Les minutes à frapper contre le bois de la porte lui avaient semblé si longues qu'elle avait cru y avoir passé des années. Elle avait crié Iphigénie, elle avait crié si fort les joues encore plein de larmes d'avoir perdu sa famille et sa vie. Elle s'était longuement demandé pourquoi tu ne les avais pas tuées et pourquoi depuis ce jour elle et ses sœurs chéries se retrouvaient enfermées dans leurs appartements. Il n'y avait rien à voir ici, rien à faire, rien à espérer. Alors Iphigénie voulait sortir et elle tambourinait un peu chaque jour contre cette porte qui ne s'ouvrait jamais.

Au bout du compte ce fut quand même elle la plus surprise de constater que tu la demandais pour dîner -pourquoi ? Tout sonnait comme une blague si mauvaise pourtant elle s'était apprêtée de cette robe que tu lui avais commandée, et toujours si bien escortée elle avait rejoint la salle à manger.

Tu semblais si fière Antigone.
Si fière qu'elle aurait aimé pouvoir te crever les yeux pour te calmer.

Seulement au lieu de ça elle s'était avancée, l'azur de ses iris en colère dès lors qu'ils rencontrèrent les tiens.

— Ce n'est pas votre table. Vous êtes une usurpatrice.

Une voleuse, un assassin et encore elle pesait ses mots. Tu n'avais strictement rien à faire ici et elle n'avait rien à faire à tes côtés.

— Qui plus est, vous avez mauvais goût. Cette robe est horrible, votre majesté. Néanmoins, merci. Pour le cadeau.

Elle s'arrêta à l'autre bout de la table, là où se dressaient des couverts qu'elle devinait sans mal être les siens. Il n'y en avait que deux, les autres étant les tiens, et cette table lui sembla alors bien plus triste qu'à l'époque où toute sa famille y siégeait. En silence elle s'assit donc, peu importe les autorisations -malgré l'occupation elle restait ici chez elle après tout.

— Que me vaut donc l'honneur d'être demandée à souper avec vous ? N'avez-vous donc personne pour ainsi appeler l'une de vos captives ?

Étais-tu donc seule à ce point Antigone ?

— Ça l'est, en effet.

C'est qu'elle ne comprenait pas ce qui te poussait à l'humilier de la sorte en souillant chaque pièce et chaque objet de ce château. Quoique vu la façon dont tu manger, sans honte et comme un animal, les couverts devaient être les seuls à ne pas être tâchés de ton sang. Elle avait cette mine dégoûtée en t'observant, pourtant à t'écouter tu ne semblais pas si méchante et le contraste en était si flagrant qu'elle se sentait perdue.

— Si vous étiez si horrible je serai morte à l'heure qu'il est, et comme mes défunts père, mère et frères je vous maudirais.

Je ne vous maudis pas encore, se retint-elle d'ajouter, un regard sévère posé sur toi. Puis elle t'avait quitté un instant pour se servir une cuisse de dinde et quelques légumes qu'elle ne toucha même pas.

— Ces informations vous intéressent-elles vraiment ? Qu'ont-elles à vous apporter ?

Rien. Rien du tout, elle avait beau réfléchir elle ne voyait aucun intérêt à te décrire un quotidien qu'elle détestait depuis que tu t'y étais immiscée en assassinant le trois quart de sa famille. Pourtant elle ne voulait pas en faire grand cas non plus, pas face à toi Antigone. Elle ne voulait pas te donner ce pouvoir sur elle et pourtant la colère demeurait si grande qu'Iphigénie s'y sentait noyée.

— Faites ! Endormez-vous donc, que je vous assassine de mes propres mains.

Et elle était prête à le faire, même sans avoir jamais utilisé une arme pour tuer.

Les poings serrés et posés sur la table elle avait déglutit. À cet instant précis tu dégageais quelque chose d'effrayant Antigone, quelque chose qu'elle n'osait pas encore approcher. Alors Iphigénie s'était tue et de ta colère ne subsistait désormais plus que des mots, des phrases qui ravivèrent la sienne pourtant bien calmé par tes menaces à peine voilées -mais c'est qu'elle n'était pas d'accord !

