cacophonie comme je te méprise un boucan qui s'immisce, triture des nerfs ramollis entre ces rues remplies par le temps, les instants, par cette vie qui s'éternise et cette civilisation de folie mon esprit en dépeint l'ironie les traits du tableau s'affine à la mesure des secondes le pas se presse quelques battements de cœur ratent leur inflexible refrain dépaysé déraciné et le terme m'en arrache un frisson d'horreur et la pensée m'en ternit le visage de peur pas ça, pas lui pas mon Arbre et mon cœur bat la chamade et la vie bat son plein, entre ces maisonnades au prix de la mort de tant d'arbres dans ces rues en proie à un boucan qui m'enivre la fête m'attire et la culpabilité me tiraille je m'arrête, perdu sous les regards obliques qui discernent ce besoin de fuir ma silhouette au milieu de cette rue brouillée par les voix mon regard perdu dans l'horizon que les stands voilent comme j'aimerais fuir cette société pour m'en retourner à toi car je demeure souillé de ces émotions sans loi de ce monde putride qui se veut sans foi les cris d'alarme, de désir, d'une cupidité si sincère les regards passionnés, avides qui envahissent l'esprit mon Arbre, j'aimerais mériter de prendre racine en tes bras hé, petit quelques marchands m'abordent et ma conscience s'ancre en cet océan de folie regarde par ici, regarde ces traditions ensevelies sous le désir de quelques bouts de métaux embellis de leur offrir la quiétude de quelques instants de richesse de leur offrir le plaisir d'avoir berné un simple d'esprit non merci je dis, de cette affirmation que le doute remplit de cette peur de me plaire ici et ne plus en sortir que le monde s'arrête que mon cœur freine une respiration s'accélère, ventilé de panique d'un geste pressé, le masque vient embrasser mon visage d'une respiration assurée, la confiance vient reprendre ses droits me voilà caché aux regards me voilà extirpé de l'effroi d'une perdition imminente quelques regards sont jetés, contemplent ce labyrinthe d'oubli les hommes ne sont qu'un omnibulés par la quiétude que la guerre octroie parmi eux, une femme, un regard que la paix ne fourvoie comme si le confortable matelas des cadavres empilés ne comblait le bonheur qui semblait lui manquer excusez-moi nos souffles se rapprochent, obstrués par ce masque salvateur un regard s'attarde sur les traits d'un visage atypique une beauté qui émerveille, désamorce ma colère enfouie et l'aise reprend ses droits en une âme plus libre lorsque l'angoisse me quitte, on jurerait m'entendre sourire vous semblez connaître les lieux vous semblez différente, oserais-je dire ah! me voilà perdu, livré aux hyènes d'un monde infini et pourtant, ce cœur semble ne battre que pour autrui demande ton chemin et disparais du sien remballe tes impressions et sauve celle qu'elle gardera de toi ...vous me paraissez bien peinée, êtes-vous souffrante? de la fièvre de ce monde instable de la rancœur captive de nos cœurs malades
Messages : 47 Âge : 30 ans. Métier : Chasseuse de primes. Défaut fatal : La Foi. Avatar : Shinobu Kocho de Demon Slayer (Anya Chalotra IRL) Autre(s) compte(s) : Clovis, Valerian, Lux et Lazare.
Avalon Du Vide
de Grandvent
Sujet: Re: hérétiques, avalon Mer 14 Oct - 13:15
Avalon & Agni
hérétiques
Le monde tournait un peu trop vite pour toi ce jour-là. Instable, il te rendait malade. Revenir à Grandvent après un long départ faisait trembler ton coeur. Arpentant le plus clair de ton temps des routes désertes au milieu des campagnes, la capitale avait des airs de bête sauvage, et il t'était difficile de dompter ton imperméabilité ; elle noyait tes émotions et tu buvais la tasse.
