They're coming | ft. Prudence

Ils arrivent, les éclaireurs ayant fait savoir qu’ils seraient sûrement là à l’aube. Le palais, le dernier rempart si le pire devait arriver grouillant plus que jamais de généraux et autres individus de pouvoirs. L’urgence était là, l’urgence de se préparé à faire face à l’ombre glaciale qui avançait en les terres ardentes. La peur s’instiguant doucement mais sûrement, l’excès de confiance se lisant en d’autres croyant cette ville imprenable. Si seulement avaient ils su, si seulement avaient ils anticipé la soif de sang de certains êtres. Rare représentant de la Briserune encore fidèle à son rang de vassal, à la royauté de Malronce, honnêtes guerriers n’étant que trop peu. Tu avais reçu tes ordres concernant la défense de la ville et de sa population, sans grand étonnement on t’avait assigné toi et tes hommes à la protection d’une zone sensible, d’une zone qui allait sûrement être prise rapidement d’assaut. L’efficacité des guerriers au sang nordique n’était plus à prouver après tout alors autant leur attribuer les prouesses les plus complexes.

« - Marcus, tu peux rejoindre les autres et leur dire donnez les ordres. Dis-leur d’aller à la taverne car les prochaines nuits risquent d’être longues et sans réconfort. »

Le messager à l’emblème de taureau quittant la petite pièce, tu finis par t’asseoir sur l’un des fauteuils observant les lieux avant de remplir l’un des verres du breuvage que tu avais apporté. Une bouteille d’hydromel, un alcool qui changeait drastiquement du vin que la noblesse du sud buvait. Il était temps de se reposer une ultime fois, de profiter une dernière fois du calme avant la tempête qui allait éclater. Tu pouvais encore ouïr les pas de divers individus en les couloirs alors que tout le monde s’activait. Il y eut une silhouette plus curieuse que d’autres, celle-ci s’aventurant d’abord au niveau de la porte de ta salle pour enfin y pénétrer. Tu n’avais dénié relever la tête dans un premier temps, ayant juste constaté de par ton ouïe que les pas étaient légers, bien loin de l’amas métallique d’une armure.

« - Vos gardes savent que vous êtes là ? Ou vous leur faites une frayeur en les distançant princesse ? »

Déclaras-tu après t’être assuré de l’identité de ton interlocutrice. Tu te demandais si elle avait pris conscience de la situation en laquelle vous vous trouviez, en laquelle la ville se trouvait. Bénis soient les insouciants, les naïfs ou encore les innocents sans doute n’avaient ils à se soucier du futur bain de sang.

“They're coming” & La tension monte, les esprits s'échauffent. Il y a de plus en plus de monde au palais. De plus en plus de bruit. On murmure, on confie, on observe, on prépare. Et elle, Prudence, n'est pas dans la confidence. Parce qu'elle est la plus petite. Parce qu'elle est la petite dernière qui a déjà échappé du peu à la mort. Alors on la met de coté. Elle, traine et reste proche de ses frères et soeurs. Elle sait qu'ils savent. Et elle sait qu'avec un peu de travail, ils ne pourront pas lui résister longtemps. Il faudra bien lui dire. Quand elle aurait pas les yeux doux toute une après midi. Parce que Prudence est curieuse... Mais Prudence est amère maintenant. Elle voit, elle remarque. Cela fait plusieurs soirs qu'il lui est impossible de sortir de sa chambre, une fois la nuit tombée. Parce qu'il y a du monde, partout. Dans les couloirs, dans les jardins, près du portail.
Quelque chose ne va pas.

Alors, aujourd'hui, elle décide qu'elle ne passera pas une enième journée entre les quatre murs de sa chambre, ou du salon. Aujourd'hui, elle enfile ses bottines, et se glisse dans les couloirs. Elle a le pas léger, comme pour ne pas se faire remarquer... Mais le bruit de ses talons sur le plancher est dissimulé sans peine par le cliquetis incessants des armures qui vont et viennent à travers tout le palais.
Alors, on passe une porte.
Un couloir.
On évite la garde royale.
Une autre porte.
Un autre couloir.
Et puis, on le voit.

