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(fini) Là où le vent nous porte — Neriah;
Opaline

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Opaline

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Sujet: (fini) Là où le vent nous porte — Neriah;   Jeu 20 Aoû - 16:45

Là où le vent nous porte
Il paraît que le meurtrier revient toujours sur le lieu du crime.
Face au gouffre, Opaline hésite. Est-elle son propre meurtrier ? Cela signifie-t-il qu’elle répond au cliché ?

Assise par terre, silencieuse, la verte observe l’immensité lointaine. Elle ne se souvient plus. Elle a beau chercher, sa mémoire ne revient pas. Il paraît que c’est ici que tout a eu lieu. La fin de sa vie, le début de la nouvelle. Mais rien ne se passe. Il n’y a pas de nouvelle connexion dans sa tête, pas d’illumination. Elle n’a pas l’Eurêka dont tout le monde parle.

C’est la même chose que d’habitude. Le même silence pesant, lourd, qu’elle ne parvient pas à combler.

Ses yeux se perdent dans sa contemplation. Elle regarde sans regarder. La désagréable impression d’entendre son cœur battre dans ses oreilles. Le vide, l’immonde vide, l’immense vide. Il est là. Comme si Opaline pouvait le toucher. Le saisir. L’étreindre pour se sentir encore plus seule.

Un soupir.
Elle cille, détourne le regard.

À ses côtés, le phare s’élève, majestueux. L’architecture de ce bâtiment la laisse perplexe. On n’en voit aucun de ce style, alentour. Il est là, seul, unique. Une lumière contre le mal.
Nombreuses sont les histoires qui l’entourent. Il paraît que le phare guide les âmes qui vivent de l’autre côté du Gouffre. De l’autre côté, hein ? Cette réflexion arrache un sourire à Opaline. Y a-t-il réellement un « autre côté » ? Un endroit qui soit accessible, qui ne mène pas à la mort ?

Oui, Opaline. La mort. Celle que tu as traversée.
Cette peine immonde, cette douleur dans ta tête. Cette impression de n’être rien de plus qu’un amas grouillant de sentiments. Tout ça.
C’est juste ça, la mort.


Impassible, la verte émet un long soupir. Face au Gouffre, elle est incapable de comprendre. Incapable de savoir ce qui l’a poussée jusque-là.
Tout le monde le dit, tout le monde le sait. Tomber, c’est mourir. Il n’y a pas de retour en arrière. Plonger dedans, c’est accepter de troquer sa vie contre autre chose. Certains n’en reviennent jamais. Happés par le néant, ils ne ressurgissent jamais. Probablement hachés par les forces incompréhensibles qui s’y exercent, ils n’ont pas la chance de faire machine arrière. Ils n’ont pas la possibilité de revenir.

Opaline ramène ses genoux contre sa poitrine : est-ce que c’est vraiment une chance, finalement, d’être là ? Cette espèce de nouvelle vie, acquise aux dépens d’un autre être, est-ce qu’on peut parler d’une bénédiction ?
Elle pourra voir le monde, le comprendre, le découvrir complètement, oui. Mais à quel prix ?

La démone bouge les yeux. Quelqu’un, non-loin. Une silhouette étrangère. Il y a quelque chose de singulier qui en émane. Quelque chose de très fort.
Quelque chose de terriblement intrigant.

Opaline se redresse lentement, laisse ses prunelles se déposer sur ce nouvel arrivant. Un homme. Il est grand, très grand. Il doit mesurer une bonne vingtaine de centimètres de plus qu’elle. Peut-être un peu plus, elle n’en sait rien. Et il y a cette force, là. Ce truc incompréhensible sur lequel Opaline ne peut pas mettre le doigt.

Un mystère.
Opaline adore les mystères.

« Besoin d’un bol d’air frais ? »

Un grand sourire étire ses lèvres. Il est éclatant, sincère. On a tous besoin de s’aérer les idées, à un moment ou un autre.
Même quand on a juste un vide à la place des pensées.

« Opaline, enchantée. »

Un pas après l’autre.
Peut-être que cette rencontre est de bon augure ? Peut-être que c’est une nouvelle malédiction.
Mais elle n’en saura rien si elle n’essaye pas.


Neriah Lothbrok

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Sujet: Re: (fini) Là où le vent nous porte — Neriah;   Ven 21 Aoû - 22:13

De ce geste simple et académie, la lumière se louvoya, éventrant l'espace d'un portail circulaire où je pénétrais sans plus de négligences pour que j'estimais être la destination voulue. D'ordinaire, les vertus d'un voyage prenaient le pas sur la simplicité magique, exception faite de quelques pressantes affaires—dont mes imminents besoins de quiétude. Les yeux plissés devant l'aveuglante lumière d'un astre au zénith, mon corps caressa les bienfaits de la bourrasque ambiante, avant même d'en percevoir la beauté : au milieu d'un paysage idyllique, nulle âme ne semblait ébranler ma solitude recherchée. Le Lac aux Joyaux, affublé de son allure féerique, était aussi bonace qu'à l'accoutumée, mais ne gagna pas les faveurs de mon attention : un coup d’œil sporadique, par habitude, raviva l'agacement de ma dernière visite ici. L'épisode n'était pas traumatique, mais suffisait à m'inspirer le regret quant à mes choix de gîte. Je nantis mes neurones au service d'une réflexion plus logique, adulant l'acabit de ce point d'intérêt.

Un phare dans l'obscurité
Un espoir surplombant la médiocrité
L'endroit est mystérieux, impose sa splendeur face à ce monde
Qui, prisonnier, voit le Gouffre se creuser,
Imposer l'ignorance à ses autochtones.

