seraphin
seraphin dont on n’a pas senti la chaleur depuis trop longtemps
et seraphin qui arrive comme une étoile filante
une étoile filante gelée
glacée
loin de toute cette chaleur que tu lui connaissais
tu ne comprends pas
sur l’instant
ce bruit dans ton nid
tu penses que l’heure est venue de supprimer à nouveau des gens trop belliqueux
mais les fracas ne font pas sens
un assassin serait discret
pas de danger
pas de peur à avoir
c’est en peignoir et mains nues que tu sors de ta chambre
et que tu le trouves
seraphin
doux seraphin
dont tu te délectais parfois des souffrances
mais qui dormait là dans des blessures que tu n’avais pas provoqué
teintant le sol de ce sang que tu n’avais pas fait couler
le choc fond bien vite
et s’allume alors le brasier de la colère
qu’importe qui avait commis cette attaque
il paierait
et il paierait un peu plus à chaque goutte de sang qu’il continuera de verser
seraphin qui appelle ton nom
toi qui ne sait pas répondre
c’est que pour la première fois
tu es pris de court
et désarmé
à part te jeter sur lui et serrer sa main pour lui assurer ta présence
rien
aucun mot n’arrive à sortir
il parle
supplie
les mots n’ont aucun sens mais ils sont liés
sombrelune, c’est un lieu
callum, c’est une personne
un appel à l’aide qui n’a aucune source
tu pourrais appeler callisto
elle pourrait le soigner après tout
mais il tombe
sombre
la main ne tient plus rien
et ce n’est qu’un corps froid entre tes doigts
un soupir
un long soupir
il faut garder contenance
prendre des vies est une chose
les sauver en est une autre
tu es plus habitué à l’une qu’à l’autre
puis tu agis
c’est que tu es le seul à pouvoir le faire
tu l’installes sur le divan
tant pis pour le sang
et sans détacher ton regard de lui
envoie une lettre en direction de sombrelune
sûrement que le dénommé callum saura quoi faire
sûrement
et s’il ne sait pas
il faudra improviser
***
les soins furent légers
jamais au-delà de ces capacités que tu n'avais pas
les heures semblaient une éternité
ses gémissements de douleur des poignards dans le cœur
si tu savais pardonner ce temps perdu et peut-être trop précieux
tu ne saurais ce qu'il adviendrait du mage s'il s'avérait incapable de faire son travail
le sommeil
bien que lourd
ne saurait te prendre en cet instant
assis au sol prêt du canapé où il gît
tu ne peux rien faire d'autre qu'attendre