— Ce n'est pas-

Ce n'est pas vrai.
Tu mens.
Tu mens Antigone, tu disais l'écouter et concevoir mais tu ne faisais rien de tout ça, n'est-ce pas ? Tu l'accablais de reproches, elle pauvre enfant à qui tu avais tout enlevé mais tu ne comprenais pas. Comment après tout ? Tu avouais toi même avoir plus de sang qu'elle n'en aura jamais sur les mains. Celui de sa famille, celui d'autres dont elle ne connaissait rien. Et c'est elle que tu accusais ?

— Je sais bien tout ce qu'il se passe en dehors de ces murs, ces guerres et tous ces gens qui meurent de faim ! Mais vous, que faites-vous donc, ma reine ?

Tu mangeais à cette table aux plats bien trop nombreux pour deux toi aussi, alors pourquoi ?

— Que faites-vous pour changer la réalité ?

À part menacer de museler la jeune femme insolente qu'elle était.
Cependant, avant ça elle n'allait pas se priver de parler autant qu'elle le pouvait.

— Je ne veux pas parler de mes malheurs avec vous, ni de ma chambre ni des gardes que vous avez affecté à notre surveillance. Je veux savoir pourquoi vous faites tout ça, pourquoi m'inviter à votre table comme s'il n'y avait aucun problème alors qu'autour de nous tout déraille ! Vous attendiez vous à autre chose que de la colère de ma part ?

Il n'aurait pu en être autrement.

Elle n'avait pas comprit le sens du silence après sa colère ni ce sourire que tu avais esquissé. Tu avais l'air si douce, Antigone, qu'à cet instant elle n'aurait pu croire de personne (pas même de toi) que tu puisses être une horrible personne.

L'idée avait quelque chose d'irréel, et elle n'avait su qu'écarquiller les yeux de surprise pas même de dégoût. Tu parlais de ces sangliers comme s'ils étaient humains et qu'ils avaient un coeur ; comme si tout était si vrai et à la fois si ridicule qu'elle aurait pu en rire. Jamais elle n'aurait pu s'imaginer à la place de ces pauvres bêtes, pourtant l'image lui sembla très claire tout à coup, et si elle ne pardonnait pas la nécessité d'une tuerie si importante -qu'elle ne pouvait pas l'accepter car ils étaient sa famille après tout et malgré tout, elle leur portait une affection immense- elle parvenait à comprendre le pourquoi de l'acte.

Alors Iphigénie à son tour s'était sentie sale et monstrueuse de penser ainsi, de comprendre, et même sans cautionner ce simple fait d'après elle se rendait complice, coupable de trahison. Un instant le regard s'était baissé, ne fixant rien de particulier, simplement par la honte la plus pure de ne pas être aussi loyale envers sa famille qu'elle ne l'aurait cru.

Tu continuais sans te soucier de ses états d'âmes, tu répondais à ses questions avec un calme surprenant et elle avait tant de chose à te dire sur ces manières de sauvages qu'étaient les tiennes, tu sais. Pourtant ce qui s'échappa de ses lèvres n'avait rien à voir avec les tourments qui l'accablaient.

Alors tu réitéras la question.

— ... Oui.

Iphigénie, à part le décès de sa famille et ce coup d'état au château, n'avait jamais connu la misère ni le regard pervers des gardes de la reine. Tout le monde s'était montré presque courtois quoiqu'un peu brutal pour certains mais elle ne le relèverait pas. Quel geôlier se montrait gentil avec ses prisonniers ? Qui à part toi, Antigone ?

Ça l'effrayait.
Pour autant elle décida à cet instant précis de ne pas se laisser avoir par la peur et de cesser de pleurer. Elle ira de l'avant pour vaincre ses tourments et ne pas s'y laisser noyer, alors c'est un regard presque assuré -assurément tremblant- qu'elle t'adressa en tentant de faire le tri dans son esprit.

