ne laissaient donc place qu'à deux alternatives ; une fugeuse de noble nom en quête d'une liberté futile, ou une dangereuse criminelle. Levant les yeux vers le ciel, il se reprocha sa stupidité s'il advenait la deuxième, bien qu'il fut un peu tard pour exprimer des regrets.

Cela ne va pas du tout très chère, une histoire se conte par son commencement. Vous n'êtes guère en état de continuer votre chemin, aussi nous avons tout le temps pour échanger quelques péripéties. Alors racontez-moi Kara. D'où venez-vous ?

Et devant sa question insistente, il héla un sourire semblable à ceux que l'on adresse devant l'impatience infantile. Quoiqu'il ait eu à faire à bon nombre d'adultes avec un tempérament similaire, duquel le nom d'une certaine Selena émergea de ses pensées...

Chaque chose en son temps, vous le saurez bien assez tôt.

en correspondance avec @Kara Luces

BELORGE

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Il insistait, ce qui avait pour conséquence de faire naître la méfiance de la jeune adolescente. Il n’y avait pourtant pas de raison de craindre quoi que ce soit, ses interrogations à son égard étant justifiées. Après tout, elle venait d’arriver probablement chez lui, il lui offrait généreusement de quoi manger et au lieu de payer, il souhaitait simplement savoir son histoire. Quoi de plus normal après tout ? Elle était une parfaite inconnue.

« Eh bien… Si vous tenez tant que ça à le savoir. »

Un petit soupir s’échappa des lèvres de la rose avant qu’elle ne prenne un autre morceau de pain en faisant une moue, réfléchissant bien à ce qu’elle allait dire. Elle n’était pas non plus obligée de tout révéler, simplement le principal. À savoir, comment elle était arrivée là.

« J’étais en train de voyager avec d’autres personnes dans un chariot, tenu par un marchand. Il faisait un grand tour de Belorge donc j’en ai profitée pour faire partie du voyage. Il faisait chaud, les gens suaient, le marchand n’arrêtait pas de brailler et le mercenaire qu’il avait engagé pour nous protéger était aussi silencieux qu’une tombe. »

Est-ce qu’il en avait une maintenant ?

« … On s’est arrêtés en plein chemin. À cause d’un piquet. Il y avait quelque chose au bout mais dans un sac, donc on ne voyait pas ce que c’était. Le mercenaire est allé voir et… »

L’odeur lui remonta dans le nez rien que de revoir l’image dans sa tête et le haut de cœur fut assez fort. Une de ses mains couvrit sa bouche et elle eut un frisson dans le dos. Certes, c’était une tête de mouton. Mais cela avait été insupportable à voir autant qu’à sentir.

« C’était une tête de mouton… Qui était mort depuis un moment je pense. Et ensuite… Une flèche sortit de la forêt et le mercenaire… le mercenaire… est mort. »

Elle n’avait jamais vu quelqu’un mourir avant. L’adrénaline du moment l’avait aidée à tenir mais y repenser le lendemain avait un tout autre effet.

« … On s’est fait attaquer par des bandits. Le marchand a essayé de fuir mais ils… elle l’a tuée. Elle l’a égorgée. »

Son pain était posé et elle avait le regard dans le vide, se remémorant clairement la scène. Cette image, ce sang coulant du cou du marchand qui était certes un voleur avait eu l’occasion de la hanter pour le peu de sommeil qu’elle avait osée réclamer durant cette nuit.

« … Serait-ce trop vous demander d’avoir un verre d’eau, s’il vous plaît ? »

Elle n’osait même pas regarder son hôte, les yeux bas et les mains serrant le morceau de pain qu’elle tenait. Cela avait été une mauvaise journée, c’était le moins qu’on puisse dire.

KARA FT. LEZALETH || welp...

(c) feu follet

Portons un regard nouveau vers le futur.