Le phare dont j'arpentais les alentours, me happait à ma moindre sensation : la chaleur grandissante de mes muscles, les écorchures, le souffle rauque d'un effort soutenu—toute émotion susceptible de me rappeler ma fragile condition humaine. Ce sentiment retroussait mes instincts, rendait mon esprit éligible à l'imperfection : une déchéance, inadmissible pour un prédateur, qui me laissait profiter d'un paysage que je ne souillais du moindre crime. Au loin, gracieusement lovée au creux de ce paradis étriqué, une silhouette s'en imbibait les bonnes grâces. Naturellement allégé par les circonstances, mon pas se fit dansant, battant l'irrégulière mesure d'une ode à l'insouciance. Cette mélodie vibrait au creux d'un cerveau rendu presque léthargique, l'aveuglant de l'horrifiante vérité jusqu'à une proximité où, même émoussés, mes sens puissent s'en délecter. Alors, l'ode devint marche funèbre ; le puérile devint putride alors que le parfum, supposé délicat, m'alarmait de la répugnante nature de cet être. Son apparence, si soignée, dont le charme était vouée à une dangereuse séduction, se diluait face à l'omniscience de mon regard glacial : ces écœurantes formes de vie—si tant est qu'il s'agissait d'une vie—n'existait qu'au bout de ma lame ébène, et dont les sensations se rappelaient à moi.
Je ne suis pas enchanté de votre présence, anormalité que vous êtes. Les démons courtois sont les plus dangereux, car leur malice est une parfaite couverture—mais sur ce point, j'ai bien peur, Opaline, que vous n'ayez manqué de chance.
Le tableau avait des inflexions ironiques, oxymore d'un joyeux démon et de son morbide traqueur, dont il pensait agir pour le bien. Mes torts s'attardaient à l'impolitesse, dont les conséquences m'apparaissaient médiocre de gravité : l'imprudence, quant à elle, pouvait amener bien des morts—car les démons, tout jovial qu'ils espéraient paraître, représentaient un réel danger.
Ceux de votre espèce que j'ai traqué ne survivaient pas bien longtemps, aussi ai-je encore des doutes sur les raisons qui vous poussent à pareille comédie. Je n'ai nulle intention de vous nuire, car ce serait fort discourtois vis-à-vis du traqueur à votre charge.
Un incipit qui, s'il jetait un froid sur la bonne humeur espérée par la démone, avait le mérite de poser les bases : son numéro de charme, tout sincère qu'il puisse espérer devenir, ne saurait ébranler ma méfiance.
Vous avez vu juste, cependant. Et vous, qu'espérez-vous trouver ici ? Le mensonge, vous l'aurez perçu, s'avère inutile.


Opaline

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Sujet: Re: (fini) Là où le vent nous porte — Neriah;   Sam 22 Aoû - 18:32

Là où le vent nous porte
Les petits chiens sont ceux qui aboient le plus fort. En leur ouvrant la bouche, il est aisé de remarquer à quel point leurs crocs sont les moins acérés. Ils sont les moins dangereux, les plus frêles. Les plus faciles à faire fuir.

Un large sourire étire les lèvres d’Opaline. Cet homme est un petit chien. Il est hargneux. Il n’est pas content. Il veut probablement faire la bagarre, lui rappeler à quel point elle n’est qu’un monstre.
Oh, il peut aller dans ce sens. Il peut tenter le coup. Il peut tout tenter, à vrai dire. Ça ne la heurte pas le moins du monde.
Ça l’amuse.
Ça l’amuse de voir à quel point l’Homme tente de trahir sa fébrilité, lorsqu’il est à la fois proie et prédateur.

Elle dodeline de la tête. Droite, gauche. Gauche, droite. C’est un monstre. C’est un danger. Elle est souriante, donc malicieuse, donc il faut l’éradiquer.
Cet homme va vite en besogne.
Il a l’air à cran.

Opaline croise les bras sur sa poitrine. Son sourire ne faiblit pas, au contraire. Il semble que plus son interlocuteur tente de lui jeter des casseroles, plus elle a envie de comprendre ce qui le rend aussi colérique.

Tu es un monstre, Opaline, te rends-tu compte ? La pire espèce. Les créatures comme toi ne méritent que d’être traquées. Brutalisées. Tuées.
Brrr, Opaline. Tu es un monstre.


Un pas en avant, puis un autre. Elle ne fait même pas l’effort de se téléporter. Vu le personnage, il se jetterait à son cou et partirait du principe qu’elle agit pour lui nuire. Il faut trouver une manière de l’approcher pour qu’il cesse de montrer les crocs. Ce ne sera pas forcément facile, mais c’est un challenge pour le moins … intéressant.

« Avant de vous raconter mes histoires, peut-être faudrait-il revenir sur vos propres paroles. »

Sa voix se fait claire, naturelle, sans fioriture aucune. Pas besoin de brandir le masque, pas besoin de tenter quoi que ce soit. Il n’y a ni comédie, ni manipulation. Cet homme est d’une paranoïa certaine, que la verte ne peut désamorcer sans s’en approcher lentement. Faire patte blanche.

Au fond, si elle ne voulait pas tant savoir pourquoi il montre autant les dents, elle l’aurait laissé partir. Elle aurait passé son chemin.
Mais voilà, Opaline est Opaline. Qui serait-elle si sa curiosité ne la poussait pas vers le danger ?

« Vous dîtes que je suis de la pire espèce. Que je suis un monstre. Vous dîtes aussi que vous ne cherchez pas à me nuire. N’y a-t-il pas quelque chose qui vous choque, dans toutes ces paroles ? »

La démone soupire. Sur le papier, il a raison. Toutes les informations leur indiquent, à l’un comme à l’autre, qu’ils sont en danger. Ils pourraient s’attaquer, libérer la haine qui les dévore, faire en sorte de mettre l’autre au tapis.
Seulement, voilà.
Opaline n’a pas de haine à libérer.

« Je vous apparais probablement belle, séduisante. Cela doit vous faire peur autant que cela vous répugne. Parce que vous m’imaginez directement comme la pire créature au monde. Pour autant, je n’ai pas levé le petit doigt et je ne vous ai pas attaqué. Or, vous savez aussi bien que moi que j’aurais pu me téléporter à votre hauteur pour engager le combat depuis déjà un bon moment. Mais, je vous le demande … Quel intérêt aurais-je à faire ça ? »

Son sourire s’adoucit.

« Vous ne voulez pas me nuire et je ne compte pas vous nuire non plus. Autant dire que nous sommes dans un statu quo étrange, qui dérange certainement votre position, mais qui est indéniable. Vous ne me tuerez pas, je ne vous tuerai pas non plus. »

Elle hausse les épaules, fait un pas de plus. Petit à petit.

« Peut-être suis-je de la pire espèce. Peut-être suis-je une immonde créature et je ne mérite que la mort. Mais sur quoi vous basez-vous pour dire ça ? Votre entraînement ? Mon statut de femme morte revenue parmi les vivants ? Seraient-ce là vos uniques arguments ? »

Opaline inspire profondément, expire. Elle ouvre les bras en grand.

« Choisissez. Vous pouvez me tuer ou simplement m’approcher. Vous pouvez tenter de me nuire, ou tenter de me comprendre. Élargir votre horizon pour voir au-delà de votre perception étriquée. »

Confiante ou cinglée, difficile de le dire. Probablement un peu des deux. À vrai dire, Opaline saura se défendre s’il lui saute à la gorge, alors elle n’est pas si inquiète. Mais elle veut savoir. Elle veut le comprendre, autant qu’elle désire être comprise. Une situation ambivalente, où Opaline manifeste tant d’intérêt qu’elle accepte d’être sous les feux des projecteurs.