— Je suppose qu'ils le font parce qu'ils ont peur de vous.

Naturellement elle avait refermé ses poings tremblants sur ses couverts pour découper un morceau de viande qu'elle porta à sa bouche. C'était comme s'il n'y avait rien à ajouter, les questions du coeur Iphigénie les avaient oubliées lorsque tu l'avais calmée, probablement sans t'en rendre compte, en lui dévoilant les gelées du tien.

— Vous êtes une femme étrange. Vous tuez pour un trône que vous désirez offrir car vous prétendez à un objectif plus important.  Cependant, si l'avenir du pays et le sort du peuple vous importe si peu pourquoi donc un tel choix ?

Tu lui donnais l'impression de n'avoir pas de coeur.
Et puis l'instant d'après d'en avoir un peu.

C'est en effet de ça que ça avait l'air, pourtant à l'énonciation de ta phrase elle s'était surprise à penser, Iphigénie, à tenter de comprendre ce raisonnement qui lui échappait. Elle soupçonnait que tu ne dises pas ça dans le vent, et si tes manières à table la dégoûtaient au plus au point, elle te laissa manger sans te le faire remarquer, attendant patiemment la réponse à ses questionnements.

Elle s'était resservie une part de sanglier -songea malgré elle et par ta faute au pauvre sort de ce dernier avant d'en avaler une bouchée. Ainsi donc tu n'avais pas de coeur ? Iphigénie avait sourit à cette remarque, elle n'y croyait pas vraiment mais ça n'était pas important.

— Ma vision est égoïste, mais je ne pense pas être capable de sacrifier ma vie en son nom. À quoi bon lutter pour et finalement se sacrifier sans jamais pouvoir l'être ?

L'idée lui semblait ridicule et à la fois bien trop triste, Iphigénie avait des rêves hors de ce palais et elle ne voudrait mourir avant de les accomplir pour rien au monde. Elle se savait courageuse et prête à énormément de chose au profit de cette liberté dont tu parlais, mais certainement pas à se sacrifier, ni à tuer. Visiblement la Maison-Dieu lui avait offert à elle un coeur et non une hache -la pensée lui arracha l'ombre d'un sourire tandis qu'elle se servait un grand verre d'eau qu'elle bu cul sec. Quitte à laisser les manières au vestiaire, autant le faire jusqu'au bout.

— Je ne sais pas si mes pensées changeront demain, ce que je sais en revanche c'est que chaque vie, peu importe à quel point elle est salie, a de la valeur à mes yeux. Et pour toutes ces vies j'aimerai lutter, pourtant je n'en ai pas les moyens.

Même ta vie à toi, Antigone, celle qu'elle menaçait plus tôt de vouloir te prendre sous le joug de la colère, avait de la valeur. Pourtant cela ne pardonnait en rien et alors Iphigénie se retrouvait dans une impasse, entre son envie d'être libre, son envie d'aider le monde et celle de te faire payer pour les êtres chers que tu lui avais volé.

— Si je vous le demandai, me donneriez-vous les armes pour me battre ?

Pour sauver le monde et peut-être te tuer.
Lui donnerais-tu, Antigone ?

Son regard sembla s'illuminer d'une détermination nouvelle.

Malgré les rires son regard de s'était pas détourné. Il fixait ta silhouette à l'autre bout de la table, chaque millimètre passé au crible de sa détermination. Iphigénie n'avait pas parlé, elle s'était contenté d'attendre en silence que tu finisses de te moquer -de la ridiculiser comme jamais personne avant toi n'avait encore osé le faire parce qu'elle s'était résolue à avancer.

Et puis tu avais finis par accepter, alors seulement Iphigénie s'était permit un soupir à peine audible -rassurée- avant d'étirer à ses lèvres un demi-sourire.

— Je vous suis.