Se mordillant la lèvre inférieure de frustration, son histoire ne lui surprenait guère. Lezaleth n'en savait que trop bien sur les exactions des bandits de grand chemin, n'avait-il pas vécu au fil de leur satiété des années durant ? Une étrange compassion le parcourait tandis qu'il toisait le visage désœuvré de l'enfant perdue. Elle n'était pas si différent de son enfance à Vilnore, où fuir et se cacher relevait de la survie. Posant son verre à pied, il lui exprima ses regrets d'une voix légèrement grave et douce.

Je... Pardonnez mon indiscrétion, je n'aurais pas du vous presser sur ces choses difficiles. Tenez ne bougez pas, je vous apporte donc un peu d'eau de ce pas !

Posant le verre à proximité de son hôte, il regagna son siège et repris parole afin d'alléger un peu cette atmosphère ternie par sa maladresse.

Parlons donc d'autre choses voulez-vous. Et puisque le passé est proscrit, qu'en est-il du futur ? Je compte rester encore quelques temps à Belorge avant de retourner voir ma belle patrie Malronce. Si vos projets le permettent peut-être pouvons-nous faire un morceau de chemin ensemble.

Portant de nouveau sa coupe en bouche, il en bu plusieurs gorgées avant de finalement admettre sa préférence pour le vin de Roseraie. Le blanc de Colza était agréable, mais un tantinet trop léger pour ses habitudes et il n'irait probablement pas avec les viandes rouges comme le ferait un rouge.

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BELORGE

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Kara n’aimait pas se plaindre. C’était pour elle un signe de faiblesse, cela montrait qu’elle était vulnérable à certaines choses, à certains événements. Sachant qu’elle n’était pas non plus indestructible ou autre, elle préférait pourtant taire ces choses pour se montrer forte et sans failles. Ce n’était qu’une adolescente pourtant et la mort des deux hommes vu la veille l’avait secouée. Ses yeux se fermaient le temps que son hôte aille lui chercher un peu d’eau et elle inspira pour expirer ensuite, essayant de calmer sa tête qui ne cessait de lui montrer ces souvenirs sanglants et inappropriés pour le moment. Ainsi, quand Lezaleth posa la coupe d’eau, elle ouvrit ses paupières et lui fit un signe de remerciement.

« Merci beaucoup. »

Elle porta l’eau à ses lèvres et reposa son verre une fois celui-ci vidé. Le rouge prit de nouveau la parole pour parler du futur cette-fois et Kara le regarda tout en l’écoutant. Rester à Belorge pour apprendre plus sur la cuisine, elle aurait voulue avoir une chose aussi passionnante et simple à faire. Mais elle voyageait, découvrait le monde et ses facettes quitte à presque y laisser la peau.

« Je compte continuer de découvrir le monde pour ma part, donc ça serait avec plaisir que je vous accompagnerais si vous souhaitez de ma présence. »

Un sourire sur le visage, elle était contente de voir qu’un noble ne la jugeait pas malgré le fait qu’elle ne soit pas vraiment de la même sphère.

« J’espère qu’il n’y aura pas de bandits sur le trajet, j’admet avoir un penchant pour les voyages qui se passent sans problèmes. »

Oui, comme la plupart des gens me direz-vous. Mais certains s’ennuyaient et préféraient de loin un bon combat plutôt que la tranquillité. Kara elle, aimait juste contempler les paysages et les graver dans sa mémoire.

« Si je peux vous être utile pour une tâche, n’hésitez pas à me le demander. J’ai pas mal appris durant mes périples, parfois travailler pour des gens était un meilleur paiement que des pièces et je ne voudrais abuser de votre générosité. Donc vraiment, si je peux vous aider, vous n’aurez qu’à me dire quoi faire. »

Kara n’aimait pas profiter ainsi de la gentillesse des gens, car eux ne profitaient malheureusement pas des personnes qui étaient comme elles.

KARA FT. LEZALETH || welp...

(c) feu follet

Même la plus petite des présences insuffle le renouveau.

Il serait exagéré, pour ne pas dire calomnieux de prétendre que Lezaleth méprisait la classe travailleuse. A ses yeux, elle apparaissait comme la fondation d'une société dont elle en fait la force. Beaucoup en oublient que le labeur des gens crasseux apporte ce qu'il y a de si beau en son royaume, et en retour il se considère responsable de leur quotidien. Ne sont-elles pas les prérogatives même d'un noble après tout ? Protection et gérance de son fief, duquel ses sujets lui rendent par sa prospérité.

