Éveillé à la magie ?
Oui.

Si oui, quel élément ?
Eau.

Si oui, pourquoi les mages ont-ils accepté de l'éveiller ?
Par pitié sûrement, héritier forcé des arts de ta famille. Ou parce que tu t’étais présenté à eux avec ce réel désir de savoir, de comprendre, d’apprendre, quand bien même c’était la fuite qui avait guidé le moindre de tes pas jusqu’à eux.

Depuis combien de temps est-il éveillé ?
Dix ans maintenant, envoyé à l’éveil dès que l’âge fut le bon. Il n’y avait pas de temps à perdre.

Quel degré de maîtrise a-t-il atteint ?
Un équilibre suffisant lorsque tu les as quittés pour la première fois, plusieurs années de travail pour pouvoir être un danseur digne de ce nom. Puis, étouffé par ce besoin d’en faire plus et de te prouver au monde, tu as décidé d’exceller en la magie.

C’est drôle.
Les cris sont poussés mais personne ne les entend. Pas même toi. La gorge est trop serrée, le souffle trop pauvre. Juste les lèvres entrouvertes et les larmes qui étouffe.
Quand tout est éteint car l’esprit de supporte plus, il n’y a que la sensation de ses griffes déchirant la peau qui te rappelle que tu n’es pas encore mort.
Dépit.

Il t’avait promis, pourtant, que la souffrance serait courte.
Il avait menti.
Les jours et les nuits ont défilé, tu as pu découvrir des os dont tu ne savais qu’ils pouvaient se briser, des douleurs que tu ne savais que tu pouvais ressentir.

C’est quand tu en es venu à supplier les Arcanes et la Maison-Dieu et l’Arcane Sans-Nom et qu’importe qui pouvait t’entendre tant qu’il répondait à tes prières que la lumière s’est posée sur toi.
Un ange.
Un ange à la longue chevelure venu t’emporter dans le royaume des morts, loin de toute épreuve physique.
Son visage était baigné de la clarté de la lune, mais inscrit dans ton esprit.




((994)) Second enfant, seul fils d’une aînée et d’une benjamine. Un petit village et une petite maison, mais une famille aimante et présente.
((☽)) La faiblesse et la maladie sont tes premiers pas en ce monde, et seule les supplications aux Arcanes ont permis ta survie.
((☽)) La croyance et les prières mouvementent vos vies, car le nom des Chiliarch évoque celui des danseurs de l’eau, art propre à ton lignage et divinement glorifié.
((☽)) Chaque lune rouge, ce sont vos danses qui protègent le peuple et bénissent les pêches.

((1005)) C’est l’amour de l’aventure qui vient cueillir ton aînée, elle qui ne veut pas se donner corps et âme à la Maison-Dieu. Elle refuse le voyage vers l’Eveil et part vivre au gré de son cœur.
((☽)) Beaucoup pèse alors sur tes épaules, toi qui fut tantôt l’enfant faible et surprotégé. La maison n’a pas des allures de prisons et le devoir ne te paralyse pas. C’est ce que tu te répètes pour ne pas sombrer.

((1010)) L’eau danse autour de toi, tu es enfin éveillé à l’énergie vitale de la terre, au sang qui coule dans ses veines. Tu es celui qui lui ordonne et qui la guide.
((☽)) C’est un monde nouveau et plein de curiosité qui s’offre à tes yeux, monde qui n’existait qu’en image, qu’en peinture, qu’en récit. La magie est une passion et une libération

((1014)) Car l’apprentissage fut alors suffisant, tes pas te guident à nouveau vers la maison. Il est temps pour toi de devenir ce pourquoi tu as toujours été voué, d'embrasser ta destinée.
((☽)) C’est la nuit de ta première bénédiction que le malheur arrive. Ton chemin croise celui d'un démon, eux dont on ne faisait que spéculer pour effrayer les enfants.
((☽)) Arraché à ton village, ses tortures auront duré sept lunes avant que l’on ne vienne t’enlever à ses griffes ; une chasseuse à la chevelure immaculée et à la lumière providentielle qui t’avait sauvé.

((1015)) La cicatrice à ton visage ne soigne pas, malgré les prières, malgré les soins. C’est un pentacle sanglant qui te maquille maintenant. On craint plus tes danses que l’on ne les espère.
((☽)) La noirceur des gens et de ce monde commence à t’effrayer. Pointé du doigt, on murmure que tu es celui qui a attiré cette calamité sur toi, et qu'il n'en faudra plus pour l'attirer à nouveau sur le village.

((1016)) La passion de la danse se meurt. Si on ne veut plus de toi, si ton essence même est souillée, si on te croit te croit maudit, incapable d'acter le moindre bien, qu’as-tu encore à offrir à ce monde ?
((☽)) Ce sont tes parents qui te disent de garder la tête haute et d’être fier de porter ton nom. Ce n’est pas une malédiction mais un chapitre de ta vie, et il ne faut pas rejeter tout ce qui compose ton être.
((☽)) Ta jeune sœur revient de son Eveil, et c’est assuré que les bénédictions auront toujours lieu que tu quittes alors Ambrive. Tu n’as plus de légitimité à pratiquer la danse, alors tu veux trouver toi-même ta place.
((☽)) Parce qu’elle avait marqué ton cœur, tu rejoins de nouveau Sombrelune, voulant suivre les pas de cette traqueuse à la pâleur angélique. L’admiration pourtant voile ton jugement, et couvre la dure réalité de ces vies qu’on leur a forcé.

((1017)) Le monde est secoué par la guerre, baigné dans le sang, et il est dur d’avoir foi, il est dur de ne pas les éviter. Il est dur de vivre à leur contact. Les hommes vivent, trahissent et déçoivent, et tu ne sais comment leur apporter la lumière.