Respectable et respecté. Les hauts gradés ont ce petit quelque chose que les autres n'ont pas. Une aura. Puissante. Et bienveillante. Et, Hector est loin d'échapper à la règle. Son titre aide surement. Les yeux clairs de la jeune princesse se pose alors sur cet homme, verre à la main, fesses au fond d'un fauteuil, homme qui semble l'avoir remarqué presque avant qu'elle n'entre dans la pièce. Et la demande qui suit fait apparaître un faible rictus sur les lippes pâles de la demoiselle qui soupire... Et referme la porte derrière elle.

« N'ai-je même plus le simple droit d'aller et venir entre les murs de mon château? »

Après avoir été enfermée toute son enfance dans ce dernier... Là voilà maintenant restreinte à encore moins. Quelle ironie du sort. Et surtout... Cette idée lui était inconcevable. Alors, l'ironie et l'amertume se lit dans le ton de sa voix, pourtant si douce. L'air de rien, elle s'approche, un peu plus. L'espace d'un instant, elle fixe le visage du général... Comme si ce dernier, sans dire un mot, pouvait lui en apprendre plus sur ce qui se préparait, sombre et sournois. Malheureusement, elle n'est pas douée d'une telle aptitude, et elle se rabat alors sur sa seconde idée : attraper un verre... Pour le remplir de l'hydromel d'Hector. Après tout, elle ne pouvait plus sortir et boire à la taverne... Il fallait bien palier à ce manque naissant.
Prudence porte le verre à ses lèvres, et l'alcool boisé fait chauffer sa langue. Mais elle ne se plains pas, au contraire. Elle déguste sa gorgée, grimace très légèrement, et repose avec délicatesse, l'air de rien, le récipient sur le meuble le plus proche.

« Que se passe-t-il, sir Boreas? »

Peut être que lui, ne te fera pas l'offense de vouloir t'épargner.

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Elle ne manquait pas de réparti. Incisive en ses propos elle te rappelait quelqu’un, quelqu’un qui avait le même sang qu’elle, sa sœur Iphigénie. Deux femmes au caractère complexe et relativement fort, deux oiseaux en cage qui avaient malheureusement du mal à accepter leur rôle en la famille royale. Un rôle nécessaire selon les coutumes mais quelque peu ingrat alors qu’en ton cas si fille tu avais eu tu lui aurais laissé le choix d’exprimer ses goûts et d’orienter son existence en considération. Ton interlocutrice n’avait perdu la moindre seconde pour s’abreuver de la précieuse boisson alcoolisée issue de miel. Une grimace que tu ne manquas d’observer lorsque l’alcool et sa sensation firent leur effet. Tu fus quelque peu étonné que personne ne l’ait informé sur la situation actuelle, sur ce qui se passait. L’ignorance était une bien belle chose en certains contextes mais là, cela ne pouvait qu’engendrer encore plus de panique à tes yeux.

Prudence était grande, assez pour qu’on ne lui cache pas plus que nécessaire parfois la vérité. Tu ne voulais pas y aller à travers milles formulations pompeuses. Tu savais qu’elle n’apprécierait la langue de bois ou un tact en tes propos très développés.

« - Malronce est en guerre contre Briserune. »

Une phrase simple et concise, tu pris une gorgée sur ces paroles ne sachant comment elle réagirait. Peut être allait il lui falloir quelques secondes pour digérer le tout. Une situation qui allait apparaître comme des plus étrangers lorsqu’elle finirait par faire le rapprochement. Un général de Briserune qui annonce ceci à une princesse de Malronce, d’une ironie des plus déroutantes et déplaisantes.

« - Je n’ai pas vraiment plus de nouvelles mais il semblerait que quelque chose se soit passé dans le nord. On raconte qu’une armée de Briserune se dirige vers Roseraie avec un emblème de corbeau et non pas de taureau. »

Toi qui ne savais ce qu’il avait pu se passer en Briserune, à Brave. Tu n’avais eu de nouvelles ton épouse ou de ton fils, pas la moindre lettre via un pigeon alors que tu avais envoyé un pigeon.

