Scylla Ava Volturne.
Cette traînée.

Les doigts froissent brusquement le parchemin, et si elle se retient de le déchirer c'est bien pour mieux te le faire manger. Pourquoi est-ce que tu lui fais ça, Lazare ? Pourquoi tu ne lui dis rien ? Pourquoi elle ? Dis lui Lazare, qu'a-t-elle de plus qu'Harmony n'a pas ? Elle ne comprend pas alors elle rage et les objets tombent et les plus fragiles se brisent. Des éclats de verres et de terre cuite sur le sol dont elle ne se préoccupe pas tandis qu'elle s'empresse de te retrouver.

Mon cher Lazare.
Va crever.
Va crever !

Les marches sont montées à une vitesse affolante, et avant qu'elle ne puisse penser à une autre phrase ridicule de ce stupide écrit, elle enfonce la porte de ta chambre d'un coup de pied sauvage.

Comme elle s'y attendait, c'est là que tu te trouves.

— Scylla Volturne sérieusement ?

La voix qui hurle, s'indigne. En vérité elle aurait réagit de la même manière peu importe la fille.

— Tu comptais me l'apprendre en la ramenant ici ? C'est hors de question Lazare ! Tu m'entends ?!

Que tu l'épouses.
Et que tu la ramènes.
Dans sa rage elle pénètre plus les lieux et te lance le message chiffonné dessus avant de refermer brutalement la porte derrière elle.

Harmony, Harmony, Harmony...
Et parce que c'est toi la voilà déjà perdue.
Elle le sait et pourtant te laisse approcher, car son prénom à tes lèvres c'est une mélodie dont elle ne se lasse jamais. Un écho qui malgré la colère qui gronde fait vibrer le corps tout entier. Alors malgré la fureur Harmony écoute, elle écoute ta réponse et laisse tes doigts la caresser.

Presser sa gorge fermement, sans qu'elle ne montre tout de suite de résistance. Tu approches alors ton visage, et dans tes yeux elle y voit le sérieux. Elle y lit la folie. Tu sais Lazare, elle n'a pas peur, les griffes qui viennent se planter dans ton poignet ne tremblent pas. Jamais. Pas pour ça, pas à cause d'elle. Si d'habitude Harmony finit par retrouver sa place, aujourd'hui elle ne l'acceptera pas.

Pas quand Scylla Volturne menace de te voler à elle et que toi tu sautes dans ses bras sous ses yeux.

Alors à la monstruosité du tien, son regard à elle se charge d'une hargne féroce tandis qu'à son tour, de sa main libre elle vient enserrer ta gorge en signe de provocation.

— Tu comptes vraiment m'abandonner après ces dix ans de vie commune pour cette sotte ?

Cette catin même pas plus jolie qu'elle.
Et dire qu'elle y croyait.

— Ne me fais pas rire Lazare. Tu ne tiendras pas deux jours avant de la tuer !

Une deuxième main à sa gorge et elle a à peine le temps de prendre une inspiration complète que le souffle se coupe. Ses yeux se ferment alors et elle se mord brutalement la lèvre inférieure pour se concentrer et empêcher son corps de réagir, de rechercher cet air qui la condamnerait si tu t'obstinais à la broyer trop longtemps. Ce n'est pas la première fois, mais aujourd'hui c'est plus brutal et elle comprend alors que tu n'es pas satisfait. Que tu ne le seras pas tant qu'elle n'aura pas ployé le genoux. Harmony Wind n'est plus rien, pourtant autrefois elle fut. Fille de quelqu'un, amie des Volturne même !

Se forçant à l'inaction pour ne pas gaspiller d'énergie inutilement, elle se laisse pourtant avoir par tes belles paroles. Le regard est dur lorsqu'il se pose de nouveau sur toi, elle tente d'articuler quelques mots qui ne sortent qu'en grognements incompréhensibles. Tes murmures lui arrachent des frissons. Des frissons d'envie et d'autre de colères. Alors ses ongles s'enfoncent un peu plus dans ton poignet avant qu'elle ne cède finalement, plaçant la main qui tenait ta gorge en faible renfort de sa propre survie.

L'air commence à manquer sérieusement, alors son corps se fait bien plus faible et la force à s'abaisser. Tu accompagnes sa descente et à mesure des secondes qui s'écoulent elle sent les vertiges, écoute à peine tes dernières paroles une fois à terre, profitant de la proximité du sol et de l'instabilité de votre position pour vous faire basculer sur le côté et se libérer.

