Elle franchit les portes de cette immense prison remplis d’incompétents le visage fermé. Une journée de plus à être traîner dans la boue, ou les regards de travers ne sont font même plus de manière discrète. Ou la méprise et l’ignorance font partie du quotidien des Volturne. Tout ça à cause d’un manque cruel d’ouverture d’esprit, et d’un Ordre se plaisant à être dans le vieux monde. Ou les règles sont aussi vieilles que le monde sans que ça ne gêne qui-que ce soit. Cela avait bien trop duré aux yeux de Scylla. Ses grands-parents avaient bien trop souffert de cet affront, ses parents eux aussi, et désormais Lakhesis, Timothée avait à en souffrir ? La jeune femme secoua la tête tout en arpentant les allées éclairées de la Sphère pour se rendre dans le bureau de son frère cadet.
Il était inconcevable pour elle que tout cela continue, que leurs idées et leurs propres personnes soient ignorées là ou leurs ancêtres avaient œuvré pour qu’ils en soient là maintenant. Énervée et sur les nerfs la jeune femme poussa, sans même frapper une seule fois, les portes du bureau de son cadet, avant de les refermer bruyamment derrière elle. « C’en est trop Timothée. » Elle fit rapidement les cents pas allant d’un mur à l’autre, balançant ses bras dans les airs pour évacuer un surplus de haine et de rage, en silence.
Avant de venir se poser, toujours d’une manière frénétique, sur le fauteuil face à son frère. « Pour qui se prennent ses sombres ignares ? Hein ? Nous regardez de travers ? Je l’ai vu, cette catin ... » Scylla essaie de se canaliser un instant, avant de reprendre avec autant de fougue qu’à son départ. « Te regarder comme si tu n’avais pas ta place ici. Elle a sans doute oublié que nous n’avons pas eu UN seul instant besoin de se mettre à genoux, ou dans les draps souillés d’un membre de l’Ordre pour obtenir une place ici. » Colérique était le mot adapté à la situation. Scylla ne s’énervait jamais, du moins pas contre les autres, bien qu’il soit courant qu’elle hausse le ton face à Timothée. Cependant, et contrairement à d’habitude elle n’avait pas laissé passer cet affront qu’avais subis son cadet, dans son dos. « Ils pensent que notre intelligence nous rend sourd. Je les ai très bien entendu parler, de notre pseudo marginalité, de nos idées farfelus, comme si nous descendions du gouffre et qu’ils nous avaient rendu fou. »
Levant les yeux au plafond elle planta ses ongles dans le cuir du fauteuil sur lequel elle s’agitait depuis de longues minutes, marmonnant tout en se mordillant l’index. « Qu’ils s’en prennent à moi est une chose, qu’ils osent t’inclure dans leur séance de commérage sans un sous de jugeote, c’est hors de question. »