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La question épineuse du secret professionnel - pv Digory Cresson
Arpada Batesta

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Arpada Batesta

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Sujet: La question épineuse du secret professionnel - pv Digory Cresson   Dim 23 Aoû - 1:11


Ce jour-là à Zephyr, une fois de plus, il faisait chaud. Depuis des semaines maintenant, le soleil battait son plein contre le flanc de la montagne, et malgré les vents et les arbres, la température y était devenue presque insoutenable. C’est pourquoi en cette bouillonnante journée d’été, la soudaine pluie torrentielle y fut la bienvenue. Les rues pavées et les jardins fleuris s’étaient vidés, poussant les habitants à trouver refuge, ou bien dans un café, ou bien dans l’habitation d’un voisin accueillant. Seuls les enfants, rieurs, occupaient encore les allées trempées. Profitant d’être hors de portée de leurs parents, ils sautaient dans les flaques en hurlant de tout leur saoul. Quelques couples, amis ou amants, s’étaient réfugiés sous les porches et les arches, profitant de la solitude et de l’odeur de la pluie pour se tenir la main, discrètement.
Cela explique pourquoi, dans cette ambiance radieuse, les regards se croisaient et le silence s’imposait au passage des cinq voyageurs, traînant derrière eux leurs chevaux. Encapuchonnés de vert et de beige, ils traversaient la vieille ville d’un pas assuré mais silencieux, leurs fréquents arrêts trahissant leur statut d’étrangers.

Malgré leur stature passant difficilement inaperçue, une gamine ne prêtant pas attention, tourne et tourne sous la pluie, poupée en main, sourire aux lèvres, chanson en tête. Elle tourne et tourne encore, et trébuche, soudainement, le pavé responsable s’étant mis sur son chemin. Et en tombant, elle se heurte à un mur, non pas de pierre ou de brique, mais de fer. Le son de son épaule contre l’un des voyageurs la surprend, et elle recule, apeurée. Devant elle se tient la femme à l’œil le plus froid qu’elle n’ait jamais vu. Elle tremble de peur, la faute ne retombant ni sur le vent, ni sur la pluie. Tous les regards sont sur elle désormais. Les cinq voyageurs, les passants sous les porches, les vieux à leurs fenêtres. La femme la regarde, longuement, puis se baisse à son niveau, accroupie. Elle ramasse la poupée, trempée. Et elle la lui tend dans un échange de mots imperceptibles.
La gamine pointe une ruelle et s’en va, les voyageurs s’échangent des paroles et se séparent, la femme prenant le chemin indiqué par son guide improvisé.

Dix minutes de marche sous une douche continuelle plus tard, Batesta entra dans l’échoppe, Cresson Atelier, poussant les norens de l’arche d’un revers de la main. Elle avait attaché Dölgöön, son poney, à l’entrée, essayant de caler sa tête sous le porche pour la protéger de la pluie, sans grand succès. La chaleur de l’échoppe était bien pire qu’à l’extérieur, probablement due à la proximité de la forge à laquelle elle était rattachée. Batesta baissa sa capuche et pris une seconde pour respirer. Elle avait laissé son casque dans la bandoulière de sa selle, préférant la discrétion pour son séjour à Zephyr. Après tout, ce n’était qu’un court passage, le temps de faire quelques affaires, avant de repartir en campagne. Le manque de nourriture, la fatigue de leurs affaires, et le sabot cabossé du cheval d’Almut en étaient les premiers coupables. Mais ce serait mentir que de dire que la facilité du monde civilisé n’était pas quelques fois agréable.
Sans vérifier si quelqu’un était au comptoir, elle se contenta, sac jeté sur l’épaule, d’observer les différents produits accrochés aux murs et empilés dans les armoires. Le tout était de savoir si le forgeron était tout aussi bon qu’on le lui avait laissé entendre. Si elle devait revenir pour un travail mal fait, ça serait avec une torche et des flèches. Elle n’avait pas besoin de ce genre d’attention, pour l’instant.

Dans quelques mois, qui sait ?


