(end) ❝ Journey to the past.

Jouney to the past

Vas,
Phoenix.
Vas,
et vole de tes propres ailes.
Alors je suis allée.

Renard m’accompagne car je ne peux vivre sans elle.
Mais il faut nous nourrir.
Vas,
Phoenix.
Vas,
et vole de tes propres mains.
Alors je vais voler.

C’est comme ça que Renard vit,
comme ça que sa famille vit.
L’argent n’est pas gagné,
l’argent est prit.
Cela ne me dérange pas.

C’est comme ça que l’on mange.

Aujourd’hui,
j’ai volé.
Renard m’a accompagné,
m’a guidé,
m’a apprit.
La cible est là.

Alors je cours,
j’arrache la bourse,
je vole,
m’envole,
et je fuis en riant,
loin des cris et des poursuites.

Je suis plus rapide.

Je cours puis je m’arrête.
Je ne peux plus courir,
il n’y a plus de route,
plus de terre.
Juste le vide incommensurable du Gouffre.

C’est la première fois que je regarde l’abîme dans les yeux,
et pourtant,
c’est une chaleur glacée qui lèche ma peau.
((Je ne veux pas y retourner.))

Je ne veux pas y retourner mais
je n’arrive pas à détourner le regard.
Hypnotisée,
je n’entends pas.

Des pas pourtant se dirigent ici.

Jouney to the past

Tu avais réussi, tu ne sais guère comment, à dénicher un cheval. Aigri, il n'arrêtait pas de s'arrêter brouter dès qu'il le pouvait, ignorant alors ton propre ton rageux. Tu ne pouvais que t'arrêter en soupirant, étalant ce qui te servait de frêle couverture, les sens aux aguets. Une nuit passa. Et bien d'autres. Ta barbe commençait à pousser, mais tu n'en avais que faire. Tu continuais ton chemin jusqu'au confins de la terre. Tu devais aller à Ambrive pour dénicher ce marché noir, ce fichu marché noir qui vend tes compères.

Tu t'étais perdu. Tu ne savais pas où tu étais. Enfer et damnation, tu te passas une main fébrile sur le visage. Tu avais envie de taper sur quelque chose ou quelqu'un pour te défouler. À grande peine, tu te retiens. Il n'y avait, de toute façon, personne aux alentours. Tu montas sur Nounours avant de repartir. C'était le doux nom que tu avais donné à ton cheval, pour bien l'embêter. Il ne l'aimait pas et cela te comblait de bonheur. Un sourire furtif passa sur tes lèvres tandis que tu murmurais son prénom. Tu entendis son reniflement méprisant.

Tes oreilles captèrent des cris non loin. Tu mis ton cheval au galop, ayant déjà sorti ton épée de ton fourreau. Arrivant sur la route, lorgnant au passage les personnes qui furent détroussées. Tu ne t'attardas pas, tu demandas simplement la direction. Repartant aussi vite que tu fus arrivé, les cheveux au vent. Sentant le vent froid s'insinuait dans ton corps. Nounours s'arrêtas brusquement et tu comprenais la panique qui montait en lui. Tu l'attachas à l'arbre le plus proche avant de t'approcher doucement, l'épée à la main, pointée devant toi. Une chose se trouvait près du Gouffre. Le froid venait de celui-ci.

Tu détaillas la chose, l'être. Elle paraissait humaine et un peu frêle. Tu fis un bruit de gorge. Tu n'étais pas le genre à abaisser ton épée dans le dos, tout simplement. Tu regardais d'un œil terne le Gouffre. Cette chose bizarre, cette chose sans fond. Tu avais déjà entendu des personnes se faire jeter dedans. Tu avais pu entendre. Leurs cris. Mais jamais, le bruit de leurs corps en bas de celui-ci.

Tu reportas le regard sur la bête, marchant en crabe pour la voir de profil. Ne t'approchant guère de la fissure. Tu ne voulais pas tomber dedans, jamais, jamais. Tu fixas son teint terne, son tremblement. Qui qu'elle soit, ce gouffre ne lui inspirait point de bon souvenirs.

Cela ne fit que renforcer ta garde. Serrant un peu plus fort le pommeau.

Qui qu'elle soit.

Jouney to the past

Des frissons.
Mais je ne sais s’ils viennent du brouillard
ou de toi.

