Do not go gentle into that good night | ft. Jasper
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Hector O. Boreas
de Malronce
Sujet: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Sam 17 Oct - 23:48
Tu attendais, les bras croisés, adossé à ce mur non loin de l’auberge qui lui avait été attribuée. Tes doigts pianotant parfois le long de ton bras alors que ton regard se perdant en différents points sans un réel objectif, sans une réelle cible. Tu te laissais bercer par certaines pensées, suffoquant éventuellement en ton esprit de par une multitude de préoccupations. Tes idéaux, ta croyance sans doute la plus forte se voyant confrontée à tes propres actes. Avais-tu fait le bon choix ? Avais-tu pris la décision la plus juste, la meilleure en ayant entrepris de les réunir peut-être plus tôt que prévu. N’avais-tu pas précipité les choses ? Tu n’arrivais encore à considérer cela comme une bonne ou mauvaise décision, tu n’arrivais à la digérer et à te dire qu’importe l’issue, la conclusion de ceci tu avais agi à la place d’être tétanisé par la peur du futur, par la peur de l’impact que tu allais laisser indirectement. Au final tu étais humain comme tous, tu avais toi aussi tes démons, ces émotions tel que le doute qui vous tétanisaient, qui pouvaient empêcher d’agir et passer à côté de trop de choses.
Te rapprochant dès lors de la structure, tu ne tardas à y entrer t’arrêtant temporairement à la réception les lieux servant aussi de taverne. Tu avais demandé deux pintes, les dores s’écrasant contre le comptoir alors que tu récupérais les deux boissons. Tu ne te fis point prier ensuite pour gravir les marches jusqu’à arriver devant la porte. Toquant avec le pied de par les mains occupées, tu attendis une bonne dizaine de secondes avant d’entrer, refermant dans la foulée la porte sans guère plus de cérémonie. Tu savais très bien sur qui tu allais tomber, tu ne pouvais que trouver Jasper juste derrière cet édifice de bois qui délimitait deux pièces. Sans la cuirasse pour une fois, tel une personne lambda. Tu avais déposé sur la table en sa chambre l’une des choppes le saluant d’un simple signe de tête. Tu conservais sans doute ces traits difficilement lisibles, cachant bien trop parfaitement tes sentiments là où tu avais pris l’habitude de ne point partager tes désagréments. Tu déclaras simplement ceci en le fixant.
« - Tu t’attendais à mieux ou à pire avec Clovis ? »
Ou tu ne t’attendais à rien et tu étais quand même déçu… Les possibilités étant nombreuses. Tu lui avais demandé ceci car peut être avais-tu besoin d’être conforté en tes choix indirectement. L’appréhension t’empoignant, la peur de l’erreur te caressant. Tu l’avais retrouvé aujourd’hui car au-delà de prendre de ses nouvelles tu devais les affronter, tes démons.
« - Enfin j’en oublis les bases… Ca doit être mieux l’auberge que la nuit à la belle étoile dans le froid, non ? »
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Jasper S. Riegel
Command me to be well
Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Lun 19 Oct - 19:20
Les retrouvailles avec le confort avaient été pour lui d’une grande consolation. Il devait l’avouer, tu sais, il y avait eu dans son refus du luxe une certaine volonté d’expiation. Aussi vaine sois la quête, quel genre de fils, de lord, d’homme, serait-il s'il s’en détournait ? Qu’est-ce que cela dirait de lui ? Qu’est-ce que cela dirait des siens ? Mais Jasper avait oublié qu’avant d’être Homme, il était noble. Qu’avant d’être humain, il était lord. D’un tas de ruines, mais qu’importe. La fin du devoir se fait sur le lit de mort, au moment du dernier souffle. Pendant trois ans, il s’était puni seul, il avait puni aussi. Pendant trois ans il avait vécu non pas en tant que Lord Riegel mais en tant que Jasper, l’orphelin, le bannit, celui que son peuple avait trahi, celui qui avait vu s’entre-déchirer dans l’impuissance ses deux patries, ses deux familles. Mais il était temps de grandir, hein Hector ? Il fallait reprendre les commandes, reprendre le rôle. On n’avait jamais choisi ce fardeau, mais on avait accepté d’avoir la noblesse de l’assumer.
Alors il avait accepté de nouveau le confort, la chaleur des chambres. Il s’était laissé enfermer dans l'obéissance, dans la preuve de sa bonne foi. Conformément aux ordres. Ses ordres. Clovis était son roi. Mais à mesure que les heures passaient, la frustration gagnait. L'insatisfaction d’être fait prisonnier. L’acidité d’être réduit à être entretenu par un tiers quand il avait été éduqué à être dans le rôle d’être celui qui donnait. Il avait cru s'accommoder humblement des caprices de Clovis, car il avait besoin de temps, lui aussi en avait besoin. Mais l’inaction le rendait maussade. Il brûlait d’agir, de parler, de poser les mots quittes à se déchirer. Il voulait crever l'abcès, Hector, entendre les reproches, les accusations, la haine qu’on pouvait lui vouer et ainsi faire table rase, avancer. Il voulait qu’on lui donne l’occasion de montrer qu’il y avait briseruniens et briseruniens. Et que les partisans d’Antigone, ceux qui avaient trahi leur gouverneur en plus de leur patrie, n’étaient pas du même peuple et sang que lui. Mais il ne pouvait qu'attendre, Jasper. Alors il attendait, tapotant de pied, taillant le bois d’un air distrait. La sensation d’être puni. L’envie d’aller frapper à la porte de Clovis et de la secouer, qu’on renverse les tables et éventre les matelas, se battre, même, s'il le voulait. Mais qu’on puisse parler, enfin. Jasper, tu sais, déteste qu’on ne parle pas.
Quand tu passes la porte, il lève la tête de son ouvrage, une petite figurine, nonchalamment adossé à son lit. Observe la chope avec une reconnaissance non feinte. Un peu de compagnie et de quoi s’embrumer l’esprit. Idéal pour faire taire le lion qui grognait en lui.
— Une prison bien plus confortable que les cachots du palais. Louée, sois la bonté de Sa Majesté.