Après avoir acheté ton repas, tu t'étais éloignée, pudique, dans une petite ruelle - pour prendre le temps de respirer l'air. Tu avais déclenché un coup de vent pour te rafraîchir et tu avais finalement traversé le marché pour te poser sur un coffre de bois, près de la sortie. Un peu souffrante, un pain entre les lèvres, c'est la main sur le front que tu épluchais tes primes. Jusqu'à ce qu'une voix parasite vint se glisser dans ton esprit, altérant ta concentration. Tu mis quelques secondes avant de l'interpréter, et releva le visage, hébétée.
— « Hm ? »
Tu laissas tomber le petit pain d'entre tes lèvres, détaillant les traits de l'interlocuteur sans aucune pudeur. Tu battis des cils, avant de réellement comprendre le sens de sa question. En était-elle, une, d'ailleurs ?
— « J'ai faim, il semblerait. Souffrante de la maladie de ne pas trouver un repas décent depuis deux jours. »
L'honnêteté presque insolente vient se heurter à une sorte d'insensibilité que tu perçois dans le fond de ses yeux. Celle qui te fit déglutir, alors que tu t'empressas d'enfoncer tes papiers dans ton sac.
— « Excusez-moi. Vous vouliez peut-être que je vous indique le chemin ? Etes vous égaré ? »
le monde tournait un peu trop vite, ce jour-là pour elle, pour moi pour ce masque effleurant mon visage, précipitamment ôté lorsque le sien dévoila ses angéliques détails, assujettissant mes traits d'une surprise colorée par mes joues carmins le monde tournait un peu trop vite ou bien était-ce ma tête qu'elle faisait aisément tourner à la lueur de ce visage, exempte de la moindre défaillance à l'écoute de cette voix, empourprée par la bienveillance pas de repas décent ? vous ne semblez pas démunie. mais l'inquiétude seule semble la surprendre, comme dépaysée par l'inattendue arrivée d'une âme soucieuse, au mieux, de qui ne semble vouloir déraciner son arbre hypocrite attention, dont elle ne semble tenir la moindre rigueur elle s'empresse, comme consciente de la dureté de mon regard ; ma volonté est inflexible, comme emplâtrée dans la sèche sève d'un Arbre qui primait sur le monde dont il était le noble géniteur ; mon visage n'a de chaleur qu'un soulagement sincère, égoïstement tourné vers mon propre intérêt inhumain, à n'en pas douter et il me faut comprendre avant qu'un sourire ne s'immisce il me faut comprendre l'effroi que je lui fais entrevoir et il faut me comprendre comme j'aimerais vivre de sincérité, et non de la procuration que la panique ambiante me confiait enfin ; et comme j'aimerais comprendre les raisons qui lèvent ses commissures et couvre ce visage d'une divine douceur la raison d'un cœur battant à cette inexplicable allure la raison qui poussait cet Arbre hors de mes pensées fidèles et alors il n'y avait plus qu'elle en cet instant figé dans un silence privé de raison, et moi, les bras ballants, privé de moindre réflexion je suis agni ovidius. je ne suis pas perdu, car je ne cherche pas mon chemin ; j'erre dans cette ville étrange et vous m'avez intrigué. vous avez un regard différent des autres, comme si le confort mondain de ces lieux vous laissait indifférente. reprends-toi, agni, reprends tes esprits rattrape ces pensées rendues éparses par ce tableau idyllique héritier d'un arbre, d'un clan millénaire ma main touche son visage, étranger à cette pudeur culturelle, en frôle la peau sans nulle gêne ; nos mondes diffèrent, de même que ses sentiments dont je ne cerne l'aspect en ce sens, vous m'êtes bien semblable, mais vous n'êtes pourtant pas de ma famille. qui êtes-vous, au juste ?
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Avalon Du Vide
de Grandvent
Sujet: Re: hérétiques, avalon Jeu 22 Oct - 19:21
Avalon & Agni
hérétiques
Tu l'avais trouvé étrange. La première raison était peut-être parce qu'il s'était arrêté - qu'il t'avait remarqué comme un point subtile dans la foule et qu'il t'avait adressé la parole sans aucune arrière pensée pour arrondir les angles ou pour beurrer le moule. Cet individu était presque imperceptible (invisible) tant il était arborait avec justesse une ordinarité familière.
