séraphin x azazel

As sharp as my senses

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« Bouge de là, gamin. » Sa main délicate se posa brusquement sur l’épaule de l’adolescent, et exerça une légère pression sur cette dernière. Le jeune homme se retourna à son tour, surpris et bouscula Azazel avant de s’éloigner d’elle, de quelques pas. Dévisageant la garde royale, il plissa les yeux et ricana. Il est vrai que sans son armure, ses cheveux couleur feu détaché, et sans arme apparente la demoiselle n’avait plus le même charisme. S’en suivi un échange physique houleux entre les deux personnes, et il n’est nullement nécessaire de nommer le gagnant. Sans utiliser une quelconque arme, il était aisé pour Azazel de neutraliser  un humain non expérimenté dans l’art du combat. Il y a deux sorte de voleur dans ce bas monde : ceux qui volent par nécessité, et ceux par plaisir. Le désir de voler pour s’approprier le bien qu’un autre à gagner à la sueur de son front est inimaginable par la jeune rousse. C’est pourquoi elle n’a aucunement hésité en voyant cet imbécile essayer de subtiliser les affaires personnels d’un pauvre homme. D’un geste de la tête, accompagné d’un doux sourire elle s’en alla, laissant le vieil homme regagner son domicile, et le voleur repartir avec des dents en moins et quelques égratinures.

Les rues d’Ambrive ne lui étaient pas inconnues, et c’est sans aucun mal qu’elle trouva le magasin de Séraphin. Jeune homme qu’elle connu il y a quelques mois, et qui serais sans doute capable de venir en aide à des biens précieux de la jeune rousse. Installée devant la boutique du jeune homme, les cheveux au vent, elle trouva tout juste la place de s’abriter sous la devanture du magasin. Azazel n’avait vraiment aimé la pluie, ni les orages d’ailleurs. Surtout les orages. Le jour ou les jumeaux ont disparu était une véritable catastrophe, des grondements à en réveiller un sourd, des éclairs aussi lumineux qu’un brasier à son apogée. Il est évident que ce genre d'évènement est devenu au fil des années presque anxiogène pour la jeune femme.

Pourtant là voilà à attendre sous une pluie battante, ses yeux illuminés par quelques éclairs, un homme visiblement en retard. « Il a intérêt à ce que son excuse tienne la route. » Parce qu’elle n’allait malheureusement pas laisser ce retard passé.

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Rapidement, elle leva les yeux vers les bruits de pas ne prenant pas la peine d’esquiver la pluie. Le regard et le visage froid, elle hocha la tête face à son interlocuteur. « Sire Desrosiers. » Et alors que le marchand s’excuse et fait part d’une affaire urgente à l’origine de son retard, Azazel hoche une nouvelle fois la tête en se pinçant la lèvre. Tout bien réfléchis il n’était pas nécessaire de s’énerver face à celui qui allait redonner vie à deux de ses enfants.

Pénétrant dans l’entre du ténébreux, la jeune femme laissa s’échapper d’entre ses lèvres un léger soupire, et accepta volontiers sa serviette pour venir s’occuper de sa crinière de feu gorgée d’eau. « Je vous fais confiance. » Confiance pour l’affaire urgente qu’elle lui avait confiée il y a peu. En effet Séraphin avait été à cet instant même plus que performant, s’occuper de ses armes avec autant de rapidité lui avait presque valut un haussement de sourcil. Elle attendait impatiente comme une enfant la veille du réveillon de pouvoir voir ses cadeaux. Ses lames. Ses dagues, comme neuve.

Face au comptoir Azazel regarda attentivement cette boîte sortir de nul part, couverture de dorures et brillant de milles feu sur ce bois lustré. Les yeux remplis d’étoiles, elle esquissa un large sourire en glissant sa main jusqu’à l’une d’entre elles. Saisissant le manche de la première dague, la jeune femme analysa jusqu’au moindre détail la lame. Les rainures de celles-ci, le tranchant, le fil de la lame. Jetant un rapide coup d’œil au magicien, Azazel passa délicatement la lame sur son doigt, et alors qu’elle ne l’avait alors que délicatement posée sur sa chair, la voilà rougir instantanément. Pas un grincement de dent, pas un gémissement, mais un sourire satisfait sur les lèvres de la rousse.

Là était le but de sa venue. Là était le but de sa mission. Redonner vie à des lames bien trop usées, à force de danse endiablées. « Vous me voyez plus que satisfaite du résultat, marchand. » Prenant en main la seconde, pouvant porter chacune d’entre elles dans ses mains, elle offrit un maigre aperçus de ses capacités manuelles. « Vous avez fait là un travail remarquable. Et ce, en un temps qui l’est d’autant plus. » Portant son doigt ensanglanté à ses lèvres, elle leva une nouvelle fois ses yeux vers Séraphin, et plongea son regard océan dans ses pupilles. Il n’en fallait pas plus pour rendre Azazel heureuse : des armes plus tranchantes que Durandal . « Nous allons ici bien nous entendre. Et comme convenu, vos prix seront les miens. »

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Le collaborateur. Il est vrai que pour ce qui est du métal, il avait mentionné une tiers personne, là ou lui c’était occupé de refaire une beauté aux bois des manches, devenue plus facile à saisir et tenir. « Et bien, j’espère que vous lui transmettrez mes plus sincères remerciements. Je ne cesse de le dire mais, il s’agit là d’un travail exceptionnel. De sa part, comme de la votre, Sire. » Un léger sourire sur le coin des lèvres vient accentué cette satisfaction de retrouver des armes plus que correctes.