Lève la figurine de bois comme pour trinquer. Puis se lève pour venir te rejoindre et s'emparer de la chope. Il pourrait te faire une démonstration de sa maîtrise du sarcasme que ses années de vadrouilles et d’errance lui ont octroyé. Mais c’est d’adulte à adulte qu’on parle. Et Jasper, sait, que l’honnêteté et la franchise resteront toujours prédominantes chez lui. Des mauvaises habitudes dont il ne sait pas se débarrasser.
— Un peu des deux, je suppose. Je ne m’attendais pas à ce qu’on tombe dans les bras l’un de l’autre en pleurant notre joie de se savoir vivants. Mais je ne m’attendais pas non plus à être accueilli comme un ennemi.
Et c’est frustrant, tu vois, parce que dans toute cette tragédie, c’est notre sang en premier qui a coulé, pas le sien. C’est frustrant aussi, parce que pour une fois, c’est Jasper qui était à la première place. Le premier des deux à être orphelin. Le premier des deux à errer dans la nature. Le premier des deux à s’être sali les mains. L’impression frustrante, tu vois, que sa souffrance à lui sera toujours moins légitime que celle de Clovis. Le privilège du roi, il pense. N’empêche que, même s'il n’en dira jamais rien, c’est Jasper qui a tenté d’aller tous les retrouver dans l’au-delà.
— Il voit en moi le briserunien, plus l’ami que j’ai pu être. Dans un sens, je le comprends. Ces dernières années ont été éprouvantes. Du jour au lendemain, votre monde s’effondre et vous n’avez plus rien. On nous éduque à moult choses dans la noblesse, mais jamais à être seul. Je suis bien placé pour savoir le traumatisme que ça peut être. Alors j’imagine que quand il m’a vu franchir la porte, il a dû se dire “pourquoi lui” ?
Une première gorgée timide, il trempe les lèvres, Jasper, observe le liquide brunâtre avec un léger sourire.
— Je me suis souvent posé la question, moi aussi.
On attend encore la réponse. On attend encore de savoir s'il y avait une raison au fait qu’on soit encore là quand tant de gens autour étaient morts. Tant de gens, notamment des gens qu’on aimait.
— Il a besoin de temps. Je pense en avoir besoin aussi. J’ai honte d’avouer que même si le savoir en vie m’a ressuscité, c’était un autre Vaudreuil que j’aurais voulu voir. Alors, je suppose que ce serait malhonnête de ma part de lui en tenir rigueur. Clovis est la seule famille qu’il me reste, alors même si nos retrouvailles n’ont pas été aussi belles que je l'espérai que veux tu que j’y fasse, Hector ? Je ne peux qu’attendre qu’il fasse le deuil de son passé.
Comme j’essaye de faire le mien. Même si tout en Clovis le ramène à elle. C’est ce qu’il manque de laisser échapper d’entre ses lèvres, Jasper. Heureusement, la bière l’en empêche.
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Hector O. Boreas
de Malronce
Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Mar 20 Oct - 12:05
Bien loin des insondables hivers de Briserune, tu ne doutais point que tout le monde préférait le confort en toutes mesures à une nuit à la belle étoile ou dans un cachot. La suite fut beaucoup moins plaisante à entendre même si au final tu n’avais point douté de ce que tu allais entendre. Jasper avait fait preuve d’une certaine clairvoyance qui te satisfaisait même si la situation au final était tout sauf plaisante. Tu te demandais comme ces retrouvailles auraient pu se passer sans ta présence même si ce qui est fait est fait. Si Clovis avait consenti au fait de ne pas jeter en pâture au conseil le nom du Riegel survivant cela était déjà une bonne chose. Un signe de la volonté éventuelle d’avancer et tu l’espérais non pas d’agir tout bonnement stratégiquement.
Tu te posas sur une chaise avant de méticuleusement commencer à sélectionner une réponse en ton esprit. Tu analysais le ressenti qu’il t’offrait, un acte qui avait le don au moins de te détourner de tes doutes. Tu comprenais parfaitement ce Clovis lui avait reproché et à l’inverse ce que Jasper percevait le concernant maintenant.
« - Tu vas rapidement comprendre malgré tout Jasper qu’à Roseraie être originaire de Briserune est un défaut qu’importe ce que tu as pu faire pour eux. Nous représentons ce qu’ils n’aiment pas, un cauchemar qui est devenu réalité. Ils n’oublieront nos origines alors avise toi d’en faire une armure, de fièrement brandir tes origines. »
Certains te disaient qu’ils n’avaient cure de tes origines mais tu l’avais toi-même constaté que beaucoup se questionnaient sur ton allégeance qu’importe ce que tu avais pu faire. Ceci dit tu remarquas que tu aurais dû le prévenir sur ce point en amont alors que tu désirais calmer le tout du moins du côté de Jasper pour l’instant.
« - Effectivement il a besoin de temps, il était peu utile de te blâmer alors que du côté de Malronce les Caterna et autres militaires étaient à blâmer pour la défaite militaire. Ils ont su conquérir Briserune autrefois et se croyaient intouchables. Les événements récents leurs ont prouvé le contraire. »
Tu trouvais néanmoins que la défaite de Malronce était toujours une honte, le vassal ayant réussi à vaincre son suzerain. Tu avais bataillé auprès du griffon et tu ne comprenais toujours comment celui-ci avait pu perdre face au corbeau. Portant tantôt la choppe à tes lèvres, celles-ci se mouvant ensuite pour chasser la mousse.
« - On ne peut pas blâmer quelqu’un car il a survécu et non pas une autre personne. Si tout s’est déroulé ainsi c’est que les Arcanes, la Maison-Dieu l’avaient prévu ainsi et nous n’y pouvons rien. Il y a des forces qui nous dépassent qui régissent ce monde malheureusement. »
La question fatidique se posant par la suite il fallait éclaircir tout ceci le plus tôt.
« - Combien penses-tu qu’il lui faudra ? Il est souverain maintenant avec toutes les responsabilités qui lui incombent même si le Conseil est soi-disant là pour l’aider. »
Vous veniez de mettre les pieds en un sacré bordel mais l’adversité ne te dérangeait point. Tu aurais dû mieux préparer, prévenir Jasper te disais tu mais ce qui est fait, est fait.
