Root of the beginning

Alphonse enfant, avait eu peur des femmes. Ces créatures folles animées par la luxure et la folie, ces visages tordus par l’envie et la douleur mais il a comprit maintenant la beauté de ces êtres. Assis sur le banc, ses longs doigts jouaient avec l’une des fibres de bois qui s’était défait cet intrus. Le voilà à comparer sa frêle existence à cette fibre rebelle, ce morceau qui s’est détaché de la norme. Ses pensées ne semblaient pas suivre un chemin logique, que Maison Dieu le surveille car il en avait strictement rien à faire.

Le ciel était couvert, Grandvent était mécontent de sa présence visiblement. Les feuillages s’agitent dans cet effort ridicule de paraître intimidant et l’air se chargeait d’une électricité molle. Qu’en avait il à faire de cette vibration alors qu’il avait tant consommé la vie qu’elle s’était tarie pour lui offrir des nouvelles merveilles ? Voici que ses pensées le flattent, le rendent plus grand que cette terre emplie de possibilités, mais il ne perd pas pied. Oh non, jamais. S'il venait à tomber, la chute serait d’un ennui certain. Ses pensées redeviennent d’un sérieux tranchant, il était là pour la fameuse petite.

Sa fille l’une de celles qu’il n’a jamais vu naître, celle qui a été chassée par Miss Lottie la fraîchement enterrée femme. Quel disgrâce de ne pas avoir pu assister à la mise au monde de ce bout d’existence qu’était Callisto, la retrouver n’avait été qu’un malencontreux hasard dans ce monde rempli d’enfants sans père. Mais la joie qui l’a prit de revoir dans ses yeux et dans son visage, cette femme à qui il avait donné une autre vie pour se sustenser, pour briller. Cette joie était sans doute parmi les plus purs que son esprit peut appréhender. Callisto, il te donnera la folie du monde, et la grandeur désespérée des années à venir qui amèneront. Callisto, il te bénit de la déchéance de la réussite et de la faim infinie des choses impossibles.

Voilà qu’elle pointe, fidèle à l’heure qu’il lui avait donné dans ce petit pli. Son corps drapé de ce rouge flamboyant qui lui allait si bien, soulignant chaque formes de son corps adulte et rendant sa chevelure noisette dans une teinte éthérée. La fierté le prit encore une fois, cette fois çi, elle lui tire un sourire presque sincère tandis que sa main s’agite dans une invitation sans équivoque :

-Callisto ! Viens ici, je t’attendais.

Elle obéit, trotte un peu jusqu’à lui. Le vent secoue ses boucles, emmêlant cette tignasse. Le tableau ne se salit pas mais il était agacé par cet affront à sa fille, à sa création.

-Merci d’être venue chérie, je suppose que tu as des questions à me poser.

Car la dernière fois, ils n’ont rien pu se dire. Et Alphonse désirait parfaitement changer ce fait.

a step towards madness

Alphonse fin été 1020 Saintecure

A little wicked
That's what he calls me
'Cause that's what I am
That's what I am

Quand il s’était présenté à toi, la première fois, tu avais cru à une blague de mauvais goût, une machination d’entités supérieures. La Maison-Dieu s’était peut-être enfin décidée sur ta punition. Une punition qui commençait par ta rencontre avec Séraphin, puis la corde au cou passée par Lancelot. Une punition qui continuait, car, non-contente de t’avoir enchaînée, La Maison-Dieu fouillait à présent ton passé pour en faire ressortir ce que tu n’avais jamais questionné. Ce que tu n’avais jamais voulu questionner. Une punition, Callisto, que tu aurais été la première a qualifié de disproportionner si tu avais été capable de malhonnêteté en cet instant.

Seulement, les raisons sont nombreuses et tu ne peux que le reconnaître. Allant de l'ingratitude envers le père de cœur jusqu’au gouffre libéré depuis que tu as passé la porte de la maison, quelques mois plus tôt. On châtiait ta faim insatiable, le démon avec lequel tu étais née et que tu n’avais pas su contrôler. Oui, tout cela t'avait donné l’impression d’être victime d’un humour douteux. Pourtant, c’est auprès de lui que tu te rends.