« Je suis ici pour comprendre. C’est ici que je suis morte, la première fois. Je ne m’en souviens pas et je ne saisis pas les raisons qui m’ont poussée à dépasser la barrière. Ironique, n’est-ce pas ? Vous pouvez choisir de me croire ou décider que je mens. Je ne peux vous pousser dans une direction ou une autre. C’est un quitte ou double. »

Les bras toujours grands ouverts, elle les laisse retomber le long de ses hanches.

« Mais la vie n’est-elle pas toujours un grand jeu de hasard ? Accepter de prendre le risque, soit pour être récompensé, soit pour mourir. »

Ses prunelles viennent s’ancrer dans les yeux de son prédateur, qu’elle ne lâche plus du regard.

« Que ferez-vous ? »


Neriah Lothbrok

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Sujet: Re: (fini) Là où le vent nous porte — Neriah;   Dim 23 Aoû - 15:34

Là où le vent nous porte, nous nous sommes rencontrés.
Là où le vent nous porte, méfiance et douceur confrontés.
Là où le vent nous porte, là où la traque m'emporte,
Fierté comme aigreur, nous étions opposés.
Ses paroles résonnaient contre la paroi de ma vacante empathie, forçant mon attention ; d'une logique presque implacable, me laissant en proie à ces tergiversions violentes. L'appel du devoir, pilier des vestiges de mon honneur, s'instaurait comme une honte nouvelle : l'impassibilité oubliée, un esprit poussé au vice sous le joug de ces arguments épars. En ce livide monologue, j'appréciais quelques métaphores amusantes, à l'instar d'un dilemme dont l'issue m'était cependant claire, à l'inverse de sa résolution.
Vous vous méprenez, Opaline.
Rendus vitreux par l'incompréhension de mes propres actes, mes yeux s'attardèrent sur ce candide visage. Tout en elle—en eux—en appelaient à une douceur hypocrite, à l'appréciation de leur compagnie ; le confort en couvrait toute disgrâce, pour ces créatures nécrosées dont le corps n'avait rien à faire là. Le cycle de mort et vie, inhérent à notre éphémère et pittoresque existence, trouvait sa fin ici ; face à ces atrocités malveillantes, dont j'étais chargé de les tenir au silence.
Vous ne me répugnez pas et je n'éprouve nulle haine. Je ne saurai dire si vous êtes un monstre mais vous êtes anormale, du moins l'est votre présence en surface.
Mon ton n'avait rien d'irascible et glissait comme l'eau sur l'asphalte, dans une honnêteté si limpide dont je collectais souvent les vertus. Le mensonge, avais-je estimé depuis plus d'une décennie, ne m'apporterait rien de bon, et l'imprudence de ma franchise n'avait jamais su nuire à mon efficacité. Par ma force, j'évinçais tout obstacle d'une justice privée d'éthique, et dont le monde ne garderait que des cendres.
Vous êtes un démon et je suis un traqueur. N'y voyez rien de personnel car à l'inverse, vous épargner n'est pas un acte de pitié.
C'était de la courtoisie—et un brin de curiosité, là
Où le vent nous porte, où des vérités sont soufflées,
Là où la traque m'emporte, où le sang ne saurait couler.
Une discussion anodine, encore que la haine s'en improvisait manteau ; entortillant les doutes dans une curiosité malsaine. Peut-être n'était-ce pas de son fait—car elle s'était montrée imprudente, funambule sur le fil de la vie, si tant est qu'elle en possédait encore : ce frêle corps, monstrueusement coloré, avait cessé de tourner, du moins, sous l'autorité d'un cœur encore battant.
Votre vision n'est pas erronée, j'en conviens, mais que vous apporterait mon empathie ? Quelques perceptions innovantes ne sauraient m'arrêter si d'aventure, j'étais en charge de vous. Vous non plus, à vrai dire.
Ma voix prit des inflexions plus curieuses, dégagées de la froideur dont j'avais omis l'importance. Sur ce point, elle avait gagné—et comme une enfantine vengeance, je la laissais, un frêle moment durant, entrevoir l'aura ébène dont mon corps se couvrait souvent. Des décennies de meurtre, aux états d'âme si variés qu'ils en perdirent toute couleur ; un entraînement acharné, à la limite de ce qui se faisait d'humain—j'étais un monstre, moi aussi. Pire, à n'en pas douter. Et cet échange, si déconcertant, parvenait presque à me le faire oublier.
Je reconnais votre résolution, Opaline—alors discutons. Tuer est un choix. Il m'intéresse de savoir si mourir l'est également.


Opaline

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Sujet: Re: (fini) Là où le vent nous porte — Neriah;   Lun 24 Aoû - 17:13

Là où le vent nous porte
Cet impérieux besoin de la contredire. D’avoir l’ascendant. De lui montrer qu’il est traqueur, non le traqué.
Ils sont face à face, deux entités contraires, destinées à se nuire. Ils se regardent, se jaugent, s’observent. Si la première est mue par une insatiable curiosité, le second semble indisposé à autre chose que la violence. Il a besoin de la ramener à son état de vie, celui d’être un démon, rien qu’un démon. Un être qu’il est censé vaincre, à qui il est censé nuire.
À vrai dire, Opaline a l’impression de le comprendre. Il est son prédateur naturel, autant qu’elle pourrait l’être à son égard. Il a besoin de dresser cette solide barrière entre eux.
Pourtant, son honneur, son entraînement et son cœur semblent être mis à rude épreuve. Il ne traversera pas ces quelques mètres qui les séparent. Il ne les enjambera pas pour la détruire.

Ils se livreront à une joute électrique, dont la tension fait vibrer les membres d’Opaline. Ce sera une guerre silencieuse, sourde, où le meilleur prédateur sera celui qui emploie le mieux les mots.
Un sourire sur ses lèvres claires.
C’est un jeu qui s’annonce amusant. Dangereux, mais amusant.

Opaline est une anormalité de ce monde. Une créature morte, pourtant vivante. Un être qui ne devrait plus fouler le sol, mais qui a trouvé une faille pour y revenir. Encore une fois, le traqueur n’a pas tort : Opaline défie toutes les lois essentielles de leur monde. Ce qui est mort devrait rester mort. Mais non. Certains êtres dépassent cet entendement. Chacun son petit truc : certains manipulent la magie, certains se transforment, certains sont capables de choses plus incroyables encore. Elle, sa particularité est d’être un démon. Une morte parmi les vivants, qui s’y fond autant que possible, mais reste un monstre malgré tout.

Néanmoins, il y a un endroit où cet homme se trompe. Très fort, le traqueur, mais il montre encore des failles que la démone ne peut laisser passer. Des failles qui pourraient lui coûter cher, s’il se trouvait en situation périlleuse.
Son sourire s’affirme, illumine son visage de douceur. Elle n’est pas nocive, elle n’est pas non plus un danger. Pas dans cette situation. Pas pour le moment.

