Tu avais simplement disparue, et lui s'était contenté d'un mince sourire, frustré et fatigué, avant de s'endormir. Si ses servantes avaient pu craindre une quelconque punition pour t'avoir laissée filer, il n'en avait rien fait. Kleos était épuisé d'une nuit sans dormir et avait prit conscience, ce matin-là, que tu ne te serais pas laissée faire, de toute façon.
* * *
Cette nuit non plus il n'a pas vraiment dormi, accaparé par de trop nombreuses pensées -aucune, par chance, qui ne mènent à toi- et une pile infinie de solutions à trouver pour sauver son pays et réparer les dégâts de cette fête maudite. Alors à l'aube lorsque tu ouvres sans autorisation la porte de son bureau, il est assit et ne peut que te regarder sans rien dire. C'est qu'il devine déjà tes mots, tu sais ? Il a bien vite apprit à déchiffrer tes regards, tes gestes, tu es si facile à cerner Selena qu'il sait d'avance à quel point tu es désolée.
Il attend la confession le regard mécontent, celle qui confirme ses pensées, sa vérité.
Vous aviez raison, et il ne t'excuse toujours pas la fuite de la veille. Alors la réponse est sèche, tranchante. Il n'attend même pas la suite et se fiche bien de te couper la parole.
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Évidemment.Évidemment qu'il avait raison.
Évidemment que tu aurais dû rester hier matin.
Évidemment, Selena.
—
Vous avez le regard coupable, Selena.Et lui le soupir bien trop frustré, la colère trop amère lorsqu'il se redresse contre le dossier de son fauteuil, droit et fier comme un coq au regard trop hautain. Il croise les bras contre son torse, attend quelques secondes une suite de ta part qui ne vient pas, avant d'enchaîner.
—
Qu'avez-vous fait cette fois ?Clovis ou Astéria, dis ?
Peu importe la réponse finalement, car il sait qu'il ne va pas aimer la suite. Aujourd'hui Kleos est fatigué.
Fatigué et impatient.