Sur le coup, il n’en avait pas été question. Ta nature impulsive et curieuse t’avait déjà suffisamment coûtée à Ambrive et tu ne voulais pas réitérer l’expérience. Mais le démon se cache dans les détails, le démon avait murmuré “pourquoi pas ?”. Et, bien malgré toi, malgré les efforts déployés pour avancer du bon par, malgré le chemin lisse et tracé que les femmes admirées t’encouragent à arpenter, tu avais détourné le regard. Vers cet autre chemin. Le chemin qui t’avait conduit à Ambrive et de son marché noir. Le chemin sur lequel il semblait se tenir aussi. Avant même d’avoir fait le premier pas, tu te savais déjà foutue. Une nature profonde contre laquelle on ne peut pas lutter. C’était Etham et Merle qui avaient gardé la bête en sommeil toutes ces années. Mais Merle avait des allures d’inconnu et Etham n’avait plus la force de te tenir en laisse. Alors tu avais fait ce pas. Foutue pour foutue, cela n’avait plus vraiment d’importance.

Alors tu étais venue à l’heure, toujours vêtue de ce rouge provocateur qui est tien, de cette armure colorée qui fait disparaître des regards extérieurs ta fragilité. Tu étais venue, incertaine, le cœur qui tambourine. Tu avais déjà eu un père. Tu avais eu Etham. Tu aimais Etham. Sincèrement. Désespérément. Mais l’attraction est trop forte. L’envie est trop forte. C’était comme rencontrer son reflet, dialoguer avec son peintre quand on est qu’un croquis. C’était comme côtoyer les origines de toutes choses et comprendre, enfin comprendre, d’où vient la faim, d’où vient le gouffre. Et tu voulais comprendre, Callisto. Tu voulais comprendre la différence entre toi et Guenièvre, entre toi et Aleina. Tu voulais comprendre et il avait les réponses.

Quand tu le vois, tu scrutes ses traits, cherches en lui la moindre trace d’un ADN commun. Ses yeux, sa posture, un détail n’importe quoi. Tu cherches tellement que tu ne tiques même pas face à cette familiarité nouvelle, à cette chérie qu’il se permet.

— Elles sont nombreuses, en effet.

Probablement trop pour cette vie.

— Comment, premièrement. Puis ensuite, pourquoi.

Comment sait-il ? Pourquoi maintenant ? Et surtout, celle que tu n’oses pas prononcer, qu’est-ce que cela implique ?

VAC

Voyait-il dans ses yeux le trouble des origines ? Peut-être. Mais lui n’en avait que faire, son monde était empli de bruits et Callisto venait d’être l’un des instruments de têtes. Sa bouche était celle de sa mère cette femme qui riait plus que des mondes entiers,

Ses questions étaient froides, directives. Perdue ? Oh, il fallait bien l’être pour découvrir la vérité. Cette vérité que sa très chère morte a tenté de camoufler et de jeter dans ce méandre qu’était Valdore. Il fallait bien le dire désormais il était commun de ne pas mentir à ses enfants après tout.

Sa main se soulève, possédant cette volonté propre des impulsions divines. Elle vient s’appuyer doucement contre cette joue rebondie qui n’a jamais été touché par cette appendice créatrice. Il sourit et dans ce sourire vient se détruire des centaines de pensées qui n’avait jamais eu l'intérêt de naître. Callisto, elle avait faim. Callisto, elle avait peur. Callisto n’avait pas encore conscience de la liberté qui était à ses mains qui fleurissait dans les tendres replis de chairs de sa paume. C’était digne d’ivresse de se voir ainsi dans une corps aussi différent que le sien.

Appuyant son front, joignant les deux esprits si longtemps éloigné par le temps son sourire se fit mince. Il révélait sans dire tout ce que les mots ne pourraient jamais dire.

-Comment ?

Ses lèvres bougeaient lentement, dégoûtant et se délectant de chaque syllabe. Il avait le pouvoir, le pouvoir sur Elle sur ce Lui en Elle.

-Je t’ai retrouvé car j’ai cherché, et personne n’échappe à mon regard. Je t’ai cherché car je voulais te retrouver. Mes doigts sont longs et se secouent si quelqu’un les effleure avec ce qui pourrait m’intéresser.