« Vous avez tort. »

Elle pouffe.

« Enfin, tort et raison, ce qui est assez amusant. »

Opaline penche doucement la tête. On dirait une poupée. Dans beaucoup d’histoires sombres, cette poupée serait le plus redoutable des monstres, la créature la plus à-même de mettre le monde à feu et à sang. La créature la mieux taillée pour plonger ses victimes dans les pires cauchemars. Mais Opaline n’est pas une poupée inspirant la terreur. Elle est un démon. Une créature dont les sourires semblent causer l’effroi chez le traqueur, alors qu’ils réchauffent le cœur de ceux qui ne connaissent pas sa nature.
Pourquoi se limite-t-il à ses connaissances ? Pourquoi s’obstine-t-il à l’observer comme une anormalité ? Elle n’est pas complètement humaine, pas complètement inhumaine. Elle est sur l’interstice indéfinissable de leur monde. Ne pourrait-elle pas vivre dans ce monde, ceci dit ? Y vivre comme un autre, tant qu’elle ne cause aucun dommage ?
Son esprit étriqué la surprend. Peut-être parce qu’elle est de l’autre côté de la barrière des vivants.
Un soupir. Il ne la comprendrait pas. Et c’est en cela qu’il l’intéresse.

« Je ne veux pas de votre empathie, Monsieur le Traqueur. Je sais pertinemment que nous ne pouvons que cohabiter, jusqu’à ce qu’un jour votre mission soit de m’éradiquer. Enfin, si on arrive jusque-là. » La verte hausse les épaules. « Je n’ai jamais désiré votre empathie. C’est parce que vous me traitez comme une anomalie, que vous êtes aussi intéressant. Parce que vous voyez en moi ce que beaucoup ne peuvent percevoir. »

Elle soupire une nouvelle fois.

« Maaah … J’avoue ne pas aimer être perçue comme un monstre, il faut avouer que c’est un peu offensant. Mais vous ne cherchez pas à faire de détour. Vous ne cherchez pas à me plaire. Vous avez une mission, un code. Vous faîtes votre travail, comme je pourrais faire le mien. Pensez néanmoins à ne pas vous oublier au milieu. À ne pas oublier qu’il y a des nuances, dans votre palette de couleurs. »

Ses prunelles se relèvent, caressent la silhouette qui lui fait face. Son sourire revient, entre prédation et douceur.

« Je ne suis pas qu’un monstre. Enfin, je ne pense pas. Je ne pense pas non plus être juste une anormalité. Je suis probablement plus que ça. Tout autant que vous êtes plus qu’un traqueur, Monsieur. Je doute que vous ne vouliez être que ça. Je doute aussi que vous ne vous identifiiez qu’à ça. »

Opaline fait un pas en avant.

« La preuve. Vous voulez comprendre, vous aussi. N’est-ce pas ce que l’Homme tend à faire, tout au long de sa vie ? Comprendre ce qui lui échappe, pour mieux l’apprivoiser. »

Un voile passe sur son regard.

« Pour mieux le vaincre. »

Elle se met à rire. Cet homme est vraiment très intéressant. Il défie toutes ses convictions, toutes ses habitudes. Il est le traqueur, le prédateur qui peut lui sauter à la gorge d’un coup, sans prévenir, pour tenter de la mettre en pièces. De la même manière, il est l’humain, la proie qui pourrait se faire transpercer de part en part, sans comprendre ce qui lui arrive.
Ils sont dans une ambivalence qui rend Opaline extatique. Qui lui donne envie d’aller plus loin, encore. Peut-être de se battre, ne serait-ce que pour le jauger. Pour comprendre.
Mais elle ne peut pas se permettre de mourir.
Pas encore.
Pas alors qu’il existe.

Elle hausse les épaules.

« Bah ! Vous voulez savoir si mourir est un choix. Je vais donc vous répondre. »

Son sourire redevient éclatant, dénué de tout sous-entendu.
L’heure de mettre les lumières sur elle. L’heure de briller, un peu, sous les yeux sombres de son prédateur.
Face à cette aura néfaste, plus sombre encore que la sienne, elle en est certaine.

« Je n’en sais rien. Je suis revenue ici, d’un coup, sans comprendre ce qui se passait. Avec un vide à la place de mes souvenirs. Il paraît que je suis tombée, là, au-delà de la barrière. Une glissade, un pas de trop, je ne peux vous le dire. Seulement, voilà, je suis partie, je suis revenue. Aujourd’hui, je suis l’anormalité que vous exécrez tant. »

Nouvel haussement d’épaules. Opaline tourne sur elle-même.

« Regardez-moi. Regardez-vous. Est-ce qu’on a envie de mourir ? Je ne crois pas. Je pense néanmoins qu’on suit une autre envie, un autre besoin. C’est cette insatiabilité qui nous mène à la mort. Ni plus, ni moins. Peut-être avez-vous ce vice, vous aussi, qui pourrait un jour vous coûter la vie. »

Peut-être. Peut-être pas.
Peut-être est-il au-delà de l’humanité, ici aussi. Peut-être est-il anormal à sa manière, qui sait ? Bel et bien vivant, mais toujours légèrement différent. Suffisamment pour ne pas s’inscrire entièrement dans l’humanité, sans pour autant ne pas s’y inscrire du tout.
Funambule à son tour, il progresse sur le long fil de sa propre vie, en arrachant celle de ses cibles, autant que possible. Tombera, tombera pas, il est impossible de le dire.

« Avez-vous d’autres questions, Monsieur le Traqueur ? »

Qu’il plonge, qu’il plonge plus loin encore.
Plus profond dans l’abysse où sont emportées leurs âmes tachées d’anormalité.


Neriah Lothbrok

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Sujet: Re: (fini) Là où le vent nous porte — Neriah;   Lun 24 Aoû - 20:56