Tes pas étaient d’abord ceux d’animaux,
des sabots,
un cheval.
Je ne suis pas à l’affut des chevaux.

Puis il y a eu tes pas dans l’herbe,
le claquement du fer d’une épée.
((Je le reconnais.))

Puis l’odeur du sang,
cette même odeur qui m’avait accueilli à Briserune.
Je la détestais.

Alors je me retourne enfin,
je ne peux pas te tourner le dos si longtemps.
Je ne veux pas mourir,
je ne peux pas mourir,
je l’ai promis après tout.

Je n’aime pas ton odeur.
Malheur,
souffrance,
mort.
Tu as le regard sage mais les mains tâchées.

- J’ai gagné cet argent honnêtement.

C’est ce que Renard m’a appris.
Toujours démentir un vol.

Si tu m’as suivi pour me punir,
je ne me laisserai pas faire.
Je ne permettrai pas que tu me voles ma nourriture.

Chevalier à l’odeur de Briserune,
tes lois ne me touchent pas,
et cet argent est le mien.

Jouney to the past

Tu entendis un raclement de sabots dans ton dos. Nounours était nerveux, tu ne sais guère de quoi. De cette fille ou du gouffre qui s'étendait ? Cependant, tu ne quittais point des yeux la jeune fille. Qui finit par se retourner, par te fixer, par parler. Un ton sans égal, un ton ferme, une parole.

- J’ai gagné cet argent honnêtement.

Tu levas un de tes sourcils broussailleux avant de pencher ta tête sur le côté. Non pas que tu sois méfiant de base, mais il fallait bien avouer que la situation n'était pas de son côté. Tu humectas tes lèvres avant de prendre la parole, ne baissant pas ta garde.

_ Et bien, pourquoi n'irions nous pas voir les personnes qui hululent sur la route plus loin ? Pour connaître la vérité.

Tu te doutais bien qu'elle ne l'eût pas gagné honnêtement. Ou bien, pas de la façon dont elle le pensait. Tu penchas ta tête de l'autre côté, laissant tes doigts se perdre entre tes dents. Tu n'avais besoin que d'une main ferme et puissante pour tenir ton épée. Elle n'était pas si lourde que cela, fort heureusement. Ou bien, tu étais bien plus puissant qu'un simple humain sans pouvoir. Tu ne t'étais jamais posé la question, puisque pour toi, c'était simplement la normalité.

Tu commenças à déplacer ton bassin vers le bas pour abaisser ton centre de gravité. Ne sachant pas ce qu'elle comptait faire, entre fuir ou se battre, tu préférais te préparer à tout. Tu n'avais pas particulièrement envie de la brusquer ni même de la combattre, mais tu n'allais pas te laisser griffer par une femme en colère, n'est-ce pas ? Malgré le hennissement de Nounours dans ton dos. Tu comptais sur la demoiselle pour t'avertir si quelqu'un surgissait dans ton dos.

Même si tu doutais de ses intentions à ton égard.

Jouney to the past

On ira voir personne.
Il n’y a personne.
Je le sais,
je le sens.
Les villageois ne se dirigent pas vers nous.
Ils n’ont pas la bonne direction.
Je suis trop rapide pour eux.
((Les distances n’ont aucune valeur pour moi.))

Mais je le vois,
je les reconnais,
ces mouvements,
ces positions,
cette main trop proche de sa hanche.

Pourquoi veux-tu attaquer,
chevalier ?
Pourquoi veux-tu combattre ?
Pourquoi veux-tu mourir ?

Je n’ai rien contre toi,
je veux juste,
manger.

- J’ai dit la vérité, et tu n’as aucun le droit de douter de ma parole.

Aucun droit.
Aucune preuve.
C’est ce que Renard m’a appris aussi.
Être la vérité.

- Continue tes... trucs. Moi je rentre chez moi.

C’est ce que je dis mais…
je fais un pas vers toi.
Tu m’as trouvé,
Tu m’as suivi.

Et soudainement,
ce butin que je porte n’a plus la moindre importance.

Jouney to the past

- J’ai dit la vérité, et tu n’as aucun le droit de douter de ma parole.

Tu avais toutes les raisons au monde de douter de sa parole. Elle paraissait inoffensive, mais après avoir parcouru de nombreuses allées et senti la puanteur de cadavres en décomposition suite à la colère d'une femme, tu ne pouvais pas croire en elle. Même si elle semblait presque sincère. Ou tout du moins, convaincu des paroles qu'elle prononçait.