Non non et non. Aujourd'hui vous êtes mon invitée Kara, et je ne vous laisserai pas toucher un balai tant que cette affreuse mine vous affuble le visage.

Elle n'était pas malronçoise, et encore moins son sujet. Et ce n'était guère la bienveillance qui l'animait vraiment, mais plutôt une forme de culpabilité. Non vis-à-vis d'elle, mais devant le forfait d'actes passé cette maigre belle action lui embaumerait le cœur le temps d'une journée.

Il nous reste du temps avant l'heure de souper, mais qu'importe j'ai quelque chose pour vous.

Portant de nouveau sa coupe en bouche, il en bu plusieurs gorgées avant de finalement admettre sa préférence pour le vin de Roseraie. Le blanc de Colza était agréable, mais un tantinet trop léger pour ses habitudes et il n'irait probablement pas avec les viandes rouges comme le ferait un rouge.

Ma chère voyageuse, vous voilà devant ma première création pâtissière de Belorge. Je vous présente la tartelette des bois.

C'était un cadeau des plus modestes, que ses amateurs réguliers auraient moqué avec ferveur. Si simple et humble, elle lui évoquait beaucoup la personne sous ses yeux. Lui rappelant tout aussi bien que le bas peuple était tout aussi capable de lui insuffler même la plus candide des inspirations.

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BELORGE

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Kara eut un instant de surprise face à la réponse du rouge qui lui affirma qu’elle était invitée et que, de ce fait, elle n’allait pas travailler. Du moins, pas avec la fatigue qu’elle portait sur ses traits. Elle avait si mauvaise mine que ça ? Ses doigts vinrent sur son visage qu’elle caressa du bout des doigts. Ça ne changea pas grand-chose, ne sachant pas vraiment si ces cernes étaient faciles au toucher ou non. Elle les cachait habituellement sous du maquillage mais avec la nuit qu’elle avait passée, le doute n’était pas permis. Oui, elle devait vraiment être fatiguée.

« Eh bien merci beaucoup messire Hoberault. »

Un doute l’assaillit, était-ce ainsi qu’il fallait l’appeler ? Le prénom semblait trop familier et vu qu’il était un cuisinier travaillant pour le roi de Malronce, il aurait été impoli de simplement le nommer ainsi. Messire Hoberault semblait donc le plus avisé. Il prit de nouveau la parole pour lui parler d’une chose qu’il avait pour elle, même si le souper ne semblait pas pour de suite et ses yeux se mirent à briller. Encore à manger ?Oui c’était plus fort qu’elle. Il parlait de repas après tout.

« Qu’est-ce donc ? »

Il aime le vin en tout cas. Elle le remarqua quand il prit de nouveau une gorgée de sa coupe et ses yeux se posèrent alors sur le dessert qu’il lui offrit. La bouche de l’adolescente forma un O parfait et ses prunelles dévoraient la tartelette du regard. Cela avait l’air simple pour la plupart des personnes, mais pour la rose, c’était juste très beau. Des fruits rouges sur de la crème et la pâte qui entourait le tout…

« Ça a l’air vraiment délicieux ! … Je peux goûter ? »

Après tout, il avait bien dit qu’il avait quelque chose pour elle à la base. Donc, que cette tartelette était à elle logiquement non ?

KARA FT. LEZALETH || wow.

(c) feu follet

Il n'y avait ni nobles ni roturiers, seulement deux voyageurs.

Haussant son regard devant la jeune adolescente, Lezaleth ne pouvait s'empêcher de frémir un instant devant une appellation si rigide. Bien qu'il fusse fier de la maison Hoberault, il n'était guère en mesure de les représenter, pas après avoir lâchement abandonné ses obligations matrimoniales du moins. Secouant vivement la tête, il s'empressa de la corriger céans tout en bougeant son index pour manifester son désaccord.