Que je plonge, que je plonge plus loin encore,
Dans cette abysse dont elle seule connaît les limites.
Que je plonge dans ces ténèbres dont je me suis fait maître, âme éprise d'une noirceur sans pareille. La démone circonspecte, comme si le genre faisait du moindre sens ; impose ses paroles, comme une tirade dont je ne vois pas l'issue, mais dont l'objectif m'apparaissait aussi dangereux que limpide.
Elle voyait davantage, sans l'omniscience de mes yeux magiques,
Elle voyait plus loin, en dépit de l'instinct qui guidait mon esprit.
Et soudain, sous le rayonnement doré de ces joviales prunelles, sous l'approbation silencieuse d'une âme éclopée, noircie jusqu'à la corruption ; sous un aval doucereux, comme une malsaine tentation, l'ombre d'un espoir faillit se laisser attirer.
Je ne vous exècre pas, répétais-je enfin. Et je n'ai pas dit que vous n'étiez qu'un monstre, pas davantage que vous en étiez un.
Opaline, dont l’étymologie caressait la justesse de mes érudites pensées ; et je m'autorisais un battement de cils face à l'innocence de ce qui constituait sa fin. Une bascule, une maladresse, le terme précoce de ce qu'on ne pouvait vraiment qualifier de vie—sans que la suite n'en soit plus avenante. L'anomalité, dont j'avais tranché la définition, me semblait bien injuste ; l'empathie, pour un être mortuaire, n'en demeurait pas moins absurde. Traqueur de si longue date, jusqu'à en perdre raison ; en fallait-il qu'elles en perdent toute légitimité ? Meurtrier sans vergogne, au nom de quelques convictions si aisément évincées par une étrangère ; fallait-il se remémorer le mal, pour justifier le mien ?
Faites-vous grand cas de cet humain que vous avez lié ?
De cette âme que vous avez damné aux mêmes tourments que moi, la condamnant à la nuit. De ce Gouffre qui s'accaparait les morts, comme un vide infini, que gardait-elle comme souvenir ? Faites-vous grand cas du monde dont vous troublez l'équilibre ? Pourtant, au sein de si extrêmes réflexions, l'étanche possibilité d'une résurrection involontaire troubla mon esprit ; ma volonté flanchait, mais non d'une faiblesse dont je répugnais l'existence. Mon sens du devoir était intact, me rassurant quant à ma décision future : ces écarts de scepticisme, s'ils me poussaient au vice de la curiosité, ne suffiraient à restreindre ma lame.
Vous êtes terriblement curieuse. Votre curiosité vous rend bavarde, imprudente, et j'ai fort à penser qu'elle vous a causé bien des torts.
Tué, si j'oserais présumer—et le mot s'effrita dans ma gorge. D'imprudence, car à mon tour, je fais les frais de son fatal défaut, je m'avance : le regard droit semble voir au-delà de ses iris ambrés, capturant toute parcelle de cette âme morte à qui une volonté, un amour, un brin d'humanité semble avoir survécu. Ma main s'avance, passerelle d'une entente improbable ; missionnaire de confiance, et non d'une mort dont elle s'est accoutumée.
Frôlant cette peau, froide et putride,
Cherchant à comprendre, plutôt que de supprimer.
Oublions nos différends et pour l'heure, laissez-moi vous rendre la faveur en répondant à vos questions.
Là où le vent nous emporter, sans consentement quémandé.
Là où le Gouffre nous traîne, loin de toute empathie partagée.


Opaline

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Opaline

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Sujet: Re: (fini) Là où le vent nous porte — Neriah;   Mar 25 Aoû - 17:06

Là où le vent nous porte
Pas un monstre. Juste un être qui n’a pas le droit de vivre. Ou de revivre.
Ça lui convient.
Elle sourit.
Qu’il la considère comme il le souhaite, à vrai dire. La situation se réglera d’elle-même tôt ou tard, sans qu’elle n’ait trop besoin d’intervenir. Pour le moment, c’est un jeu de chat et de souris, où le traqueur flirte avec les limites de sa condition, tout autant que la démone. Une partie d’échecs, où chacun pose ses pions, tour à tour, en espérant atteindre le roi adverse.

La progression se veut lente, progressive. Ils s’observent mutuellement, prennent le temps de voir quelle pièce est posée, à quel endroit, de quelle manière. Ça va dans un sens, puis dans un autre. Chacun prend l’ascendant sur l’autre, encore et encore.
Alors que les pièces tombent petit à petit, d’autres se lèvent pour prendre leur place. Jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus.

Le Traqueur s’aventure un peu trop loin, dépasse une ligne inacceptable. Celle de l’humain. De l’Homme. De son pactisé.
Elle se mord la lèvre. Que veut-il savoir ? Pourquoi s’immiscer un instant dans cette faille ? Pourquoi tenter de gratter de ce côté ? Opaline est Opaline, nul besoin de s’intéresser à ce qu’il y a au-delà. Néanmoins, elle ne peut laisser le silence répondre au Traqueur : il l’interpréterait certainement de la mauvaise manière.
La verte hausse doucement les épaules.

« L’Homme, en général, est d’une importance capitale. Je vous laisse imaginer comme je peux considérer celui auquel je suis liée. »

Peut-être est-ce trop en dire. Peut-être n’y a-t-il pas assez d’informations, au contraire. Mais Opaline ne peut se permettre d’en dire plus, ou d’être moins vague. Elle ne voudrait pas mettre son protégé en danger, bien qu’il sache parfaitement se défendre. Ce traqueur a beau ne pas lui vouloir de mal, elle ne peut être imprudente. Un changement de cible et Alexei serait probablement la cible principale. Ou alors, son code d’honneur dépasse ces fourberies : il viendrait chercher sa tête et uniquement sa tête. Cette interrogation pique sa curiosité à vif : elle veut tout savoir.

Le Traqueur poursuit, s’aventure sur un terrain bien connu d’Opaline. La curiosité, hein ? Bavarde, imprudente. Probablement d’autres torts causés par ce vilain défaut. La démone penche la tête, arbore un large sourire. Il a compris. Il a probablement mis le doigt sur la caractéristique la plus marquée d’Opaline. Il comprend vite. Pas étonnant que sa réputation le précède. Pas étonnant qu’il soit aussi doué, si tant est qu’on puisse parler ainsi d’un meurtrier.

Elle dodeline de la tête, ne répond rien. Il s’approche, effleure sa peau du bout des doigts. Une caresse drôlement chaude, pour une âme aussi glaciale. Opaline lui sourit, d’un sourire rempli de curiosité. Elle est plus intriguée que jamais. Il s’ouvre, s’offre à la proie et au prédateur. Il marche dans un monde qui n’est plus le sien. Il s’aventure dans cet univers étrange, où la curiosité est la seule règle qui existe. Où les réponses aux questions ont tellement plus de valeur que le reste.

« Faisons ainsi. »

Plongeons ensemble, droit dans l’abysse.
Là où le vent nous porte, à l’opposé de nos convictions.
À l’opposé de nos peurs. De nos rôles.
À l’opposé de ce que nous sommes.
Pour mieux nous apprivoiser, avant de mieux nous haïr.


Opaline lève une main délicate, l’approche du visage du Traqueur, sans jamais le toucher. Une sorte de contact à distance, qui n’attend que d’être accepté pour avoir lieu. Mais la main retombe. La démone se fascine, se passionne, pour cet être qui a tant de choses à lui raconter. Tant d’histoires, si sombres, pourtant si incroyables.

« Dîtes-moi, Monsieur le Traqueur, pensez-vous que la fin justifie les moyens ? »

Elle se mord la lèvre.