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Jasper S. Riegel
Command me to be well
Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Mar 20 Oct - 19:42
Il ne peut pas dire qu’il s’agissait d’une désillusion. Même sans être en première ligne, la guerre, il l’avait vue, vécu. Il avait contemplé la chute de son peuple et l’animosité de Valdore envers les siens. Les êtres cléments envers le sort de votre patrie étaient rares et, le plus souvent, caché derrière un mur fait de silence et de censure. Dans un sens, cela aussi, on ne pouvait pas le reprocher. Antigone s’était dressée en ennemie de l’équilibre et avait entraîné Briserune avec elle. Cette étiquette de barbare, de conquérant avide, de trouble-paix, chacun des soldats qui avait pris les armes au nom de l’aigle l’avait soutenue. Pourtant, il avait espéré, Jasper, que Clovis ferait exception. Il avait espéré, au fond de lui, qu’il se souviendrait que de l’autre côté de la frontière, il y avait des victimes au même titre que lui.
— Et pourtant, il faudra bien que lui, comme son conseil d’incapable, comprennent que la paix ne peut pas être unilatérale. Des victimes d’Antigone, il y en a eu également à Briserune. Et ces honorables nobles de Malronce n’ont pas reproché à leur peuple de se soumettre à la bannière de l’usurpatrice pendant deux ans.
Les amalgames avaient tué tout espoir de retour en arrière, toute possibilité d’intégration. Tu sais, il n’aurait pas la mal-honnêteté de dire que Briserune n’avait pas fauté. La chute des Riegel était une trahison en soi, mais le manque de diplomatie de son peuple, l’attaque frontale contre Malronce, l’ambition de domination qui en avait suivi avait été un crime contre toutes les valeurs briseruniennes. Agir pour et par le peuple. Se battre pour la dignité des plus faible. Pour Jasper, tout ce qui avait suivi la prise de Brave par les rebelles avait été une erreur. Antigone avait souillé le titre de Gouverneur, puis celui de Reine. Ses partisans avaient condamné les leurs à sombrer dans la guerre avec eux.
Reprends une gorgée de bière et tapote le bois de la table du bout des doigts. L’image de Diane s’impose dans son esprit, il sait, Jasper, que questionner le passé ne le fera pas revenir, ne rendra pas son absence moins pénible. Il sait, Jasper, qu’attendre une raison légitime du pourquoi on vit, pourquoi ils meurent, n’a que peu de sens. Parce qu’il n’y a pas de raison. Il n’y en avait même jamais eu.
— Il est souverain, mais jeune et surtout il a laissé Roserai sans roi pendant longtemps. On ne peut pas le blâmer pour ça, mais le fait est que le conseil a été aux commandes pendant trop longtemps et que la politique dont ils ont fait preuve va à l’encontre de la magnanimité qu'à l’habitude d’employer Clovis.
Fronce les sourcils. Il était temps pour lui aussi de te dévoiler ses craintes.
— Je me méfis du conseil. Plus que cela, je le crains. Si j’ai confiance en Clovis, je n’ai aucune confiance envers des gens qui ont légitimé le génocide de tout un peuple, civil et enfants compris. Sans compter le fait qu’ils entretiennent les amalgames entre ceux ayant eu une implication minime et méritant le pardon et ceux ayant bafoué leurs serments de protéger et servir le peuple en se battant pour leur ambition.
À ses yeux, Clovis était encore fragile. Jasper craignait que les pitres des conseils aient pris goût au pouvoir, qu’ils aient déjà une vision bien arrêtée de la suite que l’arrivée d’un nouveau roi au pouvoir ne changerait pas.
— Il y avait d'autres solutions, mais ils ont choisi d’user de la plus simple et de la plus radicale. Ils ont usé des mêmes armes qu’Antigone en son temps. Pour moi, cela fait d’eux des individus dangereux. J’ai peur que Clovis se fasse manipuler ou amputer de son autorité. J’ignore de combien de temps, il a besoin, mais je crains qu’on ne puisse pas lui en accorder beaucoup. Le temps joue contre moi et je suis en position de faiblesse. Je ne peux pas me permettre de laisser le conseil me présenter comme un ennemi ou un pion sans droit.
Redresse les yeux vers toi.
— Il faut que je lui parle, mais je ne suis pas en position de forcer la rencontre, Hector. Nous avons un passé commun dont nous devons discuter et redéfinir les bases. Clovis n’est pas seulement mon roi, c’est aussi mon frère et mon ami. Je ne veux pas être celui dont il se méfie. On ne pourra jamais apporter le salut à qui que ce soit, Briseruniens comme Malronçois si nous devons nous considérer de loin.
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Hector O. Boreas
de Malronce
Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Mer 21 Oct - 23:10
Tu roulas des yeux lorsqu’il souleva le sujet du conseil, un sujet aussi délicat qu’injuste en ton esprit. Tes doigts ne cessant de pianoter contre ta choppe en signe de réflexion. Il était quelque peu comique et surtout déplaisant de savoir que l’avenir d’un peuple se jouait majoritairement entre six ou sept personnes. Le conseil, le chef du conseil et le roi, un amalgame chaotique qui se devait de diriger une nation. Le conseil était en un bien piètre état à tes yeux là où ta propre existence, ton propre parcours démontrait leur manque d’ouverture. Ils voyaient tous le fait que tu étais Briserune avant les sacrifices auxquels tu avais consenti. Ils baignaient dans la peur, dans l’appréhension, dans un passé qui les hantait. Briserune ou du moins une partie d’elle avait écrasé la Malronce toute puissante. En quelques jours il ne restait plus rien de Roseraie, de la fameuse citée imprenable de par son emplacement stratégique. Tu t’affalas un peu plus sur ta chaise en réfléchissant avant de finalement te redresser alors que tu formulais ta vision, ton jugement sur ces individus.
« - Le Conseil est faible et cela serait terrifiant que Clovis s’effondre à cause de leur influence. Le Conseil est un amas de familles nobles qui n’ont qu’un esprit critique limité pour certains. Des nobles qui n’ont connu que leurs magnifiques châteaux et la splendide Malronce. Des nobles qui se pensaient intouchables et qui n’avaient jamais envisagé le fait d’être battu par son vassal. »
La choppe arrivant à tes lèvres, tu les voyais comme la personnification d’une fierté plus que mal placée. Ils avaient sûrement tous perdu des proches, de la famille mais ils étaient enfermés en leur rancœur. Ils ne représentaient pas le Conseil, ce symbole incorruptible, cette entité qui devait durer. Ils n’étaient plus que jamais des êtres de chair et de sang, des êtres corruptibles, destructibles.