Tu jetas un regard de biais dans ton dos pour fixer ta monture. Personne. Tu reportas ton regard sur la jeune fille, un froncement de sourcils sur le visage. Pourquoi était-il si nerveux ? Est-ce dû à elle ? Tes méninges tournaient à plein régime, sa seconde phrase perdue dans tes réflexions. Ce fut son mouvement qui t'anima.

Tu agrippas plus fort ton épée en penchant la tête de côté. Tu sentais le tissu s'enfonçait dans ta paume. Cela te laisseras-t-il une marque pendant à peine quelques minutes ?

- Alors ... J'ai toutes les raisons de douter de ta parole. Par contre, j'aimerais que tu ne t'approches pas plus.

Tu fis un pas sur ta droite, fixant son profil. Bizarrement, tes pensées délièrent ta langue, plus que tu ne voulus.

- Pourquoi, tu as peur de ça ?

Tu accentuas sans le vouloir, une grimace déformant tes lèvres quand tu posas un bref regard sur le Gouffre. Tu pris conscience que cela pourrait rappeler des souvenirs douloureux. Tu te dépêchas de formuler des excuses.

- Je ... Pardon. Je ne suis pas doué ... Pour euh ... La délicatesse ...

Tu passas ta main à l'arrière de ton cou, effleurant ta chevelure poisseuse de sueur. Mordant tes lèvres.

Quel idiot fais-tu. Un idiot très peu délicat dans ses propos et bien trop curieux face à cette femme.

Jouney to the past

Ne t’approche pas,
demandes-tu.
((Je n’ai jamais été très obéissante.))

Tes pas en arrière,
mes pas en avant,
une étrange chorégraphie.
Tu étais pourtant celui qui m’avait chassé.

Tu veux douter de ma parole.
Quelle preuve as-tu ?
Je ne me défendrais pas parce qu’au final
je m’en fous.
Je m’en fous de l’argent,
je m’en fous du vol,
je m’en fous de manger.

Tout ce que je veux ce sont les yeux sur moi.

Tu as peur de ça ?

- Non.

Car je n’ai peur de rien.
Car je ne suis pas comme vous.
Car la mort a cessé de me prendre pour cible.

Moi,
je suis éternelle.

Donc je n’ai pas peur.

- La peur c’est pour les faibles.

Et je ne suis pas faible.
((Je ne le suis plus.))

- Toi, tu as peur.

Tu es faible.
Parce que tu recules quand j’avance,
et parce que ta main serre toujours plus ton épée.
Moi aussi j’ai une épée.
Elle est à la maison.

C’est le trophée d’une victoire.

Jouney to the past

- Non.

Elle continuait d'avancer et tu continuais de faire des pas de côté pour l'éviter. Son gabarit ne te faisais point peur, mais son brusque changement de personnalité et cette confiance te laissait perplexe vis-à-vis d'elle. On aurait presque dit qu'elle avait oublié ce qu'elle tenait entre ses doigts, comme si elle avait oublié sa venue en ces lieux, quelle qu'elle soit.

- La peur c’est pour les faibles.

Elle n'avait pas tort. Mais même les plus puissants en ce monde connaissent ce sentiment de peur qui pousse les jambes à flancher. Qui assèche la gorge et qui provoque une réaction si intense que même le plus fort papillonne des yeux. Chaque personne en ce monde à peur d'une chose. Cela signifie-t-il que personne n'est fort en ce monde, mais que tout le monde est faible ? La force, vient-elle du mentale, du physique ou bien des deux ? Tant de questions, si peu de réponses.

- Toi, tu as peur.

- Oui.

Une réponse sortie si naturellement du fond de tes entrailles. Au fond, même si elle paraissait innocente, son regard te procurait un sentiment semblable à la peur. Mais pas une peur profonde et intense, une peur irrationnelle. Une peur que tu ne comprenais pas, car rien dans son physique ne pouvait laisser penser qu'elle faisait peur. Au fond, avais-tu peur d'elle, de son regard, de son attitude ou tout simplement de l'inconnu qui se dressait à ses côtés ?

- Mais pas de toi.