« - J’aurai bien voulu vous apporter tout ceci en un contexte plus plaisant ou de façon plus acceptable mais… Il n’y a pas lieu à prendre des pincettes, vous êtes assez grande. »

Tu te demandais juste comment elle allait prendre tout ceci, allait elle faire preuve d’anxiété, une réaction des plus normales après tout. Paniquer ? Ou alors à l’opposé s’abreuver jusqu’à ce que l’information ne devienne que quelque chose de vague, une mauvaise blague qui finirait par s’officialiser au réveil. Le cas qui se présentait à vous était unique mais il fallait bien un début à tout malheureusement…

« - Au final que préfériez-vous, l’ignorance ou la vérité ? »

“They're coming” & Les mots tombent, la sentence avec. Comme un couperet trop tranchant. Et pourtant. Si ton corps, un instant, ne répond plus et semble mit sur arrêt... Ton esprit, lui, se voit submergé par un flot de questions, d'informations, d'images... Une guerre? Briserune? Douce ironie que cette information plutôt cruciale sorte de la bouche... D'un homme de ces terres. Un instant, elle s'attend même à ce qu'il dégaine et vienne lui ouvrir le ventre. Parce que c'est comme ça que se passe les temps de guerre, non? En tout cas, c'est ce qu'on rapporte, dans tout ce tas de libre qu'elle a pu lire à ce sujet. Tuer la princesse à même ses murs auraient eut le mérite d'envoyer un message fort ! Mais il faut croire que si Hector était encore toléré entre ces murs... C'est que la fidélité qu'il portait à son père était sans faille... Et autant qu'une petite fille puisse le faire, Prudence avait une confiance aveugle envers son père et roi.

Lentement, Prudence semble retrouver l'usage de ses membres, et elle cligne doucement des yeux tout en fixant Hector, partagée entre la colère et l'incompréhension. N'avait-ils pas été assez bons avec eux? Y avaient ils de sombres histoires dont elle ignorait l'existence? Surement. Mais de là à leur déclarer la guerre...
Ils n'avaient aucune chance de gagner, n'est ce pas?
Espoirs vains d'un esprit qui se rassure comme il peut.
D'une âme profondément pacifiste, et qui avait toujours été révulsée par l'idée de violence.
Même écraser un moustique entre ses mains lui était plus que désagréable, et elle préférait encore faire don généreusement de son sang que de se résoudre à faire ça.

Mais alors... Etait-elle en danger? Pire, ses soeurs, ses frères, l'étaient ils? Difficilement, ses doigts fins se serrent autour de son verre, jusqu'à faire pâlir ses phalanges. Et, sans réfléchir, elle porte ce dernier à ses lèvres pour descendre généreusement et entièrement son contenu. L'alcool glisse dans sa gorge, la brûlant au passage... Et apaise ses maux, alors qu'elle fait claquer son verre sur le comptoir... Pour reprendre possession de la bouteille d'hydromel et se servir à nouveau.

Au diable les manières de princesse. En temps de guerre, on avait bien le droit de s'en descendre une non? Elle, en tout cas, en avait décidé ainsi.

« Vous devriez me connaitre Sir Boreas. S'il y a bien quelque chose qui m'insupporte... C'est de ne pas savoir quelque chose. »

Le comble pour la petite encyclopédie ambulante qu'elle était. L'ignorance l'insupportait. Elle voulait tout savoir, tout voir, tout comprendre. Elle ne laissait jamais une question sans réponse. Et au diable les mauvaises langues chantant que la curiosité était un vilain défaut.
A nouveau, sa main se lève. Son verre se porte jusqu'à ses lèvres, qui trempent dans sa boisson dont elle soutire une gorgée. Puis deux, pour le prix d'une. Dans un grand soupire, elle se frotte la tempe... Et s'approche du siège le plus proche, pour se laisser tomber dedans, le tissu épais et bouffant de sa robe amortissant presque avec élégance sa chute peu délicate.

« Merde. »

Si sa mère avait été là, elle lui aurait surement tapé sur les doigts pour "laisser sortir d'une si jolie bouche de si vilains mots". Mais sa mère n'était pas là, et à sa place, se trouvait un général. Elle s'imaginait bien un langage bien plus fleuri entre leur rang, alors, elle pouvait se le permettre.
Lentement, ses grands yeux clairs se lèvent et cherchent ceux de l'homme. Cherchent sa sincérité. Cherchent des réponses. Rassurante ou non.
Elle veux juste savoir.
Se préparer.
Mentalement.