« - Ils sont nimbés par la peur, par la rancœur, par l’arrogance. Ils ne sont en aucun cas sages ou tous en âges de l’être, il a fallu reconstruire avec ce qu’il y avait après la chute d’Antigone mais leurs défauts sont trop lourds. Ils ne croient plus en l’honneur, le respect et plus que tout l’espoir. La guerre les a rendu aveugles. »
Observant une nouvelle fois le breuvage tu reportas ton attention sur Jasper lançant cette simple croyance commune.
« - Vous mourrez en héros ou vous vivez assez longtemps pour être le démon. »
C’est ce qui arrivait au conseil, le patriotisme était une chose, la logique et la clairvoyance une autre. Tu étais convaincu qu’ils ne voulaient faire dans la demi-mesure mais ils n’étaient apte à peser le pour et le contre. Les sentiments avaient pris une bien trop grande ampleur.
« - Parfois on passe plus de temps à réfléchir qu’à ressentir, malheureusement le Conseil s’est rapproché de l’inverse. »
Tu repensas furtivement à Clovis, éventuelle victime de ces hommes. La politique t’avait toujours révulsée et malheureusement le Conseil ne faisait qu’un peu plus entretenir ta perception de cet univers de jeu de pouvoir corrompu.
« - Il y a des hommes décents en des temps indécents Jasper mais ils sont que bien trop rares. Je ne peux pas forcer la main à Clovis, je n’ai pas un poids assez important ni un quelconque lien plus poussé… Je peux juste lui recommander de vous voir ni plus ni moins. La seule chose que je puisse faire est de surveiller du mieux que je le peux le conseil, notre plus belle chance serait d’avoir un Briserune au Conseil pour contrebalancer mais je ne vois pas qui. Un Briserune qui a embrassé la bannière du griffon est une chose rare alors qu’il possède en plus le poids pour faire songer à une éventuelle nomination… C’est encore autre chose. »
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Jasper S. Riegel
Command me to be well
Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Jeu 22 Oct - 17:57
On l’avait éduqué dans les valeurs nobles du bon vassal, du bon guerrier, Jasper. Honneur. Respect. Loyauté. Abnégation. Sacrifice. Insulter son prochain n’était pas dans ses habitudes et on lui avait toujours appris qu’il fallait mieux gratifier ses ennemis d'ignorance que d’importance, car leur fierté en prenait un coup. Il n’y avait rien de digne d'insulter le conseil de Roserai… Rien de digne, mais au combien de satisfaction.
Une attitude un peu mesquine, qu’une partie de lui répugne mais qu’il ne peut s’empêcher d’apprécier aussi. Il était bon de cracher sa haine et sa suffisance. Il était bon de faire preuve d’insolence. Après autant de temps à avoir muselé ses opinions, Jasper prenait un réel plaisir à s’entendre et entendre en face l’acidité que lui évoquaient ces nobles sans honneurs.
Un sourire, que toute son éducation punit, mais que l’homme béni. Une gorgée de bière. Face à toi Hector il avait la sensation de pouvoir parler librement. Un dialogue efficace et sage qu’il n’avait pas la naïveté d'espérer face à ceux qui allaient décider de sa liberté.
— Je ne peux pas forcer une rencontre sans risquer de le froisser… Mais rencontrer le conseil sans avoir auparavant crevé l'abcès est une erreur stratégique que je ne ferais pas.
On avait besoin de l’appui du roi. Le conseil avait obstrué tant de voies, il était impensable de lui laisser la possibilité de condamner celles qui restaient. Clovis devait retrouver son autorité et le conseil se remettre à sa place. Et vous, lui, eh bien, vous alliez devoir ni plus ni moins redonner la vue à un monde aveugle. Vaste projet.
— Je ne me fais aucune illusion, Hector. Quand je les rencontrerais, parce que je vais les rencontrer, je ne serais rien d’autre qu’un pion dans leurs jeux. Au mieux, je serais le fidèle chien briserunien que Clovis a dressé. Ils voudront imposer leurs systèmes à Briserune sans jamais la comprendre. Ils voudront la reconquérir, non pas dans l’intention honorable de faire la paix, mais dans celle de la museler une bonne fois pour toutes. Mon père m’avait dit que toutes les guerres ne se menaient pas en armure, je comprends enfin le sens de ses paroles. Mais soit. Ce sera la guerre, et je ne la perdrais pas.
Il y avait déjà eu trop de casses.
— Si nous voulons avancer dans le bon sens il est nécessaire de pouvoir réhabiliter les briseruniens et d’officialiser aux yeux du monde qu’il y a une différence fondamentale entre les lâches qui se terrent dans Brave et les victimes qui doivent censurer leur origine pour se reconstruire ailleurs. Je tiendrai mon rôle, malgré tout ce que ça implique sur le plan personnel. Il faut espérer que Clovis tienne le sien et tempère les ardeurs de la troupe de saltimbanques qui lui sert de gouvernement.
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Hector O. Boreas
de Malronce
Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Ven 23 Oct - 12:03
Vous étiez comme dans une impasse sur la façon de procéder avec Clovis de par vos visions que vous aviez échangé. En chacun des cas vous ne pouviez lui forcer la main et si cela était possible il y avait des risques bien trop importants. La nature humaine était parfois des plus complexes surtout lorsque des sujets épineux venaient se mêler à la politique ou la stratégie. Dans tous les cas il était inutile d’être l’Arcane du Pape pour comprendre que le Conseil de Malronce n’était pas pleinement en possession de ses moyens. Pour comprendre plutôt que le Conseil de Malronce œuvrait pour son pays mais avoir une vision à long terme et voir plus loin que le bout de son nez. Il ne fallait pas venir les mains vides dans tous les cas face à ces hommes, il était nécessaire de présenter un projet solide. Une chose qui pouvait tenir la route et perdurer, l’amateurisme face à eux pouvant avoir un effet dévastateur. Il y avait éventuellement des nuits blanches en prévision vu comment tout cela s’orientait.