« Pensez-vous qu’un humain puisse mourir pour le bien de votre mission ? »

Tombe la question comme un couperet. Opaline veut savoir. Elle veut être certaine de pouvoir faire confiance à cet être. Avoir la certitude que, s’ils s’affrontent un jour, tout se fera dans les règles. Dans un fair-play indéniable.
Sa question, d’un sérieux presque inhabituel pour elle, est rapidement suivie par un sourire plus large encore, qui dévoile une dentition blanche, presque parfaite.

« Je suis curieuse, vous l’avez dit vous-même. Vous offrir ainsi à moi pourrait vous mettre en péril, n’en avez-vous pas peur ? »

La main se relève, se pose sur la joue. Opaline laisse ses prunelles s’accrocher à celles du traqueur.

« N’avez-vous pas peur de vous offrir au démon ? »

Elle la laisse un millième de seconde, juste assez pour capter la sensation de sa peau contre la sienne. La mimique sur ses lèvres n’a pas disparu, mais elle a reculé d’un pas. Une fausse menace, proférée sous l’envie de jouer, plus que l’envie de lui faire peur.
Plongera-t-il ? Acceptera-t-il de la suivre, alors qu’il la sait dangereuse pour lui, autant qu’il peut l’être pour elle ?
Dans quel sens iront-ils ? Le vent les portera-t-il sur la bonne voie ?
Opaline veut savoir. Opaline veut en avoir le cœur net.
Opaline, dans son éternelle course à l’inconnu, aux réponses à ses questions. Jetée droit dans le Gouffre, encore une fois, sans peur, sans remord. Parce qu’à la fin de sa chute, elle y trouvera Neriah, les mains chargées de réponses.


Neriah Lothbrok

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Sujet: Re: (fini) Là où le vent nous porte — Neriah;   Mar 25 Aoû - 23:38

Le contact est éphémère, trouble mon corps devant sa sensation prosaïque : le danger du toucher, dont jaillissement de flammes n'aurait su me surprendre, vient à soutenir ses dires quant à la banalité de son existence. La conjoncture me prend de court, agrège mes yeux en un papillonnement d'incompréhension : les démons étaient spéculés comme des êtres immondes, pétrifiés au-delà de la mort. Leur corps, de ce qu'en disaient les prétendus érudits, trouvaient sens dans un entre-deux putride et exempte de sensations véritables : la chaleur n'y trouvait sa place, pas plus que les quintet des sens. Cette intimité, en lieu et place d'une mission morbide, dégoupillait quelques infondées rumeurs : en dépit de leur indéniable anormalité, ces créatures étaient faites de chair. Par nature, ces êtres se voulaient malfaisants, soutirés à une infinie agonie ; par besoin, leur raison s'éclipsait dans un abîme où ne se trouvait nul repère. Il n'y avait que le vide, cette interminable obsidienne qui se voulait reine ; il n'y avait que le noir, dont la moindre notion, de la solidité du sol à la temporalité du moment, où les moindres certitudes se voyaient englouties. Le Gouffre était ainsi fait, portant les morts jusqu'à cette réincarnation absurde dont ne surgissait que du mal. Selon ses dires, avec lesquels le mensonge ne semblait nouer le moindre intérêt, elle n'avait souvenance de ces faits, se complaisant dans un oubli qui lui suffisait : cette nouvelle vie, malgré la noirceur assumée de sa nature, ne la laissait tendre vers une folie malévole.
Ce n'est qu'une hypothèse, mais l'expérience de l'abysse peut être ce qui détraque le corps comme l'esprit des morts jusqu'à ce résultat. En ce sens, votre amnésie expliquerait votre personnalité unique.
Et voilà que de nocivité, nous étions passés à la théorie : rapprochés si intimement que le contact en fut permis, appâtés par une curiosité si forte que le relâchement en était presque acquis. Mon attention, toutefois, demeurait inchangée, allouant chaque bribe de mon esprit, chaque muscle de mon corps à l'émancipation du mal à venir. Privé de toute la confiance que je l'estimais mériter, en quelques instants où la folie outrepassait ma raison, ma méfiance demeurait fer de lance de mes actions.
Oui. Car selon moi, les crimes, les meurtres comme les champs de bataille ne se laissent pas adoucir par quelques réconforts hypocrites. Je suis un traqueur, un humain de la pire engeance qu'un brin d'honneur ne suffira pas à sauver.
Oui, car un humain ne valait pas mon importance,
Oui, car mon hubris en corrompait mon rôle.
Désespérée, peut-être, mais davantage désemparée par l'intérêt qu'un démon trouvait à pareille question, ma voix resta en suspens, la bouche entrouverte face aux inflexions terriblement humaines qu'elle me présentait. Alors, en l'instant où la frontière de nos deux mondes, de nos deux êtres se voulait nébuleuse, à l'instant où nos antipodes se laissaient aimanter, comme d'évidence, mes pensées firent silence.
Perdues dans le doute, égarées dans le gouffre ;
Troublées par la tolérance, par le crédit que je lui accordais.
Peut-être ai-je peur de me tromper de voie. Mais quand bien même d'autres vous ressembleraient, le sacrifice de quelques macchabées ne serait-il pas acceptable, s'il pouvait instaurer l'équilibre ?
Avais-je véritablement peur ?
Non. Car j'avais foi en mon propre jugement.
En ma propre force, indéniable et inégalée. Mais était-ce ce qu'elle voulait vraiment dire ? Au nom de mes compétences, de mon habilité à me défendre, à découper cette chair mortuaire dont je me persuadais de ne pas haïr la seule présence. Peut-être avait-elle raison, en un sens. Peut-être que j'étais pétri de cette colère dont je niais l'existence—de sentiments puérils, irrémédiablement humains qu'un masque stoïque ne suffisait à cacher. Peut-être que cet entraînement n'était qu'un artifice, un besoin de m'évader de cette peur fétide qui m'en bouffait les entrailles.
Quant à vous, Opaline. Si votre pacte et votre résurrection signifiait la damnation de l'humain auquel vous êtes liée, et auquel vous semblez tenir, que feriez-vous ?
Son geste précédent, presque anodin, ne m'avait pas échappé.


Opaline

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Sujet: Re: (fini) Là où le vent nous porte — Neriah;   Ven 28 Aoû - 18:03

Là où le vent nous porte
Ce qui est amusant, avec cet humain, c’est qu’il en sait probablement plus qu’Opaline sur sa propre nature. Il a l’air d’avoir vécu bien des choses aux côtés de ces êtres qu’il a châtiés. Connaître son ennemi est la meilleure manière de l’aborder, en cela, leur jeu en devient peut-être dangereux. Autant pour elle, que pour lui.
Mais Opaline n’a pas peur de la suite des choses, ou au moins pas assez pour s’empêcher de l’observer.