Sur ses phrases sans grand sens, il s’éloigne. Alphonse avait cet appel violent de l’attraper, la serrer jusqu’à entendre la douce mélodie de ses os. Il voulait la faire chanter pour retrouver ce bébé qu’il a perdu, pour retrouver cette formation annulée par ce lien perdu. Mais il ne fallait pas se précipiter, donner encore quelques graines pour le passé de cette petite chose. Conçue à moitié de lui, conçue à moitié de cette femme étrange qui a été sa partenaire.

-Pourquoi?

Le silence agite les arbres furieux, faisant claquer la robe rouge autour des cuisses de Callisto.

-Car je t’aime. Ta mère m’a fait t’aimer. Je voulais te retrouver pour te le dire, pour te donner une chance de savoir. Elle était spéciale, tu sais. Un peu stupide, un peu à s’attacher trop vite et à souffrir que tout le monde la fuit. Mais quand elle a su que tu existais, elle m’a fait promettre que j’allais t’aimer. Alors, je ne fais que honorer cette promesse.

Entrouvrant ses lèvres, Alphonse avait l’intensité d’un chat joueur terrible dans son intérêt sadique. La curiosité le dévorait désormais, testant une ultime fois celle qui portait son sang :

-Veux tu entendre parler de ta mère ?
Le dernier pas est le tien, Callisto.
Ma fille
Notre faim.

a step towards madness

Alphonse fin été 1020 Saintecure

A little wicked
That's what he calls me
'Cause that's what I am
That's what I am

Une caresse. Un contact.
L’impression de fusionner avec ce double étranger, de se faire salir, de se faire bénir. Il y a dans sa voix, dans ses gestes, dans sa chaleur, une folie douce qui te répugne autant qu’elle t’attire, Callisto. Il y a dans son sourire la promesse de mille dangers, dans sa douceur un poison perfide. Comme-ci tu ne t’appartenais plus vraiment, Callisto. Comme-ci, d’une certaine façon, tu venais aussi de trouver tes réponses. Tu es terrifiée. Tu es fascinée. Turbulente, Callisto. Changeante, Callisto. Instable, Callisto. Mais dans ses yeux, tu ne lis pas la réprobation habituelle, dans son sourire, tu ne vois pas l’indulgence arrogante face à la petite chose que tu es. Il te contemple comme une possession importante… Et tu aimes ça. Il pose ses mains sur ta peau et si tu en es terrifiée, une partie de toi, la plus dégoûtante, la plus instable, en est reconnaissante.

Tu es le vent, mais tu as un nom. Tu es le vent, mais il veut t’attraper, te faire prisonnière. Pour lui, tu vaux la peine. Tu n’es pas l’outil qu’avaient fait de toi Lancelot et Seraphin. Tu n’es pas l’objet de fête qu’avaient de toi Sixtine et Yekun. Tu n’es pas la petite sœur à protéger qu’avaient de toi Guenièvre et Aleina. Tu existes. Tu existes comme personne n’existe à ses yeux. Et ça fait gronder ta faim, Callisto. Tu étais affamée de tout et il venait de te donner en un geste, un regard, le mets le plus délicieux qu’on ait pu te faire goûter.

— Vous me cherchiez… Moi ?

Un souffle. Il te cherchait. Plus que ça, il t’aimait. Et tu ne sais pas vraiment quoi répondre à cela, Calli, toi qui ne sais pas donner de forme et de logique à ce que tous appellent l’amour. Tu ne sais pas ce que c’est. Tu ne fais que supposer depuis le départ. L’amour, c’était la tendresse pour Etham, mais pas tout à fait. L’amour, ce n'était la fidélité due à Merle, mais pas que ça. L’amour, c’était le désir brûlant et physique qu’on étanche avec Yekun et d’autres, mais sans plus. L’amour, c’était les grondements étranges du ventre face à Guenièvre, mais tu n’en n’es pas sûre.

— Tu m’aimes parce que tu as promis de m’aimer… Je ne vous crois pas.

Pourtant, tu as envie de le croire, Cal. Envie de croire que lui sait, qu’il a les réponses, car il est comme toi, car tu es comme lui.