Digory Cresson

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Sujet: Re: La question épineuse du secret professionnel - pv Digory Cresson   Mer 26 Aoû - 19:29

La pluie s'abat soudainement sur Zephyr et Digory, du fond de son atelier ressent à peine la vague d'humidité qui se propage car elle disparaît aussitôt avec la chaleur du feu de forge. Concentré dans son travail, il n'entend pas même les gouttes qui frappent sur les carreaux : seul l'outil métallique qui tape contre l'acier au couleur de lave résonne dans sa petite usine. Et il tape et tape d'un rythme régulier pour aplatir la matière. réchauffe de nouveau le bout lorsqu'il se refroidit puis se saisit d'un marteau-pilon pour y retirer le surplus de matière. Enfin, il reprend son marteau initial pour améliorer la forme de sa lame. Si le forgeron n'a pas remarqué le mauvais temps, le son du parquet qui craque à l'entrée attire de suite son attention. C'est lorsqu'il relève la tête qu'il réalise enfin qu'il pleut des cordes. Rare sont ceux qui pourtant - sauf urgence - viennent dans son échoppe en fin de journée. Alors Digory met en pause son travail, retire ses gants épais et se rend là où il est attendu. Remarquant qu'il s'agit d'une femme drôlement vêtue, il croise les bras par dessus le comptoir et penche le haut de son corps vers l'avant. « Bien le bonjour madame, qu'est-ce qui vous ferez plaisir ? C'est pour passer une commande peut-être ? Pour l'instant je ne fais pas encore dans la menuiserie mais c'est pour très bientôt. Après, tout dépend de votre demande bien entendu.» L'ex-briserunien analyse la femme de haut en bas. Il n'était peut-être pas à Grandvent depuis des années mais il savait flairer les étrangers venant de loin. Au moins, elle n'avait pas l'air venir de malronce. « M'enfin, vous ne m'avez ni l'air d'être du coin ni l'air d'être ici pour acheter de la ferraille de jardin, je me trompe ? »



Arpada Batesta

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Sujet: Re: La question épineuse du secret professionnel - pv Digory Cresson   Jeu 27 Aoû - 0:40

Batesta tourna l’œil vers la voix qui l’avait interpellé, puis le reste de son corps suivi dans un sourire esquissé au crayon. C’est le madame qui l’a fait sourire. Devant ses hommes, elle aurait sûrement écorché le forgeron sans cérémonie aucune. Mais elle était là, seule, et madame était plutôt drôle, toutes proportions gardées. L’aurait-il appelé madame s’il savait pourquoi elle venait exactement ? L’aurait-il appelé madame s’il savait que quelque jours plus tard peut-être, l’un de ses proches tomberaient sous l’une de ses flèches ? L’aurait-il appelé madame s’il savait qu’on jour, il n’était pas impossible qu’il tombe de sa main ? Elle se passerait du Lady, pour l’instant. Alors elle sourit. Et c’est sous ce sourire sincère qu’elle lui répondit expressément.

« Hm. »

Elle s’avança vers le comptoir, toujours un œil sur les différents travaux de l’homme à qui elle s’apprêtait à prêter une confiance totale, pour quelques heures du moins. Elle avait noté son léger accent, sans pouvoir l’identifier. Elle ne savait pas si c’était un accent plus régional du pays, ou si c’était un étranger, mais elle le nota, malgré tout.

« M’enfin vous ne m’avez ni l’air d’être du coin ni l’air d’être ici pour acheter de la ferraille de jardin, je me trompe ? »

À peine eut-il le temps de finir sa phrase que Batesta laissa tomber le sac de lin qu’elle portait jusqu’ici sur l’épaule. Le baluchon et son contenu frappèrent le bois du comptoir dans un bruit métallique assourdi. Rictus au lèvres et sourcil levé, elle dévisageait désormais le forgeron, comme pour juger de sa valeur.

« J’ai besoin de quelqu’un qui puisse réparer ceci. »

Et sans détacher les yeux du forgeron ou laisser tomber son sourire, elle élu de le laisser ouvrir le sac par lui-même, pour y découvrir, comme un grand, l’armure lamellaire tachée de sang qui se trouvait en son sein. Chose peu commune à Grandvent chez les honnêtes gens. Et par toutes les branches de l’Arbres de Valdore, elle avait hâte de voir le visage du péquenot se décomposer face à elle.