Tu fus plus que d’accord avec la dernière prise de parole du jeune homme, le Conseil voyait tout en noir, il n’était capable de déceler de quelconques nuances. Des nuances qui lui rappelaient éventuellement la peur d’être poignardé de nouveau. Il n’y avait une nouvelle fois qu’à voir ta personne. On t’avait remercié pour ta loyauté, tu avais hérité d’un titre noble et militaire mais on se méfiait encore de toi.
« - Toutes les guerres ne se mènent pas en armure et une guerre propre n’existe pas. On ne fait pas une guerre sans casser des œufs. Cela sera inévitable, il y aura des opinions divergentes, des personnes froissées, outrées même mais les gens honnêtes et bons sauront reconnaître ce qui est nécessaire. »
Tu te demandais juste jusqu’où était capable d’aller la capacité de repentance du Conseil. Tu n’étais revenu sur le sujet de Clovis car ceci dépendait de Jasper, tu n’avais plus de cartes en main ou alors très peu sur ce sujet. Il allait devoir manœuvrer seul ou quasiment.
« - Le Conseil de Malronce tout comme Clovis ont néanmoins qui sait oublier un détail important. Briserune en tant que vassal avait des obligations envers Malronce. Des obligations qui prenaient la forme de contributions économiques mais il ne faut pas oublier que le suzerain a des devoirs envers ses vassaux. Le premier devoir est celui de protection et le second est de celui de permettre à son vassal d’exercer ses obligations en lui fournissant des terres. Malronce n’a que trop vu un sens unique à tout ceci en faisant un clair amalgame. »
Il n’était pas nécessaire de plus s’étendre sur les erreurs du Griffon, il était plutôt préférable d’en venir aux faits maintenant que Jasper avait pu quelque peu extérioriser.
« - Déjà pour avoir un originaire de Briserune qui siège au Conseil cela va être complexe, tu en connais beaucoup toi des gens qui seraient apte à y tenir un poste et qui de surcroît pourraient être acceptés ? »
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Jasper S. Riegel
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Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Dim 25 Oct - 16:23
Des hommes honnêtes et bons. Il a un sourire désabusé, Jasper, en prenant une nouvelle gorgée de sa bière. Ô, il ne doutait pas qu’il puisse en exister sur les terres du Griffon, seulement ces hommes honnêtes et bons avaient-ils le pouvoir d’exprimer leur opinion ? Pouvait-on réellement être optimiste face à des gens ayant légitimé le massacre de toute une population ? Pouvait-on croire en ces personnes laissant la peur dicter leurs actes, la rancœur diriger leurs conversations ? Il se demandait, Jasper, s'il allait avoir les nerfs assez solides pour encaisser leurs mots. Face à un mur, on ne peut pas faire grand-chose, si ce n’est de l'abattre. Si le conseil était un obstacle insurmontable, il allait falloir le détruire. On ne faisait pas de guerre sans casser des œufs… Pour Briserune, il allait peut-être falloir composer avec un nouveau genre de révolution. Il espérait seulement, Jasper, qu’on ne le pousserait pas à envisager sérieusement la pire des options. Il espérait seulement, que ces gens à défaut d’être compétents seraient intelligents et conscients.
— Alors espérons que ces gens très charmants du conseil feront honneur à l’espoir que nous plaçons en eux.
À défaut de quoi, il faudra jouer avec des cartes autrement plus fourbes et sales… Une perspective qui lui donnait envie de vomir, Jasper, ses armes de prédilection étant la communication et le respect des règles.
— Magnus II, paix à son âme, n’a en effet pas respecté ses engagements. Quand nos compatriotes se sont soulevés avec Antigone, Malronce n’a pas bougé un seul de ses doigts pour nous aider. La servitude n’a jamais été récompensée ou appréciée. Nos accords n’étaient que de façade et, en ce sens, je comprends que notre peuple l’ait pris comme une insulte. Ça en était une et nous avons été trop faibles et aveugles pour nous en offusquer. Mon père pensait à un mal nécessaire pour l’avenir, et n’a pas pris en compte les sentiments de ses sujets. Mon mariage avec...
Et son nom se bloque encore. Le prononcer est blasphéme, encore trop douloureux, car il rend plus réelle encore son absence. Et il s’en veut, Jasper, d’être si faible, conscient que ce n’est pas ce qu’on attendait de lui. Mais il ne peut pas, Jasper, prononcé son prénom ou l’évoquer sans émotion. Diane… N’était pas seulement sa fiancée. Ça aurait dû être sa femme, la mère de ses enfants, sa reine, son univers. Diane, c’était, tu comprends, la seule femme dont il pouvait tomber fou amoureux. Diane, tu vois, il ne sait que trop bien que rien ni personne ne la remplacera. Il lui a donné son cœur il y a longtemps déjà, il ne pourra jamais le donner de nouveau à qui que ce soit.
— … Elle, aurait dû tout arranger, mais nous avons trop tardé. C’était une erreur, une erreur que je ne referais pas. Ce que je compte bâtir, c’est une entente commune, la seule qui puisse permettre à Briserune de se reconstruire et à nos peuples d’aspirer à une paix durable. Clovis n’est pas un étranger, nous avons grandi ensemble, avant d’être mon roi, c’est aussi et surtout mon ami. C’est une chance que nos parents n’avaient pas. Mais cette amitié seule, surtout en l'état actuel des choses, ne suffit pas. Aussi, je te rejoins sur la nécessité d’impliquer Briserune dans le débat via quelqu’un qui peut représenter au mieux ses intérêts.
Reprends une gorgée de bière, comme pour faire couler le nœud qui le prend à la gorge.
— La réponse me semble toute trouvée, Hector. Tu serais la plus belle chose qu’il puisse arriver à ce conseil.
Pose sa bière. Le regard sérieux.
