((overjoyed) ft. bianca

You lean towards despair
Any given opportunity you're there

tu lâches ta lame très soudainement et elle s’écrase dans la boue du marais ;
Non, non, non –
et ces mains ne sont plus les tiennes et tes gestes ne sont plus les mêmes parce qu’il ne s’agit plus de Dahlia il s’agit de l’enfant qu’ils ont tué là-bas, tu ne te sens plus toi (tu ne sais plus qui tu es, au milieu de tout ça)
Bianca. soufflé comme une prière
articulé avec beaucoup de détresse et tu ne regardes plus l’homme gisant à tes pieds, marmonnant quelques injures et aux portes de la mort – tu ne regardes qu’elle, belle, certaine, parmi les marais et cherches une réponse à ton identité.
Je n’y arrive pas. Ce n’est pas moi.
(ou est-ce trop moi
ce qu’ils ont fait de moi – je ne ressens rien, Bianca, en tuant cet homme-là
et je ne crois pas m’aimer ainsi)
Je.. Je devrais mourir. Ce serait mieux.
pourquoi maintenant, tu ne sais pas ; tu sais seulement que la mort semble plus désirable que de traîner ton propre cadavre, charpentes pourries par les violences subies,

(tu baisses ta garde et tournes dos à l'ennemi)

il ne reste de toi que le prénom qu’a préservé Rosemary.

ft. bianca

" overjoyed "dahlia + bianca

Le corps lamentable s'effondrait dans la boue, dans un bruit sourd et exécrable qui ne parvint même pas aux oreilles de Bianca. Adulte décharnée d'émotions dans un corps d'enfant, ou enfant dysfonctionnelle dans un corps endurci et plus mature qu'il n'aurait du, elle avait pris la vie d'un homme mais Bianca n'était plus Bianca depuis qu'elle avait choisi de se faire jugement dernier et elle avait volé son nom en même temps qu'elle lui avait volé son dernier battement.

Elle avait relevé son regard sévère sur une Dahlia dissociée et paniquée qui s'effondrait à l'intérieur d'elle-même. Sa voix, autoritaire, avait claqué dans l'air.

« Dahlia. »

Elle avait relevé le menton, ferme. Son faciès soudainement adouci, elle lui adressa un sourire. Elle s'approcha lentement, et une main, doucement, s'approcha de son visage. Trois de ses doigts parcoururent la peau laiteuse de la joue de Dahlia, dans une caresse réconfortante. Et avant qu'elle n'eut le temps de s'en apercevoir, l'autre main attrapa une aiguille imbibée d'un liquide noire qu'elle lui planta entre les côtes.

Son sourire disparut.
Son regard était sévère.
Sa voix, pourtant, était toujours douce.
Compréhensive, bienveillante.

« Tu vas sentir tes articulations se tendre et le souffle te manquer. Regarde-moi. Tu vas sentir la brûlure et tu vas me regarder dans les yeux. En face. Regarde-moi te prendre la vie, Dahlia, et dis-moi que tu n'en veux plus. Regarde-moi te la ôter, et dis-moi que tu veux mourir. »

Elle enfonça l'aiguille plus profondément, et l'autre main attrapa sa nuque pour la garder debout, quand bien-même son corps manquait de force pour la maintenir.

« Tu vas mourir. »

You lean towards despair
Any given opportunity you're there

Dahlia.
et je crois que je n'aime pas beaucoup mon prénom, lorsque tu le prononces comme ça. peut-être parce que ça ramène à des souvenirs bien loins, enfouis, parce que je les revois, mes bourreaux, qui m'appellent et cela précédait souvent des moments douloureux. alors j'affaisse les épaules et je fixe le sol, j'attends.
j'attends Bianca, que tu me dises pourquoi –
et lorsque tu souris, je ne suis pas certaine d'aimer ça non plus.

car la douleur me revient, vite, je pense qu'on ne l'oublie jamais vraiment malgré tous les entrainements ; j'inspire, une première fois, et ce n'est pas exactement ça – une deuxième fois, et l'air ne rentre toujours pas
J-
ça pique derrière les rétines, les larmes qui s'agglutinent – j'ai peur. J'ai peur si peur je suis terrifiée Bianca et Rosemary n'est pas là et je ne sais pas si c'est moi (j'ai peur)
de ce que je deviens et cette envie de vivre qui s'insinue dans chacun de mes membres alors que la vie les quitte lentement – j'ai peur de mourir, je le réalise, en aggripant avec beaucoup de désespoir ta veste ;
J'ai peur. soufflé à travers la douleur qui me raidit. Pardonne-moi. sans m'entendre le prononcer, ça fait si mal de respirer.

(pardonnez-moi d'être en vie)

ft. bianca

" overjoyed "dahlia + bianca

"J'ai peur" en supplice au bord des lèvres où le souffle manquait, Bianca l'observa en silence, le regard obsédé par ce qu'elle voulait y trouver dans le sien. Sa main grimpa au cou de Dahlia et elle accompagna sa chute lentement, les genoux se pliant pour être toujours rien qu'un peu plus haute qu'elle ne l'était face à elle.

"Pardonne-moi" en supplication, Bianca claqua de sa langue contre son palais, attrapa une fiole à sa ceinture et la fit boire à Dahlia en deux gorgées. Le poison s'estompa rapidement, et elle plaça les paumes de ses mains sur ses joues pour que son visage continue de lui faire face. La fiole était tombée dans les eaux boueuse du marais.

« Il n'y a aucun pardon pour ceux qui te blessent. »

Son regard était dur, sévère. Plein d'une haine qu'elle ne nomma jamais.

« Que ceux qui t'accablent périssent, j'en ferai ma mission. »

Resserra son emprise.

« Alors, Dahlia, écoute-moi bien. Si tu oses torturer encore celle que je considère comme ma famille, si tu oses ne serait-ce qu'égratigner un minuscule morceau de son visage, je te le ferai payer moi-même. Je viendrai te rechercher jusqu'en enfer pour te faire regretter d'avoir fait du mal à la Dahlia que j'aime. »

Elle se redressa vivement, lâcha son visage et la toisa, impérieuse.

« Maintenant relève-toi. Je vais t'apprendre. »

Bianca, quand bien-même son âge n'était pas bien avancé, n'avait jamais eu l'air d'une enfant.