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(septembre) au diable le deuil | Idriss + Antigone
Antigone Bathory

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Antigone Bathory

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Sujet: (septembre) au diable le deuil | Idriss + Antigone   Dim 20 Sep - 14:15

" au diable le deuil "idriss + antigone
Dans la gorge inquiète le souffle s'épuisait, étranglait. Les sentiments s'amoncelaient dans un tas informe et gorgé de disgrâce, refoulé au fond d'elle-même. C'est la gangrène qui s'emparait de ses émotions, les faisait noircir jusqu'à ne devenir plus que des démons à craindre. Elle avait fermé les yeux trop longtemps et dans sa poitrine tambourinait son palpitant qu'elle croyait figé ou mort, abandonné là où les regrets s'étaient faits trop forts.

Dans la gorge inquiète, rêche de souffler trop activement, restaient en travers des mots jamais prononcés, avoués ; se battaient des promesses condamnées qui autrefois avaient été données en rires et par les yeux. Le souvenir de son regard l'avait hantée jusqu'à la seconde où, sur ses paupières, ce n'était plus Merlin mais Idriss qui retenait son corps de chuter contre le tapis qui accueillit sa mort.

Lancinante douleur dans la poitrine, le vertige la prit à mesure que ses pas dévalaient les escaliers gris. L'écho de ses bottes contre la pierre décorée de givre, contre les murs lugubres aux torches éteintes, l'ombre embrassa sa silhouette et du tableau elle disparut, se fondit au vide dont elle revenait à peine.

Au bout du couloir la lumière repeignait de couleurs tristes la scène. Les lumières des derniers survivants avaient des lueurs désolantes, des lueurs qui dépeignaient une misère traumatique. La capuche marron descendue à ses épaules, Antigone s'invita au centre des espoirs stupéfaits qui émergeaient tout à coup  au rythme de ses pas. Incrédules spectateurs d'un coup de théâtre vaguement niais, des murmures grimpaient sur les murs et au pied de la statue érigée à son image, Antigone déposa ses yeux sur l'homme qui n'eut jamais abandonné.

Elle droite, la cambrure impeccable, jadis conquérante, interdite de tous mots le regarda, figée. La paralysie s'était emparée de tous ses muscles, ses yeux grands ouverts et les paupières maudites ne se refermaient plus, de peur qu'il disparaisse comme les fantômes qui s'étaient ri d'elle où il faisait froid, où il faisait vide et noir. Les lèvres entrouvertes s'étaient arrêtées sur les mots d'autrefois et dans la gorge inquiète il n'y avait plus rien que son désarroi.

Elle n'y croyait pas, elle n'y croyait plus ; depuis des mois en deuil et sans vraiment passer au-delà du déni, elle avait lentement accédé à la possible idée qu'il n'était plus ; qu'il était mort, et que d'aucun but elle n'était plus habitée, sinon celui de les venger.

Mais il était là. Antigone était là. Ils étaient là et les émotions cadenassées déferlaient dans un torrent insoutenable. De sa gorge inquiète s'extirpa sa voix, alors que ses yeux, sous les paupières maudites, s'humidifiaient de tous les sentiments qui avaient été, le croyait-elle, enterrés.

« Je ne croyais plus te revoir. »


Idriss Fiercastel

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Idriss Fiercastel

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Sujet: Re: (septembre) au diable le deuil | Idriss + Antigone   Mar 17 Nov - 17:51

au diable le deuil


❝ Que nos ombres si légères demain se changent en pierre.
Que les étoiles qui nous guident un jour nous poussent au vide. ❞




L'eau glacée ruisselait sur son visage, sillonnant les écorchures et les hématomes. Il se débarrassa tant bien que mal de la boue qui ternissait le blond de ses cheveux et noircissait ses ongles. Avec plus de rigueur, il frotta le sang séché sur ses vêtements et retrouva un peu d'allure. Il avait toujours l'air d'un vagabond, mais d'un vagabond presque propre cette fois.

Les cicatrices qui marbraient son torse nu auraient fait crier d'effroi n'importe qui. Mais en ces lieux, dans cet univers qui était le sien, un homme qui en serait dépourvu n'en serait pas vraiment un.
Ici, pas de plainte ; la souffrance se veut sous contrôle.
Parmi les pierres froides, entre lesquelles s'infiltrent l'humidité et le gel, les rescapés briseruniens, guerriers déchus et abîmés, se soutiennent comme ils le peuvent. Car cette lugubre crypte, seul refuge réellement viable sur ces terres isolées, est un des rares endroits où il leur est permis de reprendre leur souffle.