— « C'était du sarcasme, jeune ami. »
Tu n'avais pas cillé pendant quelques secondes, l'accueillant d'un visage sans sourire, dessinés par des traits sans chaleur. Puis une petite complicité s'était arqué aux coin des lèvres, jumelle de la timidité (un peu quand même).
— « Enfin, pas totalement. Si vous venez à entendre mon ventre, ce n'est pas que votre vue me dégoute mais bien que la faim aura réussi à dompter ma résistance. »
Tu l'écoutas attentivement, frissonnant alors que ses doigts vinrent s'échouer sur tes pommettes sans y avoir été seulement invité. Hébétée par son audace et de ce faite immobilisée par la pudeur ; tu déglutis alors qu'il se présenta. Fascinée par une beauté faussement innocente que tu ne perçus qu'à ce moment, tu reculas brusquement la tête pour vous séparer du contact trop intime.
— « Je vous connais. Je veux dire... » Tu te raclas la gorge. « Je connais ce patronyme. Vous veillez sur l'Arbre de Valdore. »
Tu levas au ciel pendant une demi-seconde, consternée de ne pas lui apprendre ce qu'il savait déjà.
— « Pardonnez ma décontenance, messire. »
C'était comme ça que l'on appelait les nobles, n'est-ce pas ?
— « Mon nom est Avalon. Contentons nous de ça, pour l'instant, si cela vous convient. »
Tu le défias sans aucune arrogance. Peut-être un peu de suffisance.
— « Si un lord comme vous n'êtes ni perdu, ni à la recherche de quoi que ce soit, en quoi pourrais-je seulement vous être utile ? »
nos yeux se croisent une pointe d'un humour qui ferait fleurir les plus sèches racines d'un visage d'ordinaire impassible, ses habiles paroles comme la passerelle entre deux cœurs nés dans la plus profonde opacité avalon—car son nom résonne comme le sifflement mélodieux d'une entité angélique—fait pencher l'équilibre de mon cœur vers une fragilité humaine quelques bourgeons de sentiments incompris quelques syllabes pour renverser l'ordre établi ovidius le mot suffit à son respect, troque l'ironie pour un respect forcé, presque inné en qui ne s'en incommode pourtant pas davantage messire et son insolence survit à cet instant de surprise avouée avalon et le nom coule sur des lèvres sucrées par une satisfaction tant nouvelle qu'incompréhensible, attisant mon âme vers l'exquise tentation de ce que j'ai tant désiré la proximité de ces êtres vivant d'une anarchie dangereuse et dont j'ai tant essayé de m'éloigner ; triturant la moindre goutte d'un sang millénaire de ce qui n'aurait jamais dû le troubler immense détermination ébranlée par une simple femme éternelle mission détournée de quelques doucereuses éloges lord ? est-ce donc ainsi que nous sommes qualifiés ? la société me paraît bien étrange, car nous ne sommes que d'humbles gardiens. étranger aux vices et coutumes d'un monde dont chaque vétille me révulsait étrangers au confort malsain qui couvrait notre délicieux échange avalon s'affirme un sourire se dessine, tracé par l'amusement qui se charge de déloger cette condescendance habituelle ; un sourire m'apaise, s'érige comme indéfectible témoin de cette impassibilité à decrescendo l'effet est sincère la sincérité fait effet bouleverse mon regard d'une curiosité qui n'aurait pas dû naître nous avons pour tradition de nous accoutumer du monde avant de nous dédier à la protection de l'arbre, afin de rendre compte de toute l'horreur de cette société et ne pas nous en laisser influencer. nous n'éprouvons nulle haine envers les royaumes, mais nous apprenons ainsi à ne pas les aimer, car l'arbre doit passer avant toute chose. avant tout doute, tout désir, avant ce que tu me fais ressentir avant cette curiosité dont je n'explique l'origine avant ces années vagabondes dont je ne vois le terme avalon, comme l'île utopique d'une quiétude désirée avalon, comme une réalité dont je n'aurais su mieux rêver qu'attends-je de toi (missionnaire d'un cœur givré par un devoir immuable) qu'attends-je de toi (qui parcourt le monde comme pour s'en échapper) la distance me frustre, car j'aimerais la briser sentir la chaleur de ton souffle l'origine de tes battements réguliers voir au fond de ton regard la douceur que tu sembles cacher j'éprouve de l'intérêt pour vous, sans parvenir à me l'expliquer, et c'est très frustrant. avalon... je veux comprendre l'origine de ce regard qu'est le vôtre, ou en d'autres termes, savoir de qui est faite votre vie et ce qui a fait pencher mes pensées vers vous. vous êtes un danger pour moi. puis-je vous confectionner un repas décent ?