— Tu as l’expérience de la guerre et surtout tu as vécu le conflit Briserunien à une échelle autrement plus humaine. Tu connais la réalité du terrain et la réalité des gens qu’ils l’ont subi, qu’ils soient de ce côté de la frontière ou de l’autre. Tu es sage et tu as un recul sur ton engagement qui te permet de faire preuve d’objectivité. Tu penses avec ta tête, non avec ton cœur, tu as le sang-froid en plus de l’honnêteté, avec toi le dialogue ne sera pas que langue de bois et faux sourires. Tu es un guerrier avant d’être un diplomate, c’est un avantage. De plus, tu as été reconnu comme membre à part entière de ce peuple, n’en déplaise à nos amis nobliaux. Tu es la preuve vivante que Briserune n’est pas qu’une nation barbare et mue par la haine de son prochain. Tu es tout ce que le conseil refuse de voir dans notre peuple et nos valeurs. Tu es l'épine rêvée à planter dans leurs pieds trop bien chaussés.
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Hector O. Boreas
de Malronce
Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Dim 25 Oct - 23:20
Il avait exprimé toute sa haine du Conseil et voilà que maintenant il semblait retrouver une certaine réflexion en ses propos. Extérioriser fut une bonne chose pour Jasper, il n’était jamais bon de tout garder pour ça et surtout bien trop longtemps. Tu ne doutais pas du fait qu’il n’avait pu réellement se confier à qui que ce soit depuis pas mal de temps. Il avait pu se confier qui sait mais selon la valeur que l’on accordait à la personne cela n’était pas la même chose. Tu ne savais pas si les Arcanes vous avaient joué un mauvais tour en vous prenant de court, en faisant que cette révolution arrive. Ce qui est fait est fait néanmoins et il n’y avait lieu de se retourner plus que nécessaire vers un passé qui de surcroît était conditionnel. Avec des si on refait le monde disaient-ils…
Au final l’histoire fut dure, infame et sans pitié. Une volonté venant de la Maison-Dieu et de ses Arcanes dont tu ne comprenais la raison, la justification. Une volonté en parallèle qui vous permettait aujourd’hui de tenté de tout reconstruire, doucement mais sûrement en des conditions différentes. Vous aviez des idées convergentes maintenant il fallait savoir si elles étaient partageables avec Clovis, si celles-ci pouvaient l’inspirer. Une toute autre problématique qui se dressait face à vous, tu ne voulais pêcher par excès de confiance. Excès de confiance là où tu savais en ton cas que si Briserune finirait par renaître tu resterais malronçois de par tes engagements, ton serment. S’il y avait bien une chose qui était plus importante que ta vie cela ne pouvait être que ton honneur et ton nom.
Portant la choppe à tes lèvres afin de boire une bien grande gorgée du délicieux breuvage. Tu arquas les sourcils tout en manquant de t’étouffer avec ta bière lorsque ton prénom fut évoqué. Toussant de par la fausse route alors que tu écoutais tant bien que mal ce que Jasper énonçait tu déclaras promptement ceci la voix courte, faible suite à cette mésaventure buccale.
« - Tu as oublié que je déteste la politique et les jeux de pouvoirs ? Ce n’est pas pour rien que j’ai choisi une carrière militaire en tant que fils d’un combattant et d’une diplomate. »
Inspirant et expirant plutôt bruyamment à plusieurs reprises pour retrouver un souffle normal par la suite, tu décalas la choppe plus loin pour éviter tout nouveau accident.
« - Au moins oui je n’irai sûrement pas par quatre chemins même s’il ne faut pas frustrer inutilement son interlocuteur, je ne sais pas si déjà je pourrais avoir la patience nécessaire. Puis ce n’est pas quelque chose qui s’amène comme cela, je ne suis compétent qu’en certains domaines, je n’ai aucune expertise économique ce qui est mon point faible. »
Ta tête venant s’écraser au creux de ta main tu vins conclure par ce propos.
« - Puis comment ferais-tu pour que je sois nommé à un poste du Conseil ou à un équivalent. Rien que de proposer cette possibilité sans être directement stoppé serait une bonne chose. Honnêtement quelles sont les probabilités que cela arrive si de mon côté j’accepte d’aller en enfers et de faire don de ma personne. »
Messages : 384 Âge : 24 ans Métier : Lord Déchu de Briserune (en reconquête) Arcane : L'amoureux (sait pas encore mais soon) Défaut fatal : L’Obéissance Avatar : Sylvain Jose Gautier - Fire Emblem Three Houses / KJ Apa (merci les zamis pour les vava) Autre(s) compte(s) : Callisto Wind + Octavio Lake
Jasper S. Riegel
Command me to be well
Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Ven 30 Oct - 20:04
Tu ne pas prends sa réponse avec le sourire poli de l’ambition, ni avec la fausse excitation des hypocrites. Tu prends sa réponse de travers, littéralement, le signe d’une surprise sincère et non feinte. C’est justement pour cela, Jasper, qu’il pense avoir fait le bon choix. Dans tes yeux, ne se reflète pas la convoitise avide qu’il a pu voir tant de fois au cours de sa vie. Cette lueur qui transforme le regard d’un homme en celui d’un rapace. Non, avec toi, c’est direct. C’est sincère. En réalité, tu es tout ce qu’un diplomate n’est pas. Et c’est justement pour ça, Hector, qu’il a envie de tout miser sur toi.
— Hector, si tu aimais jouer aux mêmes jeux que les membres du conseil tu ne serais pas mon allié.
Car la politique rend traître, faillible. L’appel du pouvoir et la sensation de force qui s’en dégage rendent les plus faibles ambitieux, égoïstes, destructeurs, aveugles. On avait tout un peuple victime de ce phénomène, un pays en ruine en guise de preuve, un conseil pour exemple. Son père avait pour coutume de dire que tous les poids ne pouvaient être portés par tout le monde. Si Jasper avait été en désaccord sur beaucoup de choses, il ne l’était pas sur ça. Tu vois, il y croyait profondément, qu’il y avait des gens faits pour décider et d’autres pour exécuter. Des gens comme Clovis, comme toi. Des ges que les membres du conseil n’étaient pas.
— Prendre du plaisir dans nos tâches n’est pas quelque chose de sain. Gouverner ou avoir la responsabilité d’un groupe d’individus est un fardeau et n’a rien de réjouissant. C’est justement parce que tu n’éprouves aucun bonheur à t'asseoir à la même table qu’eux que tu es le meilleur des choix possibles.