Idriss se laissa tomber sur le matelas éventré qui faisait office de lit et s'endormit dans la minute, l'épée à proximité. Il était bien loin le temps de l'armure rutilante et du confort certes spartiate, des lits des camps.
Sous ses paupières, le néant réconfortant l’accueillit et il  profita d'un sommeil sans rêves, sans cauchemars ni regrets.  

Quelques heures plus tard, il était déjà debout (comment faire autrement ?) au milieu d'une grotte, sinistre cavité et simulacre d'une salle de conseil – une table en bois rustique, trois chaises branlantes - à décrypter d’un œil morne, rapports codés, cartes déchirées et maigres inventaires.
Si la détermination persistait, à mesure que leurs rangs grossissaient, les moyens eux, leur manquaient cruellement. Il ne pouvait se pardonner la situation présente, celle qui forçait hommes et femmes, acquis à sa cause, à vivre dans de pareilles conditions, avec la pression constante des autorités malronçoises, et dont les seuls crimes étaient de désirer se réapproprier un royaume qui était le leur et de récupérer leurs existences volées. Certains jours (presque tous en réalité), il doutait d'être un bon chef, même un bon être humain tout court.

Idriss entendit alors des murmures se propager et parvenir jusqu'à lui dans des échos inaudibles. Un bruit plus perceptible, celui de bottes frappant le sol, se rapprochait de lui. Il pensa d'abord à un de ses lieutenants, revenu d'une mission de reconnaissance.
Puis, il releva la tête et posa les yeux sur une silhouette familière.
Le silence s'installa, glaçant.  

S'il ne s'étonnait plus de rien depuis plusieurs mois déjà, le guerrier aguerri qu'il était se pétrifia, incapable d'accepter la tangibilité de la personne qui se trouvait devant lui. Il pensa d'abord à une hallucination de son esprit surmené et se refusa à prononcer le prénom trop adoré.
Mais cette voix, ces intonations, cette assurance où se mêlait autorité et fierté, ne manquèrent pas de le ramener des années en arrière.
C'était une chose de l'entendre de la bouche de Valérian - ce gamin efflanqué et retors auquel il accordait un crédit tout relatif – et une autre d'y être confronté directement.
Jusqu'il y a peu, Idriss avait relégué aux ombres les fantômes du passé, prenant soin de les enfouir dans un coin de sa tête, aux côtés des actes manqués et des remords lancinants, ne les laissant resurgir que lors de ses insomnies, en tant que mirages douloureux mais ô combien aimés. Aux illusions trop captivantes, il ne pouvait se laisser aller.  
Cependant, même le fruit de sa propre imagination n'était pas en mesure de lui rendre justice à ce point.
Antigone ne se décrit pas, elle se vit. C'est ce qu'il s'était toujours dit.

Les traits que beaucoup pensent – à tord – figés dans une expression imperturbable ou de férocité, qu'il n'en finit pas de détailler, cherchant la faille, cherchant l'erreur.
Il ne sait pas, il ne sait plus.  
Faire son deuil lui avait tellement coûté.

«
— Ma reine... ? »

Rien qu'un chuchotement sidéré.
Il aurait pu sourire comme autrefois ou même fulminer contre son absence, contre elle.
Il aurait même pu s'incliner, l'honorer comme tout chevalier digne de ce nom le devait.
Il aurait pu faire bien des choses, réagir de mille façons différentes.
Il aurait pu.

Il s'écroula sur une chaise, sans grâce et sans réserve, planta ses yeux dans les siens.
Ravagé.

«
— Explique moi. »  

Idriss, brisé.
&




Antigone Bathory

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Sujet: Re: (septembre) au diable le deuil | Idriss + Antigone   Mer 18 Nov - 15:55

" au diable le deuil "idriss + antigone
Misérable spectre d’une fable à laquelle elle ne croyait plus, Idriss, son chevalier, n’était plus que l’ombre de ce qu’il était jadis, un fantôme d’un passé qu’elle avait refusé d’enterrer. Mais à le voir tituber, à le voir presque mort sur un siège bancal qui grinçait sous le poids d’une trop grande rage émoussée, elle fut prise d’un goût amer qui enserra sa gorge. Son sang, acide et brûlant, ne fit qu’un tour. Elle releva son menton fier, carra ses épaules droites, et son regard noir le toisait d’une hauteur qu’elle seule pouvait se permettre.

« Et si toi, tu m’expliquais plutôt, comment nos terres ont-elles pu se faire saccager de la sorte ? Comment notre honneur a-t-il pu être piétiné si facilement ? Est-ce là tout ce qu’il reste de notre Briserune ? Des hommes fatigués, désespérés et honteux ? »

Au nom de l’honneur, Antigone aurait tout sacrifié. Au nom de l’honneur, elle aurait tout abandonné. Mais de cet honneur il ne restait plus rien, une partie arrachée par Merlin, l’autre engloutie par le monde sans couleurs qu’elle eut dû traverser.

