Éveillé à la magie ? Non

Il vit le jour à Brave. Fils unique d'un chevalier et d'une médecin, sa petite famille n'avait jamais manqué de rien. Son père était respecté de ses pairs, et sa mère avait un lien avec de nombreux habitants de la capitale. Iphéion ne connut pas souvent la solitude, entouré de sa famille ou des amis proches de cette dernière. Lorsqu'il débuta son éducation, il ressentit vite la pression de faire honneur à la belle image de ses parents. Il n'éprouva pas de difficultés à apprendre, mais il fit tout de même l'effort de pousser plus loin son éducation.

Son enthousiasme et sa bonne humeur l'aidèrent aussi à se lier d'amitié avec les autres enfants. Ils jouaient ensemble, mais Iphéion leur venait aussi en aide quand ils avaient des difficultés avec les leçons, mais aussi pour d'autres choses. Aussi, quand il comprit le métier de son père, il désira tout de suite suivre ses pas et devenir chevalier. Il s'était lancé dans des jeux de rôle avec ses amis, préférant surtout jouer le chevalier que le criminel à exécuter.

Bientôt, son père commença à lui apprendre à manier l'épée dans ses temps libres, de temps à autre, quand ses responsabilités ne l’éloignaient pas de sa famille toute la journée. À dix ans, Iphéion ressentit une joie immense à partager ces quelques moments seuls, et de recevoir les bons conseils de son père. Quand il ne s'agissait pas de son éducation, de jouer avec ses amis ou du temps passé avec son père, il aidait sa mère quand elle en ressentait le besoin, elle qui préférait effectuer son travail en solitaire.

Iphéion a douze ans quand il apprend de la bouche de son père la chute de la famille Riegel pour le nouveau règne de Bathory. Il n'en saisit pas l'ampleur, mais partagea la joie de son père. Il se souvient encore de ce jour, comme celui où il avait vu sa mère pour la première fois le visage creusé par l'inquiétude. Trop jeune pour comprendre les enjeux des derniers événements, Iphéion préféra se réjouir, comme le reste de son entourage.

L'invasion et la destruction de Brave, du royaume de Briserune, fit basculer toute l'existence d'Iphéion. La neige immaculée tâchée de sang, les cris et les pleurs resteraient gravés dans son esprit, pour hanter ses cauchemars. Dans la panique, il fut séparé de ses parents, puis rejoignit un groupe d'habitants pour fuir le pays. Ils parvinrent à échapper au massacre de Briserune et passèrent la frontière de Malronce, pour trouver refuge à Belorge ou Grandvent, mais le groupe fut intercepté par une bande de malfrats armés. Le groupe n'étant constitué que de civils désarmés, déjà épuisés et affamés par les derniers événements, ils ne purent se défendre contre eux.

Ce fut ainsi que Iphéion voyagea jusqu’à Ambrive. Le marché noir de la nation et son séjour au pays de la salamandre furent une souffrance. Le déchirement fut plus grand quand il fut séparé de la poignée de survivants avec lesquels il avait voyagé. Puis ce fut à son tour d’être vendu en esclave, à un groupe d'hommes qui vendaient herbes et opiacés. Iphéion devait les assister dans leur travail, sans la rémunération, ni dans de bonnes conditions de travail. D'autres esclaves de tous horizons étaient aussi présents, mais furent peu bavards. À son arrivée, on lui fit un tatouage à l’effigie du groupe pour marquer son appartenance.

Il passa une année à broyer du noir, à songer à sa famille, son pays ravagé, sans savoir que faire. Les jours étaient rythmés de la même manière, Iphéion perdit le sourire et le peu d'optimisme qu'il lui restait. Ce ne fut qu'au bout de cette année de labeur sans but et sans fin, qu'il songea à échapper à sa condition d'esclave. Il observa sans relâche les vas et vient des membres du groupe, ceux qui les surveillaient comme les autres, pour trouver la faille et tenter une fuite. Cela dura longtemps – plus d'un an – sans qu'il ne puisse obtenir sa sortie tant désirée.

Mais elle finit par arriver. Un instant d’ouverture, sans surveillance, sortie de nulle part. Iphéion la saisit avant qu'il ne fusse trop tard et quitta l'endroit. Il réussit à retrouver sa liberté, mais ne trouva que la solitude et une nouvelle situation compliquée. Il était seul et n'avait personne en qui faire confiance.

Cela fait maintenant quelques mois qu'il vit une vie d'errance, à vagabonder là où il peut se cacher, se procurer de quoi se nourrir en volant parfois. Il espère pouvoir saisir une autre chance : celle de venger sa famille et retrouver sa demeure.

Résumé: