asharim a toujours détesté cette ville, non pas car elle n'était pas agréable, non pas car il avait du mal à en supporter la population, que nenni. Son plus gros problème n'était autre que cette eau qui rôde autour, cette eau qui se promène bien trop près de lui pour qu'il daigne se relaxer, respirer. Il lui fallait dénicher une raison d'apprécier ce territoire ; son père depuis sa plus tendre enfance lui avait fait comprendre, lui avait chanter telle une comptine pour enfant qu'il se devait en tant que Caterna, d'apprécier toutes les terres de Malronce. Il devait donner l'exemple.

façon très naïve de voir la chose, mais manière enfantine du général de réagir, au fond de son être se terrait encore le bambin qu'il était quand son paternel lui immisçait ses infos dans son esprit, d'actes passifs il les a sculpté dans son âme, il en est imprégné, que cela ait été fait avec douceur ou par force. Cette simple pensée le faisant ressentir encore la chaleur de cette blessure, cette sensation tenace. C'était ainsi, aussi vieux pouvait-il être la petite voix qui lui susurrait de toujours l'écouter, cette figure toute autant paternelle que despotique. Il devait en suivre les indications.

c'est après de nombreuses années qu'il avait finit par dénicher ce qui le ferait venir ici sans traîner des pieds, sans geindre, se plaindre, râler comme il le maîtrisait souvent — et d'autant plus avec l'âge passant. Le vin allait être son objet salvateur, ce nectar si agréable. Le général en avait trouvé un de qualité livré par bateau, des bouteilles qu'il se réservait pour son plaisir personnel, lui qui était si peu féru d'alcool et pourtant grand amateur de ce liquide rubis. Là était donc son unique raison de se trouver ici, à déambuler au sein de ce ce port qu'il exècrait tant.

l'âme en peine se déplaçait dans la zone, cherchant du regard le bateau avec lequel il devait traité, il prenait la peine de se montrer discret. Nul besoin pour lui de se dissimuler pour autant il n'était pas là pour être l'écarlate, il n'était qu'un acheter. Habillé d'une tenue lambda — bien que cette dernière dénotait malgré tout d'une certaine situation financière, il avait jonché le tout d'une cape aux manches amples au sein desquelles il cachait ses mains. Une épée trônait bien entendu à sa ceinture ainsi qu'un étrange éventail.

air songeur, son expression se voulait teintée d'une petite grimace à la vision de cette eau, à l'écoute des remous contre les différents pontons arpentant les lieux. Le soleil brillait par sa présence et le temps clément le rassurèrent du moins, jusqu'à la vision d'un enfant qu'il jugeait bien trop près de l'eau. L'homme ne voulait rien dire, rester muet mais, impossible, il ne pût s'en empêcher. « ne penses-tu pas être trop près gamin ? Tu devrais reculer. » Ton sévère, paternel, résidus encore présent d'un père ayant perdu son enfant. « personne ne sera là pour te repêcher si tu finis par tomber. »

il n'était pas parvenu à dompter son esprit, ni une ni deux ses lèvres avaient libéré ses mots à destination du jeune garçon. Le temps passé, il aurait sans doute frôlé cet âgé, il se serait tenu de la même manière pendant qu'il cherchait à dénicher le vin qu'il espérant tant boire. Mais non. Non. Les choses ne sont pas celles qu'elles devraient être, elles sont mornes, sombres et froides, il le savait et pourtant, ses réflexes se jouèrent de lui, alpaguant cet adolescent bien trop près de l'eau.
voilà qu'il se tournait dans sa direction une fois ses paroles prononcées, une fois son conseil donné. Ne pas montrer qu'il regrettait cet élan d'inquiétude ; le général devait agir comme si de rien était, maître de ses actes. « une famille peut-être ? Ou bien tes parents. » Réponse bateau mais sur l'instant, il ne parvint à dénicher autre chose. Puis il le fixa sans détacher son attention, quelque chose chez ce gamin lui semblait étrange, il le toisait, fait très peu habituel pour le général.

son accoutrement fonctionnait, ce dernier ne réalisait pas son véritable statut pour cette nation. « pourquoi t'aurais je dit de ne pas rester si près du bord dans le cas contraire ? » Faux. Doux mensonge pour se cacher de cette vérité inavouable, de cet instinct paternel encore très solidement encré en lui. Avec lenteur fît quelques pas vers lui tout en prenant soin de ne pas trop s'approcher de cette masse bleutée. « hm, veux-tu bien te reculer afin de discuter plus sereinement ? » Il lui tendit la main, jouant l'aide, plaçant la seconde encore le long de son corps sur le pommeau de son épée avec nonchalance, sans animosité aucune mais par habitude.

quelque chose chez ce garçon l'intriguait, il avait cette allure propre aux jeunes de son âge pour autant, il y avait une petite chose en plus incitant le général à vouloir en apprendre plus. Il était là, à attendre ce pourquoi il était venu traîner ses guêtres ici de fait, autant en profiter pour s'occuper. Son regard azur passa du sommet de la tête jusqu'aux pieds de son vis à vis, essayant de déterminer le plus d'informations possibles.
la main tendue vers lui, Asharim finit par la laisser tomber le long de son corps suite au refus de l'adolescent. « inutile de te montrer si acerbe, un simple non m'aurait suffit. » Une épaule se hissa un peu habitée d'un brin de nonchalance puis l'écarlate vint croiser les bras tout en ne le lâchant pas des yeux. « avoir de la fierté n'est pas une mauvaise chose en soit, bien au contraire. » Honte à lui d'oser affirmer le contraire tant la sienne était décuplée et ce depuis son plus jeune âge.

à ses mots il recula un peu, laissant passer les habitants afférer à travailler pour décharger les navires ou en accueillir de nouveaux. L'odeur d'humidité, elle, sembla assaillir les narines du blond, le poussant à laisser son faciès exprimer une légère moue. Il se reprit ensuite, neutre. « oh, je pensais que tu allais fuir et ne pas prendre ma remarque au pied de la lettre, me voilà ravi. » Un fin sourire se dessina puis il poursuivit.« un nom, j'imagine ? D'où viens-tu comme cela ? Tu habites cet endroit ? » A présent ; en savoir plus.