(end)(flashback) ❝ blood of my blood

Clovis & Selena

(flashback) blood of my blood

Deux années d'errance, deux années à ruminer ta vengeance, à cultiver une haine sans relâche envers les briseruniens qui avaient volé le trône à ton père, et à ton frère, au prix du sang versé de toute ta famille. Seule survivant, sans le titre de prince, à peine humain tant tu avais été souillé dans ton entière intégrité.

Revenu à Malronce au bout de ses deux années, par des chemins déserts que tu connaissais par coeur pour les avoir emprunté toute ta vie, tu avais réussi à pénétrer les remparts de Roseraie sans te faire reconnaitre.
Quand finalement la Reine fut annoncée morte, il ne fallut que quelques jours pour qu'un certain Nathanael Mayor te retrouve, et te ramène chez toi. Tes cheveux avaient poussé et le visage marqué par le deuil ne te réussissait pas. Les yeux dans le vide tu n'avais réussi qu'à prononcer ces quelques mots. « Je veux voir Selena Caterna. Amenez-là moi. » Tu avais ordonné maladroitement à peine couronné Roi.

***

Assis sur les marches de la salle du trône, tu attendais, les bras croisés sur tes genoux qu'on t'escorte celle que tu avais convoqué. Tu ne l'avais pas vu ni été en contact depuis tout ce temps, et tu avais imaginé le pire - présumée morte dans tes cauchemars, le corps empilé au dessus de ceux de tes soeurs. La salle du trône était vide, et pourtant résonnait dans les voûtes les cris d'agonie de ta mère qui se roulait en boule alors qu'Antigone retirait son épée du ventre d'Uriel.

Des bruits de pas brisèrent la spirale dans laquelle tu t'étais enfermé et tu levas lentement le visage vers la silhouette devant toi. Elle avait un peu changé, elle aussi.

— « Selena... Je n'arrive pas à y croire. »

Tu étiras un maigre sourire, n'ayant même pas la force de te lever à cause des fourmis dans les jambes. La lassitude tétanisait tes muscles et l'émotion achevait de t'immobiliser.

— « Elle m'a tout pris. Cette ordure est morte mais avant ça elle s'est assuré de tout me prendre. »

—watch me fall apart over you.
Deux ans. Deux années entières à être hantée par ces fantômes, par son échec absolu. Par la mort de celui qui était tout.
Selena était arrivée trop tard, le jour de cette tragédie. Elle avait pourtant couru à travers le palais, crié le nom de Clovis avec l'espoir qu'il réponde. Tout ce qu'elle en avait tiré avait été un énorme coup sur la tête et le vide. Jusqu'à ce qu'elle s'éveille, avec ce vide dans l'âme, pourquoi ce vide ?
Elle avait couru, de toutes ses forces alors que la tête tambourinait. Elle avait ce pressentiment que tout avait changé. Et c'était le cas. Quel cri elle retint en trouvant la famille royale. Une vulgaire pile. Une pile de sang et de chair que Selena n'osa même pas toucher pour vérifier la présence de celui qui importait le plus. Elle avait pleuré. Tellement pleuré au cours de ces deux années. Mais la rage petit à petit avait rongé la tristesse. Elle n'avait pas le temps d'être triste. Antigone était reine et un jour, Selena se promit de lui arracher la tête. Pour Clovis. Pour les Vaudreuil massacrés.
Et ce ne fut pas elle qui eut sa tête mais celui qu'elle n'aurait pas cru de leur côté. Nathanael. Le goût de rage emplit toujours la bouche. Selena est toujours amère, si amère quand elle pense le soir aux cheveux blonds et au sourire éclatant de Clovis. A tous les jeux, à toute la tendresse qu'ils avaient. A l'innocence. Ce moment où on ne connaissait pas encore le goût du sang.

Mais aujourd'hui, tout est différent, sans même que Selena ne le sache. On vient la chercher, pour parler à ce roi qu'elle ne connaît pas, ce roi qui n'est pas un Vaudreuil. Car Selena n'a aucun espoir, elle n'imagine aucun vivant, que des morts, des morts qui sans cesse hantent les pensées et font pousser cette rage dans le cœur de la jeune femme. Elle avait perdu du poids, le visage s'était durci, creusé par les nuits sans sommeil et l'appétit défaillant. Si on tient debout, c'est seulement pour la rage.
Mais malgré le manque d'espoir, Selena suit. Elle retourne dans le palais, garde la tête haute et le dos droit. Jusqu'à la salle du trône.