Recroquevillée sur le sol elle laisse alors l'air retourner brutalement dans ses poumons et ça brûle, ça brûle si fort que sa respiration en est bruyante. Elle sent encore son pouls battre ses temps et a l'impression horrible que son cerveau va exploser. Alors la voix qui sort, quelques minutes plus tard est rauque et brisée.

— Tu vas la baiser elle aussi ?

C'est hors de question.

Elle te laisse approcher et la cajoler, elle laisse en silence tes doigts caresser son front parce qu'elle est bien incapable de rétorquer. Comment te repousser alors que tu lui offres sur un plateau cette attention qu'elle recherche sans cesse ? Pourtant, elle sait bien Harmony à quel point tu adores briser les choses, et si tu n'as plus de chances d'y parvenir avec son coeur déjà mort, tu sembles t'assurer que le reste suive aussi. Ta voix si belle et ton regard hypnotique, si ce n'était pas pour toi Lazare, elle a conscience maintenant qu'elle serait déjà morte. Bien plus que son coeur ou son âme, ce serait son être tout entier entrain de pourrir sous terre à l'heure actuelle.

Elle vit pour toi, quoiqu'elle en dise.
Elle s'est accrochée à toi, quoiqu'il lui en coûte.
Et aujourd'hui,
Aujourd'hui tu l'énerves et elle ne veut plus de tout ça.
(pour l'instant)

— Tss !

L'agacement à son comble tandis qu'elle détourne les yeux, le souffle toujours haletant et le corps un peu faible elle ne prend pas la peine de plus s'échapper. Parce que tu es déjà là, parce que tes doigts dans sa chevelure lui font du bien autant qu'elle voudrait te les arracher parce que, tu sais, Lazare.

Oui.
Elle est jalouse.
Terriblement jalouse.

Alors brusquement c'est une main qui vient dégager la tienne et son regard courroucé qui croise de nouveau le tien.

— Tu n'as pas besoin de me le dire bien sûr que je suis la plus belle !

Bien sûr que Scylla ne sera jamais plus que toi.
Elle prend une longue inspiration, durant laquelle sa mâchoire se crispe et ses dents se serrent de frustration.

— Seulement l'idée qu'une autre ait tes faveurs me met hors de moi.

Malgré les vertiges soudain, elle se redresse pour te faire basculer en arrière et te chevaucher. Ses mains tenant tes épaules et tes cuisses entourant ton bassin, elle te chevauche brusquement, te regarde un instant de haut avant de venir capturer tes lèvres avec ardeur. Mord l'inférieure à sang lorsqu'elle s'éloigne à peine assez pour capter tes yeux.

En guise de provocation.
Tu ne trouveras jamais mieux que moi.

Tes doigts à son cou sont un délice lorsqu'ils la tirent à toi, alors Harmony ne peut s'empêcher un sourire avant que vos lèvres se joignent à nouveau. Ce n'est pas doux, jamais, et c'est cette brutalité qu'elle aime chez toi alors volontiers elle te laisse forcer le passage et ses mains prennent appuis pour ne pas tomber. L'une à plat proche de ton visage et l'autre sur ton col dont elle tord le vêtement. Vos fronts se joignent et la danse continue avec ardeur encore quelques instants, elle allait quitter tes lèvres pour continuer ailleurs lorsque tu la devanças pour t'arrêter totalement.

Ton rire la frustre, et ça n'a rien à voir avec lui mais plutôt avec toi. C'est qu'elle ne veut pas que ça s'arrête, que tu t'arrêtes, pas comme ça. Alors Harmony enrage tandis que ta voix s'essouffle - et elle ne niera pas non plus aimer ce qu'elle voit. Tu as toujours eu le don de la mettre dans tous ses états, Lazare, et elle n'a jamais su si elle devait te remercier pour ça ou pas.

Son poing serré se défait pour laisser de l'air à ton habit, tandis qu'elle te toise elle aussi, le regard fou et un soupir au bord des lèvres. Elle le laisse échapper finalement, juste après ta prise de parole.

— Si tu ne veux pas que je lui fasse du mal alors trouve-moi une occupation. Dépenser ton argent ne suffira pas cette fois.

Et ce n'est pas une demande, rien de plus qu'un ordre véritable encore une fois.

