L'information lui était tombée dessus alors qu'elle ne s'y attendait absolument pas. A dire vrai, Elizabeth avait été obligé de se contenir tant d'innombrables questions avaient immergés dans son esprit. Mais finalement, en tant que garde rapprochée l'acquiescement avait été donné et elle ferait avec, restant sur ses gardes et observant ces princesses dissimulées à l'appellation de dame de compagnie.

Alors, la plus étrange à ses yeux était Iphigénie. Car dans un sens, Prudence abordait les traits d'une princesse enfantine qui expliquait beaucoup de chose, Diane avait beaucoup plus la tête sur les épaules et était, aux yeux d'Elizabeth la plus représentative de son titre. Mais Iphigénie. Il y avait quelque chose, ce questionnement. La garde qui intérieurement avait ri, pour final tourner les talons lorsqu'elle avait souhaité s'entraîner avec elle à l'épée. Pourquoi donc une dame de compagnie souhaiterait s'infliger cela ? Mais dorénavant, ce n'était pas les mots d'une dame de compagnie mais ceux d'une princesse autant considérée comme déchue par certains pouvait-elle être.

En vérité, l'explication pouvait devenir plus claire compte tenu des évènements passés. Bien que cela restait intriguant et certainement suspect aux yeux de la grande blonde. Ainsi, on lui avait toujours apprit qu’il était censé de garder ses ennemis près de soi mais surtout, d’avoir un œil aguerri sur les personnes dont la confiance tendait vers l’inconnue.

C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’Elizabeth savait pertinemment où elle pouvait la trouver. Alors qu’elle n’avait, en soit, aucune raison de connaître son emploi du temps bien que celui-ci pouvait paraître par moment assez atypique. Les gardes du palais allaient bientôt terminer leur entraînement, alors Elizabeth s’y était faufilée. Ils avaient dû avoir terminé car lorsque la garde arriva, Iphigénie était déjà sur le terrain en train de s’entraîner avec une épée en bois. Alors, silencieusement elle s’était adossée à l’une des colonnes à l’observer jusqu’à ce que la princesse de Malronce la remarque, forçant ainsi Elizabeth à se rapprocher.

Et elle avait incliné légèrement la tête pour répondre à ses politesses.

« Bonjour. »

Le regard qui se pose et l’observe de bas en haut, l’épée en bois à la main et l’apprêtement qui n’exprimait rien.

« C’est bien d’en avoir conscience, mais aujourd’hui j’aimerais mesurer vos compétences, si ça vous intéresses encore. »

Une façon détournée de dire qu’Elizabeth était encline à s’entraîner quelques fois avec elle, comme Iphigénie le lui avait demandé il y a de cela quelques semaines, s’il y avait quelques choses en tirer.

« Effectivement. »

Elle était surprise et cela pouvait se comprendre. Après tout, Elizabeth avait été plutôt claire auparavant, alors ce retournement de situation pouvait paraître pour le moins surprenant. Plus encore avec son être froid habituel  et cette méfiance qu’elle tend à cacher bien que son regard glacé observe à répétition. Elizabeth n’est pas butée sur ses idées fixes alors il lui arrivait, bien plus fréquemment qu’on ne l’imagine, de changer d’avis lorsqu’elle était certaine de la sureté qui en émanait.

« Disons que j’ai reçu de nouvelles informations. »

Bien que personne n’était assez proche d’elles pour entendre leur mot, les oreilles indiscrètes, elles, pouvaient être présente même lorsqu’on ne les imagine pas. Et une fois encore, une légère inclination de tête pour s’exprimer.

De toute évidence, elle devrait abandonner son épée pour une bien moins dangereuse, elle qui pourrait blaguer sur le fait qu’elle dormait avec son arme et que tout le monde n’y  verrait que du feu. Une légère grimace lorsqu’Elizabeth vient à mordre à pleine dent sa lèvre inférieure, elle s’éloigne un peu d’Iphigénie afin de récupérer une épée en bois qui s’y trouvait et de déposer la sienne, beaucoup plus mortelle.  

« Montrez-moi donc ce qu’une dame de compagnie peut accomplir. »

Et de toute évidence, sa posture était plutôt bonne.