« Combien de temps avons nous devant nous? Combien sont-ils? N'ont ils bien aucune chance..? »

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Il était toujours complexe de pouvoir appréhender l’ensemble des émotions, des sentiments qui pouvaient abriter une personne. Tu savais malgré tout qu’il ne devait rien avoir de positif en l’esprit de la princesse face à toi. Ce genre de déclarations avaient toujours son effet, il était possible de rester de marbre mais comment intérieurement ne pas être travaillée. Des paroles courtoises finissant couronnées par un juron des plus simples mais peu commun pour une personne de son rang. Beaucoup d’autres individus devaient l’avoir fortement pensé à l’annonce de cette nouvelle. Tu aurais pu être tenté par le fait de lui dire de surveiller son langage de la façon la plus cordiale possible mais vous aviez d’autres préoccupations actuellement. Tu n’avais guère porté plus d’attention d’ailleurs à sa propension à vouloir s’enivrer de par le second verre qu’elle venait de se servir. Tu pensais doucement en un coin de ton esprit que mademoiselle allait passer un mauvais moment d’ici quelques minutes à cause de l’hydromel, un alcool traître, sucré mais à la force qu’il ne fallait négliger mais cela était un détail.

Les questions s’enchaînant, il y avait certains points où tu étais quelque peu dans le flou. Autant les Caterna et la couronne devaient avoir toutes les informations nécessaires autant ils n’avaient estimé nécessaire de te faire parvenir plus que le nécessaire. Tu ne pouvais les blâmer de par le fait de prendre certaines mesures vis-à-vis d’un individu de Briserune qu’importe sa dévotion à Malronce. Tu aurais pu très bien être un espion alors autant ne pas trop te mettre dans la confidence. Tu avais cependant confiance en les dirigeants de l’armée du griffon même si tu redoutais éventuellement la différence qu’il pouvait exister entre un combattant lambda de Briserune et de Malronce. Le froid avait su forger des guerriers à l’endurance et la résilience des plus appréciables là où Malronce ne pouvait se targuer de cela, ses victoires de par le passé ayant qui sait ramolli ses hommes. Tu espérais que les troupes de Malronce ne s’étaient reposées sur leurs lauriers.

« - Quelques jours ? Je n’irai pas à dire jusqu’à une semaine cependant, bien moins. Concernant leur nombre je n’ai aucune information et je ne peux faire d’estimation. Il y a eu une révolte à Brave selon les rumeurs mais il faut toujours faire la différence entre ceux qui ont initié le tout, les suiveurs et ceux qui au final se fichent complétement de qui gouverne. »

Finissant ton verre tu ne tardas à te resservir promptement à ton tour sans pour autant directement le revider tel un ivrogne.

« - Mais ce sont des rumeurs, je n’ai pas eu de nouvelles de mes proches à Brave, je ne peux me prononcer sur la véracité de tout ça même si maintenant avec le temps qui file… »

Tu doutais de plus en plus sur ce qui avait pu se passer à Brave. Tu avais du mal à croire à une révolte néanmoins tu n’avais répondu à l’ensemble des questions de son Altesse face à toi.

« - Normalement ils n’ont guère de chances, nous sommes à Roseraie, une citée fortifiée et je doute que vos généraux soient des incompétents. Un briserune est coriace mais nous avons l’avantage du terrain. »

Normalement…

“THEY'RE COMING” &
Quelques jours? Alors voilà ce qui les attend, dans ce futur si proche, trop proche?
Pourquoi la garder dans l'ignorence?
Pourquoi Briserune choisirait le sang? Le méritait-ils autant? Prudence ne s'était jamais réellement intéressé à la politique. Elle préférait de loin les encyclopédie sur la faune et la flore d'un pays... Plutôt que sur ses hommes.
Les Hommes. Toujours si cupides. Vils. Sombres et sournois. Incapable de ne pas s’entre-tuer.
Qui allait encore perdre la vie dans ce conflit à venir? Allait-ils réussir à le repousser, à les convaincre de ne pas se lancer dans un tel bourbier?
En silence, elle l'espère.
En silence, elle le craint.
Car elle ne veux pas perdre tout ce qu'elle connait. Car, même si elle est la première à se plaindre de sa vie, de son quotidien et de l'ennui qui l'accompagne...
Elle ne veux pas voir la mort et la violence remplacer la monotonie.
Parce qu'elle a des gens auxquels elle tient. Au delà de sa famille.