— Ça n’a pas de sens. Ou, si ça en un, vous allez rapidement être déçu.

Tu as envie de croire. Mais ça sonne trop beau. Trop tout, en vérité. Tu n’as rendu fiers personne, Callisto. Tu as été un poids aux chevilles de beaucoup de monde. La petite fille affamée qui dévore et dévore car jamais rassasiée. La petite fille affamée de savoir, affamée d’envies, affamées d’amour, d’ambition, d’espoir, de doute. La petite fille au gouffre. Un gouffre que rien ni personne n’a jamais comblé. Et toi, Alphonse, le pourras-tu ?

— Ma mère est morte et j’ai failli mourir de faim par sa faute. Non. D'abord, je veux entendre parler de vous.

VAC

Les mots s’enchaînent, laideur sur ce tapis immaculé qui aurait dû être celui de leurs retrouvailles. Mais Il n’était pas déçu. Oh non, jamais. Alphonse n’était pas l’homme à s’énerver et à chanter haine et colère au gré de ce vent hasardeux. Alphonse contemplait encore cette femme qui avait été un bébé, son bébé.

Elle était sienne.

Cette pensée était d’une infinie délicatesse brodant les parois de son esprit tendre de mille et une inscription face à ses yeux noisettes. Aimer n’est pas un choix et Aimer est le plus grand des choix. Oui hélas, il l’a cherché Callisto et il l’avait enfin trouvé. Mais elle se rebellait. Les mots couverts et la crainte qui se lisait dans ses yeux furtifs témoignaient parfaitement de cet état non serein. Quel chagrin mais il allait y remédier. Glissant ses yeux sur ses mains, il s’aperçoit qu’il tremble. Oh quel frison qui glisse dans son être transi, il pourrait exalter mille et une fois ces sentiments refoulés. Callisto avait la fièvre de celle qui avait trop vécu et pourtant, pas assez. Callisto avait son sang et chaque mot qu’elle lui disait, chaque intonation étaient un délice supplémentaire.

-Crois moi ou crois moi pas Callisto

Sa voix se fait susurre qui coule à chacun fois qu’il prononce ce nom béni.

-Je t’aime. Je t’aime même si je ne te connais pas. Je t’aime même si tu me connais pas. Je t’aime même si tu me tuais. Je t’aime avec ou sans sens, avec ou sans raison. Car qui se soucie des raisons, de l’ordre, des choses dans des boîtes. Soyons libres. Je suis libre.

Penchant la tête, un fin sourire se glissait sur ses lèvres si souvent embrassées.

-Je ne peux pas être déçu, si je n’attends rien. Mais j’attends tout à la fois. J’ai Faim et je suis constamment rassasié. J’ai décidé de te chercher, j’ai décidé de te trouver. Crois-tu que ce n’est pas assez pour prouver que je t’aime ? Tu es unique. Tu es mienne, tu es ma fille.

Appuyant sur son coeur, son visage ne retire jamais ce sourire délicat qui ornait ses traits. Il n’était que la cacophonie de ses existences contrariées, de cette liberté à jamais possédé. Éternité mensongère ou véritable dieu ? Il n’en avait que cure, Callisto était là. Après si longtemps. Il allait l’aider à croire, il allait tendre sa main gantée vers cette enfant perdue. Le monde est notre terrain de jeu, l’espoir n’est pas notre sein nourricier.

-Tu veux savoir sur moi ? Oh, tu peux tout savoir. Je suis né à Malronce d’une mère qui est devenue reine de Malronce et mère du roi décédé. Ca fait de moi un bâtard royal. Mon père était un esclave, il avait pas de langue. L’idée est amusante n’est-il-pas ? J’ai grandi à Belorge quand ma mère a estimé que je gênais ses plans de grandeurs. Puis, j’ai été engagé à l’armée de Belorge, un mariage malheureux plus tard et me voilà affilié à la famille royale de Belorge. J’ai eu 4 enfants avec cette femme et, ça m’a pas abouti sur un joli divorce. Tu dois le savoir après tout, tu es intelligente Callisto. Si je devais me définir, je dirai que j’ai toujours voulu être libre et que cette liberté était prise dans les jambes des femmes. Ma vie a été régie par cette faim et cet appel viscéral du Plein. J’ai toujours voulu savoir quel était mon but, et, j’ai choisi. Mon but oui, c’est d’être en Vie.