Prends une nouvelle gorgée, la sensation un peu étrange de reprendre doucement, mais sûrement les commandes, un semblant d’avant. Comme-ci petit à petit, on retrouvait un objectif et une raison de vivre à défaut de l’aimer. Il n’espère pas trouver joie et satisfaction dans son existence, il a fait le deuil du bonheur depuis longtemps. Mais il commence à se dire qu’il y a encore des raisons de se battre, des tâches à accomplir. Et Jasper aime le travail bien fait. Alors il le fera. Une façon comme une autre de réparer les torts, de rendre un dernier hommage aux morts en sublimant ce qui est encore vivant.
— Plus qu’un membre du conseil, j’espère pouvoir faire valoir un poste de consultant exceptionnel. La question de Briserune et de son avenir sera au centre des débats dans les prochains mois et années à venir et elle est beaucoup trop vaste et complexe pour que des Malronçois puissent espérer la résoudre. Le but n’est pas de prendre leur place, mais d’ouvrir le débat en accueillant sur la question Briserunienne des gens capables d’apporter une vue d’ensemble pertinente et des solutions réalistes. Ce sera mon rôle en tant que dernier héritier des Gouverneurs du Nord, mais ce sera aussi le tien. Après tout, je suis jeune, et aux yeux du Conseil probablement sot et inexpérimenté, alors quoi de plus normal d’avoir un guide légitimé par la couronne pour me chaperonner et m’aider dans ma tâche ?
Un sourire. Qu’ils le sous-estiment, tous. Qu’ils le rabaissent, tous. Ce n’en sera que plus facile de les décrédibiliser par la suite. Sa petite vengeance personnelle, car si Briserune avait commis des erreurs, Malronce aussi. La justice des Riegel se rend bien au-delà de ses frontières.
— De plus, Malronce sera bientôt de nouveau dirigé par un roi. Clovis est un homme magnanime et intelligent. La couronne lui pèsera sûrement, mais je ne pouvais espérer meilleur souverain pour le pays. C’est un pari risqué, mais je choisis de placer mes espoirs en lui. C’est mon roi, Hector, si je cesse de croire en lui, je cesse de croire tout court.
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Hector O. Boreas
de Malronce
Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Lun 2 Nov - 23:27
Prenant une nouvelle gorgée de ta bière alors que tu écoutais Jasper, espérant secrètement ne pas t’étouffer cette fois-ci sur l’une de ses déclarations. Tu te fichais de la valeur du poste que le seigneur déchu face à toi pouvait faire prévaloir à Clovis, tant qu’il était possible du mieux que tu le pouvais en cet immense guerre des plus secrètes et politiques. Tu savais en parallèle qu’il ne fallait déshonorer une fonction, à chaque travail, tâche se devait d’être lié une certaine étoffe. Supporter encore plus de poids sur tes épaules, tu étais capable de le faire si c’est le sens que les arcanes voulaient donner à ton existence en l’immense trame de la destinée. Tu n’avais en aucun cas une mine des plus enjouées au contraire sans tomber dans l’extrême. Tu n’étais pas soucieux mais plutôt pensif et préoccupé par la façon d’aborder tout ceci. Un général et un poste de conseiller sont deux choses des plus différentes et l’idée d’abandonner des hommes avec qui tu avais tissé des liens était quelque chose qui te peinait un tant soit peu.
« - J’aurai parfois ardemment souhaité être une mouche au Conseil pour les entendre discuter et prendre les décisions mais potentiellement y finir d’une quelconque façon je n’y aurais jamais songé. »
Jetant un regard à ta choppe maintenant vide, quelque peu dépité là où peut être tu aurais aimé un peu plus d’alcool en cette situation pour avaler la pilule. Le plan n’était pas mauvais mais ta discipline allait de nouveau être mise à rude épreuve et plus que tout il restait un détail. L’honneur, en aucun tu ne finirais tourmenté par des politiques, en aucun ton nom ne serait entaché par des propos diffamatoires de vipères. On ne cracherait sur ton nom et tu savais inévitablement que cela ferait plus des étincelles tôt ou tard.
« - Si tout cela arrive les réunions du Conseil seront encore plus mouvementés et dramatiques que les plus belles pièces de théâtre de Valdore. »
Une petite touche d’humour alors que tu songeais au fait d’avoir retourné la question dans tous les sens. Avais-tu réellement le choix d’accepter ?
« - Au fond je n’ai pas vraiment le choix d’accepté de rejoindre ce nid de couleuvres si Clovis arrive à m’y introduire et que tu arrives bien sûr en amont à lui suggérer tout ceci. La politique n’est pas mon domaine mais la logique la plus pure l’est, ca va faire des étincelles. »
Des étincelles, un terme bien choisi inconsciemment concernant un individu des terres gelées. Tu tapotais ta choppe alors que tu savais qu’il n’y avait grand-chose à rajouter. Tu n’étais pas du genre à demander des garantis et de toute façon aucune demande ne te venait en tête. Tu conclus par cette dernière phrase qui résumait bien ta pensée.
« - Maintenant c’est entre toi et Clovis pour l’instant. Pour la suite si un miracle arrive j’espère que je n’aurai pas trop souvent à troquer l’armure pour quelque chose de plus acceptable en réunion. »
Cette seconde peau d’acier que tu avais bien trop souvent porté.
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Jasper S. Riegel
Command me to be well
Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Sam 7 Nov - 22:13
Alors qu’il fait glisser sa propre chope dans ta direction. Une sorte d'offrande. Un genre de cadeau. Car tu as l’air de prendre le parti de la résignation face à lui, mais ce n’est pas ce qu’il veut Jasper. On évoquait ici des ébauches de plans, de possibles théories. Si tu représentais un pion de choix, il ne voulait être dans le rôle du joueur d'échecs, Jasper. Contraindre les gens en les dépossédant de leur liberté, c’était ce que son père faisait. Mais il n’est pas son père, tu vois. Aussi honteux et incroyable que ce soit. Il ne l’est pas, il ne veut pas l’être. Toujours persuadé qu’il y a une nuance certaine entre autorité et domination obéissance et soumission.
— Que les choses soient clair, ceci est une proposition, pas une obligation.