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Avalon Du Vide
de Grandvent
Sujet: Re: hérétiques, avalon Sam 24 Oct - 21:10
Avalon & Agni
hérétiques
Tu avais perçu dans ses paroles une distance qu'il tentait de briser, même s'il n'avait été habitué qu'à celle-ci durant toute sa vie. La mystification de leur profession t'intriguait autant qu'elle t'effrayait, car elle te rappelait sans cesse à cette foi insensée qui avait voulu te sacrifier sans aucune hésitation et qui poussait encore aujourd'hui des innocents à la mort certaine. Est-ce qu'un homme comme lui aurait pu faire parti de ton village, aurait appuyé ses mains sur ton dos pour te faire chuter - s'il était né près du Vide et non aux pieds de l'Arbre ?
Tu étiras un maigre sourire lorsqu'il refusa les titres que tu avais employé pour le qualifier. Il était Lord après tout, il l'était même s'il ne le voulait pas. Tu consentis à ne plus l'utiliser, alors.
— « Vous avez un nom de famille. C'est lui qui vous confère vos droits et votre statut dans cette société. Je ne fais qu'user du respect qui lui est du. »
Non pas qu'il méritait, mais qui lui était du. La noblesse semblait injuste vu de l'extérieur mais c'était la première fois que tu croisais quelqu'un issu de celle-ci sans en connaitre réellement les formes. Cependant, tu compris mieux lorsqu'il t'exposa son point de vue. C'était cruel comme vos destins respectifs se ressemblaient en parallèle, encore plus lorsque tu baissas les yeux sur ton sac, dessinant les points de cuir sans ajouter quoi que ce soit. Tu aurais voulu avoir le cran et l'impulsion de partager à ton tour ce qui te faisait te sentir si proche de lui en un sens. Mais tu te muras dans un mutisme pudique. Tu n'avais pas envie de parler de la Communauté.
Tristement, tu avais conclus que ton silence le vexerait peut-être et qu'il s'en irait, t'abandonnant sur le bas côté comme une distraction éphémère. Comme une poussière dans la foule.
Mais il avait témoigné son intérêt à ton égard et son audace t'avait presque coupé le souffle. Tu redressas ton menton en fronçant les sourcils, retroussant la lèvre supérieure dans une mimique de surprise. Tu répétas pour être sure d'avoir bien entendu, employant un ton qui se voulait presque narquois.
— « Vous éprouvez de l'intérêt pour moi ? »
Tu ne pus dissimuler un petit rire gêné et déglutis lorsqu'il te proposa un repas décent. Ton sourire fané face à sa curiosité, tu revêtais la cape de l'imposteur alors que tu te levas de ton siège improvisé. Une fois debout, tu ne pus que constater que tu ne le dépassais pas en taille, et qu'il continuait de te surplomber. Tu dissimulas ton épée derrière ton manteau et accrocha la anse de ta besace sur l'épaule.
— « Je ne sais pas si vous réussirez à découvrir l'origine de mon regard, mais je ne suis pas contre le fait de manger en votre compagnie. »
Qu'est-ce qu'il t'arrivait Avalon ? Il avait peut-être deviné la seule chose que tu tentais pourtant de cacher : tu en avais assez d'être seule.
— « Dois-je vous guider où voudriez-vous partir à l'aventure ? »