Mensonge ou vérité ? Tu n'en savais rien. Tu laissais ton regard déviait d'elle pour se perdre dans le Gouffre. Cette chose aurait dû t'avaler, il y a de cela trois années, mais tu avais combattu. Cette chose aurait dû se repaître du corps de ta femme et de ta sœur, mais tu n'avais pu t'y résoudre. Tu serras Eléonore plus fort, touchant du bout des doigts ton pendentif. Et tu fis une chose insensée même pour toi. Tu plantas ton épée dans le sol, laissant tes doigts quitter sa garde. Humectant tes lèvres, reculant d'un seul pas et plantant ta plante de pied à même dans le sol, ne souhaitant plus reculer face à elle. Essayant d'être résolu, essayant de réfléchir à la situation, essayant de chasser cette peur qui te comprime le cœur. Essayant de te re concentrer sur cette femme.

- Amène toi. Cette bourse ...

Pointant du doigt cette chose inanimée qu'elle tenait entre ses doigts.

- ... N'est pas à toi.

Tu croisas tes bras, la fixant. Attendant qu'elle se rapproche encore. Qu'elle vienne.

Stupide homme. Stupide femme. Stupide Gouffre. Stupide PEUR.

Jouney to the past

Bien sûr que tu as peur.
Je l’ai dit.
Et j’ai toujours raison.
Peu importe,
en soit,
que ce soit de moi ou d’autrui.

J’ai raison,
et tu as peur.

Tu me pointes.
On ne t’a pas appris que ce n’est pas très poli ?
Mal-élevé.

Elle n’est pas à moi.
Qu’en sais-tu ?

- Tu veux la bourse ?

Ca serait du vol alors ?
Tu serais prêt à me voler ?
Ce n’est pas ce que tu essayes de combattre justement,
chevalier ?

Tu veux la bourse.
Je la lève devant toi,
te la tend.

Tu la veux,
n’est-ce pas ?

D’un mouvement vif,
alors,
la voilà qui disparaît.

Je l’ai jeté,
chevalier.
Jetée par-delà le vide,
par-delà le gouffre.

- Va la chercher.

J’avais même oublié son existence,
à cette bourse.
Elle pèse à ma ceinture plus qu’autre chose.
Mais le rire que me procure cette scène,
elle,
allège tout.

Jouney to the past

Avait-elle perçu ta détresse, ta peur ? Avait-elle compris que ce n'était pas d'elle que tu avais peur mais bien de ce trou béant qui correspondait trait pour trait au trou qu'avait laissé la mort de ta soeur et de ta femme ? Mais elle ne confirma pas ceci. Elle ne confirma rien, ne fit même pas en sorte de te faire comprendre si elle avait compris ou non. À la place, elle

- Tu veux la bourse ?

Bien sûr, tu la souhaitais, tu la voulais. Non par pour toi-même, mais plus pour ceux qui ont été volés. Tu ne sais pas s'ils ont obtenu cet argent avec honnêteté mais c'était à eux et non pas à elle. Elle la tendit et instinctivement, tes doigts se tendirent vers celle-ci. Mais tu avais mis assez d'espace entre elle et toi pour que tes doigts n'atteignent jamais la bourse. Et avant d'avoir pu en esquisser un, elle la jeta, ses paroles et son résonnant à tes oreilles. Tu avais suivi la courbe des pièces, tu avais regardé cette chose tomber et tu n'avais plus entendu le tintement. Elle était tombée. Et tu ne pourras plus jamais la récupérer.

Tu secouas la tête, croisant tes bras, fixant cette femme. Elle était ... folle à lier. Ou en tout cas, pas très net d'esprit. Elle avait volé mais elle avait jeté ce qui aurait pu la nourrir. Pourquoi ? Tu frottas ta tempe, l'esprit en ébullition. Trop de questions tournoyaient dans ta tête et tu n'avais aucune réponse à donner à celles-ci. Alors, tu affrontas ta peur et tu te rapprochas de la femme. Un pas, puis deux. Te rapprochant lentement mais sûrement d'elle. L'énigme qu'elle était te procurait un sentiment de vivre.

Enigme que tu te devais de résoudre.

Jouney to the past

Je suis déçue,
un peu.
Moi qui espérais un plongeon grandiose,
un héroïsme sans saveur dont j’aurais été la seule témoin.
Je te regarde ne pas agir,
ne rien faire,
ne rien dire.