« Merlin a trahi. »

Elle ignorait tout des enjeux qui avaient guidé les pas de son chevalier depuis qu’elle était tombée dans les bras de son assassin.

« Et La Maison-Dieu m’a accordé de me venger. »

D’un regard circulaire, balaya la crypte où les yeux se déposaient sur eux, intrigués. Son peuple, autrefois sa fierté, avait des allures de rescapé. Elle plissa l’arête de son nez, fronça les sourcils, et son regard froid foudroya, intransigeante, celui qui se tenait là, et qui avait échoué à sauver leur passé.

Elle n’était pas en colère contre lui. Elle était désolée d’être partie. D’être morte. Et de revenir en imposture.

« Idriss. »

Elle baissa les yeux, mais ne courba pas un seul instant le dos. Il se traversait dans ses pupilles des échos d’une haine profondément ancrée en elle. Une haine qui avait pris différents noms et différentes formes mais qui jamais n’avait cessé de la ronger.

« Je suis revenue et j’ai l’intention de marcher sur les cendres de ceux qui nous ont tout pris. Marcheras-tu à mes côtés ? »


Idriss Fiercastel

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Sujet: Re: (septembre) au diable le deuil | Idriss + Antigone   Dim 22 Nov - 19:33

au diable le deuil


❝ Que nos ombres si légères demain se changent en pierre.
Que les étoiles qui nous guident un jour nous poussent au vide. ❞




L'incendie n'était pas de glace.
Idriss ignorait quel feu animait la femme devant lui. A une époque, il avait mis cette énergie sur le compte de la force de conviction – des idéaux qu'il partageait d'ailleurs – mais aujourd'hui, il n'aurait su dire d'où lui venait semblable implacabilité. S'il comprenait l'ardeur, la véhémence à son égard lui restait en travers de la gorge. Ignorait-elle qu'aux absents, il était difficile de pardonner ? Qu'une grande part de légitimité leur était retirée à la mesure du manque dont ils étaient à l'origine ?
Cependant, c'est ainsi qu'elle réapparaissait devant lui, avec toute la violence qui la caractérisait, n'ayant rien perdu de sa férocité. Il se sentait bien incapable de l'incriminer pour ce qu'elle avait toujours été et qu'il avait jusqu'à lors, accepté sans sourciller.

Le chevalier - déchu de bien des manières quelque part - devenu presque aussi froid que le royaume qui l'avait vu naître, posait sur Antigone un regard morne. Il connaissait les réponses aux questions vindicatives qu'elle formulait. Il se savait responsable, peut-être même plus que ses deux anciens compagnons qui n'avaient jamais véritablement dissimulés leur goût pour le pouvoir. Aveuglé, il l'avait clairement été. Lui qui par dédain s'était tenu à l'écart de toutes les manœuvres politiques, avait laissé à d'autres le soin de s'occuper des intérêts de son peuple et il en avait payé le prix fort.

Idriss restait silencieux et immobile, l'observant dévisager les autres survivants et l'endroit qui leur tenait lieu de refuge. Le constat était amer, il le savait.

Le récit écourté qu'elle lui fit de son retour à la vie, le laissa perplexe. La rigidité soudaine de ses épaules témoigna de son agacement. Il en avait assez des secrets.

La tension augmenta d'un cran lorsqu'elle évoqua leur ancien ami commun. Le prénom Merlin, il ne voulait plus, ne pouvait plus l'entendre. De la trahison, il avait appris les grandes lignes, du reste il se doutait, des conséquences, il n'était pas prêt d'oublier. C'est sur ces dernières qu'il se concentrait, souhaitant rattraper son erreur - son péché - celui d'avoir cru en la mauvaise personne. De ses deux compagnons, il se détachait lentement, à l'image de ses sentiments personnels sacrifiés.

Mais à se retrouver face à cette reine, face à cette force de la nature, face à ce symbole guerrier, Idriss ne pouvait rester insensible. Il sentait aussi que sa seule présence remotivait les troupes, faisant renaître l'élan qui manquait parfois en ces temps compliqués.
Il se leva alors.

«
— Nous marcherons aux côtés de nos alliés pour reprendre ce qui nous revient de droit, venger nos défunts et vivre une vie que nous aurons choisi.   »

Du je, de lui dans son individualité, il ne restait rien.
Il était désormais un nous, un tout, sur lequel reposait les espoirs de tous les siens, les briseruniens survivants.
Il ne lui appartenait plus de se reposer sur les autres, même lorsqu'il s'agissait d'êtres aimés.

&







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