« Que la maison-dieu nous garde... »

Même si les mots d'Hector se veulent rassurants... Prudence pressent. Elle ne veux pas se bercer d'illusions. Elle l'avait déjà fait toute sa vie. Il fallait toujours se préparer au pire, après tout, non?
Son verre revient embrasser ses lèvres pâles. L'alcool brûle, mais il apaise aussi. On sait que se saouler n'est pas la solution. Mais là, c'est bien la seule réaction qui lui semble appropriée.
Des images, fugaces et floues t'apparaissent. Il y a tellement de choses qui peuvent mal tourner. Tant de choses qu'elle ne veux pas voir arriver.
Alors on veux croire Hector sur parole. On pose sur lui un regard empli d'espoir. Et un sourire qui, lui, parait bien fade.

« Et... Quels sont les ordres de mon père? »

Qu'allais être leur réponse.
Face à cette attaque directe et provocatrice?
Elle sait bien que cet espoir est bien naïf, mais elle espère le voir tenter de les ramener à la raison.
Qu'une telle violence n'est jamais la solution.
Ou, allaient-ils faire le dos rond? Attendant que cette folie passagère leur passe, et qu'ils rentrent alors chez eux, les idées plus claire?
Ou... Allaient ils les décimer, pour avoir oser un tel affront?
Son sang se glace. Elle ne sait pas quoi penser.
Alors, elle fait la seule chose qu'elle sait faire quand ses pensées sont si chaotiques...
Elle boit.

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Elle buvait, encore et encore, l’alcool étant le seule chose, la seule substance apte à chasser les mauvais maux en cet instant. Tu n’avais le moindre commentaire à faire sur cette situation qui s’avérait tout sauf plaisante. La tension toujours palpable, tu te demandais ce que la Maison-Dieu allait pouvoir vous réserver. Les Arcanes pouvaient se montrer parfois joueuses et de surcroît enclines aux événements les plus improbables. Une fin satisfaisante pouvait arriver non pas sans une multitude de péripéties et en ton cas tu n’avais pu défendre ta propre ville d’origine. Tu avais juste appris que Brave avait chuté aux mains d’une rébellion dirigée contre les Riegel et maintenant Malronce. Tu ne pouvais t’empêché de penser que le destin d’une princesse en ce contexte était bien funeste, incapable de prendre part aux affrontements. Si vous veniez à prendre son avenir serait sans doute funeste et en cas de victoire la gloire serait tout sauf sienne. Victime jusqu’au bout en quelque sorte…

Sa question tombant concernant son père, le Roi. Tu t’étais brièvement questionné sur sa capacité à assimiler l’alcool vu ses gorgées déjà bien trop nombreuses. Elle se souciait au-delà de sa propre existence celle d’autres, à défaut de connaître les sœurs Vaudreuil en le moindre détail tu connaissais quelque peu leur caractère et les anecdotes qui y étaient liées.

« - Avec ce que vous venez de boire vous posez encore des questions plus ou moins stratégiques ? »

Prenant une nouvelle gorgée à ton tour, autant détendre l’atmosphère comme on le pouvait avant de replonger dans le vif du sujet.

« - La stratégie qu’il a approuvé sera de tenir la ville concernant ce qu’il arrivera à l’issue du siège je n’en ai pas eu vent. Il s’agit d’une révolte mais qui n’est pas issue des Riegel alors j’imagine que la logique serait de punir les rebelles par la suite ? »

Puis éventuellement corriger ce qui a mené à cette rébellion, il était toujours intelligent de faire preuve de force avant de tendre la main afin de n’être poignardé dans le dos. Tu aurais agi comme cela en ton cas. La clémence et l’écoute sont les vertus des grands mais parfois le pardon ne pouvait être offert surtout face à des individus qui rompaient leurs serments.

« - Je vous pensais plus vin qu’hydromel mais vu le nombre de verres que vous avez déjà tombé en si peu de temps. »

Elle ne tarderait à gagner des couleurs te disais tu à moins qu’elle soit relativement résistante à l’alcool. L’hydromel était cependant un alcool des plus traitres.