Lezaleth. Puisque vous êtes simplement Kara, je serais juste Lezaleth également.

Cette chaumière en plein faubourg belorgien se présentait comme un havre de repos face aux devoirs qu'il portait à la cours. En cet instant, il n'était plus cuisinier royal, ni même un noble mais un simple enthousiaste culinaire venu faire quelques pâtisseries. Peut être aurait-il dut masquer son identité comme elle l'eut fait, afin de réellement prétendre à cette vie simplette ? Il en douta fortement, car ce n'était pas son nom qu'il devait cacher...

Clignant rapidement des yeux, il lui répondit le tout orné d'un simple sourire.

C'est une tartelette des bois. Je l'ai nommée ainsi, et elle comprend divers fruits poussant dans les environs, le tout surmonté d'une crème belorgienne. Simple mais non moins délicieuse, j'espère qu'elle vous siera ma chère Kara.

en correspondance avec @Kara Luces

BELORGE

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Kara pencha la tête quand il lui indiqua qu’il ne voulait être qu’appelé par son prénom et eut un sourire juste après. Il était étrange cet homme, mais elle n’allait pas se plaindre. Car il avait un air bienveillant et même si elle ne faisait pas confiance à grand monde, elle tendait à croire qu’il avait l’air sincère.

« Très bien, ça sera Lezaleth alors. »

Il détailla ensuite le dessert qu’il lui présentait et les yeux de l’adolescente cligna avant de fixer de nouveau la pâtisserie en face d’elle. Appétissante de vue, elle ne doutait point un instant qu’elle devait aussi l’être en bouche. Hochant ensuite la tête, elle la prit dans sa main pour en manger un bout et elle ne fut absolument pas déçue du goût. Sucré et frais, les fruits se mariaient à merveille avec la crème et elle savoura sa bouchée avant de reprendre la parole.

« C’est vraiment délicieux ! Cela fait un moment que je n’avais pas mangée quelque chose d’aussi bon ! »

Entre la viande sèche, le pain et le rare fromage qu’elle pouvait s’offrir, il était clair qu’un dessert de cette valeur n’avait sa place que dans ses rêves. L’académie de magie offraient certes de bon repas, mais elle ne la regrettait pas du tout. Elle en prit une deuxième bouchée et l’apprécia autant que la première. Ce n’était pas non plus une sauvage, on voyait bien qu’elle avait certaines manières quand elle dégustait un repas malgré la tenue qu’elle arborait.

« … C’est difficile à faire ? J’avoue que j’aimerais bien essayer de la reproduire, c’est vraiment bon ! »

Toujours avide d’apprendre, elle fixait son interlocuteur avec une curiosité certaine dans le regard.

KARA FT. LEZALETH || les desserts c'la vie.

(c) feu follet

Comme une main tendue pour de futurs épreuves

Souriant avec bienveillance, il ne quittait guère des yeux cette petite enfant se gorgeant du plaisir sucré dont il lui faisait grâce. Elle lui rappelait vaguement la cadette Vaudreuil chapardant jadis ses cuisines d'une ou deux parts de gâteau en dehors des repas. C'était il y a des années, et pourtant le souvenir était si clair qu'il croirait la chose passée la veille. C'était probablement la raison qui l'eut poussé à accueillir Kara sous son toit, comme une réminiscence de jours heureux, passé en la compagnie de si belles princesses.

Savez vous lire ma chère ? Si oui je pourrais vous inscrire les ingrédients ainsi que sa préparation. Sinon il vous faudra tout garder en mémoire.

Tapotant son doigt sur sa tempe pour accompagner ses mots, il se plaisait quelque peu à l'amuser de cette étrange façon. Car à bien y penser, c'était la première jeune femme qu'il eut rencontré en tête à tête aussi verte d'âge. Plus que lui en tout cas.

Mais il va falloir attendre demain pour cela. Je suis las de cette journée et je n'ai d'envie que pour ma chambre. J'ai fait préparer un lit pendant notre conversation et j'espère qu'il vous siéra. Et sur ce, Kara, je vous souhaite une belle nuit.

en correspondance avec @Kara Luces

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