« J’ai fait grande route, comme vous avez pu si justement le souligner. Et je m’en dois repartir au plus vite. »

Et comme pour ponctuer sa phrase, elle fit un mouvement large du bras, repoussant sa cape et découvrant d’un même temps la bourse pleine d’or qui ne lui appartenait pas, et le pommeau de son épée, sur lequel elle vint reposer tranquillement sa main, tapotant le fer du bout du doigt.

« J'espère ne pas interrompre travail plus important. »

Il lui semblait que le message soit clair.


Digory Cresson

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Sujet: Re: La question épineuse du secret professionnel - pv Digory Cresson   Ven 4 Sep - 17:47

Très expressive dis donc, qu'il pense. Digory attend patiemment une réponse ou du moins une meilleure réaction de sa part autre qu'un silence qu'il commence à trouver douteux. c'est qu'il la trouve bien étrange : elle n'est définitivement pas du coin. La femme jette son sac - visiblement bien rempli comme il semble lourd - sur le comptoir. De par le regard qui lui est lancé, Digory semble être invité à l'ouvrir de lui-même. Il arque un sourcil lorsqu'il le comprend : cette attitude le faisant déjà grincer des dents et peut-être est-ce parce qu'il la croit finalement malronçoise - un peuple que l'homme méprise et exècre tant. Alors à son tour, le forgeron la dévisage longuement puis soupire, décroisant les bras du comptoir pour découvrir avec surprise ce qu'il allait devoir réparer : une armure avec option tâches de sang. Est-il aussi charger d'y effectuer son nettoyage ? A Grandvent, on avait pas l'habitude de voir du sang : et Digory voulait en voir le moins possible dans sa vie. Il relève les yeux vers l'étrangère pour voir l'expression sur son visage qu'il se l'imaginait déjà si bien, et c'est en effet, tout grand sourire.

Lorsqu'enfin elle reprend la parole, son attention se porte cette fois sur son accent. un accent bien familier et qui expliquerait beaucoup de choses maintenant : comme l'allure extrêmement confiante qui se dégageait de cette femme, par exemple. Ses derniers mots sonnent comme une menace mais Digory ne cille pas. « Je vois. » L'homme aux cicatrices se redresse, sa longue inspiration fait gonfler son torse puis de nouveau, ses bras se croisent contre celui-ci. « Je peux m'en charger sans problème, en revanche j'aurais très certainement pu me passer de l'odeur. Vous auriez pu charger votre poney du nettoyage de votre armure, quelques coups de langue aurait peut-être suffit. » Sourire carnassier sur les lèvres, il déballe la lourde armure de son sac pour mieux l'analyser. « Et donc, pourquoi est-ce qu'une briserunienne se doit de partir au plus vite ? Vous avez commis un crime dans le coin et vous êtes recherchée ? J'espère me tromper et qu'il s'agit plutôt de Malronce qui vous court après. » le sourire toujours aux lèvres, il espère cependant se tromper.  



Arpada Batesta

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Sujet: Re: La question épineuse du secret professionnel - pv Digory Cresson   Mer 9 Sep - 17:23



Batesta fit les yeux ronds devant le forgeron. Elle s’attendait à un regard apeuré ou à des balbutiements, pas à un manque de respect des plus total. Son sourire la défiait sans peur et, d'un simple tour de manches, il lui semblait que les rôles se soient inversés.

Enfin, comment par tous les diables avait-elle pu se laisser déstabiliser si facilement ? Elle serra le manche de sa lame, comme pour se recentrer.

« Pourquoi est-ce qu’une briserunienne se doit de partir aussi vite ? »

Ah, pensa-t-elle, mais bien sûr.

Il lui avait fallut quelques phrases avant de le remarquer, mais cet homme et elle partageaient en réalité un point commun de la plus haute importance. L’accent.

Il lui semblait désormais qu’elle avait face à elle, sinon un collègue, un ancien compatriote. Depuis longtemps maintenant elle chevauchait sous un autre nom, ayant soi-disant abandonné son passé dans les flammes et les cendres.