« N’ayez pas peur et mettez y tout votre soûl. »

Quand bien même Iphigène arriverait à l’atteindre, Elizabeth n’était de toute manière plus à un bleu près tant son entraînement était ardus pour compenser son manquement magique. Et de toute manière, fermier, dame de compagnie ou bien même princesse en fuite, Elizabeth ne sous estimait personne.

Et sur ses mots, elle se plaça en garde. La sensation de la poignet en bois lui était presque devenue étrangère.

Le regard qui s’élève très légèrement à sa remarque. Il était vrai qu’Elizabeth n’était pas du genre à sous-estimée ses adversaires, après tout peut-être qu’elle manquait d’informations et que la princesse Iphigénie aurait dû rejoindre l’armée de Malronce. Un haussement d’épaule face à cette réflexion, bien que la possibilité ne pouvait pas être balayée, il est vrai que la structure de son corps et sa façon de tenir l’épée montraient qu’elle n’était pas à ses premiers coups.

Et alors, elle s’était raclé le fond de la gorge lorsque la princesse lui fonça dessus pour tenter quelques coups. La garde n’avait aucune difficulté à parer ses coups et dans l’ensemble, arrivait à prendre son temps pour l’observer. Ses coups étaient assez intéressants, plutôt basique ce qui les rendaient extrêmement simple à parer. Sa posture était bonne et Elizabeth n’avait rien à redire sur ce point. Mais malgré tout, elle percevait plusieurs ouvertures qui lui auraient permis de se défendre sans le moindre accroc si elles avaient été en combat réel.

L’autre point que la garde nota dans les coups qu’elle recevait, la force n’était pas au rendez-vous, se qui exprimait qu’Iphigénie n’avait pas pour ambition de rejoindre l’armée de son royaume, autrement il y aurait eu bien plus de hargne dans chacune de ses frappes. Et sa vitesse n’était pas encore assez bonne pour compenser ce manquement. Mais malgré tout, c’était assez intéressant. Bien qu’Elizabeth n’était pas vraiment le genre de garde pédagogique dans les mots, ses actes étaient généralement beaucoup plus expressifs.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’entre deux coups de la princesse Iphigénie, Elizabeth tenta une réponse dans l’une de ses ouvertures. Un coup sec sur ses côtes droites dont la vitesse était toutefois maîtrisée pour s’arrêter juste avant le contact si elle n’était pas capable de l’arrêter et donc, confirmer que malgré sa bonne garde, sa défense était à revoir.

Malgré son coup d’essai, Elizabeth ignorait si cette ouverture était faite exprès ou bien si son coup avait tellement été ralentit sur la fin, qu’Iphigénie n’avait eu aucune difficulté à parer son attaque. Mais malgré son exclamation, il était bien difficile à la garde d’être totalement sérieuse dans ses coups. Peut-être qu’en tant que simple dame de compagnie, Elizabeth aurait été plus enclin à accepter cette demande. Mais en tant que princesse, bien qu’elle n’était en rien supérieure à elle de part leur royaume différents, la hiérarchie qui guidait l’existence de la garde était belle et bien présente.

Alors, il y avait eu à ce qui pouvait s’apparenter à un très léger grognement, dissimulé au plus profond de son gosier. Pour ce qui était de son avis ? A vrai dire, Elizabeth ne s’attendait pas à grand-chose venant de la princesse, alors elle ne pouvait pas nier l’évidence.

« Je suis agréablement surprise. »

Oui elle l’était. Il n’y avait aucun trait de perfection, mais avec de l’entraînement la garde était certaine qu’Iphigénie pouvait arriver à quelques choses de concret. La personne qui avait dû lui enseigner les bases devait être quelqu’un dont les compétences n’étaient surement pas discutables.

« Votre garde est assez bonne. »

Sa tête s’inclina sur le côté et son épaule se décrispa totalement, deux petits coups d’épée sur le sol qui donnait l’impression de rebondir sur la terre.

« En mon sens, vous manquez de hargne. Vos coups même s’ils sont basiques, sont bien trop simple à parer, c’est un schéma fixe dénué de surprise. »

Alors il était logique d’en conclure qu’elle ne connaissait que les bases d’un combat à l’épée, peut-être que son apprentissage avait été minime ou peut-être qu’il avait été arrêté en cours de route. Mais, si Elizabeth était à sa place à cet instant, elle était persuadée que ses coups auraient été beaucoup plus violent, simplement habité par l’ensemble de ses sentiments, la haine envers Antigone, d’avoir perdu sa famille et son royaume.