Le monologue fini, son souffle reprit, sa main se tend vers cet être qui est désormais le centre de sa vie :
-Raconte moi ta vie Callisto. Montre moi que tu es. Peu importe ce que tu dis être, je comprendrai.

a step towards madness

Alphonse fin été 1020 Saintecure

A little wicked
That's what he calls me
'Cause that's what I am
That's what I am

Tu dis être libre, Alphonse, mais aussi et surtout tu dis avoir faim. La Faim. Celle qui pousse à tout dévorer, celle qui pousse à l’enivrement, à aller loin, toujours plus loin, parce qu’il n’y a jamais de terme à cet appétit contre nature, révulsant. Cet appétit qui rend fou. Cette folie qui est aussi son héritage, à Callisto, elle qui n’a jamais pu rentrer dans aucune boîte. Cette folie qui est aussi ton héritage, Alphonse, et elle a envie d’y croire. Qu’on n'était pas seuls. Qu’on n'était pas cette terrible anomalie qui fait tant souffrir. Qu’on était plusieurs, qu’on pouvait se comprendre, qu’on pouvait vivre ensemble parce que plus que quiconque on comprenait ce que le mot affamé signifiait.

Tu dis qu’elle est unique. Tu dis qu’elle est tienne. Callisto qui n’a jamais eu de problème avec le fait d’être possédée, Callisto qui, bien au contraire, rêve d’appartenir à quelqu’un et d’ainsi exister. Alors elle esquisse un sourire, Calli, les émotions qui font tambouriner le cœur et qui rendent ivre. Elle te sourit, oui.

— Unique…

Ça roule sur ses lèvres comme le plus beau des compliments. Si tu savais, Alphonse, le besoin terrible qu’elle a d’être cette pièce rare de collection que tous s’arrachent. Cette dépendance profonde au regard, à l’amour des autres. Peux-tu lui offrir, Alphonse ? Peux-tu lui donner ce regard salvateur, cet amour chaotique et sans limite ?

Et alors que tu racontes ta vie elle t’écoute. Toi cet étranger dont elle ne connaît que le nom, toi ce fantôme qu’elle pensait mort, inexistant. Tu es de Malronce, tu es un bâtard. Tu es cette anomalie qui dérange. Tu es cet homme qui subit la société et qui ne pourra jamais contenter ses pairs, car ses pulsions sont plus grandes et fortes que tout le reste. Tu es… Tu es comme elle. Et ça résonne dans le crâne, ça déchire l’estomac. Comme elle. Comme elle. Comme elle. Elle se noie dans cette idée quand elle te prend la main. Signe sans le savoir un contrat avec le diable.

— Moi… Moi je ne me souviens de rien. Je ne connais pas son visage. On m’a dit qu’elle était sûrement morte. Dans tous les cas, je me suis retrouvée seule très jeune et sans personne. J’ai erré… À Zephyr. Pendant des semaines. Je mourrais de faim. Je volais aussi. Mais je mourrais surtout. Et puis un jour un guérisseur m’a trouvée et il m’a amené avec lui. À partir de là j’ai étudié, beaucoup. Je n’ai fait que ça. Et un jour je suis partie, et j’ai fait n’importe quoi.

C’était un bordel sans nom si tu savais. Ça l’est d’autant plus que tu es là aujourd’hui. Mais elle se prend à rêver de sens et d’ordre dans son propre chao. Parce que tu es comme elle.

— Je suis entrée à la Sphère. Je me suis mis le marché noir à dos. Aujourd’hui, je jongle entre les deux.

Mais tout ça elle s’en fiche bien, Alphonse.

— Tu es… Comme moi ?

La seule chose qui compte. Alors que le regard se lève vers toi, qu’il brille de cette lueur naïve, car elle a besoin de croire.

— Je ne suis pas anormale… Je ne suis pas folle… C’est parce que c’est toi.

VAC

» The end was just a new beginning — Séraphin;
» #JeMangePasDePigeon ღ Callisto
» I wish i was special ღ Callisto
» first contract ○ callisto
» A Little Wicked ღ Callisto