Abandonner ses origines malronciennes avait été un travail long et difficile, qu’elle n’avait réussi à terminer qu’en se déclarant briserunienne haut et fort des années durant. Abandonner son esprit briserunien était l’épreuve qu’elle n’avait pas encore tout à fait réussi à compléter.

Et pendant un instant, Lady Batesta Foudrevent refit surface. Non pas dans un moment de grandeur ou de sublime, mais seulement dans un moment de douceur et de fragilité.

Comme la noble qu’elle a toujours été, elle mit le revers de sa main devant sa bouche et laissa éclater un long rire sincère mais étouffé. Le rire d’une dame devant ses prétendants.

Elle se reprit néanmoins, réalisa son écart de personnage, et tenta de reprendre une attitude plus rustre qui collait plus à son nouveau statut, mais qui créait, malgré elle, un soudain contraste discordant.

« Pardonnez-moi », reprit-elle, coude sur le comptoir, « je ne pensais pas être face à un compatriote. Non, Malronce n’est pas vraiment après moi. Plus vraiment, du moins. » Ses lèvres se courbèrent en un rictus des plus suffisants. « C’est plutôt moi qui leur cours après. »

Elle posa le doigt sur les lamelles de l’armure.

« Peut-être pourriez-vous également me la nettoyer ? J’aime à me sentir propre, surtout face à eux. Si le prix n’est pas trop exorbitant, je pourrais peut-être même vous passer commande pour une nouvelle lame.
« Histoire de vraiment impressionner les petits malronçais. »


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Sujet: Re: La question épineuse du secret professionnel - pv Digory Cresson   Dim 4 Oct - 0:56

Son expression faciale change d'un coup, laissant place à la surprise qu'elle a du mal à cacher : et face à une réaction aussi expressive, le forgeron ne peut s'empêcher de contenir un large sourire. Hormis la façon de parler, il est facile de reconnaitre les siens de par leur attitude. Il se retrouve cependant à son tour perplexe et étonné lorsqu'elle se met à rire : c'est que jusqu'à présent elle n'a montré aucune once d'amabilité, seulement une arrogance et une assurance déconcertante. alors il ne sait comment réagir à ce changement si drastique. « Je ne m'attendais pas non plus à rencontrer une compatriote, il faut dire qu'il vaut mieux se faire discret depuis quelques temps. » cette vérité l'attriste dès lorsqu'il finit de l'énoncer : on ne croise que quelques rares vagabonds et même si à Grandvent la vie se fait douce, le mal du pays est hélas toujours présent. Digory a ce sentiment de ne pas se sentir réellement chez soi et d'être éperdument à la recherche de repères, de quelque chose qui pourrait lui rappeler sa terre natale.
Alors cette échange le ressource en quelque sorte.

Il rit à son tour, tapant plusieurs fois l'index contre le sac contenant l'armure abimée et feint la réflexion lorsqu'elle lui demande s'il peut se charger du nettoyage. « Très bien, je me chargerai aussi de faire briller votre armure. Comptez ** dores environ pour le tout. » il marque une pause, hésitant à formuler sa prochaine question. « Et donc, vous avez traversé le pays seule ? Vous dites pourchasser les malronçois avec une certaine aisance et vous vous présentez avec une armure tâchée de sang, il est difficile de retenir ma curiosité. »

note : ** dores, car attente de réponse FAQ pour valeur.



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Sujet: Re: La question épineuse du secret professionnel - pv Digory Cresson   Jeu 15 Oct - 15:41


Se faire discret, oui.

Oui, en effet, c’est préférable lorsque votre pays a brûlé et qu’on vous porte, vous, citoyens, comme responsables.
Mais la discrétion apporte avec elle nombre d’ennuis. La discrétion force à la circonspection. La discrétion force à la modestie. La discrétion force au silence. Ainsi, la discrétion force à une attitude, un mode de vie et un langage que Batesta Foudrevent, à défaut de le trouver acceptable, haïssait de tout son être. Mais Lady Arpada, elle, n’avait pas besoin d’être soumise à la discrétion. Bientôt, les tables tourneront et elle se noiera dans la légèreté, dans le superbe et l’ostensible, tandis que ses ennemis crouleront sous le poids de la peur et l’épouvante.