« - Dois-je déjà faire savoir à un servant que dans quelques heures il faudra vous aidé à rejoindre vos appartements ou vous réussirez vous-même à les rejoindre ? »

“THEY'RE COMING” &
La chaleur de l'alcool réchauffe son corps... Mais aussi son esprit, et rend alors les nouvelles, aussi horribles fussent-elle, un peu plus supportables. Elles deviennent flous et elle arrive à presque espérer que demain, au petit matin, elle aura déjà oublier ces mots... Ou, mieux encore, que tout ceci n'était qu'un désagréable cauchemar qui finirait par s'effacer à mesure que le jour s'écoulerait. Mais rien ne tout cela n'allait arriver. Prudence allait parfaitement s'en souvenir et se réveiller, la boule au ventre (si elle arrivait à trouver le sommeil en premier lieu) et il n'y aurait de cauchemar que la tournure que pourrait prendre les choses. Malgré sa gorge nouée, elle arrive à offrir au Boreas un éclat de rire, à la fois sincère et pourtant bien amer. Ses yeux couleur azur se porte sur l'homme qu'elle fixe un instant, les sourcils légèrement froncés... Et elle se contente de répliquer avec ironie

« Même en étant une femme, et qui plus est une femme saoul... J'arriverais à avoir plus de jugeotes et de connaissances militaires que la plupart de nos charmants soldats. »

Et même si cela pouvait paraitre risible... N'importe qui qui ne connaissait qu'un tant soit peu Prudence Vaudreuil savait qu'elle n'avait pas tort... Et que ses années de lectures, tout sujet confondu, avait fait d'elle une véritable tête bien pleine qu'on venait souvent sous-estimer... A tord. Et, même si elle n'avait jamais combattu à l'épée que pour jouer, enfant, avec ses frères et sœurs, et qu'elle n'aurait surement aucune chance sur le champs de bataille... Ses connaissances techniques et théoriques dépassaient l'entendement.

Alors qu'Hector annonçait la stratégie défensive pour laquelle son propre père avait opté, la princesse se leva d'un air las tandis qu'il venait reporter la conversation sur sa consommation d'alcool. En pestant entre ses crocs, et comme pour simplement lui désobéir, elle vint attraper la bouteille à nouveau entre ses doigts délicats, ses yeux rivés dans ceux d'Hector dans un air de défi et d'insolence... Avant de glousser et en verser à nouveau dans son verre.
Mieux vaux en rire qu'en pleurer non?
De toute façon, ses larmes n'auraient aucune utilité, et ne seraient alors que gâchis.

Bien que ses joues, d'habitude pâle, avait gagné légèrement en couleur... Elle semblait encore plutôt en possession de ses moyens. Il faut dire que toutes ces années de soirées à abuser de la bouteille avait finit par rendre le corps de la pourtant petite et fine princesse bien résistant aux méfaits de ce vice. C'est qu'elle ne vacillait même pas lorsqu'elle vint s'approcher d'un des tableaux ornant les murs, et représentant le couple royal... Plus communément appelés "père et mère" entre ses lèvres. Elle les observe, et écrase un soupire face aux mots qu'Hector lui adresse et qui pourraient presque être vexants.

« Allons, Sir Boreas ? Je suis déçue que vous ayez si peu d'estime ou de confiance en moi. Ce n'est pas quelques verres qui auront raison de moi. »

Ni même Antigone. Mais ça... Elle ne le savait pas encore.
Elle tourne ses talons, se détourne de ce portrait... Et avance alors d'un pas léger d'Hector... Plus près. Un peu plus près. Et elle pointe son index vers lui... En pressant le bout contre son torse, et laissant échapper un, déçu, presque attristé.

« Et pourtant... Croyez moi... Je donnerais cher pour que cela soit le cas. Mais ce n'est pas le moment... N'est ce pas. »

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La décrivant en chacun de ses faits et gestes, elle s’était orientée vers un tableau alors que tu avais au par avant parfaitement écouté sa réponse sur la stratégie. Il n’y avait lieu de s’attarder encore plus sur ce sujet qui était barbant. Il ne faisait que remuer le couteau dans la plaie concernant un futur incertain, un futur déjà tracé par les arcanes qui ne manquait plus qu’à être découvert. Tu observais la peinture du couple royal en parallèle d’elle, te faisait quelques remarques en ton esprit sur les ressemblances avec ses géniteurs. Tu ne fus point étonné par la suite lorsqu’elle évoqua son endurance face à la boisson, elle et Iphigénie étaient plutôt réputées pour avoir le don de faire la tournée des tavernes de Roseraie en plus de la tournée des alcools qui existaient. Une situation d’ébriété de plus ou de moins, elles n’en étaient pas à celle près surtout en ces temps sombres. Les couleurs gagnant doucement mais sûrement sa peau d’ivoire, tu te demandais juste combien de temps il allait être nécessaire pour qu’elle commence à avoir du mal à se déplacer en talons.

