il fallait tout refaire
tout revoir
car rien n’allait et tout sombrait
dire qu’il n’avait fallu que d’une nuit
d’un instant sans lune
pour que l’équilibre vacille

d’un rien
pour que tes certitudes soient ébranlées

mais s’il n’avait fallu que de ça pour te faire chuter
alors il y a bien longtemps que ce trône n’aurait pu été tien
les réunions
les discussions
bien trop nombreuses
avaient permis de guider vers une nouvelle route
d’autres moyens
on se débrouillera
tu te débrouilleras

comme toujours

après la capitale d’ambrive
c’est celle de malronce qu’il faut
convaincre
que tes associés sur place suivent le rythme
ou ne le suivent plus jamais

c’est le cœur toujours un peu lourd que tu quittes la région
loin de la nostalgie
c’est surtout la fatigue de voir lazare profiter de ton absence qui te pèse d’avance
-bien sûr qu’il allait recommencer-
et tu pouvais bien dire à quiconque de le surveiller
cela n’empêcherait jamais ses caprices

les portes de roseraie apparaissent
la dernière fois que tu y étais venu
le roi n’avait pas de visage
la précédente dynastie avait été balayée
et le monde tournait rond
chaque jour tu regrettes un peu plus de n’avoir sacrifié leur princesse disparue
mais tu te dis que cette bonne action te sera
bénéfique
sûrement

et c’est dans l’angle mort de ton attention
alors que tes pas te guidaient par instinct jusqu’aux rues commerçantes
que la lumière t’aveugle

tu veux te venger alors
de la douleur que te procure cet éclat
tu t’approches
dans son angle mort aussi
plein de ces sourires qui amusent le cœur

c’est bien la première fois que je vous vois à l’œuvre
une pique
un rien
car il est plus drôle de douter de ses capacités que de les lui accorder
elle que l’on avait croisé que loin de son uniforme
loin de ses prérogatives
il lui sied
pourtant
ce don dur et cet air sérieux

la dernière fois que l’on s’était vu
asteria
vous aviez faibli un rien
et ses mains avaient tremblé de cette vision