Mais en attendant, elle ferait usage de ce bon prix, et de cette retenue forcée à son âme.

Et voilà que le bougre devenait curieux. Et les questions qu’il posait étaient difficiles à répondre en restant dans la légalité. Et donc, elle devrait faire preuve de discrétion, de prudence et de pudeur.

« Ne trouvez-vous pas que nous ayons été trahis, d’une certaine façon ? » commença-t-elle à méditer. « Par le reste du monde, j’entends. Nous autres, briseruniens… nous étions la fierté de Valdore, n’est-ce pas ? La force également. Oui, surtout la force. Et Malronce a fait usage de cette force plus de fois qu’il ne leur était permis de faire, oui ? Qu’étions-nous alors devenus si ce n’est que des esclaves à leur botte ? Ambrive, je peux comprendre, mais Belorge, Grandvent, pour des pays qui se sont si souvent levés face à ces pratiques, ne sont-ils pas restés bien silencieux ? N’ont-ils pas rien fait pour nous ? »

Elle était restée très calme, très maîtrisée et très philosophique durant la durée de sa tirade. Mais désormais, une douce violence scintillait dans le blanc de son œil.

« Non, je n’ai pas voyagé seule. Des hommes m’accompagnent. Des hommes partageant mes convictions. Qui sont de cette certitude d’avoir été abandonnés à notre sort. Et de l’opinion qu’une trahison ne peut rester si longtemps impunie. »


Elle perçait désormais du regard les pupilles du bonhomme.


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Sujet: Re: La question épineuse du secret professionnel - pv Digory Cresson   Jeu 12 Nov - 23:07

Ne trouvez-vous pas que nous ayons été trahis, d’une certaine façon ? les pupilles du briserunien se rétractent et même temps sa main abandonne doucement le sac posé sur le comptoir. Trahi par le reste du monde... c'est ce qu'il a amèrement ressenti lui aussi et le ressent encore. comme tous les siens. Grandvent l'a certes accueilli, mais l'inaction est complicité. Ca aurait pu être différent. et si seulement ils avaient agis plutôt qu'observer confortablement le chaos depuis leur trône. Désormais, de nombreux frères et soeurs parcourent désespérément des kilomètres à la recherche d'un nouveau chez soi, comme de minables chiens errants. déshonorés.

Les et si se multiplient dans son esprit à lui en donner des vertiges. c'est qu'il a le syndrome du survivant : il aurait préféré que le destin ne l'épargne pas - surtout si c'est pour endurer cette souffrance psychologique à vie.
Les cauchemars, les nausées, les insomnies tout ça il ne l'a jamais voulu. et chaque fois qu'on lui rappelle que brisune est mort, c'est une plaie qui se réouvre en plus. « Comme vous le dîtes, ils sont tous coupables sans exception. Mais ces chiens de malronçois le sont d'autant plus. » les traits de son visage se durcissent. « Personne n'a osé lever le petit doigt contre eux même bien après la guerre parce qu'ils ont tous vu ce qu'il nous est arrivé. Ils ont l'armée la plus puissante de tout Valdore, ils savent faire pression. » il marque une pause. « Et bien sûr en dehors du fait qu'ils se font tous dans leur froc, notre perte profite à chacun. Voilà pourquoi personne ne se mouille encore aujourd'hui. » il est écœuré Digory. et aimerait qu'un jour on leur rende la monnaie de leur pièce. si aucun peuple ne mérite de subir les conséquences de ceux qui les dirige, le forgeron n'en que faire. sa peine est profonde et son peuple n'a pas été épargné lui, alors;
que le mauvais sort s'abatte sur tout Malronce. « Vous et vos hommes. » marmonne t-il doucement. « Que comptez-vous faire ? Vous pensez faire le poids face à eux ? Vous savez, je ne suis pas complètement pessimiste quant à notre avenir. Mais je trouve que vous vous précipitez vers la mort. » trop tôt et trop faibles, pour parler de vengeance
aujourd'hui.






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