Elle avait acquiescé machinalement. Pour que ses coups soient plus violents, elle en avait besoin. Elle avait besoin que ses actes soient animés par un sentiment assez fort.

« C’est déjà bien. »

Un compliment qui était sincère. Plus encore si elle avait continué de s’entraîner seule, sans avoir de véritable professeur comme pouvait l’avoir un futur garde de royaume.

« Le mot a peut-être mal été choisit – »

Ses mots laissé en suspens, elle reste silencieuse. Les sourcils froncés, Elizabeth qui cherche à exprimer la profondeur de ses propos. La colère était une chose, il est d’ailleurs vrai que le mérite de la colère n’est plus à revendre ; les coups en sont très souvent dévastateurs bien que cela peut très rapidement se retourner contre son possesseur.

« Disons qu’il faut trouver son juste milieu. Une hargne qui alimente avec violence sans pour autant déborder de colère ou de quelconque sentiment négatif. »

En vérité, un mot au sens fort dont il ne fallait que récupérer le bon et laisser le mal aux oubliettes.

« Imagine que je m’apprête à tuer quelqu’un qui vous est spécial. Un nouveau léger silence, le ton beaucoup plus posé. Ou que je suis sur le point de porter atteinte à votre vie. Et arrivons donc à la conclusion que s’il y a un mort aujourd’hui, cela sera de votre faute et unique la vôtre. Car vous n’étiez pas assez compétente. »

Chaque phrase rythmée par leur aboutissement. Avec ce qu’elle avait vécu, Elizabeth s’imaginait que Iphigénie n’avait aucun mal à considérer cette hargne, mais cela semblait bien plus difficile. D’ailleurs, elle avait cette impression d’étrange, éloigné de tout ce qu’elle pouvait connaître. Comme une impression de malaise qui englobait soudainement la princesse.

« Ce sentiment, cette rage rend vos coups beaucoup plus sincères. Et il doit bien y avoir quelqu’un qui vous vient à l’esprit ? »

Autant, ce genre de focus n’était pas recommandé pour une garde, quoiqu’en soit, il était beaucoup plus simple de faire disparaître les sentiments de cette manière lorsqu’il était nécessaire de protection. Autant, pour une princesse dont les combats devaient plutôt être la base de protection exceptionnel, pouvait être un apprentissage plus rapide.

Son regard, totalement vide de tout, s’était planté dans celui de la princesse pendant quelques secondes. A quoi bon tourner autour du pot.

« Si vous veniez avec l’envie de me tuer, plutôt que de vous entraîner. Vous seriez sans doute plus intéressante. »

Après tout l’épée n’était pas un jeu.
 

Le silence qui s’élève, Elizabeth l’avait accepté.
En vérité, elle n’avait pas eu d’autre choix, bien que l’envie de réponse immédiate, elle ne s’imaginait pas brusquer quelqu’un dans ce genre de situation. Certains avaient besoin de temps, pour d’autre le déclic arrivait à être immédiat.  

« Vous n’y arrivez pas ? »

Qu’elle avait susurré à elle-même, en réponse à Iphigénie. Ce n’était pourtant pas bien compliqué et Elizabeth avait bien du mal à comprendre comment on ne pouvait pas y arriver. En vérité, malgré ses dires la garde n’avait aucun visuel précis. Lorsqu’elle prenait l’épée, chaque opposant qui lui faisait face, à vrai dire la moindre hostilité qui nécessité ses actes, Elizabeth ne s’imaginait qu’une unique chose : la mort de Maïa.

Elle n’avait pas besoin de haine, pas besoin d’imaginer, cette simple pensée qui la frôlait transformer ses coûts d’une sincérité telle qu’elle n’avait besoin de rien d’autre. Bien qu’en vérité, tout cela était beaucoup plus profond et intense qu’Elizabeth ne le pensait.

« Même Bathory ? »

Un peu plus fort pour qu’elle l’entende, mais pas assez pour que des oreilles indiscrète puissent l’attraper. Elizabeth ignorait jusqu’à quel point les informations sur ces dames de compagnies étaient présents dans le palais.  