Des boucles blondes. Plus longues que dans le souvenir. Selena s'est-elle mise à halluciner ? C'est ce qu'elle croit un instant. Avant qu'il ne relève la tête, avant que son regard ne croise le sien.
C'est comme si tout retombe, comme si toute la tristesse, toute la culpabilité s'accaparent le cœur, l'âme, le corps tout entier. Les jambes tremblent, les yeux brillent déjà, de douleur, de tristesse, d'espoir. Elle tremble tellement, Selena quand elle murmure le seul nom qui importe.

— Clovis…

C'est un murmure, un croassement douloureux quand ce nom passe les lèvres. Car en deux années, jamais Selena ne l'a plus prononcé.
Et quand il sourit, quand il parla encore, elle ne peut que se précipiter, fiévreusement, alors que les jambes peinent à porter le poids, alors que la peur enserre la gorge, dans la crainte que ce ne soit qu'un fantôme.
La main tremble, elle tremble tellement quand elle vient toucher les boucles. Et à ce contact, à la réalisation de cette réalité, les jambes lâchent, les barrières, toutes, lâchent. Et Selena est à genoux, en larmes quand ses bras enlacent avec une force fébrile son cher Clovis.

— J'ai cru que tu étais mort Clovis ! Je-je suis arrivée trop tard, tellement trop tard ! Pardonne-moi, par les arcanes, Pardonne-moi Clovis !

Les pleurs sont si forts quand le visage se perd dans les cheveux, ces cheveux qui peuplaient ses cauchemars. Elle serre Clovis dans ses bras avec tellement de force, tant de tremblements, effrayée à l'idée qu'il disparaisse à nouveau. Le cœur est envahi par toute cette tristesse, tous les pleurs qu'elle retenait.

Clovis est vivant.

Et tout ce que Selena peut murmurer encore alors que les lèvres embrassent le crâne, le front, les mains sur ses joues qu'elle avait connu par cœur c'est des excuses et un maigre espoir.

— Mais moi je suis là. Et je te quitterai pas Clovis, si tu veux bien de moi, si tu me pardonnes, je ne quitterai jamais tes côtés, plus jamais.

Oh Clovis, par pitié, acceptes ce cœur dévoué, ce cœur qui a tant souffert de ton absence.

hrp : @M. Clovis Vaudreuil comment je turbo chiale déjà MDR (love u) et oui j'ai pris un sketch tout sale pour illustrer chut

Clovis & Selena

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Tu n'arrivais même pas à pleurer, malgré les picotements dans les yeux. Selena avait murmuré ton nom et tu avais levé les yeux vers elle, démuni de ne pouvoir lui rendre la même énergie qu'elle déployait à t'aimer aussi intensément.
Elle s'était jeté dans tes bras, le corps à moitié fracturé contre les marches et lentement tu l'avais étreinte pour la serrer contre toi.

— « Je n'ai rien à pardonner Selena. Ce n'est pas toi qui était censé les protéger... Je n'ai rien pu faire non plus. »

Tu avais été aussi impuissant que tu ne l'étais encore aujourd'hui. La haine ne quittait pas tes veines qui brulaient d'un sang incandescent. La fragrance de Selena ne changeait rien à ta colère, et ne t'apaisait en rien.
Tu étais heureux de la savoir en vie mais ces serments ne ramèneraient personne.

— « Je vais devenir Roi. Je vais reprendre ma place. Et la tienne sera à mes côtés, je veux que tu fasses parti de ma garde. Pas Asteria, toi. »

Parce que la seule en qui tu avais réellement confiance désormais, c'était toi.

— « Je suis heureux que tu n'aies rien. »

—watch me fall apart over you.

Oh, comme le coeur hurle, comme la peine est grande, immense quand on tient ce corps qu'on croyait froid depuis longtemps ! Selena ne peut que pleurer, qu'avoir toute l'énergie pour s'épancher après tant de douleur accumulée. Mais si elle pleure réellement autant, c'est en réponse au silence, en réponse à la lassitude. Car c'est cette douleur sourde que connaît Clovis qui met le plus l'âme en peine. Alors elle sert Clovis, elle le sert fort, si fort entre ses bras !
Qu'importe les mots, la culpabilité est bien là, qu'importe, Selena le sent, ce poids, ce manquement à sa mission, cette trahison à son meilleur ami, oh comment pourrait-elle l'oublier, ce creux dans la poitrine ?

