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dusty old streets — ft. maïa
Électre O. Cascabel

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Électre O. Cascabel

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Sujet: dusty old streets — ft. maïa   Sam 24 Oct - 1:23

dusty old streets
le charme de colza resplendissait dans chaque pierre, pavés ou édifices, sous le soleil éclatant du printemps.

le charme de colza resplendissait dans chaque sourire de ses princesses, rayonnantes sous les rideaux de leurs cheveux roses.

électre avait réussi à quémander assez de liberté pour qu'homer ne l'observe que de loin et le droit de tirer sa soeur avec elle à la découverte du monde au-delà des murs bien lisses du château de la famille royale.

elle avait 17 ans, toutes ses dents, tous ses rêves encore et une passion sans borne pour le monde qu'elle ne connaissait pas. la tête était pleine de rêveries à tous moments de la journée, des fantaisies complexes basées et tissées à partir des récits qu'elle écoutait, de ce qu'elle voyait de la ville et de son voyage récent jusqu'à sombrelune.

à la place la faim de curiosité se jetait sur la capitale comme sur une délicieuse sucrerie, les pas arpentant chaque rue en dévorant des yeux murs et sol. la vie ici était si bruyante, si animée et passionnée, qu'elle aurait pu en avoir le tournis. elle aimait voir les gens sourire, rire, se disputer, se mélanger, tenter de négocier les prix ou s'agacer qu'on le fasse. elle aimait voir les gens vivre autour d'elle et les bonds de joie qui la remplissaient lorsqu'on se mettait à la saluer à son passage ne faisaient qu'amplifier la sensation.

votre altesse électre, princesse de belorge, pour vous servir.

elle répondait à chaque salutation avec une petite courbette gracieuse et te faisait signe de l'imiter, toute guillerette.

la main serrait fort celle de sa cadette. elle ne savait pas par où commencer. le marché, peut-être ? des étalages de nourriture, sûrement que cela te ferait plaisir. tu avais bien évidemment pris quelques dores sur toi, probablement bien assez pour qu'on te rende de la monnaie.

elle lâcha un instant ta main pour tournoyer en face de toi dans une pirouette qui fit voleter la jupe de sa robe.

— alors maïa, tu en penses quoi ? c'est plutôt pas mal non ? dis-moi ce que tu veux faire en premier. je suggère qu'on aille prendre à nourriture, quelque chose te tente ?

et bien sûr qu'elle souriait de toutes ses dents. comment aurait-il pu en être autrement ?


Maïa A. Cascabel

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Maïa A. Cascabel

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Sujet: Re: dusty old streets — ft. maïa   Mer 11 Nov - 19:19


feat électre


L’astre solaire resplendit du haut de son royaume céleste, majestueusement installé sur son trône, illuminant la nuit éternelle qui réside dans ton cœur, éclaircissant le brouillard qui assombrit tes pensées — tu espères y voir plus clair désormais. C’est ce que tu espères, c’est la prière en laquelle tu souhaites avoir foi. L'imposant soleil comme le faciès d’Electre rayonnent dans ce paysage morne qui se présente sous tes pieds. Tout étincelle, tout s’éveille et se gorge de vitalité autour de ta silhouette hésitante ; tout s’anime, se déplace, et témoigne au monde de l'allégresse qui nous habite.

C’est si
p e s a n t.

Pesant, oui qu'il est pesant, le poids de la chaleur qui alourdit les membres comme si l’on transportait une masse dénuée d’âme dans un désert aride ; il est si pesant de constater qu’ils sont tous un petit peu plus vivants que toi. Que toi qui esquisses péniblement quelques rictus. Que toi qui adoptes une démarche lente et incertaine, véritable coquille vide en recherche d'énergie — et  qu'il est si intriguant de les voir tous ainsi ; car seule la curiosité guide les pas qui arpentent la capitale.

Quatorze années écoulées, transportée par les flots de la jeunesse, suivant docilement le cour — si docilement que si Electre n’avait guère saisi ta main appelant timidement à l’aide, tu te serais laissée noyer dans le torrent de réflexions pessimistes.

Pathétique.

Alors tes petits doigts maintiennent leur pression sur les siens, effrayée à l'idée de te défaire de cette douce emprise ; dévalant les rues, les orbes longent l’architecture, étudient chaque habitant auquel tu accordes une courbette distinguée.

Electre éblouit les ruelles de par sa présence, comme si cette dernière avait toujours appartenu à cette ambiance festive, comme si elle était actuellement plongé dans son élément. Qu’est-ce que tu en penses Maïa, qu’elle te questionne innocemment. Le regard tombant, tes lèvres hésitent avant de délivrer les secrets ténébreux sans honte.

— Mon ressenti est étrange. J’ignore ce qu’il se passe dans mon cœur en ce moment, comme si, même en portant l’une des couronnes de Belorge, ma place n’était pas ici. Léger silence. L'ambiance est-elle toujours ainsi, où est-ce un jour spécial ?

Maïa si jeune, aux balbutiements de l’adolescence, on ose encore livrer une franchise et une audace enfantines. Maïa si jeune, et pourtant déjà terriblement si sombre que tu te sens de trop dans cet océan de lumière. Néanmoins, faire demi-tour ne figure pas encore parmi tes plans.

— Je veux bien. La tête se retourne vers l'arrière en direction d'une ruelle que vous avez déjà cheminée. J’ai repéré quelques curiosités aux stands de tout à l’heure. Qu’importe, tant qu’il ne s’agit pas d’une nourriture que l’on nous sert au château.

Qu'importe tant que je peux oublier cette demeure qui m'ennuie terriblement.

Et la main rattrape celle de ton ainée.
Car la liberté intrigue autant qu'elle te terrifie.


date 1006 — ptit mot t'es belle








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