« Donc si je résume, vous n’avez aucune rage de rester en vie, aucune colère face à quiconque. Un léger silence, le regard droit rempli d’incompréhension. Qu’est-ce que vous ressentez alors ? Ou est-ce-que vous n’arrivez juste pas à vous mettre en condition ? »

Car si elle devait jusqu’à la mettre en situation d’assassinat, autant cela ne dérangeait pas Elizabeth dans les faits, autant elle n’en était pas certaine point de vue diplomatique aussi étrange que pouvait être Malronce depuis ces quelques mois.

« Quel est votre sentiment dominant ? »

Un brin de curiosité. 

Une incompréhension qui se voudrait presque identique à celle de son éveil. Le silence de la princesse était assez significatif, et ça l’inquiétait. Non pas à cause de cette méfiance qu’Elizabeth ressentait envers chaque nouvelle tête mais bien en tant que qualité humaine. Il est vrai qu’elle n’était pas très empathique, souvent fixé dans ses propres ressentis. Mais il y avait l’inquiétude, l’incompréhension. Comment, pourquoi. Etait-ce seulement possible, un piètre mensonge ou était-elle simplement déréglée face aux événements qu’elle avait vécus à Malronce. Il est vrai qu’Elizabeth n’était pas présente à ses côtés, qu’elle n’y avait pas assisté mais tout cela la dépassait tout autant que ça l’intriguait en mal.

Pourtant, Elizabeth ne fut aucune remarque sur le sujet et elle inclina légèrement sa tête sur le côté, une main tenait toujours son épée tandis que l’autre s’était élevé pour se poser sur son menton. Aussi négatif ?

« Suis-je vraiment si négative ? »

Qu’Elizabeth vient se questionner elle-même. Oui, surement, sans aucun doute. Bien qu’elle n’a pas l’impression d’être si sombre lorsqu’elle y réfléchit sincèrement.

« Si je prends l’épée, c’est pour Belorge. »

Et pour la princesse Maïa, pour ses sœurs et pour son frère, pour le peuple de Belorge, mais aussi ses parents. Elle englobait le tout avait plus grande facilité, plutôt que de nommer chaque être pour qui elle serait prête à donner sa vie. La simple amertume qu’il puisse arriver quelque chose à ce qu’elle chéri et possède.

« Sans doute que si tout venait à disparaître, je n’aurais plus rien. »

Sauf une colère sans nom d’avoir été dérobé de ses biens. Un besoin constant de vengeance jusqu’à son dernier souffle. Mais ça… Et sa tête tournaille de droite à gauche comme si elle cherchait à chauffer ses cervicales.

« Un coup unique, ou vous mettriez toute votre force. Tous vos sentiments, juste pour voir ce que vous avez vraiment dans le ventre. »

Ca ne viendrait pas à compenser, car la force pure serait beaucoup plus épuisante. Surtout lorsqu’il faut aussi savoir jouer du jeu de jambe et de la rapidité d’exécution. Et sur ces mots, Elizabeth attrapa les deux extrémités de son épée en bois pour avoir un meilleur contrôle du coup, si Iphigénie se prenait au jeu.

Cela serait mentir que de dire qu’Elizabeth s’attendait au coup du siècle. Qu’Iphigénie soit plus capable, même bien plus qu’elle ne se l’était imaginée au premier abord était une chose, mais face à son incapacité des sentiments et plus encore, compte tenu de son gabarit de princesse peut-être que la lune venait de lui être demandé.

Si Elizabeth n’était pas tant respectueuse des titres, si on ne lui avait pas expliqué jadis de faire attention à ses actes et ses paroles qui, parfois, souvent à vrai dire, pouvait être très mal considéré. Alors, elle aurait pu souffler du nez pour évincer un semblant de sourire. Mais le respect était une chose qui lui avait été inculqué, plus encore le fait de ne pas trop juger les gens par leur image et leur statut d’autan.

Alors, les bras toujours levés pour se protéger du coup qu’elle attendait de pied ferme. Une longue expiration face à l’attente que lui offre la princesse déchue. Il était vrai qu’Elizabeth était venue d’elle-même, un premier jet afin d’avoir un aperçu pour savoir. Un test tout au plus, bien que la mise en scène puisse paraître plus sincère. Si Iphigénie ne lui montrait rien d’intéressant, cet instant serait peut-être leur premier mais aussi dernier échange.  