La démone hoche doucement la tête. Au fond, peut-être que l’abysse a eu raison de sa santé mentale. Peut-être que l’abysse est la cause de son amnésie. Ça expliquerait pourquoi tous ceux qui y tombent, mais en reviennent, finissent par avancer sans savoir d’où ils viennent. Face à cette logique, Opaline ne peut que courber l’échine. Et bénir un peu plus le fait que son pactisé ne soit autre qu’Alexei. Remercier le ciel de l’avoir remis sur sa route, pour lui rappeler, pour l’aider à traverser ses propres ténèbres.

Un sourire étire ses lèvres. Peut-être est-elle aussi particulière grâce à l’abysse. Ou à cause de l’abysse. Ce qui est certain, c’est que les Enfers l’ont recrachée et qu’elle doit désormais vivre avec ce fardeau. Vivre avec l’idée d’être son propre poids, mais aussi celui d’une autre personne.
Oh, ce serait bien plus simple, si elle ne ressentait pas quelque chose d’incompréhensible pour cet humain. Il semble que sa chance soit à double-tranchant. Retrouver un être connu, pour tout réapprendre, tout redécouvrir. Mais le retrouver pour le condamner. Quel supplice.

Ce serait plus simple si les traqueurs, comme Neriah, n’avaient pas pour but de la rendre aux Enfers, une bonne fois pour toutes.
Ce serait plus simple si elle n’était pas un danger, ne serait-ce que par son existence.
Tout serait bien plus simple si elle n’était pas revenue.

Mais si ses pas ne l’avaient pas menée jusque-là, Alexei n’aurait pas vécu de miracle.
Il n’aurait pas retrouvé la femme qui l’avait soutenu jusque-là.
Bénédiction ou malédiction, Opaline se le demande encore. Elle essaye de se poser en être positif, aussi complexe soit cette ambition.

Quand Neriah lui annonce qu’il est un traqueur, que l’honneur ne peut plus rien pour lui, elle déglutit. Il est un danger. Un réel danger. Non pour elle, mais pour Alexei. Si d’aventure il devait s’en prendre à lui, pour une raison ou une autre, Opaline ne réfléchirait plus. Disparaître pour le sauver ne la dérange pas le moins du monde, tant qu’il peut rester en vie et profiter de son existence. Mener à bien ses objectifs.
Sa nouvelle mission est donc de le préserver, quoi qu’il arrive. Pour l’heure, Neriah n’est pas encore un problème, il ne compte pas s’en prendre à eux. Elle n’est pas sa cible. Mais un jour, peut-être … Et ce jour-là, Opaline n’hésitera pas à s’interposer. Se battre de toutes ses forces pour le repousser. Objet de sa fascination ou non, être terriblement intéressant ou pas, peu importe.
Lorsque leur relation virera au conflit véritable, ils ne seront plus rien, hormis deux forces contraires qui doivent s’annihiler.

Le traqueur poursuit sa voie, avec des doutes, certes, mais en étant persuadé de travailler pour l’équilibre. Un sourire narquois étire les lèvres d’Opaline. L’équilibre, hein ? Fadaises.

« Qu’est-ce que l’équilibre, dans un monde où seuls certains êtres ont accès à la magie ? Dans un monde où nous vivons écrasés les uns sur les autres, dans la peur perpétuelle d’être engloutis par le Gouffre ? Je ne me souviens pas de ma vie, mais je connais les grands préceptes de ce monde. Les querelles, les histoires. Je n’y trouve aucun équilibre. »

Elle hausse les épaules.

« Peu m’importe, ceci dit. J’aime observer cet univers, j’aime le comprendre. Qu’il s’y déroule tant de choses ne fait que m’intéresser encore plus. »

Son sourire se fait plus sincère. On note même quelques étoiles, dans ses prunelles. Opaline aime ce monde. Les gens qui le peuplent.
Un bien étrange démon.

La dernière question tombe sur sa tête comme une guillotine. La mimique sur ses lèvres s’efface. La réponse lui semble des plus évidentes, à vrai dire.

« C’est simple. Je me souviens avoir cherché la lumière, pour échapper à la souffrance impliquée par l’abysse. Mais si cette lumière que je chéris tant met mon humain en péril, à quoi bon ? Comme vous le dîtes, j’y tiens. S’il souhaitait ma disparition, peut-être devrais-je simplement disparaître ? Je veux vivre, je veux découvrir le monde. Je sais que ça paraît étrange, encore plus pour un être comme moi, mais je refuse qu’un Homme trouve la mort par ma faute. »

L’Homme est important. L’Homme doit être préservé. Alexei, encore plus.

« Il semble que je ne sois pas assez démoniaque, pour un démon. Que j’aie encore un cœur trop pur, trop sensible. Je n’en sais rien. Je sais néanmoins que l’Homme est porteur de mystères, d’histoires. Je vis pour ces histoires. S’il lui arrivait malheur, qu’adviendrait-il de moi ? Jusque-là, c’est très égoïste, mais étendons l’idée. À quoi bon vivre pour découvrir, si c’est pour que ces découvertes soient pleines de haine ? Si mon existence doit être passée à fuir l’être qui me permet de vivre ? S’il ne voulait plus de moi, je ne pourrais plus vivre. C’est assez simple, je trouve. »

Elle rit doucement.

« Ou peut-être est-ce naïf et je ne suis qu’une idiote. Je n’en sais rien. »

Il en sait peut-être trop.
Peut-être que cette vision des choses est influencée par l’identité de son humain. Peut-être qu’un autre n’aurait pas ce privilège. C’est un « si » auquel Opaline ne peut pas répondre.
Sa vérité se tient dans ces fait, avérés, sur lesquels elle n’a aucun pouvoir : Alexei est son pactisé. S’il ne voulait pas du pacte, s’il ne souhaitait pas rester auprès d’elle, il lui serait probablement trop difficile de continuer à vivre. L’égoïsme seul ne suffirait pas. Elle finirait par fuir et retourner à l’abysse.
Non. Non, surtout pas l’abysse.
Elle se laisserait dépérir.

« Vous parais-je toujours aussi anormale, Monsieur le Traqueur ? Ou plus encore ? »

Un nouveau sourire.