Si elle a l'air si superficielle au final elle ne l'est pas tant que ça, et ton argent l'a aidé de bien des manières ces dernières années mais Harmony c'est un temps qui lui semble révolu. Ses doigts glissent de ton col jusque dans le creux de ta gorge tandis qu'elle s'abaisse à peine pour mordiller moins fort cette fois ta lèvre blessée.

— Je le sais, mais je n'ai pas peur Lazare.

Elle se redresse alors pour te regarder plus en hauteur, sa main cette fois occupée à délasser tranquillement ton haut. Elle étire alors un léger sourire, aussi fier que provocant.

— Tu ne me fais pas peur.

Ça n'a jamais été le cas.
Vous êtes pareils après tout.

Un sourire satisfait lorsque tu te redresses et elle suit le mouvement, fermant instinctivement les yeux à la sensation de ton souffle contre sa peau. Le sien s'arrête un instant durant lequel elle mord sa lèvre inférieure doucement en t'écoutant. Si le début ne lui plaît guère, la suite semble l'apaiser, alors ses mains glissent sur ton dos, ta peau sous le vêtement, dans tes cheveux qu'elle tire légèrement. Un peu plus fort sur la fin, lorsque tes lèvres à son oreille lui font rouvrir les yeux, pour écarter ton visage et capter ton regard.

— Tu me demandes d'attendre.

Combien de temps ?
Un an ? Deux ans ? Plus ?
Ce n'est pas comme si un bébé se faisait moins vite, ce n'est pas comme s'il y avait la moindre garantie que même en la violant chaque matin et chaque soir elle puisse en avoir un. Seulement l'idée même de voir cette fille mourir la ravie plus que tout ça - et Harmony se sait être d'une grande patience lorsqu'il le faut. Pour toi, il le faut.

Ses yeux te regardent avec avidité, tandis qu'à ses lèvres l'esquisse s'agrandit toujours plus.

— Les accidents arrivent si vite tu as raison.

C'est sa façon à elle de te donner son accord, sans encore mentionner les conditions. Être mère n'était pas dans ses projets, seulement elle le voyait comme un plus non négligeable et un cadeau qu'elle choierait avec une immense fierté.

— J'élèverai nos enfants de la meilleure des façons, tu verras.

Un baiser sauvage à tes lèvres, elle lâche la pression dans te cheveux pour s'accrocher plus fort à toi, ne plus te lâcher. Dans ton dos ses caresses deviennent plus acérées, elles griffent ta peau avec une passion non dissimulée.

Puis cette fois c'est elle qui rompt le baiser, collant son front au tien pour être au plus proche de tes yeux.

— Mais s'ils n'arrivent pas, je vais finir par perdre patience et la tuer sans accident. Je la démembrerai et tu devras te trouver une autre femme.

D'autres enfants.
Le souffle comme une menace est plus froid qu'auparavant. Si ce n'est jamais toi qu'elle oserait tuer, Scylla en revanche ne sera jamais totalement en sécurité.

La prise sur ses cheveux est brutale alors elle ne résiste pas. Harmony écoute la froideur avec laquelle tu lances tes dernières menaces et ne réponds plus. Cette fois encore tu gagnes alors, malgré tout frustrée, elle courbe l'échine sans pourtant dévier son regard du tien.

— Rappelle toi qu'une paire de cuisses est remplaçable.
Tu n'oserais pas.
Si. Bien sûr que si.

— Je m'en souviendrai.

Elle n'élève plus le ton, ne profère plus aucune menace - à quoi bon ? Aujourd'hui ce n'est plus la peine car déjà tes lèvres l'embrassent encore et le goût du sang vient masquer l'amertume d'un baiser qu'elle n'accepte pas encore totalement. C'est que, quand tu la prends par surprise alors qu'elle est dans ses pensées, il lui faut un moment pour redescendre. Une seconde, peut-être deux. Aujourd'hui il en faudra trois et un sourire sur tes lèvres pour presque tout lui faire oublier.

— Ne fais pas la tête.
— Aide-moi à l'oublier alors.

Cette fois c'est elle qui t'embrasse avec ardeur, efface les dernières goûtes de sang de ses lèvres contre les tiennes tandis que ses doigts recommencent à parcourir ton corps. Un sourire s'étire avant qu'elle ne rompt le baiser le souffle court pour s'écarter, remordre ta lèvre dans le mouvement et vous faire basculer. Elle au sol, toi au-dessus. Ses mains sur ta nuque et dans ton dos Harmony n'attend plus que toi désormais.

Offre lui toute ton attention et comble la à l'en faire mourir de plaisir, Lazare.