Tapote légèrement le bois de la table. Aussi efficace soit-tu, il y avait une différence entre subir et accomplir. Jasper avait besoin de toi performant, pas de toi contraint jusqu’au dégoût.
— Tu représentes un candidat idéal et le fait que tu n’aies que peu d’amour pour la politique est également la preuve que ce travail ne sera pas pour toi une source d'intérêt personnel. Je n’ai que peu de personnes de confiance ici, mais je refuse de te contraindre également. Si tu ne te sens pas prêt à assumer le poids de cette responsabilité, dis le tout de suite.
Il voulait faire les choses différemment, Jasper, sans savoir s’il en aurait les moyens. Il voulait assumer son rôle avec justesse et fermeté, mais sans violence. Un équilibre dur à trouver, mais peut-être bel et bien le plus important. Il avait plus d’une fois pensé, tu sais, que ses parents et ceux de Clovis avaient échoués et que c’était cet échec qui les avait menés six pieds sous terre.
— Je ne veux pas reproduire les erreurs de mes prédécesseurs.
C’est le regard sérieux qu’il se tient droit face à toi. Lui qui n’avait jamais été destiné à diriger. Lui qui devait obéir, non donner des ordres. Il excellait dans la servitude, non dans la dominance, Jasper. Pourtant, il allait falloir réussir. Il allait falloir être le meilleur des vassaux comme le meilleur des leaders. Pour rassembler une nation brisée, il fallait devenir l’homme dont on nous interdit de rêver. Et il ne sait pas, Jasper, par où commencer, ou même comment s’y prendre. C’est encore si nouveau, la tâche à l’air si grande, le poids de cette responsabilité si imposante. Mais s'il doute, Jasper, il sait qu’il ira quand même et qu’il vivra en réussissant ou mourra en essayant. Pas tellement pour lui, pas tellement par amour pour son peuple ou par amour Clovis. Il le fait parce qu’il le doit, il n’a pas l’hypocrisie de dire qu’il est prêt à pardonner. Les traumatismes sont encore là, tu vois, les sentiments contraires aussi. Que ce soit pour Malronce ou Briserune, il y avait encore ce mélange terrible fait de haine et d’amour, de pitié et de dégoût. Peut-être qu’il s’y prend mal, Jasper. Mais face à toi qui lui apprit à marcher de nouveau, il choisit de faire ses premiers pas en tant que Gouverneur avec la carte de l’honnêteté.
— Je n’ai jamais été formé à tout ça, Hector. Je ne sais pas comment diriger un peuple, à plus forte raison un peuple déchiré comme le nôtre. Et, pour être tout à fait franc, je n’avais pas la volonté d’essayer un jour. Mais je suis là aujourd’hui, pourquoi je ne sais pas mais je suis là aujourd’hui et quitte à agir, je veux le faire bien. Et ce bien implique que nous soyons sincères sur ce que nous acceptons ou pas d’endosser en matière de responsabilité.
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Hector O. Boreas
de Malronce
Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper Mer 11 Nov - 23:04
Une proposition… Tu ne savais pourquoi cela te tombait dessus mais toi comme lui vous le saviez, vous le saviez que cet argumentaire était logique. Il n’y avait pas de vilénie ou de tentative de corruption de la part de Jasper là où toi-même tu restais des plus fidèles à tes vertus. Tu étais convaincu qu’on ne pouvait échapper à sa destinée, au mieux la retarder ni plus ni moins. Etait-ce un message des Arcanes sous une quelconque forme ? Etait-ce ce pourquoi tu étais resté en vie au détriment de biens d’autres qui se considéraient plus chanceux ? Tu avais un choix à faire même si tu étais convaincu en une partie de toi que tout ceci n’était qu’une illusion. L’illusion de pouvoir trancher, de peser le pour et le contre. Une illusion issue de la Maison-Dieu et de ses Arcanes pour camoufler la raison d’être de chacun. Si tel était ta destinée tu ne compterais lutter contre mais l’embrasser, la choyer avec la conviction que les qualités que l’on voyait en toi se devaient d’être mises en œuvre pour bien plus.
« - J’ai toujours cru qu’il y avait deux tranchants concernant la destinée. Les autres et les caprices de Arcanes et enfin nous individuellement, ce que chacun peut faire pour sa propre existence. »
Récupérant la choppe qu’il t’avait envoyé. Tu l’observas un petit moment, la saisissant ensuite sans pour autant y boire. Tes yeux observaient le breuvage.
« - On peut lutter, tenté de s’y opposer mais on ne peut pas fuir, on ne peut pas vaincre sa destinée. On ne peut pas rire au nez des Arcanes. À vouloir l’affronter on n’en finit que par déclencher un cataclysme encore pire que ce qui aurait dû ou pu se passer… »
Tu rapprochas doucement la choppe de tes lèvres tout en fixant Jasper laissant ce dernier détail se faire ouïr.
« - J’ai fait la promesse de protéger ce royaume et je me suis fait la promesse que nous ne connaîtrons des années comme celles que nous avons vécu et une promesse faite doit être honorée. »
Prenant une gorgée de cette bière, tu la reposas ensuite sur la table avant de la renvoyer à l’expéditeur en un mouvement contrôlé.
« - Je ne vais pas fuir plus longtemps les dessins des Arcanes si c’est ce qu’elles veulent. »
Une réponse pieuse sur un sujet politique, sur un sujet des plus complexes. Tu venais sans doute d’ouvrir la boîte de Pandore mais avant de devoir affronter ses calamités il fallait que tu arrives au rang que vous aviez cité. Un rang qui ne pouvait qu’être une nouvelle fois un mirage de la Maison-Dieu.
Ton choix était fait et il ne vous manquait plus que la stratégie à trouver, à savoir comment arriver à ces fins mais le futur vous aidera qui sait. Vous comptiez jouer avec les instruments de la destinée, gratter, tirer ses cordes là où vous ne saviez quelle sonorité finirait par s’en extirper. Mélodie douceâtre, soupçons stridents de fausses notes s’y glissant toute fois ou alors total cacophonie ?
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Sujet: Re: Do not go gentle into that good night | ft. Jasper
Do not go gentle into that good night | ft. Jasper