Et lorsque finalement, Elizabeth l’avait senti venir, ses genoux s’étaient pliés d’instinct tandis que ses bras s’étaient inclinés sur le côté. Elle qui s’était présentée pour un coup droit, s’imaginant qu’il aurait été plus facile de manier avec force de haut en bas, elle avait fait face à sa première erreur.

« Intéressant. »

La seconde fit écho lorsque l’épée de bois de la princesse cogna frontalement celle que la garde venait de récupérer.

« A quoi pensiez-vous ? »

Car si elle s’était contentée de tenir l’épée seulement de sa garde, son poignet en aurait pris un coup. Peut-être même, que son corps lui-même aurait pu ressentir l’impact. Pour l’heure, seul son coude avait cogné fort sur le bas de son armure à cause du changement de position soudain.

« Seriez vous capable de le refaire, encore et encore. »

Le regard qui la dévorait, ce n’était pas une question mais bien une exigence. Même si la technique et les coups pouvaient parfois être désordonnée, une telle force, si elle pouvait être maintenu pourrait amener à quelque chose pour une princesse. Et, comme préparation elle se secoue le bras pour qu’il reprenne la totalité de ses moyens.

Est-ce-que ce que ressentait Elizabeth à cet instant précis, pouvait être considéré comme étant de la déception ? Peut-être bien. Car a l’instant même ou son épée s’était abaissée, suivant le mouvement d’Iphigénie, ce sont ses épaules qui se sont totalement décontractées. L’ex-princesse de Malronce n’était pourtant pas le genre d’adversaire qui seyait aux longues et dures années d’entraînement d’une garde royale de Belorge et pourtant, Elizabeth se sentait presque bredouille. L’intérêt peut-être, qui s’était fait ressentir lors de son dernier coup, l’espoir qui n’avait duré qu’une vulgaire seconde. Que durant ce court instant, elle avait peut-être oublié à qui elle faisait face.

C’était dommage. Enfin, qu’elle finit par se l’accepter. Dommage d’être face à un si grand manque de confiance, dommage de ne pas découvrir ce que ses anciens professeurs n’auraient pas encore eu la chance de percevoir. Où qu’ils ne percevront de toute évidence, jamais, s’ils n’étaient plus de ce monde.

« Effectivement. »

Que son mot tombe. Une nouvelle expérience était assez difficile à reproduire si les pensées qui l’accompagnaient tombent dans l’oubli. Et dans un mouvement d’acceptation qui s’exprime, la garde lance au loin l’épée en bois qu’elle avait emprunté quelques minutes auparavant, pour la faire tomber un peu plus loin sur l’herbe.

Elizabeth qui ne donnait pas souvent de son temps, que ce soit aux autres gardes ou aux nouvelles recrues qui lui demandaient de l’aide. Car Elizabeth était difficile à avoir, difficile à trouver – du moins, tant qu’on n’imagine pas qu’elle joue véritablement le rôle de l’ombre de l’Altesse Royale Maïa. Et pourtant, c’est à Iphigénie, celle qu’on présente comme dame de compagnie, que la garde venait d’offrir de ce précieux temps.

Elle qui pourtant, ne savait pas comment la jauger. Elle qui l’observait d’un regard discret, comme les deux autres Vaudreuil : bien incertaine de ce qu’elle doit penser de ces trois sœurs.  

Alors lorsqu’on fini par lui tendre la main, Elizabeth garde ses habitudes. Juge de regard, observe la main puis ce visage qu’elle affirmerait comme candide d’un premier coup d’œil. Parce qu’elle se rappelle, ou plutôt, parce qu’elle n’a jamais oublié la différence entre vous deux. Il est vrai que vous veniez d’échanger, mais l’entrainement était une chose bien différente de sa façon d’être.

C’est pour cette raison qu’elle s’excuse, la tête qui s’incline très légèrement pour acquiescer et que malgré tout, des mots viennent accompagner son geste qui d’ordinaire, ce veut silencieux.

« Ça sera avec grand plaisir. »

Bien que son plaisir soit un sujet abstrait.