Et ça me frustre.

Mes caprices ne sont pas nombreux,
ils ne sont pas véhéments.
Je suis une simple femme.
Mais je perçois dans ton regard qui me fixe ;
tu ne me vois pas vraiment.

Tu réfléchis,
ton esprit est ailleurs.
Loin.

Pourquoi m’avoir dérangé,
pourquoi m’avoir suivi,
si ce n’est finalement que pour me reprendre ce que tu m’avais promis ?
((Ton attention.))

Le jeu est fini,
tu ne m’intéresses plus,
et de ces pas que tu fais vers moi,
je ne ressens rien.
Tu m’as trahi.

Les mains se glissent dans mes poches,
je dois lever le nez pour te toiser.

- Tu veux me tuer ?

Je n’ai pas peur,
et le reflet de mon ombre sur l’herbe s’agite doucement tremble aux rythmes doux des battements de mon cœur.

Pourquoi t’approches-tu ainsi,
toi qui me fuyait il y a peu encore ?
Qu’est-ce qui a changé ?
Ne voulais-tu finalement que la bourse ?

Jouney to the past

Elle paraissait déçue, elle paraissait presque triste, elle paraissait résignée. De la vie, de ton comportement, d'autre chose ? D'ailleurs, son comportement se fit plus distant, elle finit même par mettre ses mains dans ses poches pour se détacher de toi, pour mettre un fin miroir entre vous. Tu restas à un pied, de la taille du tien, d'elle. Ses paroles résonnèrent comme un glas.

- Tu veux me tuer ?

Tu répondis à la va-vite.

_ Non.

Tu passas une paume rocailleuse dans tes mèches bien trop longues qui flottaient au gré du vent. Son aura menaçante, tout du moins, cette peur que tu ressentais au fond de toi avait disparu. Elle était qu'une simple femme, frêle, une voleuse, qui avait voulu survivre dans ce monde difficile. Il n'empêche qu'elle a jeté la bourse, comme si elle n'en avait jamais eu besoin. Insensé. Elle l'était.

Tu poussas un soupir exaspéré, ton cerveau ayant été bien trop utilisé pour des broutilles. Le fait que le Gouffre soit si près t'avait fait perdre ta conduite, toute chose qui te composait et qui te permettait de tenir face à l'adversité. Tu posas une question qui t'étonna toi-même :

_ Tu as un endroit où rentrer ?

Tes sourcils broussailleux se relevèrent et tu mordillas tes lèvres. Implicitement tu lui indiquais de rentrer chez elle, intérieurement tu lui demandais si elle possédait cette chose que tu n'avais plus.

Foutaises.

Jouney to the past

Les moues que tu arraches,
le vent qui fait voler les mèches,
une scène qui annonce la fin de l’acte.
Tu me regardes,
et tu me vois.
Tu réponds.
((Enfin.))

Tu ne veux pas me tuer.
Tant mieux,
tu dois tenir à la vie.
Moi aussi je tenais à la vie,
sûrement.

- J’ai plein d’endroits où rentrer.

Comme si j’en étais fière.
Et j’en suis fière,
parce que le monde tout entier est ma maison,
et qu’importe où je pose le pied,
je sais que j’aurais un toit et un feu.
Renard s’en assurera toujours.

Renard.

Renard qui existe,
Renard qui attend.
Renard,
je me souviens alors pourquoi je suis ici,
comment je suis arrivée là.
C’est mon corps qui se dresse,
mes pupilles qui paniquent.

C’était pour elle que je devais prendre l’argent,
pas pour moi.
Et de sa faute je n’ai plus rien.

- Je dois me dépêcher.

Car sinon elle sera triste,
déçue.
Je ne veux pas prendre ce risque.

Alors d’un bond,
je te dépasse,
te traverse.
Je cours,
je fuis.
Il faut que je ramène de l’argent.

Je sais que tu ne m’en donneras pas.
Tu ne sens pas l’or.
((Je ne connais que trop bien cette odeur.))
Adieu alors.

A jamais sûrement.

» a sacred journey,, (hector)
» Ah mais qui voilà ?! Ciryon ! (le retour) (je viens pour des questions et pré lien svp)
» Ciryon - Te rappelles-tu, du fruit qui couve, couve ta rancune ? (Fini)