Elle n'avait certainement pas l'intention d'abandonner maintenant.
Lorsque vous fusses devant la salle d'armes, elle avait attendu tes instructions droite face à toi avant de finir par entrer à l'intérieur de la pièce. Son regard prit le temps de faire le tour, d'observer tous ces différents instruments de mort, leurs caractéristiques, leurs formes et ce qui pourraient en découler.

— Toutes ces armes ont l'air incroyablement lourdes...

Ses doigts glissèrent sur le pommeau d'une épée qu'elle décrocha avec moult précautions afin de la soupeser. À peine fut-elle entre ses mains qu'elle grimaça puis la reposa.

Quelques instants plus tard son regard se posa sur une paire de dagues dont le manche doré rappelait les ornements décoratifs de la salle du trône. Elle les prit tour à tour, glissa deux doigts sur le plat de chaque lame, en vérifia la robustesse sans un mot. Une esquisse à ses lèvres lui indiqua qu'elle pensait avoir trouvé, alors elle s'approcha de nouveau vers toi avant de tendre les bras. Dans chaque main une lame et dans son regard la satisfaction.

— Ces dagues me semblent bien plus maniables que n'importe qu'elle autre arme dans cette pièce. Je n'aurai aucune chance de vous combattre si je n'étais pas capable de supporter le poids de mon arme, n'est-ce pas ?

Le sourire sembla plus arrogant malgré qu'il n'en fut rien.

Faux.
Surprise, ses traits s'étaient tordus en une légère grimace tandis que tu lui volais l'arme des mains et, sans qu'elle n'y puisse rien la voilà prise au piège de ta seule volonté. Un pas de travers et elle rejoindrait les étoiles. Sa mère, son père, Uriel. Clovis. Non. Non, pas Clovis. Personne n'avait su lui dire où était son corps et de tes dire, Antigone, tu ne l'avais pas touché. Alors Clovis ne pouvait être mort pas vrai ?
-mais elle s'égare, oublions.

Son regard lui, n'avait ni faibli ni quitté le tien, s'abaissant seulement le temps de récupérer l'arme entre ses doigts. Un hochement de tête en confirmation, elle t'écoutait sérieusement. Son sourire avait disparu mais sa détermination en était restée intacte, et si tu parlais d'arrogance c'est que, peut-être, sa fierté avait été trop grande alors Iphigénie ferait plus attention à l'avenir. Sur cette nouvelle résolution elle t'avait suivi jusqu'au hall d'entraînement -une pensée furtive pour Asharim qui l'avait entraînée quelques fois ici-même, et elle se posta à quelques mètres de toi.

— Avec mes lames ?

Et toi à mains nues ?
Si elle avait foi en tes talents de combattante, ayant eu un nouvel aperçu de tes capacités quelques minutes plus tôt, elle n'avait pas caché son étonnement.

Ça n'avait duré qu'un court instant avant qu'elle ne se reprenne instantanément.

— Oubliez, c'était indélicat de ma part.
D'avoir pu croire qu'elle te blesserait.

Aussi se redressa-t-elle avant de laisser s'échapper un bref soupir pour foncer droit sur toi. Malgré l'agilité flagrante de ses mouvements Iphigénie n'était pas rapide, et de ses gestes désordonnés se ressentaient l'inexpérience au combat.

C'est qu'on lui avait apprit à se défendre presque correctement, mais qu'en plus de ses lacunes jamais personne ne lui avait apprit à montrer les crocs.

Un regard vers la lame au sol puis un second qu’elle plaça dans le tien, les lèvres pincées de s’être laissée avoir aussi facilement. Elle n’avait rien dit mais pour l’une des rares fois de sa vie elle s’était sentie terriblement bête, alors à la manière d’un enfant qui se faisait disputer elle avait pincée ses lèvres et froncés un peu les sourcils. Elle n’avait rien contre toi mais tout contre elle, et si la moue n’avait pas duré plus de quelques instants, c’est bien parce qu’elle avait décidé de se concentrer sur la suite de ton apprentissage.