— Bien sûr que si, je devais les protéger Clovis.. Tu as survécu, c'est déjà.. Par les arcanes, tu as survécu..

Mes larmes se flétrissent sur les joues, elles se calment car on a tellement à dire, tellement de tendresse et de mots à partager ! Alors on reste dans les bras, on caresse ces cheveux désormais longs avec une fébrilité immense. Laissons la douleur au passé, laissons ces retrouvailles à la douceur, quand bien même le goût reste aigre-doux.

— Je suis si heureuse de te retrouver Clovis. Tu peux pas savoir à quel point..

Mais on a pas le temps. On a pas le temps de s'épancher quand l'ami prononce des mots surprenants. Elle s'écarte, étonnée, même choquée, à l'entente des mots. Pas le fait que Clovis récupère la couronne, là, rien n'est choquant après la perte immense mais le fait que ce soit elle, qu'il réclame, elle qu'il veuille à ses côtés, est une surprise si grande, trop honorable.
Et pourtant, Selena ne peut qu'avoir le coeur qui bat la chamade quand le regard se plante dans celui écarlate de son roi.

— Moi ..? Clovis.. Vraiment..?

On doute un peu. De la capacité à protéger ce roi. Mais impossible. Impossible, oui, de contredire, de s'opposer quand le coeur bat uniquement dans le but de protéger désormais l'être qu'elle pensait avoir perdu pour toujours. Et les yeux restent humides, quand Selena, émue, prend le visage entre ses paumes tremblantes pour murmurer l'acceptation.

— Tu sais que même sans être ta garde, je ne peux que te protéger, Clovis. Alors.. Je, si tu veux bien de moi, j'acceptes. J'accepterai tout. Et je serai toujours là. Je le jure. Sur la maison Dieu, sur les arcanes.

Un sourire. Un sourire, le premier depuis le passage des portes. Jamais plus elle ne quitterait ses côtés et il lui faut dédramatiser, réussir à rire doucement quand il dit être heureux de la savoir en bon état. Tout est si surréel, tout est si étrange après tant de temps dans ce cauchemar sans lui.

— Moi aussi, je suis vraiment contente de te retrouver. Tu m'as terriblement manqué, tu sais ? C'est égoïste, je sais, mais par les arcanes où étais-tu..? J'étais morte d'inquiétude, j'ai imaginé le pire. Vivre sans toi... Clovis c'était infernal de ne pas t'avoir à mes côtés.

On se retournait. Sur chaque tête blonde, sur chaque rire qui semblait être le sien. Sans jamais le voir quand on découvrait le visage. Et le nom, ce nom est imprononçable sans que le courroux ne soit déclenché, sans que la rage n'hurle d'arrêter de dire ce nom banni, ce nom qui n'appartenait plus qu'à son coeur. Clovis n'était plus et Selena était tout aussi morte.
Et pourtant. Elle est ici à pouvoir à nouveau poser ce nom sur les lèvres avec un sourire dépourvu de l'innocence d'antan mais plein de l'amour qui n'a pas fléchi.

— Merci. D'être revenu. J'espère que je serai à la hauteur. En tant qu'amie, en tant que garde. Même si.. Clovis, je dois te confier que je doute de ton choix.. Asteria.. Asteria pourrait être.. Meilleure. Et si je te fais défaut ?

Car oh, Selena redoute. Elle redoute de faillir encore, de voir le corps un jour troué de l'épée comme celui d'Uriel le fut.

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Clovis & Selena

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Elle était si heureuse, et tu étais si vide. Tu te trouvais peut-être injuste sur le coup, à être si peu réceptif à ses larmes mais tu avais toi-même baissé les armes.
Les arcanes, la Maison-Dieu, ces dieux factices ne valaient rien ce jour là car tu les avais renié. Tu les avais rejeté comme tu rejetais cette couronne d'or qui pesait si lourd sur ta tête. Nathanael Mayor dans un coin de la pièce, ton bienfaiteur était le seul à avoir agis.

— « Selena. Selena, arrête deux minutes. »

Le regard un peu froid, presque cruel, tu la dévisageais d'une noirceur nouvelle. La pupille tremblait comme voilée d'un filtre de brouillard. Tu ne voulais pas et pourtant tu pleurais de rage. La tristesse avait disparu il y a longtemps.