Ses nouveaux propos furent néanmoins quant à eux quelque peu déroutants. Tu ne t’attendais à pouvoir ouïr ce genre de propos même si en soi les mots étaient des plus simples. C’est une fois mis bout à bout que le tout devenait plus étonnant. Arquant un sourcil avant de doucement esquisser un sourire moqueur. Que penseraient pères et mères des propos que tient la princesse face à toi, que penseraient ils de leur fille.

« - Je ne m’attendais à une telle tournure de phrase surtout le tout doublé d’un ton presque déçu voir peiné. »

On disait que les situations désespérées avaient le don de modifier les réactions d’individus, de leur faire prendre des décisions qu’ils n’auraient jamais considéré avant. Il fallait dire que tu ne t’attendais pas à entendre ceci mais tu ne perdrais pas le nord au fond de toi quelque peu convaincu qu’il s’agissait peut-être d’une moquerie ou d’un saut d’humeur de son Altesse.

« - Vous m’étonnez à formuliez cela surtout concernant un homme marié et père d’un garçon qui a un âge très proche du votre. »

Tu ne comptais donner réellement suite à ses propos au regret de sûrement encore plus la dépiter malgré tout mais tu aimerais au moins savoir si vous aviez compris la même chose. Buvant de nouveau, à plusieurs reprises, jusqu’au moment où tu fus forcé de remplir de nouveau ton verre.

« - À moins que je ne pars trop loin en mes interprétations n’est-ce pas votre Altesse ? »

En réalité tu doutais quelque peu des capacités de Prudence de par son caractère et l’alcool à respecter la bienséance alors que la première bouteille arrivait dangereusement à sa fin.

“THEY'RE COMING” &
Un éclat de rire, chaud et sincère, vient réchauffer la pièce pourtant si froide de ces aveux concernant leur avenir incertain. Comme quoi, un homme des armés pouvait aussi être doté d’humour. Prudence ignore si son rire fut la réponse directe à la réplique d’Hector… Ou le résultat de son imaginaire qui vint, un instant, imaginer la tête de père et mère s’il venait apprendre que leur enfant chéri fricotait avec le personnel… Surtout quand ce dernier avait le double de son âge. Alors qu’il vient de lui-même mentionné son mariage et son fils, Prudence continue de glousser doucement et, fidèle à sa désinvolture, vient doucement faire pianoter la pointe de ses ongles sur le pectoral du briserunien, qui lui arrivait sans peine au menton.

« Sir Boreas, enfin !… J’avoue que je suis agréablement surprise. Je n’imaginais pas que vous auriez le cran nécessaire pour tenir de tels propos et insinuer de telles choses devant un membre de la famille royale… Dois-je vous rappelez quelle enfant mesurée je suis ? Vous avez, en effet, les idées bien mal placées… »

Et bien que ces propos pouvaient être parfaitement ironiques, alors que ceux qui la connaissaient un minimum savaient la vérité sur cette supposée sagesse… Elle s’amusait souvent de la surprotection que lui offrait sa mère, qui, elle, n'avait jamais cessé de la voir comme une enfant fragile à protéger et couver. Ainsi… Elle croirait sans l’ombre d’une hésitation les paroles de sa petite dernière… Surtout si celle-ci venait à sous-entendre qu’un homme tel qu’Hector avait eu… Des propos déplacés à son égard.
C'était une vengeance facile à mettre en place si jamais la princesse n'obtenait pas ce qu'elle pouvait désirer.
Et entre la parole d'une princesse et d'un militaire, qui aurait le roi et la reine de son coté?

Mais Prudence n’était pas de cette trempe-là. Bien heureusement.
Non, Prudence s’amuse. Prudence est indomptable mais bien loin d'être mauvaise.
Prudence ne ferait pas de mal à une mouche.
Heureusement pour lui.