Avancer pour oublier que tu étais une ennemie,
Et qu’il n’y a pas si longtemps encore tu avais massacré sa famille.

Deuxième leçon. La patience, le silence et l'observation.
Trois choses qui n’étaient pas vraiment sa spécialité, tu l’auras remarqué. Pour autant, Iphigénie avait attendu en silence que tu continues, hocha sa tête pour confirmer qu’elle avait bien comprit et se mit en tête d’appliquer ton conseil dès aujourd’hui. L’inaction forçait l’erreur. Alors elle attendrait, le regard brûlant de détermination, que l’erreur soit faite -quelle vienne de toi ou d’ailleurs, elle attendrait, Iphigénie. Avant d’attaquer encore une fois.

Elle avait légèrement tressailli à l’écoute de ton dernier conseil.
Un rire bref au goût amer s’éclipsa de ses lèvres quand elle repensa à ces mots qu’il lui avait dit, lui aussi.

Ne me faites jamais vous voir foncer tête baissée dans la mêlée.
Elle avait promi.

Ne te lance pas dans des assauts inconsidérés.
— Je vous le promets.

À toi et à Asharim, elle vous le promettrait mille fois même s’il le fallait sans réellement comprendre pourquoi sa vie vous importait tant. Puis elle avait chassé ses idées noires et ce visage trop sérieux qui ne la caractérisait pas pour afficher un sourire plus léger.

— Dame Antigone, si j’attends suffisamment longtemps serais-je capable de vous battre ?

Ou bien étais-tu immortelle comme elle le croyait.

— À moins que vous ne fassiez partie de ces assauts inconsidérés que vous mentionniez ?

Elle partit se replacer plus loin dans la pièce, face à toi et sur ses gardes, prête à recevoir la suite de tes enseignements.

Elle s'était demandé, Iphigénie, pourquoi chacune de tes paroles était empreinte de tristesse ; pourquoi dans cette tristesse elle parvenait à en extraire une certaine sagesse. Sans trouver de réponse elle avait prit le temps de t'écouter, et quelque part elle avait espéré.
Elle avait espéré ta mort autant que son contraire.
Et si déjà aujourd'hui elle se troublait de ces pensées sans aucune logique alors l'avenir l'effrayait -de cet avenir torturé elle ne voulait rien, consciente pourtant que son indécision ne s'effacerait pas de si tôt. Les raisons changeraient, les objectifs évolueraient mais saura-t-elle te tuer le jour venu, Antigone ?
Elle n'en aurait plus envie.
En avait-elle seulement et réellement éprouvé l'envie ?

— Il n'y a que les fous pour vouloir devenir des assassins.
Et à ça il n'y avait rien à répondre.

Aux paroles de cette grande guerrière qui se dressait face à elle -assassin peut-être mais guerrière avant tout, elle l'avait comprit Iphigénie- elle ne fit pas l'offense d'une réponse balbutiée dont elle n'avait pas les mots justes. Elle aurait pu comprendre, elle aimerait comprendre pourtant à cet instant elle n'avait pu que compatir.
Te répondre en pensée : Vous avez raison.
Il fallait être fou, monstre, démons ! pour ainsi apprécier tuer.

Alors malgré les doutes, Iphigénie l'enfant princesse se fit une promesse -te l'adressa en prière, Antigone guerrière
Jamais
Jamais
Jamais
Elle ne deviendrait folle.
Assassin si son coeur l'ordonnait mais jamais monstre.

Ainsi elle avait relevé le visage dans ta direction, captant ton regard lorsque tu ouvris les yeux. Tu pus sans doute voir la détermination avec laquelle elle s'accrochait déjà à ses idéaux ; et tandis que tu t'en allais son corps s'était abaissé.

Une révérence dans ton dos et en ton nom,
Toi désormais Reine Antigone.

— Je ne faillirais pas.

Soufflé à l'instant où ta silhouette s'éclipsait de sa vue.
Sans se douter d'à quel point ce soir avait bousculé l'entièreté de sa vie.