— « Où étais-tu, quand ça s'est passé ? Où étais-tu quand ils ont tué ma famille ? »

Non, tu ne voulais pas de réponse.

— « En fait, je ne veux pas savoir. »

Le visage dans les mains, tu t'essuyas les yeux. Tu l'écartas de toi avec des gestes doux pour t'élever debout sur les marches.
Tu n'étais pas revenu pour elle, ni pour ton peuple, tu étais revenu pour toi. Porteur d'une conviction égoïste et surtout vengeresse. Maintenant que tu n'avais plus aucune raison de vivre, ni aucunement le droit de mourir, il te restait ces grands yeux à contempler. Ils débordaient d'un amour que tu n'étais pas sûr de mériter, et dont tu te sentais capable de donner en retour.

— « Prononçons les voeux, veux-tu ? A genoux, Selena Caterna. »

Plus que jamais dans l'ombre du Roi.

—watch me fall apart over you.

Selena ne peut que recevoir cette question comme un poignard en plein cœur. Elle sait. Elle sait qu'elle a ses tords et elle en subit douleur et conséquences.
La tête est basse, si basse quand elle se prend de plein cœur les accusations sourdes de son ami. Et elle ne peut le dire. Elle ne peut dire qu'elle le cherchait lui et non Uriel, qu'elle a, dans sa panique, perdu tout sang froid à l'idée de perdre Clovis. Que son imprudence ne lui a valu que blessure au corps et à l'âme. Tout ce qu'elle peut faire, c'est resté le regard blessé, la bouche à la recherche des mots à dire, des mots qui se refusent. Et pourtant, quand l'interdiction vient, elle ne peut contenir, elle ne peut retenir la confession de ses erreurs.

– Je le sais Clovis ! Je sais que j'ai échoué, je regrette tous les jours, j'aurais dû être là ! Et je me hais presque autant que je hais cette femme pour ce drame ! M'accuse-tu de ce que je vais déjà regretter toute ma vie ?

Les lèvres tremblent, elles tremblent quand on s'égosille. Car elle ne peut cacher à son ami sa désolation, elle ne peut laisser croire à l'ami qu'aucune culpabilité ne ronge son âme.
Mais il est si loin, cet ami, si loin quand il monte les marches et s'affuble du rôle qu'il doit désormais tenir. Et Selena sait qu'elle ne peut parler à ce moment-présent avec le coeur, quand bien même le genou ploie sous les coups de ce même cœur.

Et c'est pleine de déréliction qu'elle plonge ses yeux humides dans ceux de Clovis, avec cette sincérité qui caractérisait si bien sa personne qu'elle prononce les mots, l'épée à sa main droite quand l'autre s'est joint au cœur.

– Je suis à vous. Votre homme lige. Je serai votre bouclier, je garderai votre Conseil, je donnerai ma vie pour vous, s’il est de besoin. Je le jure par les arcanes et la Maison-Dieu.

Et quand on baisse la tête pour recevoir le retour du serment, ce sont des larmes de joie, de tristesse et de remord qui maculent les joues. Car Clovis lui offre la chance de toujours se tenir à ses côtés, car Clovis a le malheur de la tragédie et le poids de la couronne sur les épaules, peut être par la faute de l'amour mal placé que la jeune femme ressent. Et Selena s'offre mille fois sans aucun mot car elle ne le mérite pas.

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Clovis & Selena

(flashback) blood of my blood

Elle se détestait, pour avoir échoué à sa tâche, mais quelle tâche ? Tu ne pouvais pas lui incomber à elle seule la responsabilité de la vie de millers de personne, dont celle de ta famille. Tu ne pouvais pas lui reprocher un massacre qu'elle n'a pas su éviter, tout comme toi.
Tu ne pouvais pas lui reprocher les mêmes erreurs que tu avais toi même commises.
Tu serais hypocrite.

Et pourtant tu étais le Roi désormais, et c'est elle que tu avais choisis. Tu lui offrais cette seconde chance, comme la main qu'on t'avait tendu.

— « Je ne t'accuse pas, Selena. Je t'offre une nouvelle vie à mes côtés, ou tu pourras oublier les manquements de l'autre. »

Lorsqu'elle prononça les voeux, ça t'arracha des frissons. Tu ne pouvais pas tourner le regard de son visage, de son corps lavé de tout déshonneur - à genoux devant le sacré.