Mais Hector n'avait pas tort. Et cela ressemblait parfaitement à Prudence d'envoyer une nouvelle fois valser la bienséance à la première occasion... Surtout avec quelques grammes dans le sang.
Un gloussement adorablement insolent, et la voilà repartie aussi vite qu’elle était venue. La démarche légère et encore tout à fait contrôlé, elle lorgne un instant sur son verre encore assez plein à son goût… Et s’approche de la fenêtre donnant sur l’extérieur. Du revers de sa main, elle repousse avec presque trop de délicatesse le rideau de rouge et d’or qui voile la vue… Et fixe cette terre, ce domaine qu’elle ne connaissait que trop bien maintenant. Et l’idée de la voir parsemée de cadavre lui effleure l’esprit, et fait frémir son être. Ses yeux se baissent… Et se lèvent à nouveau, pour faire volte-face, et fixer l’homme, et lever son verre à son égard

« Trinquez avec moi, sir Boréas. Ne sait-on jamais. Si c’est la dernière occasion que nous avons de le faire. Vous pouvez bien m'offrir ce plaisir... N'est-ce pas? »

C’est un ordre, de votre princesse.
Sa bouche ne le prononce pas, mais ses yeux le sous-entendent. Après tout, un verre de moins ou de plus… Cela ne pouvait que leur faire plus de bien que de mal.

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De nouveaux propos qui ne tardèrent à se faire ouïr. Il y avait une dénomination fausse, une dénomination qui ne sonnait bien en sa réplique. Elle ? Une enfant mesurée ? Elle était tel Iphigénie, non pas des copies bien au contraire mais deux électrons libres. La princesse ne cessait même en cet instant de prouver sa divergence surtout de par son penchant pour la boisson. Au final tu ne croyais pas le moindre du monde ses propos surtout avec la dose d’alcool qui devait maintenant être bien ancrée en son encéphale. Son rire ne cessant quant à lui de raisonner en cette pièce alors qu’elle vagabondait tantôt de nouveau en celle-ci, surveillant merveilleusement sa boisson qui s’amenuisait. Tu arquas légèrement un sourcil lorsque sa sollicitation se fit ouïr, trinquer ? À tes yeux tout ceci était relativement dérisoire mais cela était une façon d’égayer le tout qui sait. Une façon qui sait de broyer du noir sous des propos plus comique, plus joyeux vis-à-vis de ce qui vous attendait. Est-ce que tu pouvais lui refuser cela néanmoins ? Une chose si dérisoire ?

Tu te redressas en ton fauteuil en un premier temps avant de nouveau jeter un regard sur la bouteille, tu la récupéras juste après t’être relevé. Comptais-tu directement la rejoindre devant cette fenêtre ? Non pas tout de suite alors que tu vins te rapprocher de la seule porte de cette pièce. Tu l’entrouvris subtilement interpelant un serviteur afin de lui demander d’apporter une nouvelle bouteille.

Ce n’est qu’après cet ordre que tu reportas enfin ton attention auprès de mademoiselle, dévorant de tes pas les quelques mètres qui vous séparaient. Tu ne te fis point prier dès lors pour lui rétorquer ceci.

« - La dernière occasion ? Ne serait-ce pas du défaitisme camouflé ? Bien des individus seraient outrés de vous entendre formuler ceci. »

Tes lèvres s’étirant sous un sourire qui se voulait moqueur, qu’auraient pensé les Caterna d’une telle formulation ? De ce doute qui s’était sournoisement glissé en ces mots.

« - Mais trinquons dans ce cas. »

Remplissant le verre de la jeune femme au sang bleu, son réceptacle étant bien trop vide. Tu rapprochas ensuite ton verre du sien avant de déclarer ceci en une continuité ironique de sa précédente phrase.

« - À votre santé, puissiez vous vous vivre longtemps et en la joie ou alors dans le pire des cas avoir une mort indolore et rapide. »

Un franc parlé qui faisait toujours plaisir, ne fallait il pas voir le côté positif de toutes choses malgré tout comme la chance d’avoir une mort propre.

» Coming back as we are ♜Elías
» I've got skeletons, they're coming out the closet — Guenièvre Bradwyr
» (end)[Flashback] Anything you can do ♜ Selena
» (end)(flashback) ❝ everybody knows (except me) — Electre
» (end) We are not alone – flashback ft Phoenix