Elle n’eut pas le temps de lui refuser son aide, qu’il était déjà revenu à ses côtés avec de quoi soigner la petite plaie. A vrai dire, Azazel en avait vu bien d’autres, et celle-ci n’était certainement pas la pire. Remettant sa chevelure de feu derrière ses épaules, la laissant tomber le long de son dos, la chevalière observa l’homme s’occupait d’elle avec grand soin, dans un silence presque appréciable. « Tout ceci n’était nullement nécessaire, quelques jours et elle n’aurait plus été là. » Un haussement d’épaule avant de resserrer son poing avec un magnifique morceau de tissus en guise de pansement autour de son doigt.  « Mais je vous remercie une nouvelle fois pour l’attention que vous portez à vos commandes, et vos clients par la même occasion. »

Il était vrai qu’elle avait pu avoir à faire à un bons nombres de forgerons et de menuisier en tout genre depuis quelques années. En effet, depuis qu’elle était devenue la garde rapprochée du Prince Euterpe, la jeune femme ne pouvait se contenter de lames de mauvaise qualité, ou acheter au premier homme se proclamant forgeron à ses heures perdues. Non. Azazel aimait les belles choses, faites dans les règles de l’art. Et pour cela, elle savait correctement s’entourer, des meilleurs dans leurs domaines. « J’espère cependant que votre prix n’augmente pas avec ce genre … d’attention. » Penchant délicatement sa tête sur le côté, ses cheveux suivant le mouvement. Son regard envoûtant attendant une réponse, presque impatiente. 

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Les blessures avaient leurs importances. Toutes ? Azazel aurait pu lui sourire, ou tout simplement hausser les bras parce qu’elle aurait sûrement dit et penser la même chose s’il ce n’était pas elle la blessée. « Vous avez sans doute raison, Sire. » Un simple hochement de la tête en guise de réponse, il n’y avait pas plus à dire. Et Azazel savait se montrer reconnaissante et loyale lorsqu’il le fallait. La jeune femme avait eu l’occasion de croiser bien des personnages en tout genre depuis sa naissance, et d’avantage depuis son rôle au sein de la garde rapprochée de Belorge. Personne n’avait pris soin d’un autre pour une « blessure aussi insignifiante ». Alors il était impossible pour elle de l’oublier. Elle passerait outre pour cette fois-ci, mais toutes les dettes se paient tôt ou tard.

Un silence c’était installé entre eux, et la rousse en profita pour sortir de sa poche en tissus, une plus petite bourse avec le prix qui avait été convenue. « Je paie toujours le prix que l’on me propose. Je n’ai aucune objection à avoir devant le travail accomplie. » La tête droite et ses mains abîmées sur ses cuisses croisées l’une sur l’autre.

« Le compte y est. Si toute fois il vous prenez l’idée de vérifier, permettez moi de vous y aider. » Le regard franc, elle ne quitte pas des yeux Séraphin. Un léger sourire sur le coin des lèvres. Elle n’avait aucun besoin de mentir, après tout elle avait besoin de lui, et non l’inverse. « Sire Desrosiers. » 

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Elle le regarda faire en soufflant intérieurement. Même si Azazel aimait qu’on lui fasse confiance comme elle peut elle-même le faire, un léger goût amer vint parfumer sa salive. Il fallait qu’il compte, peut-être avait-on déjà abuser de sa confiance en le dupant de la sorte. Peut-être, peut-être que non. Qu’il n’avait tout simplement pas confiance en elle. Et pourtant. « Tout le plaisir est pour moi, Sire. » Dit-elle avec un léger sourire sur le coin des lèvres.

Glissant ses doigts sur le bois délicat de la boîte sur son bureau, elle se hâta de la glisser dans sa poche de lin et de la tenir contre elle. Elles étaient ses petits bébés désormais, belles et élégantes jusque dans la mort. « Je n’hésiterais pas, et je n’en doute pas une seule seconde. » S’il avait été assez rapide la première fois, pourquoi ne le serait-il pas les prochaine ?

Se levant du siège du marchand d’armes, Azazel fit glisser ses cheveux le long de son dos et suivit l’homme jusqu’à la porte. Hochant la tête, elle lui offrit son plus beau sourire avant de lui faire une légère révérence. « Je l’espère. » Avant de lui tourner le dos et de s’effacer dans les rues d’Ambrive. 

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