— « Et en promettant, moi, que vous aurez toujours une place auprès de mon feu, le pain et le sel à ma table, je m’engage à ne vous requérir d’aucun service susceptible d’entacher votre honneur. Je le jure par les arcanes et la Maison-Dieu. Relevez-vous. »

Tu lui tendis la man pour l'aider à se relever.

— « Tout s'est passé si vite. » Tu esquissas ton premier sourire, avant de la prendre dans ses bras. « Pardonne-moi, tout ira bien maintenant. »

Tout ira bien.

—watch me fall apart over you.

L’émotion enserre la gorge quand Clovis l’absout de ses péchés. On ne sait plus depuis longtemps ce qu’est un coeur léger, on a oublié, dans les remords, la tristesse et la rage. Mais les mots, le regard dans le sien, lavent chaque douleur. Chaque instant de ces deux années, n’ont plus aucune importance. Ou du moins, ils ne deviennent que souvenirs à ne point reproduire, des souvenirs qui n’importeront plus que pour protéger la vie de Clovis.

Et quand le serment se poursuit, c’est l’émotion du tout, passé, présent et futur qui fait couler les larmes. Sa vie est à Clovis, à jamais, et c’est le plus bel honneur de sa vie, ancienne et nouvelle.
L’épée est rangée, la main du coeur se saisit de celle de son Roi, son ami, l’Homme le plus précieux de son coeur et le regard peut enfin se replonger dans le sien sans trop de larmes quand un sourire y naît. Clovis est vivant et il peut encore sourire. Et toute son existence sera destinée à ne jamais voir ce sourire se perdre à nouveau.

“Pardonne-moi”

Ce sont des mots que Selena n’attendait pas. Des mots qui pourtant, résonnent dans le coeur quand elle répond à l’étreinte, quand elle vient poser son front contre le sien, comme si rien ne s’était passé en deux ans, avec un sourire.

– Comment je pourrais t’en vouloir, Clovis ? Tu es vivant, c’est ce qui est importe…

Elle murmure, garde les mots entre leurs deux visages quand Nathanael se tient dans le coin de la salle. Cet instant n’appartient qu’à eux, cette promesse que tout ira bien, leur appartiendrait. Alors Selena hoche la tête, prend les mains de Clovis entre les siennes pour mieux les embrasser, mieux les chérir après tant de temps sans leurs caresses. Une dévotion trop grande, un amour trop encombrant, qu'importe quand l'âme entière se réjouit de retrouver l'ami.

– Tu m’as tellement manqué.. J’ai cru devenir folle et j’ai tellement de choses à entendre de toi ! Moi en deux ans, j’ai rien fait de plus que m’évader hors de Roseraie. Mais toi ? Ou étais-tu ? Qu’as-tu fais ? Tu veux bien me raconter ?

Car Selena ne veut pas quitter ses côtés, plus jamais, elle veut entendre cette voix qui lui a tant manqué jusqu’à sombrer dans le sommeil.

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Clovis & Selena

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Selena était trop douce avec toi, trop compatissante alors que tu l'avais injustement traité, toi qui avait fui comme un lâche.
Elle avait raison, vous étiez vivant et désormais plus aucun ennemi ne pourraient vous séparer de nouveau, ni semer la discorde dans votre royaume.
Des troupes étaient parti ce matin pour Briserune, sans que tu ne l'aies commandité.
Mais tu ne t'y étais pas opposé non plus, ça te rendait à moitié coupable.

— « Oui, c'est terminé. C'est tout ce qui importe. »

Dans le silence de votre étreinte, le bruit de la guerre retentissait surement à des lieues d'ici. La cendre tomberait quand tu t'endormirai ce soir, sur ton oreiller en plume.

— « Oh tu sais... J'ai parcouru Valdore en anonyme. Les soirées à la taverne m'ont manqué. »

Surtout avec elle à tes côtés.

— « Suis-moi. Trouvons un endroit où les murs n'auront plus d'oreilles. »

Un regard vers Nathanael Mayor qui vous épiait silencieux devant la grande porte, t'attendait sûrement.

— « On y va. »

» (end)[Flashback] Anything you can do ♜ Selena
» (end) Oh, how we worship the things That we don't quite understand. – Clovis//Selena (flashback)
» (flashback) Once upon a time ⯎ Selena
» END/ Be careful what you wish for. — Asteria//Selena (flashback)
» (end) I've never been a good example. – Lancelot & Selena //flashback