« Avez-vous toujours envie de voir là où le vent vous porte ? »


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Sujet: Re: (fini) Là où le vent nous porte — Neriah;   Mar 1 Sep - 1:26

Ai-je toujours envie de voir, Opaline
La question se pose, légitime scepticisme dont je suis victime
Interminable questionnement qui régit mes principes
Cette vie paisible, dont nombre sont arrachées aux civils
Ces nuits de crime, dont la vue ne trouble même plus mes cils
Ai-je toujours envie de voir, Opaline
Où le vent mène les méphitiques odeurs de ces corps pourris
Laissés là, ballants au bout d'une corde,
Laissés là, au gré d'un vent qui en capture la tavelure.
Le vent me porte
Des crimes qui pèsent
Un silence qui s'alloue aux aveux, car nul mot n'est à la hauteur
Assez immonde, pour ces écarts d'une conduite voulue exemplaire
La parfaite noirceur, gage de cette insatiable folie des grandeurs.
Ai-je toujours envie de voir
Ces crimes, ces erreurs
Ces reproches, ces valeurs
Cette démone, cette candeur
Là où le vent me porte, des regrets de sombres circonstances
Là où le vent me porte, dans ce Gouffre que je répugne tant.
Vous savez, je crois que nous nous sommes bien trouvés.
Une démone pétrie de bienveillance, de cette curiosité survivante ; une démone au cœur d'or, dont j'ai souillé l'innocence ; une démone qui n'en porte que le nom, âme corrompue sans que la folie n'en tire son épingle du jeu.
Sous couvert d'une amnésie salvatrice, d'une âme puissante,
Des airs rébarbatifs ; une douce voix prépotente,
Ses iris comme des pépites précieuses
Ses cheveux comme une verdure dont la vie déborde.
De démon, que reste-t-il vraiment ? De mes certitudes, comment déceler le mensonge ? Le monde s'impose, une fois encore, de cette agaçante anarchie qui m'en broie toute envie ; le monde se moque, de cette factice puissance et des connaissances que je pensais acquises. Le monde se moque, omnisciente entité ; me renvoie à cette sobre condition impuissante.
Mon regard sur votre nature ne changera pas. Celui sur votre personne, en revanche, est bien différent. Je crois en ces principes comme en l'affection que vos yeux laissent échapper.
Car des mots, comme un ramassis de mensonges
Car des promesses, comme un recueil de contes
Comment croire en ses paroles ?
Comment prouver ma croyance ?
Des allégeances opposées dont nous étions jouets
D'un ordre comme d'un gouffre, impalpables influences
Démon et traqueur, prédateur et proie
Douceur et regret—mort et éternité.
Si vous deviez dévier de cette route, je viendrai m'occuper de vous. Non pas en tant que traqueur, mais par égard pour la personne que vous êtes aujourd'hui. Vous êtes quelqu'un de bien, alors peut-être est-ce vraiment une seconde chance pour vous.


Opaline

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Sujet: Re: (fini) Là où le vent nous porte — Neriah;   Sam 5 Sep - 18:50

Là où le vent nous porte
Et alors qu’il domine le Gouffre de toute sa hauteur, qu’il se galvanise de sa puissance, de ses idéaux, de son honneur, il chute.
Il tombe, face-à-face avec ces êtres qu’il s’est juré de rendre à Valdore.
Enhardi par ses principes, certain d’être sur la bonne ligne, il tombe de son fil. Nez-à-nez avec son ennemie jurée, celle qui lui fera perdre pieds, qui peut le tuer autant qu’il peut la détruire.
Elle est là, souriante, bienveillante. Un rayon de soleil dans les ténèbres, là où l’on n’attendrait qu’une immonde tache noire, qui repousse, qui fait peur. Qui donne envie de fuir.
Là où elle est censée être antagoniste, Opaline semble s’élever comme une alliée, ou au moins une figure positive.

Transcender les limites des vivants ne lui suffisait pas. Transcender la logique, c’est plus drôle.
Il faut qu’elle s’illustre comme mue par une douceur infinie, qui dépasse l’entendement. Une douceur qui la sort des menaces que sont les démons, pour la poser ailleurs. Dans une faille étrange, où elle ne correspond à aucune catégorie.
Ni humaine, ni démone.
Perdue dans l’interstice central, qui ne lui permet pas de s’identifier à l’un ou à l’autre.
Un interstice qui lui permet de regarder Neriah droit dans les yeux et lui dire que tout ira bien.

« Nous nous sommes bien trouvés, oui. »

Un sourire. Doux comme une caresse.

« Est-ce précipité de dire que j’en suis heureuse ? »

Elle a envie de poser sa main sur sa joue. Prise d’un violent élan de tendresse auquel elle ne répondra pas, du moins pas tout de suite.
Pas de suite, parce qu’il s’exprime. Parce qu’il se laisse emporter par ce sentiment étrange, cotonneux, qui le plonge dans l’univers d’Opaline.
Un univers où démons et humains sont les mêmes, où seul le fardeau sur leurs épaules diffère. Chacun son poids, chacun ses problèmes. L’essence de chacun n’existant plus réellement, pour mettre tout le monde sur le même pied d’égalité.

Il admet. Il comprend.
Opaline n’est plus juste un démon. Opaline dépasse sa nature, pour s’accomplir et devenir Opaline. Juste elle, ni plus, ni moins.
Son sourire s’affirme sur son visage. Devient plus sûr. Plus doux. Il comprend.
Face au Gouffre, Neriah a laissé tomber ses croyances. Il a baissé sa garde, pour contempler les horreurs de l’autre monde. Pour se rendre compte qu’il n’y a pas que du mal qui en sort.
Qu’il y a, comme pour toutes les règles, une exception.
Et cette exception, il veut s’assurer qu’elle le reste. Qu’elle soit intacte. Qu’elle ne dévie pas de sa voie.
D’une certaine manière, il scelle avec Opaline un pacte d’une autre nature. Celui du traqueur qui la libérera du mal, si un jour elle s’égare.

Cette fois, la démone ne se retient pas.
Elle pose une main sur sa joue, caresse la peau du bout des doigts. Son sourire ne s’est pas effacé. Au contraire, il semble ne plus quitter son visage.

« Alors, ce sera notre promesse, Monsieur le Traqueur ? »

La verte s’en approche un peu plus, réduit à néant la distance qui les sépare. De l’extérieur, elle a l’air de lui faire un câlin. En réalité, la main sur sa joue n’a pas bougé, l’autre s’est posée sur son torse. Les lèvres proches de son oreille, Opaline finit par murmurer.

« Merci. »

Et c’est tout. Elle s’évapore rapidement, disparaît pour réapparaître à sa position initiale. Sur son visage trône une mine amusée.

« Restez comme vous êtes, Neriah. L’Humanité a besoin de quelqu’un comme vous. »

Son nom apparaît pour la première fois depuis qu’ils se sont rencontrés. Comme une manière de rendre toute ça plus solennel encore. Plus réel.
Il est l’un des plus grands traqueurs de leur monde, l’un des plus connus, Opaline ne pouvait pas rater une telle information.
Oui, il est l’un des plus grands traqueurs de leur monde.
Et probablement le meilleur d’entre tous.

Ils se sont réellement bien trouvés.





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